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Les entreprises chinoises contrôlent déjà plus de 80 % de la production de batteries rechargeables. Aujourd’hui à tort ou à raison ce que je privilégie sur le plan politique c’est la nécessité de faire comprendre aux Français la RÉALITÉ du monde auquel ils sont confrontés et à quel point ils ne peuvent pas faire confiance à leurs capitalistes rentiers, parasitaires, et à leur personnel politique qui ne vaut pas mieux. Si la France veut échapper à la crise et au déclin, elle doit mesurer le monde avec lequel elle doit compter et choisir des solutions gagnant-gagnant au lieu de la solution perdant-gagnant avec les USA (qui s’avéreront pour le peuple des USA perdant-perdant). (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
La course américaine aux minéraux rares peut déjà être considérée comme perdue. La Chine n’a pas l’intention de céder sa place de leader mondial dans la production des batteries. Or, ce sont précisément ces dernières qui nécessitent en premier lieu des minéraux rares. Sans batteries, il est impossible d’imaginer les voitures électriques.
Le magazine Union Rayo a calculé que les fabricants chinois contrôlent au total plus de 80 % du marché mondial des batteries au lithium pour véhicules électriques (les leaders étant les sociétés CATL et BYD). Et tandis que d’autres pays tentent de rattraper la Chine ou de lui faire concurrence, le géant asiatique a toujours deux longueurs d’avance.
Le fabricant de batteries CATL a récemment introduit ses actions à la bourse de Hong Kong, et la valeur marchande de la société chinoise a immédiatement bondi de 16 %, selon le Financial Times. Le journal note que les autorités américaines ont tenté de contrer « l’expansion chinoise » par des moyens non commerciaux.
Ainsi, en avril, la commission spéciale de la Chambre des représentants des États-Unis sur la Chine a envoyé une lettre aux plus grandes banques leur demandant de ne pas investir dans les actions de CATL. Cependant, les banques (dont JPMorgan et Bank of America) ont ignoré cette menace. Les profits étaient tout simplement trop importants.
Le leadership des Chinois n’est pas le fruit du hasard, souligne Union Rayo. Annoncée il y a plus de 10 ans par Xi Jinping, la révolution industrielle a transformé la Chine, qui était alors le « monde de la confection », en la puissance la plus technologique au monde.
Si, en 2015, la Chine n’était encore qu’un prétendant parmi d’autres dans la course mondiale au savoir-faire, elle est aujourd’hui le leader incontesté. L’année dernière, les Chinois ont produit des batteries d’une puissance totale de 1 400 GWh. Cela équivaut à 60 années de production de la plus grande centrale électrique de la planète, celle des Trois Gorges (également chinoise, soit dit en passant).
Rappelons que c’est en 2015 que Xi Jinping a présenté le plan « Made in China » avec un objectif ambitieux : faire du pays le leader mondial dans 13 secteurs stratégiques. Et l’un de ces secteurs était justement la production de batteries.
L’une des décisions les plus stratégiques a été l’utilisation de batteries LFP (lithium-fer-phosphate). Bien que ces batteries soient moins énergétiques que les batteries au nickel ou au cobalt, elles sont moins chères, plus sûres et plus faciles à produire. La Chine a encouragé l’utilisation de ces batteries dans les transports publics grâce à des subventions publiques et, depuis 2016, elle finance la recherche scientifique afin d’améliorer leurs performances.
Toutes les innovations dans le domaine des batteries en Chine sont immédiatement brevetées. Les entreprises chinoises ont ainsi pu utiliser ces technologies sans payer de licence, ce qui a considérablement réduit les coûts. CATL et BYD ont rapidement profité de cette situation, et le résultat est là : un monopole mondial.
Les entreprises bénéficient également de subventions publiques : CATL, par exemple, est le deuxième bénéficiaire de l’aide publique en Chine après Sinopec.
Un autre avantage clé dont bénéficie la Chine est qu’elle contrôle d’importants gisements de lithium, de fer et d’autres minéraux essentiels. Contrairement à une idée reçue, ces gisements ne se trouvent pas uniquement en Chine, mais aussi dans d’autres pays (par exemple en Mongolie, où des entreprises chinoises mènent des activités d’exploration).
Cela leur permet d’accéder à des matières premières à des prix plus bas. Dans ce contexte, même les Américains, qui ont déjà conclu un accord sur l’extraction de minéraux rares en Ukraine et souhaitent conclure des accords similaires avec plusieurs autres pays (dont l’Afrique du Sud), seront perdants, écrit Union Rayo. En effet, la chaîne d’approvisionnement est trop longue, ce qui se répercute inévitablement sur le prix des matières premières. Les matières premières chinoises resteront plus compétitives.
La Chine est également le plus grand marché mondial des véhicules électriques. Grâce à sa seule demande intérieure, elle est capable de maintenir à flot toute son industrie des batteries (sans même compter sur les exportations !). C’est là un autre facteur qui stimule le progrès technologique constant.
Les dirigeants des plus grandes entreprises occidentales (comme General Motors) reconnaissent que les États-Unis et l’Europe ne pourront pas rattraper les entreprises chinoises dans le domaine des technologies de production de véhicules électriques et de batteries. Plus de la moitié des nouvelles voitures en Chine sont déjà équipées de dispositifs de recharge rapide. Et les entreprises chinoises annoncent de nouvelles batteries plus perfectionnées : par exemple, avec une recharge instantanée (en moins de 5 minutes).
Et tandis que Donald Trump mène une guerre commerciale contre la Chine, les hommes d’affaires américains plus pragmatiques ne cherchent pas la confrontation, mais l’amitié avec Xi Jinping. Ford commence déjà à obtenir des licences pour les technologies de pointe développées par CATL pour ses voitures. Tesla, Mercedes-Benz, BMW et Volkswagen travaillent déjà avec les Chinois. Mais c’est logique : si vous ne pouvez pas gagner la bataille, essayez au moins d’en tirer un avantage.
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