Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le spectacle de deux matamores et ses résultats réels, par Danielle Bleitrach

Emmanuel Macron (g) reçoit Volodymyr Zelensky au palais de l'Elysée, à Paris, le 26 mars 2025

Emmanuel Macron (g) reçoit Volodymyr Zelensky au palais de l’Elysée, à Paris, le 26 mars 2025© Ludovic MARIN

Ce qui doit être masqué du véritable résultat de ce spectacle offert aux frais du contribuable français, est la tragique incompétence du monsieur Loyal, Macron plus que jamais flanqué du pitre cocaïnomane racontant n’importe quoi sur tous les plateaux. Parce que le résultat est là : après le rejet par Moscou et sans appui réel des États-Unis, les pays européens abandonnent leur plan d’envoyer des troupes en Ukraine. Comme le révèle Reuters ce 26 mars, les capitales occidentales reculent, conscientes qu’un tel projet constitue un risque majeur et très difficile à assumer politiquement. Macron a vendu aux Français son « économie de guerre » d’une Europe fédérale dont il serait le généralissime, et de fait la possibilité d’une dangereuse escalade surtout si Macron a une élection difficile à gérer. Avec ce dispositif, c’est à la fois l’art et la manière de brasser de l’air et de créer les conditions d’une expédition totalement irresponsable à « l’africaine » . Personne ne le croit mais il n’y a rien pour le moment pour arrêter ce dangereux Tartarin…

Alors que tout est fait pour nous duper sur l’avenir du conflit en Ukraine, il faut se rendre compte que la montagne a accouché d’une souris : l’idée d’un déploiement militaire occidental s’effondre. Selon un article publié par Reuters ce 26 mars, les discussions européennes se détournent clairement de l’envoi de troupes au sol. La France et le Royaume-Uni, qui avaient envisagé un programme impliquant des milliers de soldats pour stabiliser un éventuel cessez-le-feu, sont d’autant plus invités à revoir leurs copies que la perfide Albion négocie avec Trump un contrat commercial plus avantageux que celui des autres européens.

Un diplomate européen, cité par Reuters, résume la situation : « Ils prennent du recul par rapport à l’envoi de troupes au sol et tentent de redimensionner ce qu’ils faisaient en vue d’une solution plus raisonnable ». Un autre ajoute : « Lorsque l’Ukraine était dans une meilleure position, l’idée d’envoyer des troupes était séduisante. Mais aujourd’hui, avec la situation sur le terrain et l’administration américaine telle qu’elle est, ce n’est pas très glamour ». On peut proclamer sa haine héréditaire de la Russie, mais certains états conservent quelques souvenirs de la deuxième guerre mondiale : la Finlande, par exemple, a déjà annoncé qu’elle ne participerait à aucune présence militaire en Ukraine.

On peut quand on est Macron, feindre de faire la leçon à la Chine et à la Russie, tout comme nous le signalons par ailleurs, envoyer le ministre des affaires étrangères français négocier en Chine : on se demande si ce matamore ne va pas dans un même mouvement donner quelques milliards supplémentaires à la poursuite de la guerre en Ukraine, encourager toutes les propagandes antichinoises et proposer une adhésion aux BRICS. Il est capable de tout et vu « l’opposition » qui est prête à tout gober on peut s’attendre à tout et surtout au pire, à savoir qu’effectivement il envoie l’armée française toute seule pour soutenir l’autre comédien has been qui est devenu son copain.

Mais pour le reste de l’Europe, même si l’idée du surarmement pour ne pas rendre de compte à leur peuple est tentante, affronter officiellement les Russes et sans les Yankees n’a rien de vraiment engageant. La Russie a gâché l’ambiance de la réunion en affirmant qu’une présence militaire occidentale serait considéré comme un casus belli.

Question : comment habiller les divisions et le retrait d’une apparence d’unité et de volonté d’action…

Après l’abandon de fait d’une force terrestre collective, Macron et les plus bellicistes cherchent à apparaître comme des protagonistes, comme Zelenski condamné à errer dans les couloirs de Ryad. Il a été question des mission de formation ou de soutien technique, outre les sommes généreusement allouées au régime de Zelenski. Le souvenir des exploits du bataillon de Kiev doublé du danger des « formateurs » sur le terrain ne semble pas avoir tempéré notre Napoléon le très très petit. Au cours de ce sommet d’une trentaine de pays européens, la Royaume-Uni et la France, au cœur du projet de déploiement futur d’une « force de réassurance » en Ukraine, se sont affirmés en tant que « pilotes » de la mobilisation. Il a été annoncé qu’une mission franco-britannique se rendra d’ailleurs « dans les prochains jours en Ukraine », a annoncé le président français Emmanuel Macron, pour préparer notamment « ce que sera le format de l’armée ukrainienne », qui reste, a-t-il souligné, « la principale garantie de sécurité » du pays. ou l’art et la manière d’en rabattre par rapport au refus des autres mais également de se placer toujours plus en position de guerrier par procuration (visiblement les expériences africaines ne découragent pas notre matamore imbécile). Ces troupes n’auraient « pas vocation à être des forces de maintien de la paix, à être présentes le long de la ligne de contact ou à se substituer aux forces ukrainiennes », a de son côté répété Emmanuel Macron. Elles seraient envoyées dans « certains endroits stratégiques pré-identifiés avec les Ukrainiens » et auraient un « caractère de dissuasion », a-t-il dit. On appréciera la clarté de l’opération et ce qu’elle laisse malheureusement de champ à toutes les improvisations dont Macron est capable pour peu qu’il y ait une élection aux résultats incertains à gérer en France.

