Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

La “nuit américaine” ou l’épuisement d’une certaine conception de la démocratie… par Danielle Bleitrach

Bonnet blanc ou blanc bonnet, refus de prendre en compte les problèmes réels en leur substituant un match de catch avec l’hystérisation vaine des supporters. Il semble à cette heure de la nuit que Trump va l’emporter mais qui peut savoir si un retournement de dernière minute comparable à celui qui peut avoir lieu en Pennsylvanie, Trump mène avec 70% des voix dépouillées en particulier celle des zones du désastre industriel et celles de l’agriculture industrialisée, il mène d’une courte tête seulement 200.000 voix et on attend Philadelphie, la ville “chic” qui comme “les élites” vote démocrate. Il n’empêche dans le reste du pays la tendance est claire et le basculement en faveur de Trump est sans aucune discussion, avec un renforcement des républicains dans les Etats et les chambres, ce qui rendrait la gouvernance de Harris difficile. Quelle que soit l’issue la question est la même partout et elle est le produit de ce sentiment des couches populaires quelle que soit leur couleur, leur sexe à savoir “Ces gens-là ne font rien pour nous!”

Donc face à cet épuisement hystérique d’élections, le vrai problème est celui que décrit cette “démocrate” new yorkaise, alors qu’il est 4 heures du matin, plus rien ne nous choque, à force d’avoir voulu faire ratifier n’importe quoi et n’importe qui au nom du refus du “fascisme” en laissant la situation de la majorité se dégrader c’est ce qui nous a créé le couple Macron Le Pen en France…

The cover of the November 11, 2024, issue of The New Yorker, by Barry Blitt.

Je pense qu’il est difficile à ce moment-ci de la nuit pour moi de ne pas regarder huit ans dans le rétroviseur, jusqu’à la soirée électorale de 2016. Cette victoire de Trump a été un résultat tellement choquant, bien sûr, et ce qui me frappe ce soir, c’est à quel point sa victoire désormais probable pourrait ne pas être choquante du tout (si l’on en croit l’aiguille du NYT, etc.). Cette perte de choc est, pour moi, un changement fondamental dans la vie américaine. Plus rien ne nous choque. Il y a huit ans, je me suis réveillée et j’ai pris le métro pour me rendre au travail à New York et les murs étaient remplis de post-it exprimant mes sentiments à propos de l’élection ! Maintenant, cela pourrait me surprendre s’il y a une convulsion d’émotion similaire si Trump gagne.

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