Le plus stupéfiant dans la propagande qui nous est déversée à flots ininterrompus pour nous faire accepter l’idée qu’Israël a le droit de se défendre n’est pas que l’on accepte pour argent comptant l’idée qu’Israël se défendrait alors que son dirigeant criminel ne cherche qu’à forcer les Etats-Unis et l’alliance atlantique dont nous à être les cavaliers de son apocalypse. Le fait est qu’Israël n’est rien sans la volonté des USA. Mais le pire est sans doute qu’il se trouve en France aujourd’hui assez de propagandistes immondes pour feindre d’ignorer que sans aucune raison il soit accepté le bombardement d’installations nucléaires. C’est ce que dit Moscou à nos vertueux « démocrates » et aux gauchistes excités qui le pressent d’intervenir. Mais il faut aussi mesurer qu’à l’inverse des excités occidentaux, les dirigeants russe et chinois manifestent une retenue qui n’exclut pas au contraire une activité diplomatique intense comme en témoigne ci joint la déclaration du président Poutine lors de sa conférence de presse. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
18/06/2025
juin 18, 2025
SAINT-PÉTERSBOURG (Sputnik) – Le monde est à « quelques millimètres de la catastrophe » face à la menace d’une escalade nucléaire au Moyen-Orient, a déclaré mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.
Le 13 juin, Israël a lancé une opération à grande échelle baptisée Rising Lion, affirmant avoir frappé des cibles militaires et des installations du programme nucléaire iranien. L’armée de l’air israélienne a mené plusieurs vagues d’attaques à travers l’Iran, y compris à Téhéran, tuant plusieurs hauts responsables militaires iraniens, ainsi que plusieurs scientifiques nucléaires. L’Iran a riposté en lançant l’opération True Promise 3 plus tard dans la soirée, qui a touché des cibles militaires à l’intérieur d’Israël.
« Chaque jour, des missiles sont lancés à plusieurs reprises sur les infrastructures civiles pacifiques de l’Iran, qui sont sous le contrôle des observateurs de l’AIEA qui s’y trouvent… Sur la base de la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères, qui a été faite hier, il est nécessaire de comprendre que nous sommes à quelques millimètres de la catastrophe », a déclaré Zakharova en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) 2025.
Maria Zakharova a déclaré qu’il était surprenant que les médias du monde entier ne prêtent pas attention aux frappes sur les installations nucléaires iraniennes.
« De toute évidence, des attaques sont menées contre l’infrastructure nucléaire de l’Iran, qui est de nature pacifique, car cette qualité a été confirmée par l’AIEA [Agence internationale de l’énergie atomique]. C’est extrêmement dangereux. Et il est vraiment surprenant que les médias dominants du monde et occidentaux, qui accordent généralement une attention particulière aux droits de l’homme, aux questions environnementales… liberté d’expression, ne voyez rien, comme toujours. Apparemment, le silence stratégique, ce qu’on appelle le bruit blanc, a été réactivé. Ils parlent de tout sauf de ce qui pourrait vraiment conduire à une catastrophe mondiale », a déclaré Zakharova en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) de 2025.
La ville russe de Saint-Pétersbourg accueillera la 28e édition du SPIEF du 18 au 21 juin sous le thème « Valeurs partagées : le fondement de la croissance dans un monde multipolaire ». Le groupe de médias international Rossiya Segodnya, société mère de Sputnik, est le partenaire d’information du forum.

les présidents Poutine et Xi ont annoncé officiellement qu’ils s’entretenaient au téléphone face à la crise.
Déclaration du président Poutine aux agences de presse internationales à propos de la situation en Iran
URGENT| Le président russe Vladimir Poutine s’adresse aux dirigeants des agences de presse internationales :
Je ne veux même pas discuter d’une question comme l’élimination du Leader suprême de l’Iran ce qui serait une erreur grave.
Nous avons une fois proposé à nos amis iraniens de coopérer sur les systèmes de défense aérienne – ils n’ont manifesté aucun intérêt et ne l’ont toujours pas demandé sinon nous l’acceptons.
Notre accord de partenariat stratégique avec l’Iran ne contient aucun article sur la défense, et nos amis iraniens n’en ont pas demandé.
