Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Quand tout partira en vrille dans la « nouvelle Ukraine », ce sera encore la faute aux Juifs ?

L’antisémitisme existe partout dans le monde, même là où il n’y a pas de Juifs. Mais en Ukraine, il a toujours pris des formes particulièrement violentes. On a l’impression en France avec le poids du CRIF et des juifs antisoviétiques dans les médias que tous les juifs sont derrière Zelensky et son soutien à Bandera. Ce qui est déjà aussi extraordinaire que des juifs qui célébreraient Doriot, la milice. Mais il y a dans l’Europe de l’est, en Pologne, en Ukraine, un antisémitisme forcené dont Goebbels se plaignait que le bolchevisme l’ait un peu éradiqué… Il ne faut pas fouiller très loin dans ces pays pour que tout ce qui ne va pas soit l’œuvre des juifs. Il suffit de lire Soljenitsyne et ses deux volumes intitulés Deux siècles ensemble (traduit chez Grasset) pour comprendre à quel point ce héros de BHL et autres Glucksmann est un antisémite forcené qui attribue aux Juifs tous les malheurs des peuples slaves non seulement la révolution soviétique, mais le goulag lui- même (1). C’est à se demander si ces anticommunistes de choc, ces « nouveaux philosophes » l’ont lu. En tous les cas, personne ne peut ignorer ce qu’est le régime ukrainien et comment une opposition anticommuniste entretient l’antisémitisme que déplore ce juif russe qui lui a choisi Poutine, la gauche proche du KPRF et voit venir la suite de la fin du régime de Zelensky. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/war21/article/467449

Texte : Mikhail Zoubov, avec les commentaires de Evgueni Satanovski

La violente flambée d’antisémitisme parmi les utilisateurs ukrainiens des réseaux sociaux a été involontairement provoquée par la députée de la Verkhovna Rada Mariana Bezuhla. Elle a réagi à la nomination du Hongrois Robert Broudy au poste de commandant des forces des systèmes sans pilote de l’Ukraine par un message enthousiaste :

« La démocratie et la tolérance ont mûri chez nous. Un Magyar est commandant de drones, un Tatar est ministre de la Défense, un Russe est commandant des Forces armées ukrainiennes, le président et le chef de son cabinet sont juifs. »

La première réaction à son message a été la suivante : « Et les Ukrainiens, ils sont où ? » Mais c’était le seul commentaire plus ou moins acceptable. La réponse suivante dans la chaîne rappelait que le président précédent était également juif.

Puis, tous les entrepreneurs ukrainiens ont été qualifiés de juifs, et c’était parti… En résumé, on comprend bien qui il faut battre pour sauver l’Ukraine. En tout cas, ce ne sont pas les Russes ni les Tatars, ça c’est sûr.

On peut conclure de cette conversation en ligne que l’antisémitisme en Ukraine est peut-être encore plus virulent que la russophobie. Est-ce le cas ? Le politologue Evgueni Satanovski s’est exprimé à ce sujet dans Svobodnaïa Pressa.

Lisez « Le livre sur les pogroms juifs en Ukraine en 1919 », écrit par le prêtre orthodoxe Sergeï Ivanovitch Goussev-Orenbourg. Après cela, vous n’aurez plus aucune question sur la présence ou non de l’antisémitisme en Ukraine.

Vous pouvez lire des livres sur les partisans de Petlioura ou des ouvrages sur Khmelnytsky. Ou demandez-vous pourquoi un si grand nombre de Juifs ukrainiens ont émigré en Amérique, en Israël, au Canada, bref, n’importe où, pourvu que ce soit loin de l’Ukraine.

Il y a encore une autre vague : celle des personnes qui sont parties en Asie centrale, au Kazakhstan, en Sibérie et en Extrême-Orient. Ces territoires ont été en grande partie colonisés par des Juifs d’Ukraine.

Alors posez-vous la question : pourquoi diable un Juif d’Ukraine, qui a une vie confortable, qui mange à sa faim, qui a des fruits et des légumes, abandonnerait-il tout cela pour aller vivre dans la taïga ou dans la steppe sauvage ?

Ou dans les marécages pour nourrir les moucherons et extraire du pétrole, comme Semion Vainstock (après l’effondrement de l’URSS, il s’est installé dans la ville de Kogalym (KhMAO) et dirige actuellement une société pétrolière et gazière israélienne, — « SP »). Qu’est-ce qu’il a oublié là-bas ?

Tous les Juifs ukrainiens qui le pouvaient ont pris la fuite.

« SP » : Mais les plus entreprenants sont quand même restés.

— Un nombre suffisant d’oligarques locaux et de gangsters locaux (ces types se sont mélangés depuis longtemps) sont juifs.

Un nombre suffisant de politiciens locaux et de politiciens de seconde zone, y compris Zelensky, sont juifs.

Quand tout cela va s’écrouler, ce seront bien sûr les Juifs qui seront responsables de tout. C’est évident. Est-ce vraiment une nouvelle pour quelqu’un ? Qui est toujours responsable…

« SP » : Quand le régime de Zelensky tombera, faut-il s’attendre à de nouveaux pogroms contre les Juifs en Ukraine ?

— Non. Les Juifs se sont dispersés depuis longtemps, ils ne vivent plus de manière compacte, il ne reste plus de quartiers ou de localités ethniques distincts. Si l’on veut les persécuter, il faudra aller les chercher dans leurs appartements ou adopter des lois antisémites, comme cela a été le cas en Allemagne.

