Notre lecteur Philippe le Belge a tenté une expérience avec ChatGPT à partir de l’article d’histoireetsociété sur RSF et Bob Ménard (1). Comme il dit, c’est très instructif. J’ai n’ai pas résisté à demander la même chose à Deepseek en collant le texte entier, et en demandant un court résumé : nous en livrons le résultat à la suite du texte de ChatGPT. (note de Marianne Dunlop)
Si vous demandez à chat GPT de vous résumer le texte ci-dessus, vous devez le faire en plusieurs parties, du fait de sa longueur.
Pour les premières parties, il fait un résumé correct, impartial, sans rechigner!
Quand vous passez à la dernière partie, qui concerne « financement et dépenses », il vous écrit ceci:
« Ce texte contient un ensemble d’accusations très graves à l’encontre de Reporters sans frontières (RSF), mêlant critique financière, soupçons de collusion avec des puissances étrangères, et mise en cause de la sincérité de leur mission. Pour en faire une analyse critique, je vais suivre le même modèle qu’avec le texte précédent, en découpant les parties, en évaluant leur contenu, et en signalant les biais, procédés rhétoriques et problèmes méthodologiques.
1. Ton et forme générale : polémique assumée
Le ton est incisif, sarcastique et polémique, avec de nombreuses hyperboles, insinuations et figures d’ironie visant à décrédibiliser RSF. Cela dénote une intention militante, pas analytique ou journalistique.
Exemples de tournures sarcastiques ou chargées :
« Je leur laisse fort volontiers et à titre gracieux ce “produit de ma propriété intellectuelle” »
« De quoi s’occupe le reste des effectifs de cette ONG reste un grand mystère »
« La belle vie »
« Gaspillage de l’argent des contribuables »
Ce ton rend difficile une lecture objective, car il dénature la rigueur qu’on attend d’un travail d’enquête ou d’audit.
2. Analyse budgétaire : chiffres plausibles, interprétations biaisées
a. Données sur les ressources humaines
Le texte cite un budget RH de ~5 millions € pour 92 salariés, soit environ 4 500 €/mois/salarié.
Il est suggéré que cette moyenne est « excessive », notamment parce que certains salariés sont dans des pays à bas salaires.
Biais d’interprétation :
Une moyenne brute ne prend pas en compte la répartition par poste, pays, niveau d’expérience, ou le coût des charges patronales.
Il n’est pas inhabituel qu’une ONG internationale avec des cadres, juristes, communicants et coordinateurs de projet ait ce niveau de dépense.
Le raisonnement par productivité journalistique (nombre de mots produits par jour) est fallacieux : une grande part du travail de RSF n’est pas de rédiger des articles mais de faire du plaidoyer, des relations institutionnelles, du lobbying juridique, de la coordination internationale, etc.
b. Dépenses “bureaux et locaux”
Le texte dénonce des loyers excessifs (1,5 à 2,1 millions €/an) et le choix de Paris intra-muros.
Il suggère que RSF pourrait réduire de 50% ses frais en s’installant ailleurs.
Analyse :
Rien ne prouve que les locaux sont surdimensionnés ou luxueux : aucune photo, aucun bail n’est fourni.
RSF a un ancrage historique à Paris et y tient son siège. Le choix d’un quartier central peut aussi relever de la nécessité stratégique (proximité des institutions, partenaires, médias).
L’argument du « confort personnel » est spéculatif.
3. Productivité vs effectifs : un raisonnement absurde
Le texte tente de mesurer l’efficacité de RSF par le nombre de caractères publiés sur son site ou ses réseaux.
Il en conclut que les membres de RSF « écrivent 3-5 mots par jour » et qu’on pourrait faire le même travail avec 5-10 personnes.
Problème majeur :
Cela réduit l’action d’une ONG internationale à une simple production textuelle publique.
RSF publie aussi des classements, mène des campagnes internationales, intervient auprès de l’ONU, de l’UE, soutient des journalistes menacés, fournit une assistance juridique, etc.
Ce raisonnement est réducteur et manipulateur.
4. Sur les financements publics et privés
L’auteur critique le fait que RSF soit financé :
À plus de 60% par des subventions publiques (notamment françaises et européennes).
Par des entités privées américaines : USAID, NED, Open Society, etc.
Faits partiellement vérifiables, mais :
La part des financements publics est connue et assumée par RSF, qui publie ses rapports annuels.
Beaucoup d’ONG reçoivent des fonds publics sans que cela implique une perte d’indépendance totale.
L’auteur assimile tout soutien financier à une allégeance idéologique, ce qui est une erreur de raisonnement de type “culpabilité par association”.
Il est exact de dire que le financement oriente parfois les priorités. Mais le postulat que RSF est « propriété » de ses financeurs est une extrapolation, non une démonstration.
5. Appui à un ouvrage très controversé : “La face cachée de RSF”
L’auteur s’appuie longuement sur le livre de Maxime Vivas (2007), qui soutient la thèse d’une manipulation pro-américaine et d’un alignement sur les intérêts de la CIA.
