Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Le secteur industriel français accélère son déclin et le combat de Fabien Roussel est juste

PARIS (Reuters) – Le secteur manufacturier en France a prolongé son déclin en octobre, la production industrielle ayant chuté à son rythme le plus rapide en neuf mois, entraînée par la faiblesse des nouvelles commandes, en particulier de la part des clients internationaux, montre lundi une enquête de conjoncture menée auprès des directeurs d’achats. Dimanche l’intervention de Fabien Roussel a été tout à fait juste, au dela du cirque politicien déspérant il faut gagner pour appliquer une autre politique, celle qui a toujours caractérisé les communistes et donc certains se moquaient “le produisons français”, la défense d’une classe ouvrière atout de la souveraineté française. Il lui reste à percevoir le contexte géopolitique réel et la fait que la Chine n’est pas la responsable de la situation, pour la France le rapport de classe, la destruction du potentiel industriel s’est exercé et continue à s’exercer au sein de l’Europe, voulue par l’UE et l’OTAN. Comme aujourd’hui le nucléaire y compris militaire qui a été une des bases de la souveraineté française revendiquée par les communistes et les gaullistes est bradée au sein d’une OTAN vassalisée il faut mesurer ce qu’a été la desindustrialisation française ce qu’elle continue à être aujourd’hui. Voici trois idées qui nous paraissent recentrer le problème y compris la manière dont le pose le PCF qui est le plus en avance sur ce sujet de tous les partis.

1) Nous sommes en France, grace à la propagande atlantiste enfermés dans les illusions en particulier celui d’un affrontement entre Trump et Harris alors que leur problème est celui d’un consensus politique complètement coupé de la réalité des peuples, ceux de la planète comme le peuple des USA.. Nous avons inventé au moment de la ruée des “délocalisations” initiées par Mitterrand dans le contexte de “Vive la crise” l’idée que nous allions vers une grande classe moyenne et que la classe ouvrière était en train de disparaitre. Cette idée contre laquelle je me suis toujours battue y compris en écrivant “l’exclusion ou la défaite ouvrière” visait à ignorer que cette classe disparaissait en particulier dans son expression politique( effectivement partout les partis communistes perdaient leurs représentants et ceux qui restaient y compris au parlement européen devenaient des membres des vrais couches moyennes issus des couches populaires). Mais cette classe connaissait une mutation sous de multiples formes et en particulier était rejetée à la périphérie. Sans expression politique, elle est condamnée à des rebellions “identitaires” avec des leaders populistes qui font carrière comme Trump et même Melenchon. Les révolutions de couleur fonctionnent sur cette nouvelle répartition à la fois territoriale et entre “diplomés” de “gauche” et “conservateurs” ouvriers le tout pour la perennité du capital. C’est ce que perçoit très bien Fabien Roussel pour le peuple français et son diagnostic va jusqu’à comprendre qu’il a été victime de la gauche qui est celle “des révolutions de couleur”. Et il est profondément dans le camp des “conservateurs” ouvriers ce qui le rend à la fois plus lucide au plan intérieur et plus fermé à l’évolution géopolitique qu’il ne comprend pas.

2) Autre point pour lequel il est en avance sur le monde politiciens : il comprend bien que ce dont parle le monde politicien n’est pas ce qui préoccupe le peuple français mais il le traduit mal par rapport à la politique internationale. Il faudrait qu’il comprenne que quoique veuille nous imposer cette propagande le monde lui non plus ne se divise pas sur ce qui intéresse la propagande occidentale par exemple être pour ou contre Poutine envahissant l’Ukraine. C’est un problème secondaire pour eux par rapport aux questions de développement et autres… mais comme ils ont subi les ingérences “démocratiques” blocus, sanctions, pillage, chantage etc ils éprouvent une immense sympathie pour ceux qui résistent; les palestiniens et surtout Cuba et la Russie… Ne pas comprendre cela c’est continuer à se couper de la réalité parce que nous sommes dans un monde interdépendant.

