Projet de chemin de fer Chine-Kirghizisan-Ouzbékistan pour la connectivité et la prospérité…

Décision stratégique du projet de chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan pour la connectivité régionale et la prospérité, selon M. Xi. Le début est une étape importante dans la coopération China-Asie Centrale, une démonstration vivante du développement de haute qualité de la BRI. Voilà qui va dans le sens de notre plaidoyer : il faut voir ce qui est en train de naître et y raccrocher notre espoir d’un socialisme à la française alors que le choix de l’atlantisme, de la guerre est celui inexorable de l’extrême-droite. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Par Li Xuanmin et Qi Xijia 27 déc. 2024

Sur cette photo prise et publiée par le bureau de presse présidentiel kirghize le 27 décembre 2024, des feux d’artifice explosent derrière des drapeaux d’État lors de la cérémonie de lancement du projet de chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan dans la localité de Tash-Kitchu. Crédit photo : VCG

Le président chinois Xi Jinping a déclaré vendredi que la construction du chemin de fer Chine-Kirghizistan-Ouzbékistan (CKU) était une décision stratégique prise par les trois gouvernements pour promouvoir la connectivité, la prospérité et la stabilité régionales. M. Xi a fait ces remarques dans sa lettre de félicitations à la cérémonie de lancement du projet ferroviaire.

Notant que la construction du chemin de fer reflète l’aspiration commune des trois pays à ouvrir ce corridor stratégique, M. Xi a déclaré que cette cérémonie marquait la transition du projet de la conception à la mise en œuvre, franchissant ainsi une étape cruciale vers l’objectif d’achèvement et d’exploitation.

La cérémonie de lancement du projet de chemin de fer CKU s’est tenue vendredi à Jalalabad, au Kirghizistan. Le président kirghize Sadyr Japarov était présent à l’événement et le président ouzbek Shavkat Mirziyoyev a également envoyé un message de félicitations à la cérémonie.

L’Envoyé spécial du président Xi Jinping et directeur de la Commission nationale du développement et de la réforme, Zheng Shanjie, a assisté à la cérémonie de lancement du projet de chemin de fer de la CKU à Jalalabad, au Kirghizistan.

La cérémonie de lancement marque un progrès significatif dans sa phase préliminaire et jette des bases solides pour la construction du projet à une date précoce, a déclaré China Railway dans un communiqué envoyé vendredi au Global Times.

Le lancement du projet de connectivité attendu de longue date, qui est en cours de planification depuis plus de 20 ans, marquera une nouvelle étape dans la coopération entre la Chine et l’Asie centrale et constitue une démonstration vivante de la manière dont une coopération de haute qualité dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route » (BRI) conduit à des résultats mutuellement bénéfiques sur la base du principe d’égalité et de bénéfices mutuels, selon les analystes contactés par le Global Times.

Une fois achevé, le projet pourrait ouvrir un nouveau corridor eurasien reliant la Chine, l’Asie centrale et même l’Europe. Le nouveau lien revêt non seulement une importance stratégique pour stimuler le commerce local, le développement économique et industriel, mais aussi pour faciliter l’intégration plus profonde de l’Asie centrale dans son ensemble et accroître davantage l’influence de la région sur l’économie mondiale et la chaîne d’approvisionnement, ont déclaré des analystes.

Sur la base de l’avancement actuel, la construction du projet devrait officiellement commencer en juillet 2025, avec une période de construction de six ans, a noté le communiqué de China Railway. Le chemin de fer est un projet phare de la BRI promu par les dirigeants des trois pays impliqués, et un projet de connectivité stratégique entre la Chine et l’Asie centrale, a déclaré un porte-parole de China Railway, cité dans le communiqué.

Le chemin de fer CKU part de Kashi, dans la région autonome ouïgoure du Xinjiang (nord-ouest de la Chine), passe par le col de Torugart jusqu’au Kirghizistan, continue vers l’ouest à travers la ville frontalière kirghize de Jalalabad et se termine dans la ville d’Andijan, dans l’est de l’Ouzbékistan.

La Chine sera responsable de la construction de la section chinoise, tandis que l’Ouzbékistan sera en charge de la mise à niveau et de la rénovation de la section ouzbèke. La CKU Railway Co, une coentreprise créée par des entreprises autorisées par les trois gouvernements, sera responsable du financement, de la construction et de l’exploitation de la section kirghize, selon China Railway.

Selon le rapport d’étude de faisabilité approuvé, le tronçon au Kirghizistan sera à voie unique, fonctionnant avec des locomotives diesel avec des dispositions pour l’électrification future, à une vitesse nominale de 120 kilomètres à l’heure. Il disposera de 20 stations, dont la gare de Torugart, la station de transbordement de Markmal et la gare de Jalalabad.

Le projet a été proposé pour la première fois dans les années 1990, et la Chine, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan ont signé un protocole d’accord sur la construction du chemin de fer en 1997. Étape par étape, le projet est passé de la planification, de la discussion et des travaux préliminaires à la cérémonie de lancement.

Le lancement de vendredi marque la réalisation d’un rêve vieux de plusieurs décennies pour l’Asie centrale, qui est en grande partie composée de pays enclavés qui veulent être reliés à la terre et devenir un pont stratégique entre l’Est et l’Ouest, selon un universitaire d’Asie centrale.

