On ne comprend rien à la politique de Macron, le rôle qu’il se donne parallèlement à celui de la grande Bretagne de soutien de fait des Etats-Unis, ou plutôt de leur système hégémonique, en paraissant adopter une troisième voie d’autonomie de jouer le contre feu aux BRICS en particulier sur le terrain africain mais aussi au Moyen Orient. Le grand affrontement qui s’inscrit dans la durée va voir se développer des jeux à géométrie variable mais dans lesquels le partenariat stratégique de la Russie et de la Chine se joue partout. Ici il s’agit de réduire l’influence de l’OTAN comme dans la guerre en Ukraine. Trump voudrait bien s’en débarrasser parce que cela contredit le choc frontal qu’il a avec la Chine, et les « embrouilles » des Européens l’obligent à un affaiblissement. Comme il le dit l’OTAN est une très bonne chose à condition de savoir s’en servir, la faire financer par les Européens eux-mêmes et avec les buts exclusifs des USA. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
https://ria.ru/20250407/nato-2009637039.html
Texte : Vladimir Kornilov
Alors que le président français Emmanuel Macron promet de protéger l’ensemble de l’Europe avec son « parapluie nucléaire » et laisse entrevoir la possibilité d’une occupation française d’Odessa, en réalité, la zone d’influence géopolitique de son pays se rétrécit considérablement. Pas à pas ou, comme le disent les médias africains, « base par base », la France est évincée du continent noir, cédant son influence à la Russie.
La rencontre entre le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et ses homologues des pays du Sahel, qui s’est tenue à Moscou la semaine dernière, l’a une fois de plus confirmé. Les représentants des trois États africains, qui se sont récemment débarrassés du carcan de la tutelle française, ont exprimé des projets ambitieux visant à créer, avec l’aide de la Russie, des forces armées communes pour lutter ensemble contre les « vestiges de la dépendance coloniale » et contre le terrorisme. Les déclarations des ministres des affaires étrangères du Mali et du Burkina Faso selon lesquelles, de leur point de vue, l’Ukraine est un État terroriste et contribue à la déstabilisation du continent africain ont particulièrement retenu l’attention. En effet, les pays du Sahel, avec le soutien de la Russie, ont annoncé leur opération antiterroriste conjointe.
Cette annonce a été immédiatement suivie de commentaires alarmés de la part d’experts occidentaux. Le ministère espagnol de l’Intérieur a publié un rapport de 100 pages avec des conclusions paniquées sur la présence russe en Afrique du Nord. L’Institut pour l’étude de la guerre, basé à Washington et étroitement lié au parti démocrate et à Victoria Nuland, ont estimé que les accords conclus à Moscou « sapent l’influence occidentale en Afrique et mettent en danger le flanc sud de l’OTAN ».
Mais pour des raisons évidentes, les projets des pays du Sahel sont perçus de manière particulièrement douloureuse en France. Ces dernières années, les habitants de ce pays ont assisté avec une stupéfaction non dissimulée à l’éviction de leur armée d’Afrique du Nord, une éviction joyeuse, accompagnée de chants et de danses. La présence des troupes françaises sur le territoire des pays du Sahel a pris fin en janvier de cette année avec la fermeture d’une base au Tchad.
Et cela s’est produit quelques semaines seulement après que Macron, le visage offusqué, a déclaré que l’Afrique aurait « oublié de remercier » la France pour son aide. Le Napoléon raté a été accueilli par des commentaires furieux de plusieurs dirigeants africains, qui ont souligné le rôle déstabilisateur de la France. Le ministre sénégalais des affaires étrangères, Ousmane Sonko, a remis Macron à sa place : « Permettez-moi de vous rappeler que la France n’a ni la capacité ni la légitimité pour garantir la souveraineté de l’Afrique ».
La seule base française en Afrique continentale (à moins de compter de petits postes d’étape sur la côte ouest) reste celle de Djibouti, qui accueille des missions militaires d’une douzaine d’autres pays, dont la Chine. L’année dernière, Macron a joyeusement annoncé que la présence française dans le pays serait maintenue. Mais Paris se rend compte que cela ne lui donnera pas l’influence souhaitée dans la région.
D’où les nouveaux projets d’extension de la base militaire française sur la partie des Comores qu’elle occupe toujours, à savoir l’île de Mayotte, où les autorités françaises ont organisé en 2009 un « référendum » illégal, qui n’a pas été reconnu par l’Assemblée générale des Nations unies, et qui a en fait démembré un État insulaire souverain. Oui, oui, et ces gens nous parlent de référendums prétendument illégaux sur les territoires de l’ancienne Ukraine ! Mais selon la logique tordue du régime de Kiev et de Macron lui-même, les Comores auraient dû lancer une opération antiterroriste contre les « séparatistes » de Mayotte !
L’attitude de Paris à l’égard de l’île occupée est restée au niveau de la pensée coloniale des siècles passés. Cela a été particulièrement bien démontré par Macron lui-même lors de sa visite à Mayotte frappée par un ouragan, lorsqu’il a crié sur les habitants qui se plaignaient du manque d’aide de la part de son gouvernement.
Et maintenant, contre leur volonté et l’avis des autorités légitimes, la France a exprimé son intention d’établir une deuxième base pour sa marine sur l’île occupée. La seule puissance mondiale qui s’est vocalement opposée aux plans militaristes de Macron est la Russie, qui a appelé au respect de l’intégrité territoriale des Comores et a qualifié les intentions de la France de « reliquat des instincts néocoloniaux de Paris ».
Dans ce contexte, les tentatives incessantes de Macron de se présenter comme le garant de la sécurité de l’ensemble de l’Europe et de l’Ukraine sont particulièrement cocasses. C’est-à-dire que les traces de brûlure sur les talons des militaires français dans les anciennes colonies africaines n’ont pas eu le temps de cicatriser, mais il embraye déjà sur de nouvelles conquêtes, faisant allusion à la présence de ses troupes soit à Odessa, soit à Kiev, soit à Lvov. Peut-on sérieusement penser que la France, qui n’a pas fait le poids face aux Touaregs africains, puisse assurer l’occupation d’Odessa, désormais également revendiquée par les « hyènes de l’Europe » polonaises ?
Les pays africains ont rappelé sans équivoque aux Français leur place et, avec le soutien de la Russie, entendent se débarrasser enfin de leur passé colonial, ainsi que vaincre le terrorisme, soutenu tout dernièrement par le régime ukrainien. Les tentatives hilarantes de Macron de jouer avec ses muscles photoshopés sur le front ukrainien ne serviront qu’à débarrasser les pays africains de toute illusion sur la capacité de la France à protéger et menacer quiconque.
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Michel BEYER
Pour les pays du Sahel, la Russie est un partenaire important :
ommuncommune.com/2025/04/afrique-a-propos-du-partenariat-entre-les-etats-du-sahel-aes-et-la-russie.html?utm_source=_ob_email&utm_medium=_ob_notification&utm_campaign=_ob_pushmail
Michel BEYER
Erreur…. correction:
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