Poutine souligne la présence de 250 experts russes déjà à Bushehr, avec un total de 600, en signe d’un soutien indéfectible
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Franck Marsal
Après avoir agité le spectre d’une attaque US sur l’Iran, Donald Trump se donne désormais deux semaines de réflexion. Ce n’est évidemment pas étranger à l’évolution de la situation internationale, et en particulier aux réactions très fermes de la Russie et de la Chine. Les déclarations de Vladimir Poutine sont reprises ci-dessus et elles ont été faites après échange téléphonique avec Xi Jinping.
Il est, par ailleurs, annoncé par plusieurs commentateurs la présence de deux navires militaires chinois, dont au moins un navire de surveillance électronique dans le Golfe Persique. Dans le même temps, les USA ont été contraintes d’évacuer leurs bases aériennes et navales au Qatar et à Bahrein, car trop proches et donc trop exposées aux tirs iraniens.
Pendant ce temps, l’Iran continue à mener des tirs de missiles réguliers sur Israël. En principe, on considère qu’il faut tirer en même temps un grand nombre de missiles pour saturer les défenses anti-missiles et arriver à frapper des cibles. Or, ce n’est pas ce qui se passe en Israël. L’Iran tire désormais des salves limitées, ce qui, semble-t-il, vise à limiter les capacités israéliennes de détection et de destruction des lanceurs de missiles. Mais même avec des salves limitées, l’Iran parvient à détruire des cibles à Tel Aviv, Haïfa ou Jérusalem. Cela pourrait iindiquer que les capacités anti-missiles d’Israël doivent être rationnées.
Il faut prendre tout cela avec prudence mais il semble que les commentaires triomphalistes des soutiens habituels d’Israël sur les plateaux TV soit à relativiser sérieusement.
Franck Marsal
Il y a un autre aspect, plus stratégique.
Les guerres récentes confirment que l’évolution technologique n’a pas changé le fait que les guerres se gagnent sur le terrain, par l’infanterie. C’est encore plus vrai d’un grand pays comme l’Iran. Les bombardements peuvent faire des dégâts et affaiblir la société, mais le territoire est vaste, les infrastructures nombreuses.
Or, Israël et l’Iran n’ont pas de frontières communes. L’attaque de l’Iran par Israël ou les USA est particulièrement malaisée.Il faut passer par soit depuis Israël par la Syrie ou la Jordanie puis l’Irak, mais la route est longue, soit il faut (pour les USA) attaquer par la mer, c’est à dire par l’Océan Indien puisque les USA ont dû évacuer (au moins partiellement) leurs bases à Bahrein et au Qatar (il reste peut-être les bases du Koweit ?). Dans tous les cas, cela indique que les USA ne sont pas certains de pouvoir sécuriser ces bases. Elles ne peuvent donc pas être des bases d’opération logistiques pour une vaste conquête. Or, la dernière option, l’accès jusqu’à Téhéran depuis l’Océan Indien est très difficile. Depuis le Baloutchistan, c’est 1800 km de route difficile et montagneuse pour aller à Téhéran, sachant que le voisin immédiat de ce côté là, c’est le Pakistan, qui a apporté son soutien à l’Iran.
En revanche, par ses alliés, le Hezbollah, le Hamas et les groupes de Gaza, l’Iran dispose de moyens d’infanterie substantiels aux portes d’Israël et, quoiqu’en disent les propagandistes d’Israël, rien n’indique sérieusement que ces organisations ne soient plus en état de combattre. D’abord, si c’était le cas, on ne voit pas pourquoi Israël se serait abaissé à signer des cessez-le-feu. Ensuite, s’agissant de Gaza, chaque jour, l’armée israélienne publie des pertes dues à des embuscades à Gaza. Ce ne sont pas des pertes importantes, de un à quelques soldats, mais cela ne diminue pas, indiquant une situation de guerilla qui se prolonge.
Dans ces conditions, la position d’Israël est très précaire. Il doit se battre sur 3 fronts, sur un territoire étroit et sans avoir ce qu’on appelle la profondeur stratégique, c’est à dire sans qu’aucune partie de son territoire et de son infrastructure puisse être protégée des combats.
C’est une situation extrêmement difficile, dans laquelle les exemples historiques de succès sont rares.
Bosteph
Autre détail : dans son conflit contre le Hezbollah, Israël prétendait vouloir « sécuriser sa frontière Nord » en s’ emparant de la bande de terre « frontière – Litani » ; donc, le fleuve Libanais aurait dû passer sous son contrôle (la guerre de l’ eau) . Seulement une vingtaine de kilomètres séparent la frontière Israélo-Libanaise du fleuve . Pourtant, Tsahal n’ est pas arrivé sur la rive gauche du fleuve.