Au-de là de l’émotion provoquée par ce que représente d’historique ce 8 mai, quatre-vingt ans après, mais en la conservant comme un sentiment précieux, il y a ce que le présent porte de futur… et qui est le véritable sens politique de cet événement, voici l’analyse de ce qui s’est révélé à Moscou, le spectacle « symbolique » d’un nouveau monde qui exige paix et coopération. Face à ce monde qui se dressait et aux « ultimatums » dérisoires de macron et ses clowns, face au chantage douanier de Trump et à la manière d’attiser les foyers, des stratégies de paix sont apparues. La Chine a calmé le Pakistan et tout en ignorant « l’ultimatum » la Russie a proposé de créer les conditions de la paix en reprenant les choses là où l’occident les avait interdites en 2022, toujours en Turquie…ils n’ont pas l’air très malins, même Zelensky les prend à contrepied et fait antichambre pour rencontrer Poutine… le secrétaire du KPRF, les communistes russes qui ont toujours refusé la haine disent le fond… que toute la gauche et singulièrement les communistes français s’ils ne veulent pas passer du ridicule à l’odieux, devraient partager. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/history/date/234472.html
Le docteur en sciences politiques Serguei Oboukhov a commenté dans les médias sociaux certaines incidences géopolitiques des événements organisés à Moscou en l’honneur du 80e anniversaire de la Victoire, le 9 mai 2025.
« Ce fut le meilleur Jour de la Victoire de l’histoire » de la Russie moderne. C’est ainsi que le leader du KPRF, G.A. Ziouganov, a qualifié les événements internationaux qui se sont déroulés à Moscou le 9 mai.
L’analyse des résultats des événements moscovites est particulièrement importante dans le contexte de l’ultimatum lancé à la Russie depuis Kiev par le parti européen de la guerre, représenté par Macron, Merz, Starmer et Tusk, concernant un cessez-le-feu de trente jours. Traduit en russe, cela donne : « Ivan le Russe, rends-toi, une cellule bien chauffée t’attend au tribunal, ainsi que de gentils soldats français (allemands, anglais, marocains) ! »
1. Envergure géopolitique et présence internationale
La célébration du 9 mai à Moscou en 2025 a été la plus grande manifestation de soutien international à la Russie de la part des pays du Sud depuis des décennies. Les tribunes de la Place Rouge ont accueilli les dirigeants et les délégations de 30 États, dont la Chine, la RPDC, le Vietnam, le Laos, la Mongolie, le Myanmar, les pays d’Amérique latine et du monde arabe. La participation des dirigeants de l’Égypte, de la Libye, de la Palestine, de Cuba, du Brésil et du Venezuela, ainsi que la démonstration de coopération avec la Chine, ont souligné la formation d’une coalition anti-mondialiste stable.
‼️Pour la première fois, malgré les divergences existantes, il a été possible de réunir les « tigres économiques » et les opposants occidentaux d’Asie de l’Est et du Sud-Est. Le caractère anti-Trump de la mise en avant de l’unité de la Russie avec ces pays est évident, notamment dans les déclarations publiques de la Russie et de la Chine, de la Russie et de la Corée du Nord, ainsi que lors des rencontres entre Poutine et les dirigeants du Myanmar, du Vietnam et d’autres pays.
2. Le défilé comme réplique symbolique du « nouveau monde »
Selon G.A. Ziouganov, le défilé de la Victoire du 9 mai a été un événement grandiose, non seulement profondément personnel pour chaque Russe, mais aussi un signal politique majeur de notre époque. La démonstration de l’unité de la Russie avec les peuples vainqueurs, la glorification de l’exploit des combattants des forces armées et la participation conjointe de Poutine et de Xi Jinping aux célébrations ont clairement montré la formation d’un nouvel ordre mondial.
L’ambassadrice des États-Unis à Moscou a été officiellement invitée, mais elle n’est pas venue aux célébrations, montrant ainsi l’hostilité irréconciliable de Trump et Vance envers la Russie. En réponse, Poutine, parlant de la contribution des alliés à la victoire, n’a nommé aucun des pays alliés, à l’exception de la Chine.
3. Soutien à l’héritage antifasciste et plus grande clarté idéologique
Le défilé du 9 mai a constitué un défi idéologique direct aux forces du néonazisme, du révisionnisme et de l’amnésie historique. La présence de représentants de la RPDC, le respect ostensible des traditions marxistes du Vietnam et du Laos, de Cuba et du Nicaragua, le soutien à la résistance palestinienne (rappelons que le président Mahmoud Abbas a soutenu en 1982 à Moscou sa thèse intitulée « Les liens secrets entre le nazisme et le sionisme ») Tout cela pourrait marquer le début de la renaissance d’un front antifasciste mondial.
