Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Made in China : comment les Chinois sont devenus en 10 ans la nation la plus avancée de la planète, par Dmitri Kapoustine

https://svpressa.ru/science/article/445103

Le gouvernement chinois dressera bientôt le bilan de l’ambitieux projet « Made in China 2025 ». Lancé en 2015, ce projet vise à remplacer totalement les importations, à assurer la souveraineté technologique et à stimuler l’innovation en l’espace d’une décennie.

Lorsque le plan « Fabriqué en Chine 2025 » a été élaboré, la plupart des voitures circulant sur les routes chinoises étaient fabriquées par des constructeurs automobiles occidentaux, et le ciel était dominé par des avions de la société américaine Boeing ou de la société européenne Airbus. De nombreuses usines chinoises ne pouvaient fonctionner sans machines-outils importées. Les micropuces, les systèmes d’exploitation et les logiciels pour les ordinateurs et les téléphones portables proviennent pour la plupart des États-Unis.

Même les bases de données utilisées par les banques chinoises étaient créées et gérées par des multinationales (la plupart d’entre elles étant, bien entendu, américaines). Il est difficile de le croire aujourd’hui, mais en 2015, la Chine se situait au bas de la chaîne de valeur mondiale, fabriquant essentiellement des produits bon marché et technologiquement arriérés – jouets, meubles, textiles, chaussures.

Aujourd’hui, les choses ont changé. Ce ne sont plus les Chinois qui s’installent dans les allées de la technologie américaine, mais l’inverse. Les Américains achètent des téléphones chinois au lieu d’iPhones, et les Allemands conduisent des voitures électriques chinoises BYD au lieu de leurs Mercedes.

Et voici quelques autres exemples.

Ilon Musk regarde avec envie les satellites de communication chinois

Les Chinois ont créé leur propre analogue du système de communication par satellite Starlink : GuoWang. Les satellites Starlink sont livrés en orbite terrestre par des fusées SpaceX. Les Chinois, quant à eux, ont spécifiquement développé leur propre système de lancement.

Les satellites chinois ont été placés à l’intérieur du système de lancement dans une configuration unique à deux niveaux, selon l’Académie chinoise de technologie des système de lancement (CALT), qui a développé la fusée Changzheng-5B (« Longue Marche »).

Contrairement aux satellites américains Starlink, qui sont disposés verticalement à l’intérieur de la fusée, les satellites GuoWang sont montés sur deux niveaux concentriques autour d’un cylindre de support central, ce qui permet d’optimiser l’utilisation de l’espace, selon les experts.

La conception ressemble à une tour de parc d’attractions à deux niveaux, avec un cylindre de soutien au centre et des « sièges » répartis uniformément dans un rayon à chaque niveau.

Le processus de déploiement est très inhabituel. Les satellites GuoWang sont lancés en groupes séparés afin de minimiser les risques de collision. En revanche, lors d’un lancement Starlink classique, des dizaines de satellites (probablement plus petits et plus légers que les satellites GuoWang) sont lancés simultanément à l’aide d’un mécanisme à ressort. Le système chinois est beaucoup plus pratique et fiable.

Les « cerveaux » quantiques chinois surclasseront Google

Des scientifiques chinois ont récemment dévoilé Zuchongzhi 3.0, un processeur quantique de 105 qubits qui place la Chine à égalité avec les États-Unis dans la course à la construction de l’ordinateur quantique le plus puissant du monde. Naturellement, une telle course aurait été tout simplement inimaginable il y a dix ans, mais le projet de Xi Jinping a porté ses fruits.

L’annonce du Zuchongzhi 3.0 a été faite environ une semaine après que Google a dévoilé son processeur Willow. Le Zuchongzhi 3.0 a une capacité de 105 qubits, ce qui est actuellement la capacité la plus haute de tous les dispositifs quantiques.

Selon une équipe de recherche dirigée par Pan Jianwei de l’Université des sciences et technologies de Chine, Zuchongzhi 3.0 a fait preuve d’une très grande précision et d’une grande stabilité des opérations, sans pour autant être inférieur aux performances de Willow.

Google Willow prétendait avoir appris à corriger les erreurs dans l’informatique quantique. Les développeurs chinois de Zuchongzhi 3.0 n’en sont plus à s’occuper de la correction d’erreurs, mais ont franchi un pas de géant pour l’ensemble de l’humanité.

Les ordinateurs quantiques utilisent des qubits au lieu des bits informatiques traditionnels pour traiter les informations. Contrairement aux bits classiques, qui peuvent avoir une valeur de 0 ou de 1, les qubits peuvent être dans un état de « superposition », c’est-à-dire à la fois 0 et 1. Comme le chat de Schrödinger, qui est à la fois vivant et mort.

Pour bien comprendre le pouvoir de la superposition, voici un exemple simple. L’ordinateur quantique créé par les Chinois n’a besoin que de quelques minutes pour effectuer une tâche qui prendrait des années au superordinateur le plus puissant de la planète.

L’informatique quantique, c’est donc comme passer de la machine à écrire à l’ordinateur ou de la photo analogique au numérique. Une véritable révolution ! Il est dommage que le programme russe de substitution des importations, annoncé un an avant le programme chinois (en 2014), n’ait pas connu le même succès. Les voitures électriques, les ordinateurs et les smartphones russes devront encore attendre.

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