Le document initial préparé pour le sommet de Paris du 27 mars évoquait d’ailleurs en position de repli, une éventuelle « force de réassurance » opérant uniquement dans le cadre d’un futur accord de paix, avec aval international. Mais ces projets eux-mêmes restent largement théoriques vu que personne ne veut d’eux. Comme le souligne un haut fonctionnaire cité par Reuters, les garanties de sécurité proposées à l’Ukraine ressemblent plus à un « buffet de petit-déjeuner » sans véritable cohérence opérationnelle. Keir Starmer, Premier ministre britannique, a reconnu que les efforts militaires occidentaux se concentraient désormais sur la surveillance des espaces aériens et maritimes. Une approche défensive et périphérique qui reflète la crainte d’un engagement direct contre la Russie. Giorgia Meloni, chef du gouvernement italien, a d’ailleurs rejeté publiquement l’idée française d’un déploiement, la jugeant trop risquée.

Sur le fond, vu la réalité du terrain que cette bande d’escrocs tente encore et avec de plus en plus de difficulté à masquer, à savoir éviter un conflit avec la Russie, tout en maintenant l’illusion qu’ils apporteront un soutien efficace à ce régime défaillant qui est allé jusqu’à exiger de ses troupes épuisées et aux quelques soldats menés jusqu’au désespoir fanatique des opérations d’incursion en Russie ou des reprises de villages baptisées position stratégiques, sacrifiant à la mise en scène médiatique encore quelques pauvres types de part et d’autre.

Parce qu’incontestablement le plus stupide de cette « stratégie » macronienne tentant à n’importe quel prix de jouer un rôle que leur interdit leur bellicisme c’est cette autre entente : les alliés européens de l’Ukraine réunis jeudi à Paris se sont prononcés à l’unanimité contre toute levée des sanctions imposées à la Russie, alors que c’est seulement sur cette question de l’allégement des sanctions en particulier revoir la  déconnexion de la Russie du système bancaire SWIFT qui est l’une des sanctions de l’Union européenne et par d’autres pays occidentaux contre la Russie, et c’est seulement par ce biais que l’Union européenne pourrait être admise à la table des négociations.

On mesurera les « garanties » apportées par de telles discussions et fausses unanimités. « Il y a encore beaucoup de questions » et « peu de réponses », concernant le mandat, les responsabilités et la composition cette force, a résumé le supposé chef de l’Etat ukrainien Volodymyr Zelensky au cours d’une conférence de presse à l’issue du sommet. Il a toutefois salué « le soutien infaillible » de ses alliés et « beaucoup de propositions » sur la défense antiaérienne, l’engagement en mer Noire ou les investissements dans l’industrie de défense ukrainienne. C’est faible, mais il n’a que ça pour tenter de survivre à la situation et il peut toujours espérer que comme d’autres « alliés » de l’occident il aura la possibilité de s’assurer une retraite dorée quelque part, peut-être à Paris, comme les dictateurs sud-américains ou à Londres le paradis des oligarques pourchassés parce qu’ils en ont trop fait.

Danielle Bleitrach, à partir des dépêches d’agence de presse occidentales et russes

Les médias français ont alterné trois sujets considérés dans une stricte égalité et sur le même niveau d’urgence : 1) l’Ukraine et la nécessité de l’économie de guerre dans le cadre européen considéré comme celui du réarmement moral de la démocratie face aux diverses dictatures. 2) Les prestations de Retailleau pour mettre de l’ordre moral dans la jeunesse en fouillant les cartables des lycéens sous le regard un tantinet crispé d’Elizabeth Borne qui a l’habitude de beaucoup assumer en jouant la souffrance de gauche… 3) mais qui est donc coupable de la mort du petit Émile ? Les trois sujets traités sur le même mode très psychologisant, avec le parfum de voyeurisme qui désormais est censé justifier l’intervention de l’État… ou comment trahir la France vers le pétainisme quand on prétend la sauver…

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