Il y a quelques notions basiques que la Chine s’évertue à tenter de partager avec le reste de la planète qu’il serait utiles d’intérioriser au plus vite. la nécessité de se conformer au croit international de l’ONU et à celui de chaque nations quel que soit l’imperfection dudit droit et dont les modifications incombent aux peuples concernés. Mais il faut faire de même avec le socialisme chinois dont le marché a sa propre spécificité en particulier la planification et l’intérêt national de développement et d’harmonie sociale. Ainsi la montée du revenu des chinois a une grande incidence sur le développement du reste de l’humanité et celui-ci a des dimensions complexes entre bien matériels services, formation etc.. de même tout accord gagnant gagnant entre des économies aussi porteuses d’innovation que la Chine, la Corée et le Japon peuvent être un facteur de stabilité dans la guerre multiforme lancée par Trump. (note et traduction de Danielle Bleitrach histoireetsociete)
Par Global Times 03 avr. 2025
Illustration : Liu Xiangya/GT
Dans un monde de plus en plus façonné par des alliances fracturées, trois voisins asiatiques – la Chine, le Japon et la Corée du Sud – ont discrètement relancé un dialogue trilatéral longtemps endormi. La 13e réunion trilatérale des ministres de l’Économie et du Commerce Chine-Japon-République de Corée s’est tenue récemment à Séoul. Leurs ministres des Affaires étrangères se sont également rencontrés à Tokyo le 22 mars pour la première fois en quatre ans. Bien qu’aucun accord de grande envergure n’ait vu le jour, ce renouveau est profond et a d’importantes implications pour la stabilité régionale et mondiale.
En tant que grandes économies mondiales et trois puissances les plus étendues d’Asie, ces pays ont reconnu une réalité cruciale : il est temps qu’ils jouent un rôle actif dans l’élaboration de leur destin régional plutôt que de le laisser entre les mains de puissances extérieures.
Le moment choisi pour ce dialogue n’est pas une coïncidence. Ce que l’on appelle « l’Indo-Pacifique » est devenu un point chaud pour la stratégie de concurrence de Washington contre la Chine. Les efforts déployés par les États-Unis pour « réduire les risques » liés aux chaînes d’approvisionnement mondiales et à la Chine ont placé leurs alliés comme le Japon et la Corée du Sud face à un dilemme : s’appuyer davantage sur la sécurité dirigée par les États-Unis ou donner la priorité à l’intégration économique avec la Chine, leur principal partenaire commercial. Le dialogue trilatéral est donc un facteur clé de cette dynamique complexe.
Entre-temps, des tensions de longue date ont accru les craintes de conflit dans une région déjà accablée par l’histoire et les différends géographiques.
La Chine, le Japon et la Corée du Sud signalent leur propre intention de fixer leur cap. Ils représentent une étape pleine d’espoir vers la reconquête de l’agence régionale. Les trois pays ont convenu de discuter de l’accélération des négociations sur l’accord de libre-échange trilatéral qui avait été mis de côté pendant des années, démontrant ainsi un intérêt commun pour la stabilisation des chaînes d’approvisionnement dans un contexte d’incertitude mondiale persistante. Ils se sont également engagés à approfondir la collaboration dans les économies numériques et vertes et à renforcer la coopération locale.
Ces choix reflètent une approche pragmatique d’une région soumise à d’immenses pressions. La stabilité asiatique ne se réduit pas à des options binaires, elle nécessite un équilibre délicat dans lequel la coopération régionale joue un rôle central.
Cependant, la récupération de la coopération n’implique pas un découplage avec les États-Unis. Le Japon et la Corée du Sud restent profondément liés à Washington pour les garanties de sécurité. Pourtant, il y a une perception croissante que les stratégies américaines donnent la priorité à la lutte contre la Chine plutôt qu’à la construction d’une véritable stabilité en Asie.
Alors que l’Amérique se positionne comme le défenseur du « monde libre », elle offre des solutions limitées au changement économique urgent de la région.
Les enjeux sont mondiaux et régionaux pour la Chine, le Japon et la Corée du Sud. Leur coopération est essentielle pour résoudre des problèmes transnationaux tels que la sécurité énergétique et la résilience climatique.
La réunion de dimanche des ministres de l’Économie et du Commerce a articulé une vision de la coopération internationale enracinée dans la nécessité régionale plutôt que dans l’influence extérieure en mettant l’accent sur le multilatéralisme. Cela compte bien au-delà de l’Asie. Dans un monde divisé par le nationalisme et les divisions idéologiques, les solutions localisées ouvrent la voie à la reconstruction d’une gouvernance mondiale fragmentée.
Pourtant, la coopération trilatérale est toujours influencée par l’implication plus profonde des États-Unis dans la région, qui est un facteur géopolitique important.
Pourtant, même des débuts modestes peuvent avoir une signification disproportionnée. La réunion avait pour but de reconnaîtreg une vérité partagée selon laquelle l’Asie ne peut pas compter sur des puissances extérieures pour façonner son avenir.
Qu’il s’agisse de la gestion de la concurrence entre les États-Unis et la Chine, du changement climatique ou de la politique de la corde raide nucléaire, les solutions imposées de l’extérieur ne parviendront pas à répondre à la complexité de l’Asie, et la stabilité régionale reposera sur une coopération pratique et durable entre voisins.
La rencontre de la Chine, du Japon et de la Corée du Sud nous rappelle que la diplomatie au XXIe siècle ressemble souvent moins à des percées spectaculaires qu’à des progrès progressifs. Comme le dit le proverbe chinois, un voyage de mille kilomètres commence par un seul pas. Cette étape pourrait ouvrir la voie à une Asie plus autodéterminée.

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