Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le socialisme de marché : maitriser la concurrence entre entreprises chinoises…

Le groupe industriel chinois du stockage d’énergie appelle à mettre fin à la concurrence « involontaire » et à améliorer le développement de haute qualité. Nous mesurons mal les bouleversements que représente le socialisme de marché y compris dans le domaine de la gestion de l’entreprise, le rôle prioritaire du plan. Nous avons ici un aspect totalement novateur, la manière dont l’État socialiste régule la concurrence pour en conserver certains aspects tout en limitant l’énorme gâchis. Mais tout cela se fait sans aucun modèle si ce n’est ce que les communistes chinois ont tiré de l’expérience de l’URSS au positif et au négatif sur les raisons de sa chute. Ainsi maitriser la concurrence ce n’est pas l’abolir, c’est simplement conserver sa dynamique innovante tout en éliminant ce qui constitue un gaspillage qui finit par être un simple jeu boursier. C’est une expérimentation et visiblement la nouvelle méthode de Trump qui par certains aspects les copie les contraint à aller plus vers le socialisme. La Chine continue à créer les conditions de l’investissement des capitaux en Chine et devrait bénéficier de la politique de Trump, pas seulement la politique tarifaire et la prévisible augmentation des taux d’intérêt du dollar. Mais dans le même temps, la stratégie de Trump confronte le parti communiste chinois à la nécessité d’un contrôle accru sur les secteurs vitaux de l’économie chinoise y compris en matière d’infrastructures nécessaires au maintien de sa mondialisation. Ainsi le magnat de Hong Kong Li Ka-shing qui a atteint 96 ans après que sa société phare ait annoncé son intention de vendre la plupart de ses ports mondiaux, dont deux sur le canal de Panama, à BlackRock a subi un tir de semonce, l’accusant non seulement d’être naïf et sénile mais qu’il était « un traître à la patrie » pour ne pas voir que le « gros accord » proposé par CK Hutchison, la société phare de Li, n’est pas un comportement commercial ordinaire, comme il a été annoncé après que le président américain Donald Trump a appelé à reprendre le contrôle du canal de Panama en janvier. « Une fois que le canal de Panama sera ‘américanisé’ et ‘politisé’, les États-Unis l’utiliseront certainement à des fins politiques et poursuivront leur propre programme politique », a déclaré un « expert »– le nom peut être un pseudonyme car l’auteur n’a pas de titre et n’a jamais publié d’article auparavant – dans l’article, citant des commentaires de « nombreux internautes ». « Une fois que les États-Unis auront mis en œuvre des restrictions d’amarrage et imposé des « surcharges politiques », les coûts logistiques et la stabilité de la chaîne d’approvisionnement des entreprises chinoises seront confrontés à des risques importants. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par Yin Yeping 26 déc. 2024 Le 25 décembre 2024, un ouvrier se précipite pour exécuter les commandes sur la chaîne de production d’une entreprise photovoltaïque à Lianyungang, dans la province du Jiangsu (est). De janvier à octobre, la production de polysilicium, de plaquettes de silicium, de cellules et de modules pour le photovoltaïque a augmenté de plus de 20 % en glissement annuel, et le volume des exportations de cellules photovoltaïques a augmenté de plus de 40 %, selon les données officielles. Crédit photo : VCG

Le 25 décembre 2024, un ouvrier se précipite pour exécuter les commandes sur la chaîne de production d’une entreprise photovoltaïque à Lianyungang, dans la province du Jiangsu (est). De janvier à octobre, la production de polysilicium, de plaquettes de silicium, de cellules et de modules pour le photovoltaïque a augmenté de plus de 20 % en glissement annuel, et le volume des exportations de cellules photovoltaïques a augmenté de plus de 40 %, selon les données officielles. Crédit photo : VCG


L’Alliance chinoise pour le stockage de l’énergie (CNESA) a organisé jeudi un séminaire à huis clos à Pékin pour aborder la concurrence de type involution dans le secteur du nouveau stockage d’énergie, avec la participation de près de 30 entreprises leaders de l’industrie, a confirmé jeudi un employé de l’alliance au Global Times sans plus de précisions.

Un document obtenu par Jiemian News indique que la réunion couvre trois sujets de discussion principaux, dont l’un porte sur « la concurrence anti-involution et la concurrence anti-prix inférieurs aux coûts », et les mesures visant à prévenir les offres inférieures aux coûts.

