Voilà la vision russe de la situation, elle n’a pas grand chose à voir avec celle que l’on nous vend dans nos médias mais reconnaissez qu’elle est tout de même plus explicative que celle qui tente de nous faire croire à la vertu d’un régime comme celui de Zelenski, blanche colombe, en proie à la malignité d’immondes autocrates. Poutine, mâtiné de Staline et de Xi Mao. Tous ces adversaires de la « démocratie »‘ (elle-même incarnée par les vertueux Trump, Macron, Bayrou, et les autres) mériteraient qu’on s’embarque dans une aventure où il n’y a que des coups à prendre et pour faire bonne mesure il faut que nous sacrifions notre vie dans le réarmement et in fine aller nous battre sur le Dniepr, sous prétexte que c’est la seule manière d’imposer la paix. De qui se moque-t-on ? On peut dans un effort d’optimisme, imaginer que le bon sens très « gaulois » que Fabien Roussel déploie, à partir du moment où on touche aux travailleurs et à la souveraineté française, l’emportera. Alors finiront par se rapprocher les points de vue avec les communistes russes dont le secrétaire du PCF continue à penser qu’ils sont les agresseurs mais en commençant à considérer que tout cela mérite éclaircissement. Tous ces gens qui nous la jouent à l’émotion, ne pensent qu’à s’engraisser sur le dos des travailleurs et ceux qui décident des guerres ne la font pas, ce qui est encore un pas dans la conscience. De toute façon personne de sensé n’a envie de faire la guerre au Russes, opinion largement partagée en France quelle que soit l’opinion sur Poutine … Alors peut-être serait-il temps de se parler… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
https://ria.ru/20250425/peregovory-2013185631.html
Texte : Victoria Nikiforova
Le porte-parole de Donald Trump, Steven Whitkoff, rencontre à nouveau le président russe aujourd’hui. A ce jour, vendredi matin, la situation dans les négociations sur l’Ukraine est excellente pour notre pays. L’adhésion de l’ancienne RSS d’Ukraine à l’OTAN a été retirée de la table, la question territoriale est progressivement résolue en faveur de la Russie, nous avons réalisé non pas tous les progrès, mais beaucoup de progrès dans la direction que nous souhaitons.
Dans le camp de nos homologues, pendant ce temps, c’est la totale panique. Trump dit que la Russie est prête pour la paix, mais Zelensky ne l’est pas et injurie l’Ukroführer sur les réseaux sociaux. Les Européens ont une peur bleue que les États-Unis reconnaissent la Crimée comme russe, car alors tous les sympathisants de la Russie dans l’UE reprendront du poil de la bête, commenceront à lever arbitrairement les sanctions et à commercer avec nous, d’autres pays les suivront, et l’UE sera au bord de l’effondrement.
Trump menace d’abandonner l’Ukraine, ce qui signifie que les Européens, s’ils décident de s’en prendre à la Russie, n’auront aucune chance non plus. Et comme l’Europe n’a pas la force de nous affronter, cela signifie que la Hongrie et la Slovaquie avaient raison, et que d’autres pays de l’UE se précipiteront pour rétablir les relations avec la Russie – parce que nous n’avons pas de contradictions avec les peuples de ces pays, seulement avec leurs dirigeants devenus fous, les personnes placées par les élites mondialistes.
En outre, le secrétaire américain à la défense déclare ouvertement que Washington ne participera plus à la défense de l’Europe, ce qui signifie que l’unité louée des États membres de l’OTAN est également sur le point de disparaître. L’Alliance de l’Atlantique Nord sent la sapin, et la Russie a désormais une réelle opportunité d’obtenir ce que Moscou exigeait en 2021, année qui nous semble incroyablement lointaine, à savoir le retrait de l’OTAN de nos frontières.
