Là encore, est-ce que le communiste, le progressiste français va accepter cette déstabilisation de tout ce qu’on lui inculque jour après jour sur la Russie mais aussi sur la Chine et la Biélorussie qui représentent toutes à leur manière une expérience qui, comme nous tentons de le montrer dans notre livre, ne se conçoit pas seulement en réaction avec l’occident, même si l’hostilité, le bellicisme jouent un rôle non négligeables. Une fois de plus Ziouganov apporte une vision historique importante. (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/dep/gosduma/activities/233069.html
Le 26 mars, avant la session plénière de la Douma d’État, G.A. Ziouganov, président du comité central du KPRF et chef de la faction du KPRF à la Douma d’État, s’est adressé aux journalistes.
Bonjour. Deux événements ont convergé de la manière la plus surprenante qui soit. Aujourd’hui, le gouvernement russe fera rapport à la Douma d’État. À mon avis, le gouvernement actuel de la Fédération de Russie est l’un des plus efficaces parmi les gouvernements nommés par le président Vladimir Poutine et élus par la Douma d’État. Cela fait exactement 25 ans que V.V. Poutine a été élu président de la Fédération de Russie.
Ces deux événements jouent, à mon avis, un rôle particulier du fait que nous nous sommes réunis dans des conditions de guerre. Contre le monde russe a été déclarée une guerre de destruction totale. Cette guerre exige de nous une cohésion maximale, une concentration des ressources, une maîtrise des dernières technologies et une réponse rapide à tous les défis qui se posent réellement.
Avec mon professeur Ivanov, après que l’histoire russe et soviétique ait été transformée en pornographie, nous avons écrit l’histoire de notre patrie.
Je tiens dans mes mains un tableau de la succession des dirigeants russes – il y a eu 88 dirigeants en 1150 ans. Je constate que les plus grands résultats ont été obtenus par les souverains qui ont dirigé notre pays pendant une longue période. Ivan III et Ivan IV (Ivan Terrible) ont régné à eux deux plus de 80 ans. Ils ont construit le magnifique Kremlin et mis en place un pouvoir puissant. Ils ont ouvert la route de la Volga vers la Perse. Ils ont ouvert une fenêtre sur la Sibérie. Ils ont posé un pied puissant sur le bord de la mer Baltique. Ils ont créé les fondations d’un puissant État russe, qui a été entendu dans toute l’Europe. Et pas seulement en Europe.
Pierre Ier et Catherine II ont dirigé le pays pendant près de 70 ans. Ils ont construit un empire puissant. Ils ont exploité la région de la mer Noire. Jusqu’à huit millions de Slaves étaient emmenés en esclavage de l’autre côté de la mer Noire. Ils étaient échangés comme du bétail dans tous les bazars. La Russie de Pierre Ier et de Catherine II a remporté des victoires non seulement sur les champs de bataille, mais aussi dans les domaines de la technologie et de l’éducation.
Après que Nicolas II a fait exploser l’empire en l’entraînant dans la Première Guerre mondiale, deux autres grands hommes d’État, Lénine et Staline, ont sauvé la souveraineté de la Russie. Lénine a créé l’URSS. Staline a mené à bien la collectivisation et l’industrialisation, a fait plier Hitler, a créé la parité des missiles nucléaires. Puis nous avons fait une percée dans l’espace.
Deux traîtres, Eltsine et Gorbatchev, ont jeté quinze ans de notre histoire dans le néant. Ils ont trahi notre État, le peuple travailleur, le système soviétique, tous nos alliés et amis. Ils entreront dans l’histoire comme des Judas.
Poutine a connu un destin très difficile. Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, il a été confronté à un certain nombre de tâches très difficiles. Lorsqu’il a été élu président, il est arrivé à notre siège électoral à deux heures du matin. Il avait obtenu 53 % des voix et moi près de 30 %. Il m’a demandé conseil car j’ai eu la chance de travailler à l’époque de Brejnev et de Kossyguine. Je connaissais bien notre pays. J’ai participé à toutes les opérations liées à la défense de notre sécurité.
Après une consultation approfondie, Poutine a adopté un certain nombre de mesures que nous avons également soutenues. Tout d’abord, nous avons soutenu les mesures visant à renforcer notre sécurité. Des mesures pour lutter contre le terrorisme. Nous avons tout fait pour créer une commission, dirigée par Stanislav Govoroukhine, pour arrêter le massacre en Tchétchénie. Poutine a pleinement soutenu notre programme.
En 2007, à Munich, Poutine a déclaré que la civilisation russe et notre pays ont leurs propres intérêts, leur propre histoire, leur propre vie. Après cela, ceux qui pensaient avoir assigné une place à notre pays comme un appendice de matières premières ont réalisé que Poutine poursuivrait une politique visant à rendre notre pays intelligent et moderne.