L’événement a également porté sur des discussions sur les mesures visant à freiner « l’involution », notamment l’augmentation des seuils d’entrée, la normalisation des conditions techniques, l’amélioration du système de normes, l’augmentation des niveaux de protection de la sécurité et la limitation des investissements impulsifs des capitaux locaux.

Lors de la réunion, les participants de l’industrie ont également discuté de la promotion d’un développement de haute qualité dans le stockage de nouvelles énergies et de l’orientation des principales avancées technologiques.

L’appel à rejeter l’involution est positif, car il cherche à promouvoir une croissance saine et durable de l’industrie, a déclaré jeudi au Global Times Lin Boqiang, directeur du Centre chinois de recherche sur l’économie de l’énergie à l’Université de Xiamen. .

Les autorités centrales ont également exhorté les gouvernements des différents niveaux à prendre les mesures nécessaires pour inciter les industries à renforcer l’autodiscipline et à prévenir la concurrence vicieuse et « involutionneuse ».

Lors de la Conférence centrale sur le travail économique qui s’est tenue à Pékin les 11 et 12 décembre, l’organisation a exhorté à « s’attaquer à la concurrence irrationnelle et à réglementer les comportements des gouvernements locaux et des entreprises », a rapporté Xinhua.

Cela faisait suite à une réunion tenue le 30 juillet de cette année par le Bureau politique du Comité central du Parti communiste chinois, qui a souligné qu’« il est indispensable de renforcer l’autodiscipline de l’industrie pour empêcher une concurrence vicieuse « involution ». Le mécanisme de concurrence sur le marché doit être renforcé pour garantir des canaux fluides pour la sortie des capacités de production obsolètes et inefficaces », a rapporté Xinhua.

Mardi, deux grandes entreprises nationales de matériaux en silicium, Tongwei Co et Xinjiang Daqo New Energy Co, ont annoncé via leurs comptes officiels WeChat que, pour freiner l’involution et empêcher une concurrence « vicieuse », les deux entreprises de matériaux en silicium mettront en œuvre des réductions de production ordonnées et contrôleront la production.

Yongxiang Co, une filiale de Tongwei, a une capacité de production de silicium cristallin de haute pureté de plus de 900 000 tonnes et a maintenu la part de marché la plus élevée au monde pendant plusieurs années consécutives, a rapporté le portail d’information national ce.cn, notant que les réductions de production initiées par les principales entreprises auront un impact positif significatif sur l’industrie.

Commentant les mouvements des acteurs de l’industrie, Lin a déclaré que « la lutte contre l’involution de l’industrie s’aligne sur un développement de haute qualité… Et si les professionnels de l’industrie peuvent mieux s’autoréguler, ce sera une situation gagnant-gagnant à long terme.

Le 5 décembre, lors de la conférence annuelle 2024 de l’industrie photovoltaïque, l’Association chinoise de l’industrie photovoltaïque a organisé la signature d’un « accord d’autodiscipline » par 33 grandes entreprises de l’industrie, a rapporté Xinhua. Cet accord appelle les entreprises photovoltaïques à limiter volontairement la production et les prix, selon le rapport.

En outre, l’association s’est engagée à déployer une équipe professionnelle pour vérifier sur place la capacité de production de plus de 300 bases photovoltaïques à travers le pays, indique le rapport.

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1 Commentaire

  • pam
    pam

    Je ne connaissais pas le terme involution.. en cherchant j’ai trouve un site utile ..
    http://www.chine-info.com/static/content/french/Regard%20sur%20la%20Chine/Soci%C3%A9t%C3%A9/2020-12-08/793079417785024517.html

    Qui donne ces explications.

    En chinois, nei signifie « intérieur », et juan peut se traduire par « rouler ». Neijuan, littéralement « tourner en spiral, de l’extérieur vers l’intérieur », tire son origine du concept académique « involution », inventé initialement par des anthropologues américains dans les années 60. Si le terme originel qualifie la stagnation de la productivité agricole, en absence d’innovation et d’ouverture d’esprit, il décrit aujourd’hui sur l’Internet chinois les dérives de la concurrence exacerbée et les situations teintées de régression de la vie quotidienne. Simple coïncidence ou signe de morosité ambiante ? En pleine crise sanitaire et économique, ce terme, un brin sibyllin, a envahi les réseaux sociaux chinois depuis quelques mois, avant de rencontrer un écho retentissant auprès d’une population citadine et bien lotie.

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