Ziouganov, en résumant, a souligné que « le nouveau fascisme ne passera pas » et que la vérité historique de la Victoire de 1945 redevient aujourd’hui une arme de résistance contre l’hégémonisme mondial.
4. Le rétablissement de la loyauté des régimes d’Asie centrale envers la Russie ?
Une attention particulière a été accordée aux cinq anciennes républiques soviétiques d’Asie centrale. Elles ont participé à haut niveau, montrant leur volonté de rapprochement stratégique avec la Russie. Les défilés organisés le 9 mai à Astana, Bichkek et Douchanbé (à Tachkent, une rencontre avec des anciens combattants) ont été sans précédent en termes d’ampleur ces dernières années.
Ce revirement vers Moscou est-il dû à l’arrivée en Russie de main-d’œuvre venue de Corée du Nord, de Birmanie et d’Inde (en remplacement de la migration spontanée en provenance d’Asie centrale) ?
5. Consolidation de la position des républiques du Caucase du Sud
Si les présidents de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud se sont légitimés aux yeux du monde entier en participant sur un pied d’égalité aux événements organisés à Moscou, les dirigeants des autres républiques du Caucase du Sud ont quant à eux affiché des positions instables et ambiguës. Pashinyan a décidé de ne pas placer les Arméniens dans le camp militaire des pays vainqueurs. Aliyev, bien qu’il ait envoyé un contingent militaire au défilé, a ostensiblement renoncé à se rendre à Moscou après des appels occidentaux, alors qu’il semblait l’avoir promis.
En résumé, la Géorgie, l’Azerbaïdjan et l’Arménie n’ont pas vraiment confirmé la continuité d’une histoire antifasciste commune. Ils ont encore davantage démontré leur position ambiguë.
6. Le front latino-américain : la Russie et la Chine ne céderont pas leurs positions
L’Amérique latine était représentée par des poids lourds de la politique mondiale tels que Lula, Rousseff, Maduro et Díaz-Canel. Ortega fils était également présent. Une composition clairement anti-Trump et une réponse claire à Washington.
Les experts ont remarqué que Maduro a récité une prière catholique au début du défilé. Sa rencontre avec le patriarche Cyrille a été significative. Dans un contexte d’hostilité de l’administration Trump envers le nouveau pape pro-latino-américain Léon XIV, on peut s’attendre à des développements intéressants. Jusqu’à une nouvelle incarnation des idées de la théologie de la libération sur le continent.
7. Le front arabo-africain.
Les alliés africains de la Russie et quatre autres dirigeants arabes ont assisté au défilé de la Victoire. Le président égyptien Sissi a quant à lui démontré la présence de l’armée la plus puissante du monde arabe lors du défilé.
Le maréchal libyen Haftar et ses deux fils ont profité du défilé pour légitimer leurs revendications sur les trois quarts de la Libye.
8. Intégration directe du thème des forces de sécurité et de la guerre contre l’Occident et démarcation idéologique et civilisationnelle avec l’Occident
Malgré la disparition ostensible du thème de la guerre en Ukraine, la présence des héros de cette guerre aux côtés des présidents de 30 pays et leur glorification publique dans le discours de Poutine ont constitué un acte manifeste de mobilisation idéologique. Les mots, la musique, les images des célébrations et des concerts, tout était soumis à l’idée de la continuité historique : de la victoire sur l’Europe fasciste en 1945 à la victoire dans la lutte actuelle contre la coalition russophobe européenne.
9. Cette année, la célébration de la Victoire a pris les traits d’un véritable manifeste géopolitique et idéologique.
Chansons, discours, rencontres internationales et cérémonies : tout rappelait que la lutte pour la libération nationale et la reconquête russe se poursuivent.
Comme en 1945, la lutte n’est pas seulement pour le territoire, mais aussi pour le droit d’être soi-même, pour la mémoire, pour la survie nationale.
10. Quelques conclusions.
La fête du 9 mai 2025 est devenue :
• une démonstration de l’autorité internationale croissante de la Russie parmi les pays du Sud global ;
• un acte de résistance idéologique au néonazisme et à l’hégémonisme occidental ;
• un symbole du lien entre les générations, des héros de la Grande Patrie aux héros de la guerre de libération spéciale ;
• une étape importante dans la formation de l’axe « Moscou – Pékin – La Havane – Brasilia – Le Caire – Pyongyang – Hanoï ».
***
Note de Marianne Dunlop : le soir même du 9 mai, le Président Loukachenko était de retour à Minsk pour la parade de la Victoire dans la capitale biélorusse.
Une mention spéciale pour la chanson de Vladimir Vyssotski « Nous faisons tourner la Terre » (à 40’27)
Views: 139