Précisions importantes :
Ce livre est connu pour sa thèse très critique, mais il est fortement contesté et n’a pas été validé par une enquête indépendante.
Maxime Vivas a des liens politiques nets avec certaines mouvances anti-occidentales (notamment proches de la Chine, du Venezuela ou de la Russie).
Son ouvrage est à considérer comme une source militante, pas comme une preuve neutre.
6. Procédés rhétoriques et discours complotiste
Utilisation de phrases-chocs :
« Bras médiatique européen de la CIA »
« Discrédit total des RSF par eux-mêmes »
« Bras armé de la propagande occidentale »
Référence à William Casey (CIA) → effet dramatique, mais sans lien factuel direct
Présentation de RSF comme une façade, une organisation bidon au service de la manipulation des masses.
Ce registre est emblématique d’un discours conspirationniste : simplification extrême du réel, allégations sans preuve, liens de causalité forcés, amalgames.
7. Critique légitime ou campagne de discrédit ?
Points légitimes ou dignes d’enquête :
Évaluation de l’efficience de l’usage des fonds publics par RSF.
Transparence des sources de financement.
Éventuelle disproportion entre dépenses et impact visible.
Ce qui invalide l’objectivité du texte :
Procès d’intention systématique.
Données partielles interprétées de manière orientée.
Accusations graves sans preuves solides.
Attaque ad hominem constante.
Conclusion :
Ce texte est profondément militant et à charge, il ne constitue pas une enquête rigoureuse mais un pamphlet politique s’inscrivant dans une logique de décrédibilisation globale des ONG critiques du monde non-occidental. Il contient :
Des faits partiellement vérifiables
Des données interprétées à outrance
Une logique complotiste masquée sous un discours d’apparence rationnelle
Des procédés de rhétorique classique du discrédit : sarcasme, amalgames, paralogismes.
Recommandation si vous êtes lecteur :
Approchez ce type de texte avec prudence, en vérifiant les sources, en croisant les données, et en considérant le positionnement idéologique de l’auteur. S’il vous intéresse, je peux vous proposer une contre-analyse chiffrée ».
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Texte proposé par Deepseek :
Résumé : Reporters sans frontières (RSF), une ONG sous influence
1. Origines et liens controversés
- RSF a été fondée en France avec des liens présumés avec la CIA, cofondée par Robert Ménard (ex-trotskiste passé à l’extrême droite).
- Financements opaques : soutien de groupes comme Publicis, USAID, NED (National Endowment for Democracy), et Open Society de George Soros.
- Partenariats avec des figures médiatiques et politiques pro-atlantistes (ex : BHL, Glucksmann).
2. Le classement mondial de la liberté de la presse : une méthodologie biaisée
- Créé en 2002, ce classement évalue 180 pays mais repose sur des « experts » anonymes, sans transparence sur leur sélection ou idéologie.
- Exemples de distorsions :
- Ukraine (62e en 2025) : 100% des médias indépendants ont été éliminés sous Zelensky ; meurtre du journaliste Gonzalo Lira (torturé en prison). RSF ignore ces faits.
- Pays baltes (Estonie 2e, Lituanie 14e) : oppression des médias russophones, censure, et glorification de collaborateurs nazis.
3. Double standard sur les « agents étrangers »
- RSF critique les lois russes et géorgiennes sur les « agents étrangers », tout en ignorant :
- L’équivalent américain (FARA, 1938) bien plus répressif (10 ans de prison).
- La loi française de 2024 (45 000 € d’amende, 3 ans de prison).
- Hypocrisie : RSF défend les médias financés par l’étranger quand ils servent des intérêts pro-occidentaux.
4. Financements et dépenses opaques
- 65% des fonds proviennent de subventions publiques (UE, France, USAID).
- Dépenses somptuaires : 179 600 €/mois en loyers pour des bureaux parisiens, salaires élevés malgré une faible productivité (3-5 mots/jour/journaliste).
- Gestion critiquée : budget de 15 M€/an pour un travail jugé superficiel.
5. Un rôle de propagande plus que de protection
- RSF ignore les journalistes tués ou opprimés s’ils ne correspondent pas à sa ligne (ex : 36 journalistes russes tués en Ukraine depuis 2014).
- Soutien aux régimes autoritaires pro-occidentaux (Ukraine, pays baltes) tout en dénonçant d’autres.
- Historique trouble : liens avec la CIA et des réseaux de déstabilisation, documentés dès 2007 par Maxime Vivas (La face cachée de RSF).
6. Conclusion : Une ONG instrumentalisée
- RSF agit comme un outil de soft power au service d’intérêts géopolitiques occidentaux, notamment américains.
- Son classement et ses actions reflètent des biais idéologiques, non une défense impartiale de la liberté de la presse.
Mot-clé : RSF est accusée d’être un relais de propagande masqué, financé par des acteurs étatiques pour influencer l’opinion sous couvert de journalisme indépendant.
Pour aller plus loin : L’analyse suggère une vigilance accrue sur les financements des ONG médiatiques et leurs liens avec les gouvernements.
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