Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Législative partielle en Isère. Lucie Castets renonce à la candidature

Le travailleur alpin livre une analyse qui correspond, sinon dans ses attendus au moins dans ses conclusions, au diagnostic qu’Histoireetsociete a fait de la sympathique candidature de Lucie Castets. Visiblement Le travailleur Alpin avait placé plus d’espérance que nous dans les illusions volontairement entretenues autour de cette candidature et de la NFP. Le journal découvre en coulisse les grandes manœuvres… Personne de sensé ne pouvait imaginer que la gauche et le vote en faveur de la NFP ait été autre chose qu’une coalition électoraliste pour sauver une gauche réduite à sa plus simple expression, attribuer une telle importance à cette alliance de circonstance et à celle qui était considérée comme la panacée universelle alors qu’elle ne représentait même pas le tiers d’une assemblée qui restait dominée par le pouvoir de nuisance du RN et son entente de fait avec le macronisme ou ce qui avait survécu de la débâcle de la dissolution et du désaveu des Français. La principale force de la dite gauche NFP, la LFI était du moins dans ses instances nationales déchirée par les combats de chef, les ambitions et le rêve de Mélenchon d’enfin se retrouver au second tour dans un tête-à-tête avec Marine Le Pen. Les Français ont très rapidement jugé de la crédibilité de ces manœuvres politiciennes et Macron a pu tabler sur ce désaveu pour imposer le syndic de faillite de l’UE avec les mêmes transactions au niveau de la commission européenne. Macron a fait la preuve qu’il existe une classe qui peut affirmer une chose en pensant son contraire et le monde politico-médiatique est apparu dans ses alarmes et ses agitations vaines comme participant de ce dandysme des nantis. Il sera de plus en plus difficile de reconquérir quelque chose de cette opinion-là… Et ce serait perdre du temps que de s’interroger sur la figure la plus représentative d’un tel malentendu, c’est pourtant ce à quoi s’obstinent les éternels amateurs d’une énième mouture de l’union des gauches comme le mystère de l’éternelle guerre entre des partis qui se ressemblent tant…

Dans tous les cas, la nomination du gouvernement Barnier a été la démonstration du pouvoir des Von der Leyen, des Macron et des Meloni, la réalité d’un rapport des forces au sein de l’UE comme aux USA, partout la faillite de la social-démocratie et des fausses radicalités dit à quel point il faut repenser le rapport des forces, reprendre pied dans les exigences populaires. Alors même que l’on se demande de quoi la gauche libérale dominante sans vertige dans les médias va pouvoir parler si Trump est battu, d’ailleurs même s’il est élu… Le monde entier est suspendu à une alternative qui aux Etats-Unis a à peu près autant de perspective que celle qui aujourd’hui structure la vie politique française et dans laquelle la candidature de madame Lucie Castets joue un rôle de leurre…

Là encore, il faut noter que le PCF s’est montré le plus loyal à l’égard de cette candidate devenue le jouet d’appétits traditionnels des différents courants du PS, y compris celui de Mélenchon. L’échec est patent, et il faut avoir le courage de regarder tout cela en face. La solution est de reconstruire la relation des communistes avec les couches populaires, ce parti demeure le seul capable de les arracher à l’abstention, voire aux illusions du RN ou du vote Macron rempart contre le RN. Toutes ces illusions sur laquelle s’est construit un temps la candidature de Lucie Castets ne résistent pas à la fin de non recevoir d’un Macron qui prétend imposer la seule réalité, celle des marchands d’armes, des financiers…

La discussion autour du texte de Franck Marsal que nous avons publié ici correspond à une véritable attente et elle permet de tenir compte de ce principe de réalité sur les possibles d’une gauche en proie aux jeux politiciens ; ne perdons pas de temps dans ce qui ne cesse d’échouer depuis des décennies et se traduit toujours plus par la dérive à droite et l’extrême-droite… (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

par Manuel Pavard | 18 Oct 2024 | Politique | 0 commentaires

Lucie Castets en déplacement dans le Loiret, le 31 juillet 2024. © Tomkiou, CC0, via Wikimedia Commons

Coup de théâtre ce vendredi 18 octobre au soir. Malgré le feu vert donné par les partis du NFP la veille, Lucie Castets a finalement annoncé qu’elle renonçait à se présenter à la législative partielle dans la première circonscription de l’Isère, les conditions n’étant, selon elle, « pas réunies ».

