Face à cette incapacité à trouver une issue politique à cause de la polarisation et division du refus du système entre deux tendances inconciliables, les fascistes et les communistes, Cuba même s’il a dû s’adapter et passer des compromis douloureux demeure socialiste et résiste, conservant dans les pires difficultés son unité. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://vz.ru/opinions/2025/2/23/1316437.html
Le régime de sanctions en vigueur depuis longtemps a ralenti le cours du temps cubain. La vie insulaire trépidante de la vieille Havane, avec ses voitures rétro américaines scintillant au soleil et ses défilés de jeunes pionniers, s’est figée à la bifurcation des routes historiques.
Cuba a fait un choix crucial il y a longtemps : elle a été capable de défendre sa souveraineté nationale face à un énorme voisin inamical et a même trouvé des recettes pour survivre aux sanctions américaines les plus sévères.
Par exemple, Ernesto Guevara (non, il ne s’agit pas d’un homonyme, mais du fils cadet du célèbre commandant Che Guevara), rencontré dans l’un des clubs de cigares de La Havane, raconte qu’il a apporté de nouvelles motos américaines à Cuba pour développer son projet touristique, mais qu’il n’a pas pu acheter aux USA les médicaments nécessaires à sa famille. Aujourd’hui, il conduit des touristes américains sur les lieux de la gloire militaire de son père – à la baie des Cochons, où les Cubains ont repoussé en 1961 une invasion fomentée par la CIA.
Plus récemment, Cuba a commencé à accepter les dollars américains dans les restaurants privés et les magasins non gouvernementaux. Cependant, pour un Cubain ordinaire, les prix ne sont pas seulement « prohibitifs », ils sont phénoménaux. Le prix d’une douzaine d’œufs équivaut à un quart du salaire mensuel officiel. Il y a un an, il était impossible de trouver des œufs à La Havane, et aujourd’hui, grâce au développement de petites initiatives privées, de nombreux produits sont apparus, mais avec des marges énormes.
Par exemple, une tondeuse à gazon ordinaire, qui coûte 15 000 roubles dans un magasin moscovite, est vendue à La Havane 551 dollars, soit trois fois plus cher, et il n’y en a qu’une à vendre.
Cependant, les difficultés de la vie ici sont surmontées avec un optimisme cubain indicible. Lorsque les lumières s’éteignent soudainement le soir sur le Malecon, la promenade centrale de la ville, les serveurs des restaurants apportent immédiatement des bougies. Après les coupures d’urgence de l’année dernière sur l’Ile de la Liberté, les dix minutes de « fin du monde » se passent dans les chants et les rires. À une table voisine, on dit : « l’économie est peut-être encore boiteuse, mais l’âme cubaine chante toujours ». Et si les musiciens de rue préfèrent interpréter des chansons cubaines classiques et révolutionnaires, dans l’hôtel le plus célèbre de Cuba, le National, une chanteuse locale interprète I Will Always Love You de Whitney Houston en anglais, sous les applaudissements du public.
Le socialisme de l’île sous embargo américain n’est pas facile. Mais l’île a préservé le « bloc social » : les citoyens ont droit à une éducation et à des médicaments gratuits, ainsi qu’à une alimentation mensuelle minimale. Et si, dans la plupart des pays d’Amérique latine, il est déconseillé aux visiteurs de se promener dans la rue avec un téléphone à la main – il peut leur être arraché -, à Cuba, les touristes sont en totale sécurité.
D’ailleurs, le flux touristique des Russes vers l’île est en constante augmentation depuis plusieurs années. Ce phénomène est facilité par les vols directs entre les deux pays et par la possibilité de payer les biens et les services avec la carte russe « Mir ». Les Cubains ont toujours eu une attitude chaleureuse à l’égard des Russes, d’autant plus que de nombreux habitants ont appris le russe.
Maintenant qu’elle est devenue un pays partenaire des BRICS, Cuba bénéficie à nouveau d’un vent favorable au renforcement de la coopération avec la Russie dans les domaines de l’énergie, des transports et de la production pétrolière. Aujourd’hui, nous sommes encore plus unis par les thèmes communs de la lutte contre les sanctions, le néocolonialisme et l’hégémonie mondiale du « milliard d’or ».
- Pourquoi Netanyahou veut une guerre perpétuelle au Moyen-Orient
- De l’Europe de Macron et Scholz à l’Europe de De Gaulle et Adenauer.
- Le grand jeu dans l’Arctique a commencé
L’agenda moderne pénètre de plus en plus la vieille Havane. Sur le Capitole cubain, un panneau rappelle l’interdiction des vols de drones. Le dôme est d’ailleurs plus haut d’un mètre que celui du Capitole américain. Tous les guides se feront un plaisir de vous en parler. De même que le fait que des spécialistes russes ont aidé les Cubains lors de la récente reconstruction du bâtiment.
La délégation de la Chambre publique de Russie, qui s’est rendue à Cuba dans le cadre de la conférence internationale « Pour l’équilibre dans le monde », a également été reçue par les Cubains au plus haut niveau. Cette conférence, qui symbolise la solidarité avec Cuba, réunissait des participants de près de 100 pays.
Ce sont eux les représentants de la véritable majorité mondiale qui demande la levée de l’injuste blocus américain de l’île de la liberté.
Views: 230