La Corée du Nord a nié ce lundi 21 octobre fournir des troupes à la Russie qui pourraient être mobilisées dans le conflit en Ukraine, un représentant de Pyongyang à l’ONU allant même jusqu’à qualifier de “rumeur sans fondement” l’affirmation de Séoul. “En ce qui concerne la soi-disant coopération militaire avec la Russie, ma délégation ne ressent pas le besoin de commenter ces rumeurs stéréotypées sans fondement”, a déclaré un représentant nord-coréen lors d’une session de l’Assemblée générale de l’ONU qui s’est tenue lundi en fin de journée à New York.
Les affirmations de Séoul “visent à salir l’image de la République populaire démocratique de Corée et à saper les relations légitimes, amicales et coopératives entre deux Etats souverains”, a-t-il ajouté. Mais la Corée du nord a toutes raisons au vu de ces déclarations de se protéger en détruisant toutes les voies d’invasion venues du sud. En revanche, ce que l’on ignore c’est que dans le cadre des BRICS, la Corée du nord a renoncé à faire partir son calendrier de la naissance de Kim il Sung, le fondateur et adopté la calendrier dit grégorien, comme quoi malgré les apparences le monde crée les conditions de son unité. Pour le moment, les situations concrètes, les menaces sont telles qu’il est difficile de mesurer les potentialités.
Tant les peuples du sud comme la Corée du nord, Cuba et tous les autres doivent organiser leur protection par rapport au bellicisme des coalitions mises en place par les USA et qu’ils imposent à des populations asiatiques comme le Japon et la Corée du sud. Les opinions publiques doutent du nombre et de l’intensité du déploiement, ou craignent-ils simplement de perdre une relation commerciale précieuse ? Le fond est que “l’information” est diffusée par les services de renseignements ukrainiens que personne ne prend au sérieux, le doute est franc et massif. Les Russes ont choisi de répondre en disant “c’est vous qui inventez cela, prouvez-le !” Le défi est double (le régime ukrainien ment, croire l’Ukraine c’est comme croire Netanyahou ou Macron ou les élections en Moldavie), nul n’a envie de se battre pour l’Ukraine de Zelensky et sa bataille perdue de surcroit une escalade est impopulaire et présente déjà par temps de crise une fragilité accrue pour les économies qui seraient trop liées au dollar… par Jeffrey Robertson 21 octobre 2024
Selon des rapports du Service national de renseignement (NIS) de Corée du Sud, la Corée du Nord a décidé de déployer 12 000 soldats en Russie pour soutenir ses opérations militaires contre l’Ukraine.
Ce déploiement potentiel représente un développement significatif dans la géopolitique internationale, approfondissant la collaboration militaire entre la Corée du Nord et la Russie. Il soulève des inquiétudes quant à l’évolution de la dynamique du conflit en Ukraine et à l’implication de forces extérieures.
Une telle décision pourrait changer la trajectoire de la guerre, attirant davantage de pression des pays occidentaux sur la Corée du Sud pour qu’elle réévalue sa politique auto-imposée de ne pas fournir d’équipement militaire létal.
Les rapports indiquent qu’entre le 8 et le 13 octobre, la Corée du Nord a commencé à envoyer des troupes d’opérations spéciales en Russie, avec des déploiements initiaux d’environ 1 500 soldats. Ils seraient équipés d’uniformes russes et de fausses pièces d’identité pour se fondre dans la population locale, ce qui suggère des efforts stratégiques pour dissimuler leur implication.
Ce développement fait suite aux récents engagements diplomatiques entre la Corée du Nord et la Russie, notamment la signature d’un pacte de coopération militaire.
Le déploiement représente une escalade. En Corée du Sud, on craint de plus en plus que la pression n’oblige l’administration Yoon à augmenter ou à modifier sa politique pour autoriser le don d’équipements militaires mortels.
Il y a très peu de soutien national pour augmenter ou modifier la politique d’aide à l’Ukraine.
Un changement de politique visant à autoriser le don d’équipements militaires létaux aurait un impact sur le commerce de la Corée du Sud avec la Russie et l’Asie centrale, et positionnerait la Corée du Sud sur le même niveau que les États-Unis, le Japon et l’OTAN.
Le commerce de la Corée du Sud avec la Russie reste élevé avec des importations de ressources énergétiques et de matières premières. En outre, malgré les sanctions, les exportations de la Corée du Sud via des pays tiers d’Asie centrale restent élevées.