MISE À JOUR 18/10/2024

L’information est tombée via une déclaration à l’AFP, ce vendredi 18 octobre au soir. Pourtant pressentie pour porter les couleurs du NFP, Lucie Castets a annoncé qu’elle renonçait à être candidate à la législative partielle dans la première circonscription de l’Isère. Selon elle, « les conditions n’ont pas été réunies » afin qu’elle puisse « continuer à agir comme trait d’union de la gauche ».

Est-ce à cause des exigences de LFI – concernant le fait de siéger dans le groupe parlementaire insoumis ? Sans préciser davantage les motifs de sa décision, l’ex-postulante à Matignon souligne que « la personne importe peu » et qu’il convient de « tout faire pour que la gauche gagne de nouveau cette circonscription ». Un rebondissement qui laisse le suspense entier.

Le feuilleton de la première circonscription de l’Isère va-t-il connaître un premier tournant décisif ? Depuis l’annonce de la démission d’Hugo Prevost, visé par des accusations de violences sexistes et sexuelles, les annonces et rumeurs, parfois contradictoires, se succèdent. Dernière information en date : ce jeudi 17 octobre, les états-majors des partis du NFP ont donné leur feu vert à une candidature de Lucie Castets à la future législative partielle.

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Les directions nationales des partis ont validé une candidature de Lucie Castets. © Tomkiou, CC0, via Wikimedia Commons

L’accord inclut le PS, malgré l’investiture de la conseillère départementale Amandine Germain, désignée ce jeudi soir par les militants socialistes isérois. Car ce choix est assorti d’une clause spécifique. « Dans l’hypothèse où Lucie Castets devait finalement être la représentante de toutes les composantes du NFP, le Parti socialiste et sa candidate se mettraient évidemment à sa disposition pour l’accompagner dans cette campagne difficile », précise la fédération de l’Isère du PS, dans un communiqué.

Siéger à tour de rôle dans les groupes de gauche

Au sein de la gauche iséroise, toutes tendances confondues, l’option Lucie Castets rencontre de fait « un large consensus », selon le collectif de militants de la première circonscription. Réunis dimanche 13 octobre, à La Tronche, ceux-ci ont évoqué une seule réserve, la question du « manque d’ancrage local », qui pourrait toutefois être atténuée avec une suppléance locale. Pour le reste, les membres du collectif sont prêts à « mettre toutes leurs forces à son service dans la campagne ».

Le principal obstacle viendrait en réalité de la France insoumise, plus précisément de sa direction nationale. « Ce qui coince pour l’instant, c’est le fait que LFI veut obliger Lucie Castets à siéger dans son groupe parlementaire en cas de victoire », explique ainsi un militant de gauche grenoblois.

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Le PS 38 a désigné Amandine Germain, laquelle s’effacera si Lucie Castets est candidate.

Pourtant, des solutions existent. L’une d’entre elles tiendrait d’ailleurs la corde, selon nos informations. Il s’agirait pour l’ex-candidate à Matignon de faire le tour des groupes périodiquement, en siégeant alternativement avec les écologistes, les insoumis, les communistes et les socialistes – à chaque fois durant quelques mois.

« L’avenir du NFP se joue dans cette circonscription »

Pour Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF, un compromis de ce type « serait une très bonne idée ». Ceci, autant pour le rôle de « trait d’union » joué par Lucie Castets depuis cet été, que « pour le travail en commun » des différentes composantes du NFP.

Si les insoumis isérois ne semblent pas hostiles à une telle proposition, reste à convaincre la direction du parti, a priori moins emballée. Quel objectif vise LFI ? Difficile à dire… Certains, à gauche, imaginent Jean-Luc Mélenchon et son entourage jouer la carte du « pourrissement de la situation » et de l’éclatement du NFP, en faisant porter le chapeau au PS. Le tout dans l’optique d’une candidature en 2027.

L’enjeu est pourtant de taille, comme le souligne Jérémie Giono : « Tout le monde doit prendre ses responsabilités. On ne peut pas se permettre de se répondre à coups de communiqués incendiaires et de commentaires sur les réseaux sociaux. »

En effet, poursuit-il, « l’avenir du Nouveau Front populaire se joue dans cette circonscription. Concrètement, c’est l’unité de la gauche qui est en jeu. » Il faut donc, estime le responsable communiste, « accepter les conditions posées par Lucie Castets pour qu’elle soit candidate, qu’on puisse garder cette circo à gauche et que le NFP perdure ».

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Hugo Prevost a démissionné officiellement de son mandat de député le 15 octobre.

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