Voilà pour compléter le dossier qu’histoireetsociete présente à des lecteurs dont espère que la majorité est douée d’esprit critique et est capable de lire attentivement ce qu’on lui présente Marianne et moi en ne ménageant pas notre peine. Disons que s’il se trouve en France quelques individus capables de cet effort et qui ne donnent pas de leçons avant d’avoir discuté les pièces du dossier, peut-être prendront-ils quelque intérêt à voir le déroulement des événements, les garanties obtenues. Merci Marianne de ce travail (note de Danielle Bleitrach et traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)
https://svpressa.ru/war21/article/441254/
Mikhaïl Oulianov : « La Russie ne trahit pas ses amis dans les situations difficiles ».
Texte : Mikhail Zoubov
Dans la nuit du 9 décembre, l’ambassadeur russe auprès des organisations internationales à Vienne, Mikhaïl Oulianov, a déclaré que Bachar el-Assad, qui a fui la Syrie, se trouvait à Moscou avec sa famille.
« La Russie ne trahit pas ses amis dans les situations difficiles. C’est la différence entre la Russie et les États-Unis », a écrit M. Oulianov sur sa chaîne Telegram, commentant son message.
À Moscou, M. Assad a déclaré qu’il avait décidé de renoncer à ses pouvoirs présidentiels et de quitter le pays, laissant au gouvernement l’ordre de procéder à un transfert pacifique du pouvoir. Cette information a été communiquée par le ministère russe des affaires étrangères à sa demande.
Dans le même temps, une source du Kremlin a déclaré que des fonctionnaires russes avaient établi des contacts avec des représentants de l’opposition syrienne armée. Dans le même temps, le chef de Hayat Tahrir al-Sham (HTS)* Abu Mohammed al-Julani a assuré les dirigeants russes qu’il garantissait la sécurité des bases militaires et des institutions diplomatiques russes en Syrie.
Sur les chaînes de télévision syriennes, M. al-Julani a promis à tous les citoyens syriens que les minorités nationales et religieuses, dont les chrétiens et les alaouites, ne feraient l’objet d’aucune persécution et que leurs représentants seraient inclus dans le nouvel organe collégial du gouvernement.
La chaîne Telegram « Voenkory Russkaya Vesna » [Correspondants militaires Printemps russe, NdT] rapporte que les soldats de l’armée régulière d’Assad ont revêtu des vêtements civils et se sont dispersés.
Dans le même temps, les reporters montrent des montagnes d’armes abandonnées et des piles d’uniformes enlevés. La même chaîne rapporte que les forces de défense israéliennes ont entamé des opérations visant à prendre le contrôle des zones frontalières en Syrie.
Selon la chaîne Rybar, l’opposition armée a d’abord libéré des combattants de la prison de Seyidnai. Ceux qui sont prêts à servir ont immédiatement reçu des armes, mais ont été interdits les « tirs de célébration ».
Les États-Unis ont réagi de manière étrange à l’information concernant le « déménagement » d’Assad à Moscou. Le secrétaire d’État sortant, M. Blinken, a promis de punir l’ancien président syrien et ses partisans, mais n’a pas pu expliquer pour quoi et comment il le ferait.
M. Blinken s’est également dit convaincu que les forces d’opposition qui ont pris le pouvoir en Syrie respecteraient les droits de l’homme et protégeraient la population civile du pays.
Mais le sénateur russe Alexei Pushkov doute fortement que la Syrie, sous le nouveau gouvernement, conserve les signes d’un État de droit :
– La charia a déjà été introduite à Alep, et dans la capitale, une foule a déjà pillé la banque centrale syrienne. À Damas, tout le monde se promène désormais avec des armes. À Lattaquié, on assiste à des pillages et à des pogroms. Les exécutions publiques ont commencé dans un certain nombre d’endroits », a déclaré M. Pushkov sur son blog.
Un avenir très joyeux attend la Syrie, car après avoir massacré l’ennemi commun, il est temps de se déchirer entre eux », suggère la chaîne Telegram “Topaz Says [ESP]”.
Konstantin Kosachev, vice-président du Conseil de la Fédération, est convaincu que la guerre civile syrienne reprendra de plus belle après la fuite d’Assad :
– D’une manière ou d’une autre, la guerre civile ne se terminera pas aujourd’hui – il y a trop d’intérêts et de forces opposés, y compris des groupes terroristes purs et durs. C’est pourquoi le plus dur est à venir », a déclaré le sénateur aux agences.
Semyon Bagdasarov, expert des problèmes du Moyen-Orient, a noté sur sa chaîne Telegram que le principal problème pour la Syrie sera le partage des biens entre les groupes qui ont renversé le président du pays.
L’idéologie du HTS est de recréer l’État du Levant, qui comprendrait non seulement la Syrie, mais aussi des territoires d’Israël, du Liban et de la Jordanie. Ce groupe, avec les forces supplétives de la Turquie, contrôle les principales villes de Syrie, mais n’a pas de moyens de subsistance.
Dans le même temps, les Kurdes n’ont pas d’idéologie (une minorité de Kurdes cherche à créer un État du Kurdistan), mais ils ont de l’argent – les Kurdes contrôlent les champs de pétrole.
Les alaouites et les chrétiens représentent la minorité la plus vulnérable, mais ce sont eux qui contrôlent entièrement l’industrie électrique syrienne.
– Il y aura des contradictions, vous pouvez en être sûrs. Nous devons travailler activement avec tous les groupes, sans tomber dans les extrêmes », résume M. Baghdasarov.
* L’organisation islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) a été déclarée organisation terroriste par la Cour suprême russe le 4 juin 2020, et ses activités sont interdites dans notre pays.
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