Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi la théorie est-elle nécessaire pour comprendre le monde? Conférence de Danielle Bleitrach

Que les amis, collaborateurs, lecteurs de ce blog veuillent bien nous le pardonner mais en ce moment nous sommes un peu débordés, nous qui le gérons d’habitude: nous c’est-à dire danielle Bleitrach, Marianne Dunlop, Jean Jullien (dit Xuan) et Franck Marsal. Nous sommes en train de rédiger fiéveusement notre livre sur l’éveil nécessaire de la France à la Chine au delà de toutes les propagandes. Celles-ci sont non seulement d’une bêtise insupportable mais elles nous infantilisent pour nous faire accepter ce qui va totalement a contrario de nos intérêts d’individu, de classe, et de nation, etc… (1)

De surcroit en ce qui me concerne je prépare la conférence ci-dessous et j’ai totalement oubié de vous l’annoncer alors qu’elle est ouverte en particulier aux membres du PCF , et j’en profite pour vous offrir le texte par lequel Marx en 1859 a décrit sa théorie qui à l’époque ne s’appelle pas encore matérialisme historique (le terme est inventé en 1891 par Engels) mais « conception matérialiste de l’histoire des sociétés ».

En fait cela peut se résumer par la proposition suivante : « les hommes font leur propre histoire mais ils ne la font pas arbitrairement dans les conditios choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. « 

Le premier travail que j’entrepris pour résoudre les doutes qui m’assaillaient fut une révision critique de la Philosophie du droit, de Hegel, travail dont l’introduction parut dans les Deutsch-Französiche Jahrbücher, publiés à Paris, en 1844. Mes recherches aboutirent à ce résultat que les rapports juridiques – ainsi que les formes de l’État – ne peuvent être compris ni par eux-mêmes, ni par la prétendue évolution générale de l’esprit humain, mais qu’ils pren­nent au contraire leurs racines dans les conditions d’existence matérielles dont Hegel, à l’exem­ple des Anglais et des Français du XVIII° siècle, comprend l’ensemble sous le nom de « société civile », et que l’anatomie de la société civile doit être cherchée à son tour dans l’économie politique. J’avais commencé l’étude de celle-ci à Paris et je la continuai à Bruxelles où j’avais émigré à la suite d’un arrêté d’expulsion de M. Guizot. Le résultat général auquel j’arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se formuler ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui corres­pondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives maté­rielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à la­quel­le correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. Lorsqu’on considère de tels bouleversements, il faut toujours distin­guer entre le bouleversement matériel – qu’on peut constater d’une manière scientifiquement rigoureuse – des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu’au bout. Pas plus qu’on ne juge un individu sur l’idée qu’il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de boule­ver­se­ment sur sa conscience de soi; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives socia­les et les rapports de production. Une formation sociale ne disparaît jamais avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir, jamais des rapports de production nouveaux et supérieurs ne s’y substituent avant que les conditions d’existence matérielles de ces rapports soient écloses dans le sein même de la vieille société. C’est pourquoi l’humanité ne se pose jamais que des problèmes qu’elle peut résoudre, car, à y regarder de plus près, il se trouvera toujours, que le problème lui-même ne surgit que là où les conditions matérielles pour le résoudre existent déjà ou du moins sont en voie de devenir.

(1) par parenthèse, j’éprouve le même mépris que Marx pour une certaine étroitesse que l’on trouve chez Proudhon et During, qui sont incapables de saisir la complexité de la réalité et qui cherchent toujours la cause unique et très réactionnaire aux méfaits du capitalisme et de l’impérialisme dans le JUIF . Et de recevoir d’individus en phase maniaque d’antisémitisme les messages de ce type:

De : Gilleron <bernard.gilleron@hotmail.fr>
Objet : Cessez le feu Israël-Hamas
je constate aujourd’hui que rien dans ce blog n’évoque le fait le plus important du jour : l’accord de cessez-le-feu Israël-Hamas signé hier.
Votre âme charitable, qui prêche la paix partout, excepté en Palestine où se trouvent vos amis sionistes, est indifférente à la fin du martyre des arabes après 467 jours de massacres par Tsahal : bravo l’artiste

Non ! il s’avère que nous sommes débordés et la tête dans le guidon sur la « productivité en Chine » par exemple et en ce qui me concerne sur la théorie et son apport dans le quotidien militant… Et je suis un peu lasse de la bêtise de ce genre de procès. Entre ceux qui vous transforment en « espèce » parce que vous êtes une femme, une intellectuelle, une « juive » et surtout une communiste bien décidée à le rester, il serait temps d’avoir une vision plus enricjhie, plus noble ou « anoblie » comme le proclamait le jeune Marx dans sa rédaction de baccalauréat par l’engagement au service des autres… Honnêtement la théorie ça sert aussi à dépasser les préjugés et stréotypes…

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2 Commentaires

  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Il est vraiment con ce gilleron. Bises Danielle. Ne t’emmerde pas avec ces tarés. Alain

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  • Frank de toulouse
    Frank de toulouse

    Bravo Danielle ! Ton combat si pertinent,continue et c’est tant mieux.
    Là c’est trop loin de Toulouse,mais nous te soutenons.

    ps:un détail hors cadre de ton article,les débilités abjectes de Gilleron sont à ne pas illustrer au vu de leur ineptes perspectives.

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