3) Zelensky est devenu une caricature de ces marionnettes qui ne voient leur salut que dans la vassalité et ses corruptions y compris pour les ukrainiens eux-mêmes et Macron devenu l’homme faible de l’Europe est aussi une caricature que l’on peut maltraiter c’est le sens du dossier que nous publions aujourd’hui y compris des mesures que prend la Chine face à l’Europe qui veut lui imposer des taxations.


4) la plupart des problèmes attribués aux Chinois en matière d’endettement et que reprend Fabien Roussel sous l’influence d’un secteur international nul ou vendu ou les deux, le sont abusivement. C’est vrai au plan international le cas du Sri Lanka est une illustration. L’ancienne équipe au pouvoir avait des relations de sympathie avec la Chine et le monde multipolaire, politiquement mais sur le fond restait dépendante de l’Inde et surtout était dans son endettement soumis au FMI. Et il a été tenté dans cette affaire de plus insister sur une dépendance supposée mais inexacte avec la Chine à partir de l’ouverture à l’initiative BRI, la route de la soie. Pourtant la révolution de couleur au Sri Lanka initiée ou non par les USA a surtout gêné l’Inde et a montré la dpendance au FMI. Le vrai problème est peut-être que la France, de Macron aux groupuscules est trop “idéologisée” et ne voit pas assez l’économie qui gouverne les tendances, le développement des forces productives autant que les “échanges”. Et on retrouve à propos de la Chine, le même aspect en Europe et en France: alors que l’on invente une délocalisation dont la Chine serait coupable, la réalité est la moitié des filiales étrangères (environ 16.000 ) des groupes français internationalisés se situent en Europe et y emploient environ deux millions de salariés dont 350.000 en Espagne et au royaume uni et presque 200.000 en Pologne ‘sans compter les emplois indirects générés par ces filiales. l’expérience des rapports de classe s’opère à l’échelle aussi du continent européen avnt de l’être dans une concurrence avec la Chine, les écarts de salaire sont tels que derrière ce que l’on veut traduire en problèmes “identitaires” il y a des rapports de classe et ça Fabien Roussel le saisit… D’ailleurs il y a un autre nordiste qui voit bien cela c’est hervé Poly, et la revue qu’il a fondé Libertéactus par parenthèse faut également repenser l’apparente opposition entre nord et sud de l’UE.

Un ouvrier travaille à l'usine Rafaut à Villeneuve-la-Garenne, près de Paris. /Photo prise le 17 juin 2020/REUTERS/Charles PlatiauUn ouvrier travaille à l’usine Rafaut à Villeneuve-la-Garenne, près de Paris. /Photo prise le 17 juin 2020/REUTERS/Charles Platiau© Thomson Reuters

PARIS (Reuters) – Le secteur manufacturier en France a prolongé son déclin en octobre, la production industrielle ayant chuté à son rythme le plus rapide en neuf mois, entraînée par la faiblesse des nouvelles commandes, en particulier de la part des clients internationaux, montre lundi une enquête de conjoncture menée auprès des directeurs d’achats

L’indice PMI S&P Global/HCOB définitif pour le secteur manufacturier français s’est établi à 44,5 en octobre. 

La barre des 50 sépare croissance et contraction de l’activité.

“Le secteur manufacturier français reste enlisé dans une crise profonde”, a déclaré  Tariq Kamal Chaudhry, économiste chez Hamburg Commercial Bank.

“Les perspectives restent sombres, sans aucun signe d’une tendance à la hausse à l’horizon”, a-t-il ajouté.

Un sous-indice mesurant la production industrielle est tombé à 43,1, en baisse par rapport aux 44,0 du mois dernier, signant le plus mauvais résultat depuis janvier, lorsqu’il s’élevait à 41,0.

Le ralentissement a été exacerbé par une chute brutale des commandes à l’exportation, qui ont diminué à l’un des rythmes les plus rapides de l’histoire de l’enquête, dans un contexte de tensions géopolitiques et de ralentissement de l’économie mondiale

La demande intérieure s’est également affaiblie, les dirigeants d’entreprise interrogés citant comme facteurs la prudence des dépenses de consommation et les difficultés du secteur de la construction.

(Tassilo Hummel, version française Bertrand De Meyer, édité par Augustin Turpin)

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