Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Guerre des taxes : la Chine se rapproche du Japon pour contrer Trump, par Dmitri Kapoustine

Comment faire partager aux Français et parmi eux aux communistes (encartés ou non) une conviction qui chaque jour s’alimente aux apparents désordres des événements ? Cette conviction est qu’objectivement la situation de l’hégémonie occidentale est plus faible qu’on peut l’imaginer et que toutes les manœuvres pour maintenir cette suprématie unipolaire sont vouées à l’échec. Le cas des tarifs douaniers prévus par Trump comme les sanctions, la militarisation du dollar des démocrates, les guerres par procuration n’ont fait qu”accélérer le développement de ce monde multipolaire et nous sommes déjà dans le temps des négociations dans lequel ce qui fait encore le malheur et les souffrances des peuples ne sont pour les “puissants” que parade et défi illusoires. Mais c’est là que comme dans les guerres impérialistes, se créent les fissures dans la légitimité des gouvernants et que s’engouffrent les acteurs réels de l’histoire, ceux dont dépend la lutte des classes et qui créent les révolutions dans un ébranlement bien antérieur. Ou comment le meilleur allié des Etats-Unis est aussi un pays asiatique dont les liens réels dépendent du retour de la Chine au centre d’une aire dont on l’a crue exclue. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://svpressa.ru/world/article/443053/

Pékin et Tokyo préparent de quoi enfoncer le clou dans le couvercle du cercueil des sanctions américaines

Tokyo a accueilli le 20e forum Chine-Japon. De tels événements sont organisés avec succès depuis 2005, devenant ainsi l’une des plus grandes plateformes asiatiques de diplomatie interpersonnelle. Des dizaines de hauts fonctionnaires actuels et anciens des deux parties ont participé au forum.

La Chine était représentée par Wang Yi, ministre des affaires étrangères et membre du bureau politique du comité central du PCC, qui a assisté à l’événement en ligne. Parmi les participants figuraient des personnalités telles que Lu Jijue, ancien ministre des finances, Yi Gang, ancien gouverneur de la Banque populaire de Chine, et Cui Tiankai, ancien vice-ministre des affaires étrangères et ambassadeur aux États-Unis et au Japon.

Le forum a abordé de nombreuses questions intéressant les deux pays, malgré leurs différences apparentes. Par exemple, le traitement des eaux usées radioactives. Cette question est devenue particulièrement pertinente depuis la décision du Japon de déverser dans l’océan les eaux usées de la centrale nucléaire de Fukushima. Les participants au forum ont discuté de la manière de minimiser l’impact négatif sur l’environnement et la santé humaine.

Les questions de sécurité à Taïwan et en mer de Chine méridionale ont été abordées. Mais la question principale, bien sûr, était la coopération économique et commerciale. En dehors des deux pays, on a l’impression qu’ils sont depuis longtemps en état de guerre froide.

Bien entendu, les différends politiques entre la Chine et le Japon n’ont pas disparu. L’un des principaux facteurs de tension a été la décision de Tokyo de soutenir les efforts de Washington pour limiter les exportations de semi-conducteurs vers la Chine. Cela dit, la coopération économique entre la Chine et le Japon s’est nettement intensifiée ces dernières années.

À bien des égards, ils ont été poussés à se rapprocher par Donald Trump, qui a imposé des sanctions commerciales contre la Chine. Après cela, les Chinois ont commencé à chercher de nouveaux marchés, dont l’un s’est avéré être le Japon. En outre, des consultations sur la création d’une zone de libre-échange entre la Chine, le Japon et la Corée du Sud sont en cours depuis 2002. Suspendues il y a cinq ans, elles ont repris cette année. Cela a été rendu possible grâce à un sommet trilatéral.

Les nouvelles initiatives devraient contribuer à supprimer les barrières commerciales et à améliorer les conditions d’investissement et d’expansion du marché. D’autant plus que la Chine, le Japon et la Corée du Sud représentent ensemble plus de 20 % du marché commercial mondial. Et si les trois géants asiatiques acceptent de ne pas appliquer de droits de douane, les sanctions américaines seront définitivement enterrées.

La Chine et le Japon sont les deux plus grandes économies d’Asie. Depuis plus d’une décennie, l’Empire du Milieu reste le premier partenaire commercial du pays du Soleil-Levant, tandis que le Japon est le deuxième partenaire commercial de la Chine. Pékin et Tokyo sont tous deux partisans de la mondialisation économique et du libre-échange. Cela signifie que les deux pays sont opposés aux sanctions.

Les entreprises japonaises ont été les premiers investisseurs étrangers sur le marché chinois après les réformes entreprises par Deng Xiaoping en 1978. Depuis lors, elles se développent activement au sein de l’économie chinoise. Selon le JETRO, plus de 56 000 entreprises japonaises opèrent actuellement en RPC. Leurs investissements totaux dépassent les 130 milliards de dollars.

Depuis les réformes de Deng Xiaoping, les entreprises japonaises ont contribué de manière significative au développement de l’économie de la RPC en créant des emplois, en partageant leur expérience en matière de gestion et leur technologie, et en promouvant le développement des entreprises locales. D’autre part, les investissements chinois au Japon sont également en hausse, bien qu’ils soient relativement récents.

Le tourisme réciproque s’est développé. Par exemple, selon l’Organisation nationale du tourisme du Japon, le nombre de touristes visitant le pays au cours du premier semestre 2023 a augmenté de 42 % en glissement annuel. Dans le même temps, le flux de touristes en provenance de Chine a été multiplié par 2,5.

Lors du forum, l’ambassadeur de Chine au Japon, Wu Jianhao, a déclaré : les pays doivent travailler plus étroitement les uns avec les autres dans divers domaines. Ce n’est qu’ensemble que les pays asiatiques pourront faire face à l’incertitude économique mondiale causée par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Les Japonais eux-mêmes réclament une politique étrangère plus équilibrée et plus neutre. 62 % d’entre eux estiment que le pays devrait être à équidistance de la Chine et des États-Unis. Cette proportion dépasse largement celle des partisans d’une « plus grande considération à l’égard des États-Unis » (18,7 %).

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