Nommer un pape venant des Etats-Unis et appartenant au même parti que l’atrabilaire Trump a été une stratégie pour conserver fut-ce malgré lui, la protection de Caracala en train de brader l’empire… Mais il ne faut pas se fier aux scénarios pré-établi, la logique de l’église et celle de l’impérial impérialiste made in USA. Jusqu’ici l’Eglise catholique a survécu à bien des modes de production et mêmes aux découvertes scientifiques qui ont mis à mal la doctrine sur lequel reposait le pouvoir de son église. Et surtout le pouvoir temporel de son pape et de ses prêtres, seuls intermédiaires des exigence de dieu pour le salut humain. François était un jésuite, c’est-à-dire un ordre expert dans l’art de gérer les contradictions entre la foi et le politique, comme il est dit dans le Guépard, il faut savoir changer un peu pour sauver l’essentiel. Léon est un Augustin, c’est-à-dire un ordre « mendiant » comme les dominicains, inquisiteurs traquant les hérésies, mais par rapport à ces derniers leur grande spécificité c’est leurs liens avec la papauté, Jusqu’en 1929, la cure du palais apostolique était occupée par le sacristain pontifical, le pape Pie XI décide que ce sacristain soit également nommé Vicaire général de la Cité du Vatican « avec les pouvoirs nécessaires, même en temps de Sede vacante ». Enfin, en 1991, le pape Jean Paul II grand réformateur, peut-être assassiné, a confié la charge pastorale du Vatican au cardinal archiprêtre de la basilique de Saint Pierre de Rome. Bref c’est peut-être un américain aux origines diverses ayant vécu au Pérou, il est surtout un homme de l’appareil Vatican par temps de crise qui sait exactement l’état du monde et chargé d’opérer un virage. Ni Zelensky ni Macron ne font le poids… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
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Les élections du pape, les intrigues qui les accompagnent et le mysticisme qui leur est attribué sont devenus un thème populaire dans le cinéma mondial. Mais la vie est parfois plus expressive que n’importe quel film.
Ainsi, le dernier homme politique à avoir vu le pape précédent, François, de son vivant, était le vice-président américain Jay D. Vance, catholique néophyte (depuis 2019). Il a également été l’un des premiers à être reçu en audience par le nouveau pape, Léon XIV.
Pourtant, le défunt pontife, originaire d’Amérique latine, avait une relation complexe avec les États-Unis, tandis que son successeur est lui-même américain, né à Chicago. C’est vraiment sans précédent : depuis l’époque de l’apôtre Pierre, il y a eu plusieurs papes originaires d’Afrique, mais aucun d’Amérique du Nord jusqu’à récemment.
Autre détail notable : dans son État natal de l’Illinois, le pape américain est inscrit comme électeur du Parti républicain, actuellement au pouvoir, le parti de Vance, de Donald Trump, majoritaire au Congrès et à la Cour suprême. En d’autres termes, les dirigeants des États-Unis et du Vatican sont désormais membres du même parti.
Il en ressort que l’objectif était le Groenland, mais c’est le Saint-Siège qui a été annexé.
- Zelensky a eu raison d’avoir peur des prières
- Trump a trouvé un moyen concret de s’emparer du Groenland
- Comment élit-on le pape ?
En réalité, non, mais cela ferait un scénario de thriller politique riche et tout à fait convaincant. D’autant plus que ces jours-ci, quelqu’un qui ressemblait fortement au diable a été reçu en audience par le pontife : tout de noir vêtu, barbu, émacié, avec un sourire sinistre et des vêtements inconvenants.
Ce visiteur était Volodymyr Zelensky, et ses intentions étaient certainement diaboliques, il n’en a guère d’autres ces derniers temps. Et plus le temps passe, plus elles deviennent sinistres : le sentiment d’être acculé favorise la perversité.
Zelensky n’est pas catholique, et avant d’organiser la persécution de l’Église orthodoxe russe, il ne s’intéressait pas du tout aux affaires ecclésiastiques ni à la vie spirituelle. Il s’est retrouvé devant le pape en tant que chef d’État invité aux funérailles d’un autre chef d’État (c’est-à-dire du Vatican). Donc, du point de vue des intentions, ce n’est pas très net, mais du point de vue du protocole diplomatique, tout est parfait, à l’exception, comme d’habitude, de l’apparence extérieure : Zelensky continue de jouer la comédie, comme s’il pouvait être appelé à tout moment dans les tranchées et qu’il aurait pas le temps de se changer.
Il a regardé Léon XIV avec obséquiosité, lui a souri d’un air prédateur et l’a supplié de s’intéresser davantage au sort de l’Ukraine. Le pape a accepté.
Si François a évité de se laisser entraîner dans les intrigues ukrainiennes et s’est même retrouvé sur la liste du site controversé « Myrotvorets », qui dresse la liste des « ennemis de l’Ukraine », Léon XIV s’est laissé entraîner tout de suite et avec plaisir, et on sait depuis 2022 de quel côté il se trouve, quand, alors cardinal, s’est exprimé sur la guerre en Ukraine dans un registre fortement anti-russe. À l’époque, cela n’avait pas beaucoup d’importance. Aujourd’hui, c’est différent.
