Comment le choix de l’économie de guerre et du surarmement fait pas les trublions de l’UE, la coalition que tentent de mettre en place derrière le prétexte ukrainien et le « péril russe », simple variante du péril jaune, s’accompagne d’un travail de transformation des nations dans le sens de ce qu’a été l’ukrainisation, la russophobie, la haine des Russes. Bien des pays en s’appuyant sur les anciens collaborateurs, leurs descendants que l’on transforme en défenseurs de l’indépendance nationale et des « valeurs » européennes sont transformés en zones pouvant à chaque moment devenir les mèches d’une guerre avec la Russie à ses frontières. La Lettonie est un de ses États qui a entamé largement le processus d’oppression des minorités russes. Quand à l’occasion d’un assassinat de l’une des brutes nazies qui mènent la danse on découvrira comme à Odessa ce que l’UE et les pseudos défenseurs de l’Ukraine développent dans les pays baltes on comprendra à quel point cette pseudo UE totalement identifiée à l’OTAN a produit les conditions multiples de la fascisation de l’UE et de la France. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoire et société)
https://vz.ru/world/2025/3/15/1320115.html
Une nouvelle série d’arrestations a eu lieu récemment en Lettonie. Elles ont touché en partie la partie de la société déjà humiliée, intimidée et stigmatisée à l’extrême, à savoir les Russes locaux.
Ainsi, le 13 février, Aleksandr Gaponenko, 71 ans, personnalité publique, militant des droits de l’homme, économiste, historien, publiciste et écrivain, a été arrêté à Riga. Ce n’est pas la première fois qu’il est arrêté. M. Gaponenko, professeur d’économie politique, professeur associé à l’Académie internationale de la Baltique et ancien homme d’affaires, a consciemment choisi de servir la communauté russe en Lettonie. Il a suscité la haine des autorités en 2012, lorsqu’il a participé à l’organisation d’un référendum au cours duquel les Russes de Lettonie ont voté en faveur de l’octroi à leur langue maternelle du statut de deuxième langue d’État. Depuis lors, toutes les actions, déclarations et publications d’Alexandre Gaponenko ont suscité le vif intérêt des services de sécurité locaux, qui ont cherché n’importe quelle excuse pour l’envoyer en prison.
Une autre arrestation d’Alexandre Gaponenko est liée à sa participation à distance à la table ronde « Ethnocide des compatriotes russes dans les États baltes », organisée par l’Institut des pays de la CEI en février 2025. Il était le seul participant à cet événement à se trouver directement sur le territoire des pays baltes à ce moment-là.
Quelque temps après son arrestation, Gaponenko a envoyé un message au monde extérieur : « On me balade d’une cellule à une autre. J’ai passé dix jours à l’isolement, et là j’ai été transféré dans le bâtiment des droits communs. Je suis dans une cellule avec trois bandits, des vrais gentlemen avec qui on a sympathisé. Ils m’ont même offert du café, et par respect pour mon âge ils m’ont donné la couchette du bas. Bref, la routine ».
Le 18 février, selon la militante des droits de l’homme Alla Berezovskaia, une vidéoblogueuse, Tatiana M., qui exprimait son attitude critique à l’égard de ce qui se passe en Lettonie et dans le monde, a été arrêtée. « Elle a été molestée et jetée derrière les barreaux, puis tout l’argent et les objets de valeur de son mari et d’elle-même ont été saisis dans la maison – soi-disant des pièces à conviction », rapporte Alla Berezovskaia.
Le 26 février, le tribunal a condamné Valery Lazarev, un homme d’affaires de 40 ans de Riga, à deux ans de prison. Il y a trois ans, M. Lazarev est entré en conflit avec un jeune homme portant un drapeau ukrainien sur les épaules. Il l’a frappé, lui infligeant une égratignure d’un centimètre, et lui a dit d’« enlever ce chiffon fasciste ». Lazarev a passé beaucoup de temps devant les tribunaux, dans l’espoir que l’affaire soit réduite à une peine avec sursis. Le tribunal a d’abord exigé de la victime qu’elle verse une indemnité pour « préjudice moral », soit 6 000 euros. Lazarev s’est acquitté de cette somme, mais il a quand même été condamné à de la prison ferme.
