https://kprf.ru/party-live/cknews/231314.html
Le 14 janvier, lors de l’ouverture de la session de printemps de la Douma d’État 2025, G.A. Ziouganov, président du comité central du KPRF et chef de la faction communiste, s’est exprimé du haut de la tribune parlementaire. Hier nous avons publié l’intervention du vice président du KPRF, Afonine, mais Ziouganov a une très grande largeur de vue tout en adoptant le même point de vue : si l’on veut vaincre le fascisme, et l’occident est bien dans la voie de la fascisation, il faut le socialisme. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
– Chers députés ! Camarades et collègues !
Nous sommes entrés dans une année très difficile et responsable. L’année dernière, nous avons posé de bonnes bases pour le développement. Le taux de croissance économique de la Russie a été supérieur au niveau mondial. Nous avons renversé la situation sur le front. Nous avons adopté un certain nombre de lois limitant les migrations non réglementées. Nous avons envisagé des lois qui apportent un soutien aux citoyens socialement vulnérables. Nous avons en partie aidé la science et l’éducation. Mais des problèmes nous attendent, qui ne peuvent être résolus dans le cadre d’une telle trajectoire financière et économique et d’un tel budget !
À cet égard, j’aimerais attirer votre attention sur l’euphorie que suscite Trump sur certaines chaînes de télévision. Il y a des illusions liées à son arrivée à la présidence des États-Unis qui, à mon avis, sont absolument injustifiées.
Il faut bien se rendre à l’évidence : la planète est entrée dans l’ère des voyous politiques. Et Trump, avant même d’être monté sur le « trône », a déjà, en fait, mis le monde occidental sur les dents. Si nous n’évaluons pas objectivement ce qui se passe, nous allons au-devant de gros problèmes.
La tâche principale qui nous incombe aujourd’hui est de vaincre le nazisme et le fascisme. Mais nous ne pourrons gagner qu’en étant forts, performants et sûrs de nous. Nous devons tripler ou quadrupler l’avantage sur l’ennemi. Et cela nécessitera non seulement une mobilisation de la volonté et des ressources, mais aussi un changement de cap financier et économique.
Trump dispose de peu de temps pour réaliser ses projets. C’est pourquoi il a commencé à agir tôt. Il a choisi Vance comme vice-président. À eux deux, ils pourraient avoir 12 ans de présidence. C’est assez de temps pour construire un empire renouvelé.
Je vous assure que les Américains achèteront le Groenland. Ils « materont » le Canada et le Mexique. Ils pourraient même rebaptiser le golfe du Mexique « golfe américain ». Quant au canal de Panama, il a déjà été la propriété des États-Unis et pourrait le redevenir. Et il faut comprendre qu’il s’agira d’un empire de plus de 500 millions d’habitants et d’un territoire de 21 millions de kilomètres carrés, contrôlant 40 % du plateau arctique. Cela permettra aux Américains de dicter leurs conditions de manière encore plus dure, non seulement à l’Europe, mais aussi à d’autres régions. Une campagne contre la Chine les attend. Ils feront de leur mieux pour nous imposer leurs conditions à nous aussi.
Quand ils disent que Trump viendra et qu’en une semaine il y aura la paix en Ukraine, c’est une illusion basée sur l’image qui a été construite pendant la campagne électorale. En fait, il a déjà formulé sa véritable stratégie pour l’avenir proche. Il est évident qu’avec son arrivée, les drones contrôlés par les Américains qui nous attaquent ne disparaitront pas. Leurs systèmes bombardent notre territoire jusqu’à la Volga. Demain, ce sera l’Oural, puis notre principale région pétrolière et gazière.
Si quelqu’un pense que Trump a une recette pour tout, il se trompe. Il n’a même pas une option de résolution de conflit qui conviendrait aux deux parties. Il est inutile de se référer à lui pour décider de ce qu’il faut faire sur la ligne de front. Certains discutent des perspectives d’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Mais l’OTAN commande l’Ukraine depuis longtemps déjà, en gérant, en fournissant des armes, en bombardant, en étranglant.
Nous devrions discuter non pas des espoirs inutiles de Trump, mais des problèmes qui nous empêchent de nous développer et de gagner. Nous devons évaluer la situation objectivement et dire sans détour : si nous continuons à avoir un taux directeur de 21 %, une monétisation de l’économie de 53 % et un rouble bondissant qui s’est déprécié de 80 %, nous ne maintiendrons pas la croissance aux taux mondiaux. Nous ne remplirons pas nos obligations sociales. Et tout cela sera à nouveau caché derrière un écran de politique d’information obligeante et biaisée. Pourtant, seules la vérité et une évaluation réaliste de la situation permettent de gagner la guerre.
