Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La militarisation de l’UE, le piège de la diabolisation de la Russie se referme sur les retraites…

18 mars 2025

Le fait que la gauche, les communistes, se soient mis eux-mêmes par pur opportunisme, ou pour le PS par une adhésion à une Europe atlantisée se confondant de plus en plus avec l’OTAN, les marchands d’armes, les marchés financiers est devenu le piège absolu dans la négociation actuelle sur les retraites. Qu’il soit interdit la retraite à 60 ans sous couvert du poids de la dette alors même que la planche à billet de la BCE ne connait aucune limite en matière d’armement n’est relevé par personne tant les complicités se poursuivent jusque dans la débâcle. Et on en arrive au paradoxe que quand les mêmes font une crise d’hystérie anti-trump avec un Mélenchon qui considère que c’est le danger principal et Glucksman qu’il faut qu’il rende la statue de la liberté, c’est pour mieux sous couvert d’autonomie justifier l’augmentation du budget de la défense pendant que Madame Ursula von der Leyen qui au nom de l’aristocratie militariste allemande, elle, et ne représente rien d’autre se déchaîne derrière Zelenski hagard et Macron aussi dopé que lui qui fait le tour des popotes. Les communistes eux-mêmes sont désormais pris dans cette logique, même s’ils ont le courage enfin de s’opposer à la guerre. Comment déployer un mouvement de la paix, mener un combat contre l’attaque menée contre les Français, les couches populaires, quand le tyran Poutine est la terrible menace contre nous après la chère petite Ukraine dont on a refusé de voir la corruption, les références nazies et le traitement réservé aux communistes. Roussel et le PCF émergent à la conscience toujours flanqués des mêmes conseillers, le PCF tente de se dégager de ce piège qui est aussi celui de l’absence de perspective vers le socialisme dans lequel il s’est lui-même mis depuis plus de 20 ans en contribuant à tous les procès en totalitarismes. Il faut soutenir cet effort, celui de ces militants encore dans le brouillard mais qui sont là partout avec leurs tracts. Cela n’a rien d’évident avec un parti dont toute une faction prête à s’allier avec les pseudos radicalisme est devenue une puissante force d’inertie mais il n’y a rien d’autre pour tenter de faire tomber les murs de la prison dans lequel le peuple français est enfermé. (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Binoy Kampmark

Sur FacebookGazouillerRedditCiel bleuMessagerie électronique

Source de la photographie : U.S. Army Europe photo par le spécialiste de l’information visuelle Markus Rauchenberger – Domaine public

Militarisation de l’Europe : le bug des dépenses de défense de l’UE

Nous vivons une époque dangereuse, et les politiciens sont heureux d’être des pom-pom girls de ce fait supposé. Ils ne se soucient pas de rassurer. Ils ne se soucient que de semer la peur dans les cœurs et de nourrir le genre de découragement pernicieux qui encourage le conflit. L’espoir n’est pas une monnaie politique qui vaut la peine d’être échangée. De nos jours, la peur est l’actif bancable, facilement encaissable à tout moment.

La réunion du Conseil européen extraordinaire du 6 mars a été l’occasion pour les 27 dirigeants de l’Union européenne de faire valoir ce point. Il était temps de tirer profit de la menace russe et de promouvoir une vision stratégique qui parlait de dangers élevés. En d’autres termes, c’était le bon moment pour jeter de l’argent sur les armées des différents États membres.

Le langage a été clair de la part de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, une figure qui est devenue de plus en plus belliciste pour pousser le tumulte du complexe militaro-industriel. Annoncé le 4 mars, son plan ReArm Europe prévoit différentes mesures destinées à libérer jusqu’à 800 milliards d’euros de financements pour la défense. L’une d’entre elles consiste notamment à permettre aux États membres d’utiliser la clause dérogatoire du pacte de stabilité et de croissance pour contourner la procédure de déficit excessif. Sans trop donner de détails, Ursula von der Leyen affirme que 650 milliards d’euros d’espace budgétaire pourraient être créés si les pays de l’UE augmentaient leurs dépenses de défense de 1,5 % du PIB. Voilà, semble-t-il, pour l’accent mis par le bloc sur la frugalité budgétaire.

Une autre mesure consiste à accorder 150 milliards d’euros de prêts aux États membres au titre de l’article 122 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), qui seront consacrés à des initiatives de défense telles que la défense aérienne et antimissile, l’artillerie, les missiles, les drones armés et les systèmes anti-drones, ainsi que la cybersécurité. Mais ce n’est pas tout : cette initiative n’est pas seulement destinée à la défense européenne, mais aussi à l’aide à l’Ukraine et, par la suite, à la prolongation de la guerre.