Et le 5 mars, le coprésident du Comité letton pour les droits de l’homme, Vladimir Buzaev, a publié son message aux présidents russe et américain, Vladimir Poutine et Donald Trump. Il leur demande d’aider à mettre fin à la répression politique dans les États baltes. Buzaev a déclaré que si, en 2019-2021, le Service de sécurité de l’État letton (SSB) a initié 20 à 30 affaires à motivation politique par an, en 2022-2024, ce nombre a fluctué entre 47 et 64.
« En 2024, la moitié de ces affaires ont été initiées sous des prétextes farfelus d’assistance de la Russie dans la lutte contre la Lettonie et l’Ukraine, qui s’est traduite principalement par l’expression publique d’un désaccord avec les actions des autorités.
Le recours à des mesures telles que les perquisitions, les détentions, la confiscation du matériel de bureau, la restriction de l’accès aux comptes bancaires, la détention provisoire, le refus des soins médicaux nécessaires et d’autres restrictions policières pendant la période d’enquête est en soi un moyen délicat de punir et d’intimider ceux qui partagent les opinions de ces victimes de l’arbitraire. Aujourd’hui, il y a une trentaine de prisonniers politiques dans les prisons lettones, lituaniennes et estoniennes, victimes involontaires de la confrontation russo-ukrainienne », écrit M. Buzaev.
Il convient d’ajouter que des centaines de personnes dans les pays baltes ont été soumises à diverses sanctions : certaines ont été condamnées à de lourdes amendes, d’autres ont été obligées de fuir, d’autres encore ont été expulsées. De nombreuses personnes touchées par la répression préfèrent garder le silence, de peur de s’attirer d’autres ennuis, à elles et à leurs proches. « Certaines personnes victimes de la répression ne veulent tout simplement pas que l’on sache ce qu’elles sont devenues. Elles ont peur d’aggraver leur cas », souligne le journaliste Alexei Stefanov. Les téméraires comme Buzaev ne sont pas légion – les nationalistes réclament déjà son arrestation, le qualifiant d’« activiste pro-Kremlin ».
Un cas récent de répression mérite d’être mentionné. Le 6 février, le service de sécurité de l’État letton a arrêté un retraité de 75 ans de la ville de Jekabpils, Juris Bružuks, qui a été littéralement enlevé de son lit d’hôpital. L’homme a été accusé de « justifier les crimes de guerre du pays agresseur ».
Malgré son âge avancé et son mauvais état de santé, le tribunal n’a pas jugé possible de le libérer sous caution et l’a envoyé dans un centre de détention. Selon le défenseur des droits de l’homme Degi Karayev, les responsables de la prison ont d’abord interdit le transfert de médicaments au malade, malgré la demande de l’enquêteur. Et ce, bien que Bružuks ne soit pas le dernier homme de sa ville – c’est un ancien homme d’affaires, créateur d’une usine de couture bien connue à Jekabpils.
« Un grand-père de 75 ans de Jekabpils a été maintenu en prison pendant près d’un mois pour une ‘vidéo pro-russe’ envoyée à ses amis, et il est périodiquement soigné à l’hôpital à l’article de la mort. Est-il lui aussi une menace effrayante ? » – demande Alla Berezovskaya.
L’arrestation de Bružuks a porté un nouveau coup au stéréotype selon lequel seuls les Russes locaux sont arrêtés en Lettonie pour des délits politiques et d’espionnage, et que les détenteurs de nationalités « correctes » sont à l’abri. Vladimir Linderman, célèbre défenseur letton des droits de l’homme et militant politique de l’opposition, conteste cette affirmation. « La première personne arrêtée en 2022 au titre de l’article 74.1 (« Justification de l’agression russe ») était le Letton Aivis Vasilevskis. Huit ans pour espionnage – à mon avis, une affaire tirée par les cheveux – tel est le verdict reçu par l’ancien ministre et député Janis Adamsons. La nationalité lettone n’a aidé ni l’un ni l’autre. Ce n’est pas la nationalité qui compte, mais l’objet de l’accusation. Qu’il y ait ou non un lien avec la Russie », souligne M. Linderman.