Pour l’instant, ce sont les Russes qui font les frais de ces lois. Ce n’est pas encore le tour des Juifs.

L’antisémitisme existe partout dans le monde, même là où il n’y a pas de Juifs, mais en Ukraine, il a toujours pris des formes particulièrement violentes.

SP : Et dans quels pays où il n’y a pas de Juifs existe-t-il de l’antisémitisme ?

— Au Japon, depuis l’alliance avec l’Allemagne hitlérienne et l’Italie, il existe encore aujourd’hui une légende selon laquelle une secte perfide, les judaï-jin, contrôlerait le monde entier. Elle circule principalement parmi les Japonais qui n’ont jamais vu et ne verront jamais un seul Juif de leur vie.

« SP » : Evgueni Yanovitch, vous avez dirigé le Congrès juif russe et avez été membre du conseil d’administration du Congrès juif mondial. Ces organisations ont-elles tenté d’inventer une « pilule contre l’antisémitisme » ?

— L’antisémitisme est un état normal pour une grande partie de l’humanité, qui remonte à l’Égypte et à l’Empire romain. La première inscription historique connue sur les Juifs a été laissée sur une tablette d’argile par l’un des pharaons après son expédition en Asie. Elle dit : « Le peuple d’Israël est détruit ».

Dans l’Empire romain, les Juifs représentaient un dixième de la population, soit environ 6 millions de personnes. Et ils ont combattu Rome à peu près comme les Tchétchènes ont combattu la Fédération de Russie pendant la première guerre.

Et quelles sont les revendications des Juifs ? Tous prient différents dieux, mais eux, ils n’en prient qu’un seul. Tous les esclaves travaillent 7 jours sur 7, mais l’esclave juif dit : « Je ne travaillerai pas le samedi, même si tu me tues. Les autres jours, je peux faire des heures supplémentaires, mais le samedi, c’est interdit.

Tous les esclavagistes ont des esclaves, mais l’esclavagiste juif libère son esclave la septième année. Parce que c’est la règle. Ou bien il ne sème pas le champ la septième année, car il faut libérer la terre comme on libère l’esclave.

Aujourd’hui, nous savons qu’il faut laisser la terre en jachère tous les quelques années dans le cadre d’une rotation des cultures bien pensée, car cela augmente le rendement. Dans l’Antiquité, on ne comprenait pas cela et on considérait ces pratiques comme dangereuses.

Je ne parle même pas d’une chose aussi monstrueuse que le lavage des mains, pour lequel les Juifs étaient persécutés par l’Inquisition espagnole. Depuis l’Antiquité, les Juifs doivent se laver les mains trois fois avant de manger.

Et quand on se lave les mains avant de manger, on est moins malade.

Tout le monde a la peste ou la choléra, mais dans le quartier juif, l’épidémie ne se propage pas. Pourquoi ? C’est bien connu : ce sont des ennemis. Et c’est ainsi depuis l’Antiquité jusqu’à nos jours. Quel remède peut-il y avoir contre l’antisémitisme ?

(1) Déjà le premier volume débute assez mal : en effet, Soljenitsyne montre comment au XVIIème et XVIIIème siècle, les tsars pleins de mansuétude et de sentiments généreux se préoccupèrent constamment de la condition des Juifs en Russie. En effet, ceux-ci y ont émigré de manière plutôt anarchique principalement dans les villes et les bourgs et assez peu à la campagne. Au fil des siècles, ils forment même la communauté la plus importante d’Europe. La monarchie tsariste préfèrerait que ceux-ci se lancent dans l’agriculture et acceptent de coloniser des terres vierges. Il leur réserve 70 000 hectares de nouvelles terres, elle les dispense du service militaire et d’impôts pendant dix ans bientôt rallongés de cinq années supplémentaires. Propose des prêts à taux avantageux permettant d’acquérir des propriétés d’une cinquantaine d’hectares alors que le paysan russe, encore soumis au servage, dispose rarement de plus de 10 hectares. Mais après l’effet d’aubaine, l’expérience tourne à la catastrophe. Les champs ne donnent rien, le bétail est tué ou revendu. Les Juifs préfèrent continuer à pratiquer le commerce, la contrebande dans les zones frontalières, la distillation d’alcool et la vente à crédit. Ils vont avec leur esprit diabolique entretenir l’ivrognerie de la paysannerie russe, ils en arrivent à se faire payer sur les récoltes à venir et, à terme, à ruiner les moujiks. Devant un tel échec, le gouvernement cesse toutes les aides en 1810, et, en 1811, rétablit leur fermage sur l’alcool et la collecte interne des taxes, un temps interrompu. En 1827, Nicolas Ier revient aussi sur l’exemption de service militaire, tout en la maintenant pour les rabbins, les marchands, les financiers et les lettrés… Mais cet esprit pervers des juifs va les pousser à faire révolter un peuple de moujiks pieux, innocents, bien que porté à cause des juifs sur la bouteille et périodiquement ruinés, contre le tsarisme chrétien et saint. Et c’est là que ces maudis juifs fomentent la révolution bolchevique et initient une répression étrangère à la bonté slave … Comment un tel chef d’œuvre? je me moque parce que ce livre est dans un style indigeste faussement documentaire objectif n’a -t-il suscité aucune indignation chez tous ceux qui traquent les moindres vestiges d’antisémitisme sauf chez les anticommunistes ? (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

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