Nous devons examiner avec lucidité les menaces qui pèsent sur nous. L’année dernière, j’ai commencé mon discours à la Douma d’État en les énumérant. Aujourd’hui, je les énumère à nouveau.
La première et principale menace est l’extinction démographique. L’année 2024 a été déclarée Année de la famille. Mais dans le même temps, notre population a encore diminué de 600 000 âmes. Il s’agit de deux villes comme Orel, ma ville natale. Nous devons prendre des mesures urgentes pour arrêter ce processus dangereux. Et le débat sur nos problèmes doit commencer par cette question.
Une autre question importante, également étroitement liée à la démographie, est l’organisation des vacances des enfants. Mais regardez ce qui s’est passé sur la mer Noire, l’une des principales zones de villégiature ! En Amérique, Hollywood a brûlé. Ce terrible tableau est la conséquence directe de leur politique libérale. Et dans notre pays, on a pollué toute la côte de la mer Noire, que nous développons depuis 300 ans. Pendant un mois, ils n’ont pas réussi à réunir une équipe pour nettoyer efficacement. Jusqu’à ce que le président frappe du poing et commence personnellement à former une telle équipe.
Il s’agit là d’un autre signal critique indiquant que nous devons renforcer la discipline et la responsabilité. Deux rafiots ont été jetés dans la mer Noire, où ils se sont littéralement brisés en deux. Mais dans cette situation, il y a des coupables directs et concrets. Il y a des auteurs directs. Et si vous et moi n’augmentons pas les exigences et la responsabilité personnelle, de tels outrages et ce qui s’est passé à Crocus City se reproduiront à nouveau.
La côte de la mer Noire est un vaste ensemble de camps de vacances. Il est urgent de décider ce qu’il adviendra des vacances des enfants. Et comment les organiser, y compris dans l’arrière-pays, dans nos écoles. C’est un travail énorme qui nécessitera d’énormes ressources.
Une autre menace est la fracture sociale dans le pays, l’appauvrissement et la hausse des prix, qui créent cette fracture. Elle ne se réduit pas. L’oligarchie s’est enrichie à une vitesse inouïe au détriment de nos ressources, et elle continue de s’enrichir. Elle n’a jamais payé d’impôts équitables, et n’en paie toujours pas. Aujourd’hui, elle a rentré sa queue, s’assoit et se tait. Mais elle ne fait pratiquement rien pour la victoire.
L’immigration incontrôlée constitue une autre menace. Nous avons préparé un document à ce sujet. Je vous l’ai envoyé. Il est basé sur l’expérience réussie de la Biélorussie. Loukachenko se rend aux urnes et nous ne nous contentons pas de le soutenir. Ce n’est pas seulement un allié, c’est notre salut du point de vue géopolitique et stratégique. La Biélorussie est devenu l’un des cinq pays les plus sûrs au monde. Mais sa principale réussite est la socialisation. Il n’y a pas d’oligarchie, pas de crime organisé, pas de voleurs. L’ensemble de l’économie fonctionne pour les citoyens, y compris sur la base des relations de marché. Nous devons étudier cette expérience et la diffuser dans notre pays.
L’environnement constitue une menace grave, mais encore insuffisamment reconnue. La situation de l’environnement et du changement climatique est tout simplement flagrante. Nous avons présenté nos propositions, qui ont été préparées par nos camarades – Melnikov, Kachine, Afonine, Novikov, Savitskaya. Tous sont également activement engagés dans les problèmes de l’éducation, de la science et de l’instruction. L’état écologique de la nature commence par l’écologie de l’âme humaine, qui interagit avec la nature. Et cela commence par l’éducation et la formation.
Hier, notre président Volodine m’a remis un très bon livre intitulé « La défaite de l’Occident », écrit par l’historien et sociologue français Emmanuel Todd. Je vous conseille de lire attentivement au moins deux chapitres : « Pourquoi le reste du monde a choisi la Russie » et « Le gang de Washington ». En 1976, Todd a été le premier à prédire l’effondrement du système soviétique et du Commonwealth socialiste. Il s’agit d’un analyste intelligent et solide. Il fonde ses recherches sur des conclusions systémiques morales et éthiques, et non sur des bilans statistiques. Il analyse des indicateurs tels que la mortalité en général, la mortalité infantile, l’alcoolisme, les relations familiales. Il conclut que si le système ne promeut pas les valeurs traditionnelles, s’il ne s’appuie pas sur les réalisations de la grande époque soviétique, il est condamné. Alors souvenons-nous de cela et sortons ensemble de cette impasse !