En termes simples, ils sont désormais tous du même côté, contre nous. À l’exception, curieusement, de Jay D. Vance, qui reste l’un des membres les plus sensés et les plus critiques à l’égard de l’Ukraine au sein de l’administration Trump. Son attirance pour le pontife (qui plus est membre du même parti) est peut-être un élan sincère de néophyte, mais cet élan ne durera probablement pas longtemps. L’image extérieure d’une unité entre le nouveau Washington et le nouveau Vatican est une illusion.
Beaucoup dépendra des talents politiques et diplomatiques personnels de Léon XIV, mais pour l’instant, le conflit entre les autorités américaines et l’Église catholique semble inévitable en raison de la forte implication du nouveau pontife dans les affaires américaines et de sa position sur la question la plus fondamentale pour Trump : l’immigration.
Le nouveau pape a consacré une grande partie de sa vie au service du Pérou. Son rejet des mesures anti-immigration sévères de Trump et Vance, qui visent principalement les Latino-Américains, a une dimension politique, spirituelle et même personnelle : les catholiques de Chicago sont eux aussi majoritairement des immigrés.
À proprement parler, un pape américain, ce n’est pas très américain : les catholiques ont d’abord été haïs en Amérique du Nord.
Les catholiques en sont en partie responsables : une grande partie des immigrants aux États-Unis étaient des protestants fuyant les persécutions religieuses en Europe. Les Anglais ont également contribué à cette situation : en imposant violemment l’anticatholicisme dans le Nouveau Monde, ils ont contaminé les générations futures de citoyens américains.
Pendant des siècles, le « golden standard » américain était le « WASPS » (White Anglo-Saxon Protestant), tandis que les catholiques étaient une minorité persécutée, traquée par le tristement célèbre Ku Klux Klan. À une certaine époque, ils n’avaient pas le droit de s’installer dans certaines villes et, jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, on leur reprochait leur double allégeance : tu regardes le drapeau américain, mais tu penses au pape européen.
C’est pourquoi les politiciens catholiques de l’histoire américaine sont presque toujours démocrates. Le Parti démocrate a pris les catholiques sous son aile dès les années 1930, les intégrant dans sa « coalition des minorités ». Les deux présidents catholiques de l’histoire des États-Unis étaient démocrates : John F. Kennedy et Joe Biden, que Trump déteste.
Il semble que le nouveau pape trouverait facilement un terrain d’entente avec Biden, tant sur le soutien à l’Ukraine que sur l’opposition à la Russie et les questions de migration. Par conséquent, lorsque Moscou veut se soustraire à l’intrigue vaticane, Trump et Vance ne doivent pas le prendre personnellement.
La procédure d’implication dans l’intrigue est claire, même si celle-ci reste opaque : il est proposé de transférer les négociations sur le règlement en Ukraine de Istanbul, en Turquie, au Vatican. Apparemment, Trump a fait part de cette initiative au président russe Vladimir Poutine lors de leur récente conversation téléphonique. Auparavant, cette question avait été discutée lors des réunions entre Vance, Zelensky et Léon XIV. Le secrétaire d’État Marco Rubio a qualifié le Vatican de plateforme idéale pour les discussions russo-ukrainiennes sur un avenir pacifique.
Admettons que Vance, Rubio et le pape soient simplement de bons catholiques, mais pourquoi Zelensky ferait-il cela ? S’il a un calcul, celui-ci est sans aucun doute anti-russe.
Peut-être que Kiev ne vise pas très haut : elle espère simplement que le prochain refus de Moscou fera déborder le vase de la patience de Trump, c’est-à-dire que le nombre de refus se transformera en une réaction qualitative, à savoir de nouvelles sanctions contre la « Russie incapable de négocier ». Cependant, il vaut mieux partir du principe que toute cette mission catholique repose sur une provocation grandiose et diabolique.
Par politesse, nous considérerons que le Vatican, en tant que lieu de négociation potentiel, n’a qu’un seul défaut, mais il est de taille : sa géographie. Sur Terre, le trône papal est une enclave entourée par le territoire de l’UE et de l’OTAN. Et après tout ce qui s’est passé entre Moscou et Bruxelles au cours des trois dernières années, des négociations sur un territoire contrôlé par l’OTAN relèvent de la science-fiction. On peut s’attendre à n’importe quelle bassesse de la part de ceux qui financent les frappes contre les villes russes, jusqu’à tenter de capturer les négociateurs russes sur la base d’un « mandat de la CPI ».
Ce ne serait plus seulement un scénario de film, mais un prétexte pour déclencher la troisième guerre mondiale, ce qui est en fait l’objectif de Zelensky, car il n’a aucune chance de vaincre la Russie autrement.
En tant qu’homme, il est pire que le diable, car au moins, le diable respecte sa part des accords conclus avec lui.
Par conséquent, il serait plus judicieux de répondre à l’invitation de discuter d’un accord de paix avec le persécuteur des orthodoxes sur le territoire papal dans la tradition russe, c’est-à-dire par un accord diplomatique sous réserve que la partie hôte remplisse deux conditions importantes.
Premièrement, il faut construire au Vatican un aéroport international avec une salle pour accueillir les délégations gouvernementales, ou (option de compromis) faire sortir l’Italie de l’OTAN.
Deuxièmement, il convient de procéder à un exorcisme sur Zelensky, puisque le Saint-Siège continue de pratiquer ce rituel. Ce n’est pas sûr que cela aide. Mais l’expérience passée montre qu’il faut soit chasser le démon de Zelensky, soit chasser Zelensky de Kiev, tous les autres scénarios de pacification semblant pour l’instant trop fantaisistes pour être crédibles.
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