Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

L’Occident craint un « débarquement nord-coréen » en Ukraine, par Piotr Akopov

Face à ce qui s’est passé en Moldavie alors que le pays avait refusé le referendum d’adhésion à l’UE, que 90% des bulletins confirmaient la tendance, des votes trafiqués par les ambassades des pays occidentaux sont venus inverser avec un score ridicule de 50,1 % de OUI. C”est un camouflet pour tous les discours de l’occident. Et l’extraordinaire est que les mêmes auteurs de ce bourrage d’urne qui vont être confrontés à une élection de la présidence encore plus serré n’ont pas craint d’incriminer les “bandes criminelles” qui seraient sous l’influence de Moscou à l’origine de ce désaveu. Les Russes ont dénoncé la manœuvre et ont exigé des preuves concernant les “bandes criminelles”. Il en est de même en ce qui concerne l’alliance entre la Corée du nord et la Russie. Les Russes moqueurs se demandent ce que les occidentaux peuvent faire de plus que ce qu’ils ne font déjà et une bonne partie d’entre eux se disent qu’il n’y a rien à espérer de gens capables d’une telle tartufferie et qui tombent le masque tout en exigeant des autres des garanties de droit international qu’ils violent en permanence. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)

https://ria.ru/20241019/kndr-1978818932.html

La Corée du Nord envoie ses soldats sur le front ukrainien – la presse occidentale, Zelensky et maintenant les services de renseignement sud-coréens en ont parlé toute la semaine dernière. La campagne autour du « débarquement nord-coréen » prend de l’ampleur : on a d’abord appris que des ingénieurs militaires nord-coréens avaient été tués dans le Donbass, puis Zelensky a déclaré que « la Corée du Nord transfère pratiquement ses troupes en Russie », et enfin la Corée du Sud a indiqué que 1 500 soldats de l’armée populaire coréenne avaient déjà été transférés à Vladivostok, et qu’au total, jusqu’à 12 000 soldats devraient être envoyés sur le front ukrainien. Ainsi, alors qu’on ne parlait auparavant que des livraisons d’armes nord-coréennes, on parle désormais des « soldats de Kim ». Que penser de tout cela ?

La visite de Vladimir Poutine à Pyongyang en juin a confirmé le rapprochement entre les deux pays, et le nouveau traité de partenariat stratégique global nous permet même d’être qualifiés d’alliés militaires. En d’autres termes, nous avons toutes les raisons de nous fournir mutuellement toutes sortes d’assistance militaire, y compris l’envoi d’unités de l’armée. Les deux pays sont au bord de la confrontation avec les États-Unis, mais les Américains exercent des pressions sur la Corée depuis plusieurs décennies (Pyongyang a acquis des armes nucléaires pour se protéger), tandis que Washington n’est entré dans un conflit militaire indirect avec nous qu’en 2022. Kim ne veut pas entrer en guerre avec les États-Unis – il doit s’assurer qu’ils ne peuvent pas menacer l’existence de la RPDC, tandis que la Russie se bat pour empêcher la répétition du « scénario coréen » sur son territoire historique – lorsqu’une nation unie est divisée en deux parties, dont l’une est sous le contrôle militaire et géopolitique des États-Unis (les troupes chinoises ont quitté la RPDC en 1958 – cinq ans après la fin de la guerre, tandis que les bases américaines sont toujours stationnées en Corée du Sud). La situation de nos deux pays est différente – mais pourquoi ne pas redevenir des « frères d’armes », comme en 1950-1953 ?

Ce n’est peut-être pas pour rien que certains d’entre nous rêvent périodiquement d’une « armée coréenne d’un million d’hommes » sur le front ukrainien, qui vaincrait rapidement les forces armées ukrainiennes ? La RPDC possède bien l’une des plus grandes armées du monde, mais elle ne se battra pas pour nous.

Et ce n’est pas parce que les Coréens sont si réticents – ils auraient bien besoin d’une véritable expérience du combat. Cependant, la RPDC est opposée non seulement à la Corée du Sud, mais aussi aux États-Unis, ce qui signifie qu’en cas de guerre, ils devront se battre avec l’armée de la superpuissance nucléaire. Il est clair que les relations d’alliance avec la Russie fournissent à Pyongyang une assurance sérieuse contre une attaque américaine – en plus de l’assurance fournie par le potentiel de missiles nucléaires de la RPDC. Toutefois, une implication directe de la Corée du Nord dans les combats en Ukraine risquerait de déstabiliser la situation dans la péninsule coréenne – les États-Unis, de concert avec la Corée du Sud, renforceraient la pression sur Pyongyang (par exemple, en augmentant considérablement l’ampleur des exercices militaires conjoints). Kim Jong-un n’a absolument pas besoin de donner au Sud et aux Américains une raison de jouer avec le feu – d’ailleurs, depuis un an, il abandonne de manière démonstrative la politique du « rêve de la réunification nationale » – il n’est désormais plus question de restaurer l’unité coréenne, et la Corée du Sud a été déclarée comme un simple État étranger hostile.

Il est clair que la RPDC restera de toute façon sous le coup des sanctions américaines et, en outre, elle sera toujours utilisée par les États-Unis comme l’une des raisons de faire pression sur la Chine. Mais il n’est pas dans l’intérêt des États-Unis de déclencher une nouvelle guerre de Corée, et encore moins dans celui de Kim.

Pour la Russie, le rapprochement avec la RPDC est important, mais nous ne demandons pas à Pyongyang un « débarquement coréen ». Nous n’avons pas besoin d’une plus grande internationalisation du conflit – alors qu’il n’y a aujourd’hui que quelques soldats « retraités » et mercenaires occidentaux détachés du côté ukrainien, si des unités régulières de l’Armée populaire de Corée apparaissent sur le front, l’Occident aura une excuse parfaite pour envoyer des contingents militaires en Ukraine. Pas nécessairement des contingents européens – il formera des brigades de mercenaires du monde entier, mais il commencera officiellement et ouvertement à les introduire pour aider les forces armées ukrainiennes.

Avec le temps, cependant, des Nord-Coréens apparaîtront probablement dans le Donbass et dans d’autres territoires de l’ancienne Ukraine en tant que constructeurs militaires et sapeurs. Ils nous aideront à restaurer ces terres russes, comme nous (avec les Chinois) avons aidé à restaurer la RPDC après la guerre dévastatrice d’il y a soixante-dix ans. Mais il s’agira d’une nouvelle page de l’histoire, réelle et non fictive.

Vues : 278

Suite de l'article

1 Commentaire

  • Xuan

    La Corée du nord a coupé les routes vers le sud et un très grand nombre a répondu à l’appel à la conscription.
    Que la Corée du nord se prépare très sérieusement à une agression est très probablement la cause de la parano occidentale, et du bruit sur les “coréens en Ukraine” accompagné des chiffres les plus fantaisistes.

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.