Maryam Agharabi, coordinatrice de recherche au Centre d’études sur la Chine et l’Asie centrale au Kazakhstan, a salué le lancement comme un « développement important, attendu depuis longtemps et très bien accueilli » sous divers angles. Elle a déclaré au Global Times que le lancement du projet est un développement positif non seulement pour la Chine, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan – qui verront des avantages économiques directs et immédiats – mais aussi pour le reste des États d’Asie centrale et même au-delà.

On dit que le chemin de fer devrait traiter 15 millions de tonnes de fret par an, comme le rapporte qalampir.uz, un média local.

Zhang Hong, chercheur à l’Institut d’études russes, d’Europe de l’Est et d’Asie centrale de l’Académie chinoise des sciences sociales, a déclaré vendredi au Global Times que le chemin de fer représentait une opportunité importante pour renforcer la coopération entre l’Asie et l’Europe, car il offrira probablement l’itinéraire le plus court pour le transport de marchandises de la Chine vers l’Europe et le Moyen-Orient via le train de marchandises Chine-Europe.

En décembre, le 100 000ième train de marchandises Chine-Europe est arrivé à Duisburg, en Allemagne, soulignant l’essor du commerce et des échanges économiques sur le continent eurasien, qui devraient encore progresser avec l’intensification de la mise en œuvre de la coopération BRI.

Dans toute l’Asie centrale, il y a plus de potentiel de croissance à exploiter et à libérer, car les contraintes géographiques telles que les hautes montagnes et les longues distances qui ont longtemps pesé sur l’économie de l’Asie centrale devraient être progressivement levées, ont déclaré les analystes.

Li Hongchang, chercheur au Centre d’innovation en transport durable et professeur à l’Université Jiaotong de Pékin, a déclaré au Global Times que les trois pays concernés – la Chine, le Kirghizistan et l’Ouzbékistan – ont chacun leurs propres avantages comparatifs dans des secteurs tels que l’énergie, les minéraux, la transformation et les marchés. Ces avantages peuvent créer des synergies avec le chemin de fer CKU, jouant un rôle dans le développement économique régional.

Selon M. Agharabi, le projet de chemin de fer CKU contribue à l’approche coopérative au sein de la région de l’Asie centrale, ce qui signifie qu’il contribue non seulement à diversifier le commerce et le transit en ajoutant une route supplémentaire reliant les pays d’Asie centrale, mais qu’il démontre également un engagement envers le développement de la région dans son ensemble dans l’esprit de la coopération économique régionale.

En ce qui concerne les avantages pour la Chine, les analystes chinois ont également noté que la construction du chemin de fer CKU insufflera sans aucun doute de la vitalité au développement de la Chine occidentale et à l’économie du Xinjiang, qui borde un certain nombre de pays d’Asie centrale, dont le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan, et facilitera davantage l’ouverture de la région.

Dans la lettre de félicitations de vendredi, M. Xi a souligné la nécessité d’une collaboration étroite entre les départements et les entreprises concernés des trois pays afin d’assurer des normes élevées et des progrès de haute qualité dans la construction du chemin de fer.

M. Xi a déclaré que des efforts devraient être déployés pour faire du chemin de fer un nouveau projet de démonstration de la coopération dans le cadre de l’initiative « la Ceinture et la Route », afin de mieux contribuer au développement économique et social et à l’amélioration du bien-être des populations de la région le long de la route et d’insuffler un nouvel élan à la construction d’une communauté de destin plus étroite entre la Chine et l’Asie centrale.

En juillet, lors de la visite d’État de M. Xi au Kazakhstan, M. Xi et le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev ont assisté conjointement à une cérémonie d’ouverture de la route de transport international transcaspienne par liaison vidéo à Astana, au Kazakhstan.

L’itinéraire est un autre projet de connectivité BRI en Asie centrale qui relie l’Asie et l’Europe.

M. Li a déclaré que le lancement de vendredi reposait sur le haut niveau de confiance politique et les résultats solides de la coopération entre la Chine et l’Asie centrale, et que sur cette lancée, le chemin de fer consoliderait davantage la confiance politique mutuelle, tout en promouvant une coopération plus pragmatique entre la Chine et l’Asie centrale sur des programmes tels que la sécurité régionale et la stabilité politique.

Ces projets de la BRI, qui s’étendent sur une longue période, témoignent de la sincérité de la Chine dans sa collaboration avec les pays d’Asie centrale, et le processus lui-même illustre comment la BRI est le fer de lance de la coopération sur la base des principes de consultation approfondie, de contribution conjointe et de bénéfices partagés, a souligné M. Zhang.

« Le chemin de fer n’est pas un outil géopolitique [comme le clament certains médias occidentaux], mais un projet de développement collaboratif régional. Tous deux étant des pays en développement, la Chine comprend les besoins et les défis de développement des pays d’Asie centrale. La Chine fournit une aide aux pays partenaires dans la mesure de ses capacités en termes de financement, de technologie et de construction, et travaille sincèrement avec ses partenaires d’Asie centrale pour un développement mutuel », a ajouté M. Zhang.