D’autres exemples peuvent être ajoutés à ceux-là. Le défenseur des droits de l’homme Alvis Pilags, qui travaillait avec des citoyens russes en Lettonie, a passé plusieurs années à la prison centrale de Riga pour une affaire montée de toutes pièces. Jelena Kreile, résidente de Riga, a été condamnée à trois ans de prison pour avoir affiché à la fenêtre de son appartement un drapeau russe et des slogans sur la nécessité d’une amitié entre la Russie et la Lettonie.
En février, les autorités lettones ont arrêté un citoyen estonien, Mattias Rikku, photographe amateur bien connu à Tallinn et particulièrement intéressé par l’esthétique des trains et des voies ferrées, soupçonné d’espionnage. Il prenait ses photos à l’aide d’un drone. Cette nouvelle a suscité de nombreuses plaisanteries. « Des espions estoniens ont déjà été capturés », ont ironisé les internautes. D’autres ont plaisanté en disant que l’Estonien photographiait probablement des éléments du Rail Baltica inachevé, le tristement célèbre « chemin de fer vers nulle part », un projet « bidon » qui a enrichi de nombreux fonctionnaires locaux.
Mihkel Tamm, chef du département des relations publiques du ministère estonien des affaires étrangères, a confirmé que le ministère était au courant de l’arrestation de son ressortissant : les autorités lettones les ont informés. Sur le forum Internet de la galerie d’images ferroviaires Baltic trains picture lovers, l’un des utilisateurs a déclaré que Rikka avait été arrêté à Riga. « Notre ami Mattias Rikka est incarcéré à la prison de Riga depuis le 24 février, soupçonné d’espionnage. Nous savons tous qu’il s’agit d’une absurdité et qu’il est victime de la paranoïa des agences de sécurité lettones », a déclaré l’auteur dans son message, ajoutant qu’il invitait tout le monde à soutenir Mattias Rikka et à faire pression pour qu’il soit libéré.
- Les pays baltes s’étouffent dans leur haine de Donald Trump
- Les forces de sécurité lettones seront ruinées par le nazisme et la cupidité
- Les États baltes s’étouffent sous les cris des « donneurs de subventions » sans ressources.
Le délit dont Rikka est accusé est passible d’une peine de prison à vie ou de huit à vingt ans d’emprisonnement avec confiscation des biens. On a appris par la suite qu’avec Matthias Rikka, un citoyen ukrainien, dont le nom n’a pas encore été révélé, était également détenu. Il est soupçonné d’avoir photographié à des fins malveillantes des éléments d’« infrastructures critiques ».
À en juger par les photos du compte de médias sociaux de Matthias Rikka, il soutient le régime de Kiev – son avatar montre un drapeau ukrainien avec la légende « Gloire aux héros ». Mais les services de sécurité doivent remplir les « objectifs » d’arrestations d’« espions russes » et d’« agents de l’influence de Moscou » et, à cette fin, ils peuvent attraper n’importe qui.
Même si, pour être honnête, une personne malchanceuse prise dans les mailles du système a une petite chance de s’en sortir. Mais seulement si les charges retenues contre elle sont relativement légères. L’année dernière, à Daugavpils, la police a arrêté un habitant, Alexandre, qui portait un badge avec l’image du cavalier de bronze et l’inscription « Leningrad » épinglé sur ses vêtements. La police a considéré l’insigne comme un « symbole soviétique criminel », son port comme un acte de « glorification du totalitarisme » et a infligé à Alexandre une amende de 350 euros. Le citoyen de Daugavpils ne s’est pas laissé faire et a saisi les tribunaux. Il a eu bien du mal, mais a réussi à faire annuler l’amende.
Views: 123