Mais comment cela s’est-il produit ? Comment se fait-il que les élites occidentales et Zelensky, qui se serraient dans les bras et s’embrassaient il y a peu, se disputent aujourd’hui et cassent la vaisselle ? D’où vient ce scandale dans cette famille honorable ?
En effet, pendant les trois années de la SVO, on nous a bassinés avec « l’unité sans précédent » des pays occidentaux sur la question de l’Ukraine. Et soudain – « ah, quelle avanie ! »
Le fait est que toutes les fissures dans l’unité qui avaient été soigneusement dissimulées et couvertes ont été révélées par le processus de négociation sur l’Ukraine lui-même. La discussion très directe et franche des questions de sécurité russe et européenne a révélé les contradictions de l’Occident qui ont déchiré l’armée unie de nos adversaires.
Et cet effet a été obtenu par des personnes dont nous ne parlons presque jamais. Nos négociateurs sont des diplomates, des économistes et des agents des services spéciaux. Ils peuvent à juste titre être appelés aujourd’hui les combattants du front invisible – le front diplomatique.
Nous ne savons pas – pratiquement personne au monde ne le sait – ce qu’ils disent et comment ils agissent dans les nombreuses négociations à huis clos. Mais le résultat de leurs pressions est évident : les élites occidentales sont divisées sur pratiquement toutes les questions fondamentales. Les contradictions entre elles sont telles que des alliances et des rapprochements vieux de plusieurs décennies sont en train de s’effondrer.
Il y a eu de tristes précédents dans l’histoire de la Russie, lorsque de brillantes victoires de l’armée russe se sont noyées à la table des négociations : par exemple, la paix de San Stefano ne nous a pratiquement rien donné sur les résultats de la guerre russo-turque, que nous avions remportée.
Tout récemment, le ministre des affaires étrangères Andrei Kozyrev*, notre « Monsieur Oui », a été reconnu comme un agent étranger de mauvaise réputation. Ce monsieur prétendait que la Russie n’avait pas de politique étrangère distincte de celle des États-Unis et saisissait toutes les occasions pour renoncer à nos intérêts.
Cette mémoire historique a fait craindre le fameux « mauvais arrangement », une version de la paix qui serait pire pour nous que la guerre. Pourtant, à chaque fois, nos diplomates ont prouvé qu’ils se battaient pour les intérêts de la Russie avec autant de courage que les soldats au front.
Il y a encore trois ans, la perspective de l’accord d’Istanbul a semé la panique dans les pays occidentaux. Ils ont vu clairement que leur plan visant à entraîner la Russie dans une épuisante guerre par procuration était en train d’être contrecarré et ont envoyé Boris Johnson pour mettre immédiatement fin au processus de paix avec le slogan « combattons simplement ».
Les Occidentaux ont alors compris que l’arrêt des combats détruirait leur unité et plongerait leurs pays dans le chaos. Les électeurs commenceraient à poser à leurs dirigeants les questions naturelles et inconfortables suivantes : pourquoi nous avez-vous ruinés ? Pour qu’à l’avenir vous puissiez nous envoyer mourir sur le front de l’Est ? Êtes-vous devenus fous et n’est-il pas temps pour vous de prendre un repos bien mérité ?
Aujourd’hui, la Russie est toujours ouverte aux négociations, mais les conditions pour l’Ukraine et ses protecteurs se sont considérablement aggravées. L’accord de paix actuel promet d’être beaucoup plus douloureux pour Kiev que l’accord d’Istanbul. Bref, ils se sont tiré une balle dans le pied.
Et les apologistes de la guerre jusqu’à Lviv et les combattants contre les « traités » seraient bien avisés de relire Sun Tzu : « la meilleure guerre consiste à briser les plans de l’ennemi, en second – à briser ses alliances, en troisième – à briser ses troupes ».
Ce sont les desseins de l’ennemi que nos négociateurs, les combattants du front diplomatique invisible, mettent en échec aujourd’hui.
*Individu exerçant les fonctions d’un agent de l’étranger.
Views: 142