Notre principale priorité est la victoire. Et nous continuerons à travailler dans ce sens. Je remercie Kachine et toutes nos organisations. Nous avons récemment envoyé un 132e convoi sur le front. Il y a 200 000 cadeaux. 50 000 ont été envoyés personnellement par Kolomeitsev. Ils parviendront à tout le monde, des tranchées aux hôpitaux sans oublier les orphelinats.
Mais je lance un appel à nos journalistes talentueux : montrez-le ! Nous nous réjouissons que les ministres aident aussi le front et les régions réunies à la Russie. Et que cela soit activement couvert par les médias. Mais pourquoi ne parlent-ils pas du fait que notre député Kazbek Taisayev et nos autres collègues se rendent régulièrement dans le Donbass ? Comment, dans la région de Koursk, attaquée par les terroristes nazis et banderistes, ils ont contacté littéralement toutes les organisations sur place. Montrez leurs visages ! Dites-nous ce qu’ils font ! Vous ne pouvez pas privatiser à nouveau ce sujet uniquement dans l’intérêt des autorités ! Ce n’est pas normal.
La victoire doit devenir notre bien commun. Et à l’approche de l’anniversaire de la victoire de la Grande Guerre Patriotique, nous devons assurer partout une nouvelle victoire.
Pour en revenir aux principales menaces, on ne peut pas ne pas évoquer le danger de la préservation de l’héritage Eltsine, auquel s’accroche la « cinquième colonne ». Il faut changer le cap qui, jusqu’à aujourd’hui, est largement fondé sur cet héritage. J’insiste pour que vous examiniez cette question en priorité. Notre « Programme de la Victoire », avec lequel Kharitonov s’est présenté aux élections présidentielles et avec lequel il a fait le tour de toutes les régions, a reçu un soutien inconditionnel de la société. Il est fondé sur les lois et les projets de loi que nous avons élaborés, sur des analyses scientifiques approfondies et sur une vaste expérience historique.
Je remercie le président de la Douma d’État, qui a soutenu hier notre idée de longue date d’examiner la loi sur l’éducation pour tous. Cette loi a été préparée par Alferov, Melnikov, Smoline, Ostanina et nos meilleurs experts. Cette loi contient tout ce qu’il faut pour relancer l’éducation nationale, la grande école russo-soviétique. Adoptons-la, et vous verrez quelle avancée rapide elle entraînera.
Je voudrais encore attirer votre attention sur les enfants de la guerre. Il en reste peu. Mais la question de savoir comment les soutenir dignement continue d’être bloquée. Le coût est pourtant minime. Faisons-le enfin !
Il est impossible de ne pas parler des problèmes de logement et de services publics. Ils font souffrir tout le monde. Il est grand temps de nationaliser ce domaine.
Je vis dans une maison où, pendant plus de 40 ans, ont vécu de grands dirigeants. Et maintenant, les radiateurs sont froids en plein hiver, ce qui n’était jamais arrivé auparavant. Partout, les sociétés de gestion s’en mettent plein les poches et ne veulent pas répondre aux demandes des citoyens.
L’expérience des entreprises populaires. Je vous le demande encore une fois : organisons des réunions dans notre ferme d’État Lénine, à Zvenigovsky, à Usolye-Sibirsky. Vous verrez qu’il est possible de ne pas prendre un seul centime à l’État, tout en ayant un excellent paquet social pour les employés, des salaires élevés, les meilleurs jardins d’enfants et les meilleures écoles, et des familles nombreuses. Pourquoi ignorez-vous cette expérience ? J’insiste pour que vous en preniez connaissance !
Et enfin, le système politique. La question du système politique est la plus difficile, la plus responsable. Il est inacceptable de le défigurer ! Invitons à nouveau Kirienko à la Douma, si nécessaire. Discutons de ce qu’il advient de nos élections. Elles ne peuvent pas être complètes si la procédure de vote est divisée en trois ou quatre jours et si le décompte des voix n’est pas réellement contrôlé. Les citoyens exigent des élections à part entière et nous sommes prêts à défendre cette position !
Nous préparons le 80e anniversaire de la victoire. Nous organiserons à Moscou et à Minsk notre plus grand forum international consacré à la lutte contre le fascisme et le nazisme. Plus d’une centaine de pays y participeront. Je suis persuadé qu’il produira des résultats extrêmement importants.
Je souhaite à tous de nouvelles victoires, des succès, la santé et la chance pour la nouvelle année !
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