Lorsque deux fbanques américaines se sont effondrées, notre économie a de nouveau vacillé. Il n’y avait pas de planification, pas de programme à long terme. Mais des projets nationaux ont vu le jour.
Et puis nous avons repris la Crimée sans combat ni guerre. Nous avons organisé de grandes actions publiques : le Festival international de la jeunesse, les Jeux olympiques, le championnat du monde de football. Notre prestige s’est considérablement accru. Mais les Anglo-Saxons n’ont pas apprécié. Ils nous ont déclaré une guerre de destruction totale.
Ici, le caractère et la volonté du président ont joué un rôle extrêmement important. Notre parti et notre faction ont soutenu toutes les mesures visant à renforcer l’État, à soutenir la science et la sphère sociale, à créer les conditions d’une activité économique normale.
Mais nous pensons que même le gouvernement efficace de Michoustine n’a pas encore pris en main la nouvelle politique financière et économique. Des rescapés de la camarilla d’Eltsine siègent encore de nombreux bureaux, à commencer par le Kremlin et le bloc financier et économique du gouvernement, et ils ne nous permettent pas de remporter une victoire définitive et assurée.
Pour remporter la victoire, nous devons suivre une autre voie financière et économique. Il est impossible de résoudre ces problèmes dans le cadre du capitalisme oligarchique gangréné, où nous avons été assignés au rôle de serviteur du capital américain.
C’est pourquoi aujourd’hui, en écoutant le rapport de Mikhail Michoustine et de son gouvernement, j’aimerais beaucoup qu’ils tirent les conclusions de ce que Poutine a conclu il y a quelques années au Forum de Valdai : le capitalisme sous sa forme actuelle est dans une impasse – il ne nous donnera ni le rythme de développement mondial ni la possibilité d’une percée dans l’avenir.
C’est la question la plus fondamentale qui doit être résolue dans la discussion d’aujourd’hui : pour gagner, nous devons avoir des taux (de croissance économique) plus élevés que ceux du monde. Le gouvernement dirigé par Mikhail Michoustine a affiché de tels taux pendant deux ans, mais en raison de ce « carcan » ruineux appelé « taux de refinancement de 21% », nous avons ralenti 3-4 fois depuis décembre 2024.
Notre industrie, la construction de machines d’entreprise étouffent – et si cela continue encore pendant six mois, nous replongerons dans les « terribles années 90 » et c’est absolument inacceptable. C’est pourquoi aujourd’hui, en évaluant la situation, nous insisterons pour que notre « Programme de la Victoire » soit mis en œuvre, que les propositions de l’académicien Kachine visant au développement rural durable et au soutien du complexe industriel soient financées.
Que notre loi « Éducation pour tous » garantisse aux jeunes une éducation complète (y compris supérieure), un premier emploi avec l’aide de l’État et le soutien aux jeunes familles. Et que chacun dispose d’un logement et reçoive l’aide matérielle nécessaire – en cas de naissance d’un enfant, toutes les dettes sur les emprunts doivent être effacées.
Ce programme a été testé depuis longtemps dans les entreprises populaires [gérées par des communistes, NdT] et est activement mis en œuvre par nos [trois] gouverneurs [communistes]. Et je crois que le rapport du gouvernement d’aujourd’hui est essentiel – ce n’est donc pas un hasard si sa date coïncide avec l’anniversaire de l’entrée en fonction de Vladimir Poutine.
Vladimir Vladimirovitch a encore cinq ans devant lui pour prouver que notre pays peut être à la pointe du progrès. Nous avons joint nos forces à celles de la République de Biélorussie à cette fin. Hier, nous avons félicité Alexandre Grigorievitch Loukachenko pour son entrée en fonction et lui avons décerné le prix Lénine pour avoir été le seul dirigeant de l’espace post-soviétique à prendre l’héritage soviétique comme base et à tout faire pour préserver la construction de machines et introduire les technologies les plus récentes. Il n’a pas laissé l’oligarchie se déchaîner : il n’y a pas de crime organisé en Biélorussie et tous les programmes sociaux visent à soutenir la population.
Je pense que c’est un très bon exemple, y compris pour le président Vladimir Poutine et le premier ministre Mikhail Michoustine. D’autant plus que dans le cadre des BRICS et de l’OCS, nous lions de plus en plus notre avenir à la puissante économie chinoise – et la locomotive chinoise continue de prendre de l’élan.
J’espère que l’expérience soviétique unique, l’expérience de la Biélorussie et de la Chine serviront de phare au gouvernement de Mikhail Michoustine et lui permettront de s’en sortir sans pertes majeures, en particulier dans les conditions du taux étouffant de 21 %, qui ne permet pas au pays de se développer.
Views: 171