Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Mexique : une popularité de 85% méritée… du leader charismatique au peuple…

Nous avons avec la présidente mexicaine encore un de ces cas qui méritent d’être étudiés si on veut saisir le mouvement réel de la planète et en particulier la force de ce qui monte du Sud. Face au révélateur que représente la politique erratique « protectionniste » et agressive de Trump, il y a eu des réponses qui sont allées de l’alignement et de la soumission au dollar en prétendant éradiquer la « dette » quoiqu’il en coûte comme l’Argentine et il y a d’autres choix celui de tabler sur la maitrise de ses ressources minérales, énergétiques, pour développer une politique budgétaire qui assure la protection des citoyens, et négocie pied à pied avec le puissant voisin ; immigration et sécurité rien n’est tabou tout est chiffré, le débat ne porte pas sur les valeurs, mais sur les coûts et avantages. Autre aspect, dans ces pays à forte tradition souverainiste, leader du sud, si le parti communiste n’existe quasiment plus, il conserve de fait une forte influence intellectuelle, et la présidente Claudia Sheinbaum se trouve à la croisée de toutes ces temporalités, celle de sa propre histoire. Femme scientifique, fille de juifs communistes lituaniens fuyant le nazisme, celle de l’actualité de devoir affronter le « monstre » USA, le terrible voisin, mais aussi historique à l’origine de la nation mexicaine, la patrie de Juarez, la sentinelle, la révolution agraire, d’où l’aspect charismatique. Nous avons là cette double caractéristique de la période, premièrement le réalisme, être concret sur les acquis réels, ne pas s’encombrer des « idéologies », mais dans le même temps retrouver les « valeurs » dans la nation et la « civilisation » qu’elle incarne. Pour aller vers la concrétisation, le socialisme, il est nécessaire de réussir ce qu’a créé Cuba, et qui aujourd’hui subit le pire des chocs, une force collective d’un peuple qui a récupéré l’héritage charismatique du révolutionnaire « caudillo ». (note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, ici au Palais national de Mexico, le 2 avril 2025.

La présidente du Mexique, Claudia Sheinbaum, ici au Palais national de Mexico, le 2 avril 2025.© REUTERS – Henry Romero

En pleine crise avec les États-Unis, la présidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, bénéficie d’une popularité record. Les derniers sondages lui prêtent entre 82 et 85% d’opinions favorables. Sa gestion de la relation diplomatique avec Donald Trump joue pour beaucoup, mais pas seulement.

Avec notre correspondante à MexicoGwendolina Duval

À trois reprises, l’intervention de Claudia Sheinbaum auprès du président américain Donald Trump a permis au Mexique d’être épargné par les frais de douane. De quoi favoriser l’image de la présidente du Mexique, entrée en fonction en octobre 2024.

Mais sa popularité était déjà très forte avant, héritée de son prédécesseur, Andrés Manuel López Obrador, et des politiques sociales qu’elle continue de mener en faveur des classes populaires. Neuf mois après son élection, Claudia Sheinbaum s’est imposée auprès des Mexicains. L’opposition, qui a subi la plus grande déroute de son histoire, peine toujours à se relever et est quasiment inaudible.

« Elle est populaire parce qu’elle le mérite »

Assis sur son banc dans un parc de la capitale, Ramir Guzman envoie ses bénédictions à la présidente mexicaine. Il fait partie de ces personnes âgées qui ont, depuis peu, le droit de toucher une retraite : « À moi, elle me plaît bien. Grâce à Dieu, elle travaille bien pour moi pour l’instant. On va voir ce qu’elle arrive a gagner avec Trump (rires). C’est bien ce qu’elle fait, et j’espère qu’elle va rester ferme. »

« Notre première femme présidente… C’est un honneur ! », salue Ayari, soutien de la première heure de Claudia Sheinbaum. Cette psychologue loue la carrière universitaire de la chef d’État et ses méthodes : « Elle a de bons résultats. Alors oui, elle est populaire, mais c’est parce qu’elle le mérite. Elle travaille ses dossiers. »

En six mois, Claudia Sheinbaum a conquis l’immense partie du Mexique. Leonardo aussi reconnaît qu’il est satisfait de la présidente, mais il s’inquiète du manque d’alternative dans le débat public : « On dirait qu’on revient à un système de parti unique, comme ce qu’on avait a la seconde moitié du XXe siècle. Hier, c’était le PRI (Parti révolutionnaire institutionnel), aujourd’hui c’est MORENA (Mouvement de régénération nationale). Et puis, c’est un régime ultra présidentiel, tourné sur la figure du président ; d’abord Andrés Manuel López Obrador, maintenant Claudia Sheinbaum. Moi, je ne crois pas que ce soit une solution pour le Mexique. À long terme ça a provoqué beaucoup de problèmes et c’est très fragile car tout dépend de la moralité du président au pouvoir. »

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