Certains Sud-Coréens ont exprimé des doutes sur les dernières informations :
1. Chiffres et sources
Les chiffres de NIS sont très élevés, disent les sceptiques. Aucune information sur la source de l’information n’a été rendue publique, bien qu’on pense qu’elle provient de sources américaines et/ou ukrainiennes. Plusieurs sources en ligne corroborant le fait que du personnel nord-coréen est transporté en Russie proviennent de comptes ukrainiens et sont largement diffusées par le biais de comptes ukrainiens.
2. Autres explications
Les sceptiques ajoutent qu’il existe d’autres explications au déploiement signalé. Le chiffre de 12 000 soldats pourrait représenter une projection plutôt que des déploiements confirmés, sur la base des plans militaires plus larges de la Corée du Nord. Il est également possible que des déploiements plus petits et échelonnés soient prévus, et que les chiffres actuels rapportés par les agences de renseignement reflètent une présence potentielle plutôt qu’une présence réelle. Ces troupes peuvent également jouer des rôles non combattants, tels que des patrouilles frontalières et des opérations d’arrière-garde, plutôt que des opérations de première ligne.
3. Politisation du Service national de renseignement
Les questionneurs notent également que les services de renseignement sud-coréens ont l’habitude de gonfler ou d’amplifier les activités nord-coréennes, peut-être pour accroître la conscience politique intérieure ou souligner les menaces à la sécurité. Dans ce cas, l’estimation haute de 12 000 soldats pourrait servir plusieurs objectifs stratégiques. En soulignant l’ampleur du déploiement, le NIS pourrait viser à justifier une coordination de sécurité plus étroite entre la Corée du Sud, les États-Unis et leurs alliés.
Ceux qui expriment des doutes mettent en garde contre le fait qu’il demeure essentiel de retenir le jugement final jusqu’à ce que d’autres preuves vérifiables émergent, car il s’agit d’une situation en évolution et il faut s’attendre à des inexactitudes dans les évaluations initiales des services de renseignement. La surestimation pourrait également provenir de la fluidité de la collecte de renseignements, en particulier en l’absence de confirmation indépendante de sources internationales.
La raison d’être d’un déploiement nord-coréen doit également être prise en compte. La Corée du Nord bénéficiera de cette décision, qui garantira des paiements en argent ou en nature pour chaque soldat. Il sécurisera et renforcera les relations avec la Russie dans l’intérêt de la poursuite d’une assistance technologique sûre et d’un soutien politique pour alléger les sanctions. Enfin, il offrira également une expérience de combat de guerre moderne aux troupes d’élite.
Si le déploiement est confirmé à grande échelle, il est probable qu’il entraînera des défis accrus pour la Corée du Nord. Il s’agit notamment d’une surveillance renforcée des sanctions, d’un état d’alerte renforcé en Corée du Sud et de défections.
Il y a aussi des inquiétudes concernant les désertions et les échecs opérationnels impliquant les troupes nord-coréennes, ce qui complique encore le tableau. Les responsables sud-coréens de la défense soulignent également la possibilité de pertes parmi les forces déjà déployées, bien que les détails ne soient pas confirmés.
La situation reste instable et des preuves plus fiables sont nécessaires pour confirmer l’ampleur de l’implication de la Corée du Nord.
Les services de renseignement occidentaux et la surveillance régionale seront essentiels pour déterminer l’ampleur réelle du déploiement et les implications. Une telle confirmation réduirait la capacité des opposants à jeter le doute sur le déploiement.
À court terme, au cours de l’année prochaine, de nouveaux mouvements de troupes en provenance de Corée du Nord pourraient être observés, ce qui pourrait aggraver les tensions entre la Corée du Sud, les États-Unis et la Corée du Nord. Cela réduirait considérablement le doute qui s’exprime actuellement.
À moyen terme, d’un à cinq ans, l’approfondissement du partenariat entre la Russie et la Corée du Nord pourrait remodeler la dynamique du pouvoir régional, ce qui aurait un impact sur l’environnement de sécurité de l’Asie du Nord-Est.
Dans cinq à dix ans, la coopération militaire persistante entre Moscou et Pyongyang pourrait modifier les alignements géopolitiques, encourageant potentiellement d’autres États isolés à former des alliances stratégiques similaires.
Jeffrey Robertson est professeur agrégé d’études diplomatiques à l’Université Yonsei de Séoul. Cet article a été initialement publié sur son Substack, Diplomatic Seoul. Il est republié avec autorisation.
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