Tant qu’il y aura dans le PCF une voix pour proclamer cela, rien ne sera perdu et 11 voix pour le répéter, la « révolution » sera possible… En disant cela je ne fais que reprendre les paroles exactes de Fidel Castro aux lendemains du naufrage du Gramma quand la petite équipe comprenant il est vrai entre autres Fidel, Raoul, le Che qui se sont réfugiés dans la Sierra Maestra… Mon frère est fou, a pensé Raoul et il l’a suivi comme les autres… Ce qui est un signe c’est la différence entre ceux qui voient ce monde nouveau déjà là, les difficultés mais aussi les opportunités, et ceux qui ne voient que ce qui meurt, les divisions, les échecs, le mode d’asphyxie que l’on nous impose… Quand on a perçu cette réalité-là on est parfois irrités, on se sent faibles, trop seuls, mais on retrouve la curiosité, l’appétit et parfois le désir de lutter. Ce texte est dédié à nos camarades cubains qui ont su dans les pires tempêtes naviguer l’œil fixé sur la petite étoile de leur drapeau, merci… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
Nous vivons un tournant historique !
Dimanche 18 mai 2025, par Herve Poly, popularité : 0%
Intervention d’Hervé Poly au Conseil National des 16 et 17 mai.
Chers camarades,
Nous vivons un moment de bascule. Le monde change.
L’ordre unipolaire dominé par les États-Unis vacille.
Et il faut le dire clairement :
L’impérialisme américain porte en lui, depuis toujours, le germe du suprémacisme racial et de classe.
Il s’est construit sur l’esclavage. Sur l’extermination des peuples autochtones. Sur la ségrégation. Et sur l’exploitation violente du Sud global.
Depuis la chute de l’Union soviétique, il a transformé le monde en un Far West planétaire. La loi du plus fort a remplacé le droit international.
Sanctions unilatérales. Guerres préventives. Interventions illégales. Voilà leur ordre mondial.
Mais aujourd’hui, ce système se fissure. La Chine s’impose. Les BRICS+ s’organisent. Les échanges en monnaies locales se multiplient.
La domination du dollar est remise en question. Et ce n’est pas un simple ajustement. C’est un basculement. Un tournant historique. Un mouvement profond, irréversible.
Et ce mouvement est aussi moral.
Le Sud global — longtemps colonisé, pillé, méprisé — se relève. Il ne veut plus se taire. Il ne veut plus courber l’échine. Il dit : ça suffit.
La Palestine est devenue le miroir de ce monde. Ce que subit son peuple — et appelons les choses par leur nom —, c’est un génocide.
L’Afrique du Sud l’a dit à La Haye. Lula l’a répété. Des voix se lèvent partout : en Afrique, en Asie, en Amérique latine.
Ce monde n’en peut plus de l’impunité d’Israël, protégé par les vétos occidentaux.
Il n’en peut plus de cette diplomatie à géométrie variable, du deux poids deux mesures où les droits humains deviennent une arme sélective.
Et en cette année 2025, nous commémorons un moment clé de notre mémoire collective : les 80 ans de la défaite du nazisme.
L’Union soviétique a payé le prix le plus lourd : + de 25 millions de morts.
La Chine, elle aussi, a versé un sang immense : près de 10 millions de vies perdues face au fascisme japonais.
Alors, qui peut s’étonner de la présence de Xi Jinping à Moscou ?
Ce n’est pas de la diplomatie de façade. C’est un acte de mémoire. Un geste de fidélité historique.
Un message au monde : nous n’avons pas oublié — et nous ne nous soumettrons plus.
Et pourtant, malgré les guerres, les famines, les chaos, ce monde se lève.
Il dit son espoir. Il dit sa volonté de développement, de justice, de souveraineté.
Il s’organise à travers les BRICS+.
À travers l’Union africaine, désormais invité du G20.
À travers la CELAC, l’ASEAN, tous ces espaces régionaux qui affirment leur voix et leur vision.
Le XXIe siècle ne sera pas celui de l’hégémonie. Il est déjà celui de la résistance.
Car ce sont les peuples qui font l’histoire.
Le peuple vietnamien, qui a vaincu l’empire américain.
Le peuple sud-africain, qui a renversé l’apartheid.
Le peuple yéménite, qui malgré la guerre, malgré la faim, affirme sa solidarité avec la Palestine.
Et aujourd’hui, la Chine, forte de son industrie, de son indépendance, a fait reculer les États-Unis dans leur guerre commerciale.
Elle montre qu’un autre chemin est possible. Un monde sans domination. Un monde sans suzerain.
Camarades, cette ère est la nôtre.
Celle de la lutte.
Celle de l’internationalisme.
Et dans cette lutte, notre parti doit prendre toute sa place.
Après Vénissieux, après la Coupole avec nos camarades communistes européens, nous avons la responsabilité de porter cette clarté, cette fidélité aux peuples en lutte.
Car l’histoire n’est pas écrite, elle n’est pas finie. À nous de l’écrire.
Et dans cette bataille, camarades, nous devons toujours affirmer une vérité simple, mais essentielle :
La paix ne peut être dissociée du progrès social.
Sans justice sociale, il n’y a pas de paix durable.
Sans souveraineté économique, il n’y a pas de liberté réelle.
Et sans lutte collective, il n’y a pas d’avenir émancipateur.
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