Il est vrai que le contexte européen est en plein bouleversement et partout l’UE tente d’empêcher la colère des peuples qui s’estiment opprimées par les choix de l’OTAN, le cas des Balkans, de l’ex-Yougoslavie redevient aussi explosif que celui qui a favorisé la première guerre mondiale… Effectivement on peut considérer que jouer la provocation permanente de la négation des droits quand on est proche de barils de poudre, un mélange d’humiliations et de droits non reconnus, l’injustice politique se combinant avec la crise économique, les inégalités et la destruction de l’économie, la nécessité d’immigrer engendrant partout des situations d’explosion face auxquels sont allumés les contrefeux des « révolutions de couleur », d’ONG organisant les couches urbaines qui se veulent pro-occidentales mais en rupture avec la grande masse de la population : un scénario « ukrainien » qui est extrêmement dangereux.
Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, le chef des Serbes de Bosnie Milorad Dodik a annoncé dans une vidéo sur X être arrivé à Moscou. Au pouvoir depuis 2006, Milorad Dodik a été inculpé en 2023 et condamné à un an de prison après une modification du Code pénal effectuée par Christian Schmidt, l’actuel Haut représentant. Chargé de faire respecter l’accord de paix dans ce pays divisé des Balkans, marqué par une guerre intercommunautaire (1992-1995), ce dernier est doté de pouvoirs extraordinaires, dont celui de changer les lois. Il a ainsi ajouté l’infraction de « non-respect des décisions du Haut représentant » : c’est en vertu de cette décision que Milorad Dodik a pu être poursuivi et condamné, le 24 février dernier, à une peine d’un an de prison, assortie d’une interdiction d’exercer ses fonctions pendant six ans.
Le chef politique des Serbes de Bosnie Milorad Dodik, poursuivi par la justice, a affirmé être arrivé à Moscou, ce lundi 31 mars 2025.© MENAHEM KAHANA/AFP
Le Haut représentant international en Bosnie, Christian Schmidt, avait usé le premier juillet 2023 de ses pouvoirs spéciaux et quasi illimités pour annuler une loi adoptée récemment par l’entité des Serbes de Bosnie, qui refusait de se plier aux décisions de la Cour constitutionnelle de Bosnie les obligeant en fait à ne plus avoir d’autonomie dans la gestion de leur territoire. Christian Schmidt, avait annulé cette loi, estimant qu’elle affectait l’ordre constitutionnel du pays balkanique ébranlé par une nouvelle crise politique. Christian Schmidt avait refusé toute négociation en précisant que les lois adoptées n’entreraient pas en vigueur et que «toute la procédure» les concernant était désormais considérée comme «terminée». Le président de la Republika Srpska (RS) Milorad Dodik a alors déclaré qu’aucune décision de ce dernier ne serait respectée. «Nous ne sommes pas prêt à baisser la tête. La RS n’acceptera aucune décision du faux haut représentant», avait déclaré Milorad Dodik. L’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo, de son côté, avait annoncé qu’elle «soutienait fermement» la décision du Haut représentant.
Cette législation a été adoptée à l’initiative du président de la Republika Srpska, Milorad Dodik, qui accuse la Cour constitutionnelle de prendre des décisions au détriment de l’entité serbe et qui réclame une réforme, notamment le départ des juges internationaux qu’il estime seulement la voix des USA, de l’OTAN et de l’UE. Ces juges internationaux siègent aux côtés de six juges locaux (deux bosniaques, deux serbes et deux croates). «En ce qui concerne Schmidt, ses décisions ne valent rien. Elles ne seront pas appliquées», avait alors déclaré vendredi en conférence de presse Milorad Dodik. Considéré comme pro-russe, il est visé par des sanctions américaines et britanniques qui limitent ses mouvements et l’annonce de son arrivée à Moscou est une manière de montrer sa résistance et celle des Serbes.
Le chef politique des Serbes de Bosnie Milorad Dodik, recherché par la justice, a affirmé être arrivé à Moscou, ce lundi 31 mars 2025, rapporte l’AFP. « Je suis arrivé à Moscou. Je commence chacun de mes séjours ici par la visite à la tombe du Soldat inconnu », a-t-il déclaré dans un message sur X.
Le président de la Republika Srpska (RS), l’entité des Serbes de Bosnie est sous le coup d’un mandat d’arrêt international pour attaque à l’ordre constitutionnel.
Une peine d’un an de prison a été requise contre lui…
Milorad Dodik dénonce un « procès politique »
Le président de la RS a dénoncé un « procès politique » ayant pour objectif de l’« éliminer de l’arène politique ». Le leader serbe insulte régulièrement Christian Schmidt, dont il rejette la légitimité. « Nous le détruirons […] Schmidt sera le premier inculpé. Nous le chasserons comme une bête », a-t-il lancé jeudi 27 mars aux députés de la RS, en annonçant la mise en place d’une justice « spéciale » pour protéger l’ordre constitutionnel de l’entité.
Comme d’habitude une ONG relais de l’atlantisme et financée par l’UE et dont le financement par l’Unsaid a été suspendu alerte sur le risque de « dictature ».
Vendredi 28 mars, l’antenne bosnienne de l’ONG Transparency International avait dénoncé vendredi l’adoption de toutes ces lois, affirmant que « le régime » était en train de « conduire la Republika Srpska vers une dictature » par la « création d’institutions judiciaires et de renseignement parallèles ». « La persécution des voix discordantes est légalisée […] avec un seul objectif : protéger Milorad Dodik des poursuites judiciaires », dit l’organisation dans un communiqué.
Washington et Bruxelles ont dénoncé avec fermeté les actions de la RS, et la Force de l’union européenne (Eufor), chargée de maintenir la paix dans le pays a envoyé des renforts.
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Franck Marsal
C’est précisément à ce moment de crise des « institutions provisoires » de l’OTAN en Bosnie que Poutine évoque la possibilité d’une administration provisoire sous mandat de l’ONU en Ukraine pour mettre fin à la guerre. Possibilité que les européens ont évidemment rejeté avec la dernière énergie, sans s’apercevoir que Poutine les avaient une nouvelle fois amené à se renier et à étaler leur duplicité : ces institutions (du temporaire sans fin), valent pour la Bosnie quand elles valident la victoire de l’OTAN. Les mêmes ne vaudraient donc rien en Ukraine où il s’agirait d’acter sa défaite.