De vagues suggestions sont également sur la table. Von der Leyen parle de « programmes de politique de cohésion » qui pourraient être utilisés pour augmenter les dépenses militaires, avec de l’argent provenant du budget de l’UE. Des capitaux privés seront également levés par l’intermédiaire de l’Union de l’épargne et de l’investissement et de la Banque européenne d’investissement.

L’accord en cinq points qui a émergé du sommet a été approuvé par 26 des 27 membres. (La Hongrie n’a pas déçu en opposant son veto à la déclaration des dirigeants). Il a abordé des conditions obligatoires telles que la participation de l’Ukraine aux pourparlers de paix et l’implication européenne sur les questions touchant à sa sécurité. « La sécurité de l’Ukraine, de l’Europe, transatlantique et mondiale », peut-on lire pompeusement dans le communiqué, « sont étroitement liées ». Un financement de l’UE de l’ordre de 30,6 milliards d’euros a également été promis pour 2025.

Cette décision attire l’attention sur le fonctionnement de la politique de l’UE. Il est intéressant de noter ici la question de l’utilisation de l’article 122, une disposition d’urgence de nature non législative et qui a déjà été utilisée en réponse à la pandémie de COVID et à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En d’autres termes, il s’agit d’une voie exécutive qui contourne délibérément le Parlement européen.

Le recours à l’article dans ce cas n’a pas impressionné Manfred Weber, qui dirige le groupe du Parti populaire européen (PPE) au Parlement. « Contourner le Parlement avec l’article 122 est une erreur », a estimé Manfred Weber à ses collègues de la plénière de Strasbourg. « La démocratie européenne repose sur deux piliers : ses citoyens et ses États membres, (et) nous avons besoin des deux pour notre sécurité. »

La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, a également exhorté les dirigeants de l’UE lors du sommet du 6 mars : « Travailler par l’intermédiaire du Parlement européen, en particulier sur des décisions de cette ampleur, est un moyen de renforcer la confiance dans notre Union. » Bien qu’une « action rapide » soit nécessaire, « agir ensemble est le seul moyen d’obtenir un soutien public large et profond ».

Dans une résolution non législative, 419 députés ont encouragé les États membres, entre autres, à augmenter les dépenses de défense d’au moins 3 % du PIB, à créer une banque pour la défense, la sécurité et la résilience et à mettre en place un système par lequel les obligations de défense européennes pourraient être utilisées pour préfinancer des investissements militaires. Alors que ces membres approbateurs pensaient que l’Europe était « confrontée à la menace militaire la plus profonde pour son intégrité territoriale depuis la fin de la guerre froide », 204 ont choisi de voter contre, 46 décidant de s’abstenir.

Dans le processus d’aboutissement à la résolution finale, il convient de noter que certains eurodéputés de la gauche et des Verts/ALE ont tenté d’inclure un amendement qui a été rejeté par 444 voix. « Le Parlement déplore le choix d’utiliser l’article 122 […] pour le nouvel instrument de l’UE destiné à soutenir les capacités de défense des États membres ; exprime sa profonde inquiétude d’être exclu du processus décisionnel ».

Alors que le sommet de mars a suggéré un nouveau tournant vers le militarisme belliqueux, la tendance est indubitable et troublante inexorable : l’Europe dépense davantage pour la défense, et ce avant même le retour de Donald Trump à la Maison Blanche. En 2024, les budgets militaires ont augmenté de 11,7 % en termes réels, un certain nombre de pays ayant atteint l’objectif de 2 % des dépenses du PIB convenu par les membres de l’OTAN en 2014. Dans toute l’Europe, les marchands de mort, terme éloquent et précis inventé dans les années 1930, ne peuvent que chanter.

Binoy Kampmark était un boursier du Commonwealth au Selwyn College de Cambridge. Il enseigne à l’Université RMIT de Melbourne. Courriel : bkampmark@gmail.com

Views: 375

Suite de l'article

1 Commentaire

  • BASIRE
    BASIRE

    Si la presse aux ordres du gouvernement disserte sur les divergences Europe USA et sur la complicité Trump Macron, l’étude des orientations de l UE en matière de défense montre au contraire une acceptation de fait des volontés du gouvernement US de se désengager financièrement. Près de 80% de l’armement acheté en Europe vient de l étranger et surtout des USA, c est donc d abord un transfert de financement. Trump lui compte sur une mainmise totale sur l économie Ukrainienne pour solder les dettes….alors que les pays de L’UE qui s appretent disent ils a continuer de fournir des armes le feront sans doute à fonds perdus. Les peuples soumis à un feu d informations sont prier d accepter les reculs sociaux … encourages par une alliance presque totale des forces politiques de la droite au PS. Cela ressemble furieusement au contexte précédent la guerre de 14.
    Il faut une dynamique autour d un projet de paix porté par les peuples.
    Le PCF doit créer les conditions de cette résistance….

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.