La Chine est un exemple de développement pour les autres pays BRICS, par Dmitri Novikov

Dans la livraison d’aujourd’hui nous vous présentons par ailleurs les propositions du président Poutine mais cette analyse du vice président du KPRF Dmitro Novikov apporte le sens que les communistes donnent à ce monde multipolaire et c’est de cette analyse, donc d’un combat le seul en accord avec le mouvement du monde dont les communistes sont privés… Nous ne pouvons plus accepter cette censure c’est aussi simple que ça… S’en accommoder est une trahison… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop pour histoireetsociete)

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Service de presse du Comité central du KPRF. Photo du service de presse du Forum 2024-09-25

Dmitri Novikov s’est exprimé sur l’importance et le rôle des BRICS lors du Symposium sur l’administration publique et du Forum pour les échanges humanitaires.

Avant le sommet des BRICS à Kazan, un symposium sur l’administration publique et un forum sur les échanges humanitaires ont été organisés dans le cadre de cette association internationale. Les deux événements ont eu lieu à Moscou.

Dmitri Novikov

Vice-président du comité central du KPRF

La discussion a été ouverte par Wang Gang, chef adjoint du département de la propagande du comité central du parti communiste chinois. Mikhail Shvydkoy, représentant spécial du président russe pour la coopération culturelle internationale, s’est adressé au public. Un message vidéo d’Ivan Melnikov, vice-président de la Douma d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie, a été présenté aux participants.

« Dmitri Novikov, vice-président du comité central du KPRF et premier vice-président de la commission des affaires internationales de la Douma d’État, a prononcé un discours sur ce thème. La parole a ensuite été donnée aux invités du Brésil, de l’Inde, de l’Égypte, de l’Iran, des Émirats arabes unis, du Pakistan et à d’autres participants à la session plénière. Les discussions se sont poursuivies dans le cadre de sous-forums thématiques.

Voici le texte du discours de Dmitri Novikov au Symposium BRICS sur la gouvernance et au Forum BRICS sur les échanges humanitaires.

Cher camarade Wang Gang !

Distingués participants au symposium et au forum !

L’attrait des BRICS ne cesse de croître. De plus en plus de pays du monde souhaitent faire partie de cette organisation réputée. Ils voient dans le renforcement des BRICS une opportunité de créer un monde multipolaire et multilatéral juste, de garantir leur souveraineté, de surmonter leur retard économique et technologique et de résoudre de nombreux problèmes sociaux. C’est ainsi que se dessine aujourd’hui la majorité mondiale dont on parle de plus en plus.

Le 15 mars 2023, lors du dialogue de haut niveau entre le PCC et les partis politiques du monde, Xi Jinping, secrétaire général du Comité central du PCC, a décrit en détail l’étape actuelle de l’histoire de la civilisation humaine. Dans son rapport, il a souligné que le processus de développement au cours des dernières décennies a été marqué par des virages abrupts. À la recherche de leur propre modèle de modernisation, de nombreux pays sont confrontés à de grandes difficultés.

En effet, nous vivons dans un monde complexe où les cercles dirigeants de certains des pays les plus riches ont un désir obstiné d’hégémonie. Leur but avoué est de créer un nouveau système colonial. Pour y parvenir, les agents de la politique impérialiste utilisent divers moyens, notamment :

– la non-équivalence des échanges commerciaux et économiques dans le cadre du système du dollar ;

– l’endettement des pays pauvres et la limitation de leur accès aux technologies de pointe ;

– le discrédit jeté sur les gouvernements indésirables et les tentatives de les renverser par des révolutions dites « de couleur » ;

– les préparatifs militaristes, l’alimentation des conflits, l’expansion du bloc militaire de l’OTAN visant la Russie et la formation de l’alliance AUKUS contre la Chine.

La principale raison de l’agressivité croissante des cercles dirigeants occidentaux est l’aggravation de la crise mondiale. En poursuivant une politique égoïste de nouveau colonialisme, les États-Unis et leurs alliés veulent éviter la création d’un monde multipolaire juste qui réponde aux intérêts de tous les pays et de tous les peuples.

Bien sûr, les BRICS ne sont pas une organisation militaire, mais c’est en eux que beaucoup voient une protection contre la guerre mondiale. Les BRICS sont nécessaires à l’humanité en tant qu’instrument de communication qui garantira la paix par le développement, par l’apprentissage mutuel, par l’interpénétration et l’enrichissement mutuel des cultures, par la possibilité d’apprendre la modernisation les uns des autres.

Après l’établissement du pouvoir soviétique, Lénine a insisté sur le fait qu’« un communiste intelligent n’a pas peur d’apprendre auprès des capitalistes ». En 1928, Staline a déclaré : « Pour construire, il faut savoir, il faut maîtriser la science. Et pour savoir, il faut apprendre. Apprendre avec persévérance, avec patience. Apprendre de tout le monde – des ennemis et des amis, surtout des ennemis ».

Les pays BRICS ont un besoin urgent d’apprendre les uns des autres. Notre défi est de transformer ce besoin mutuel en une opportunité mutuelle d’apprendre. Le renforcement des BRICS devrait permettre de forger de nouvelles communications, d’accroître la compréhension et la confiance mutuelles pour le développement. Nous devons tous apprendre à construire une société progressiste, économiquement, socialement, scientifiquement, technologiquement et culturellement avancée.

À ce stade de l’histoire de l’humanité, la Chine est le leader incontesté du développement rapide. Lorsque, dans les années 1970, la part de l’URSS dans l’économie mondiale était de 20 %, celle de la Chine était inférieure à 2 %. Aujourd’hui, la RPC représente déjà un cinquième du PIB mondial !

Appareils ménagers, transports, équipements industriels, denrées alimentaires : la Chine n’a plus besoin de les importer de l’étranger. Elle subvient elle-même aux besoins de sa population et de son économie.

Le nombre de réacteurs nucléaires en Chine approche les 60. La production d’électricité des centrales nucléaires a plus que triplé en seulement 8 ans, pour atteindre 418 milliards en 2022. La Chine est devenue le premier pays à exploiter un réacteur nucléaire modulaire.

Pékin réalise des projets spatiaux de grande envergure. Parmi eux, la construction de sa propre station orbitale, l’envoi d’une mission de recherche sur Mars, la préparation d’une expédition habitée sur la Lune d’ici 2030 et bien d’autres encore.

On peut avancer différentes versions des raisons de l’impressionnant bond en avant de la Chine. Mais je suis convaincu qu’elles se résument toutes au choix historique que la Chine a fait il y a 75 ans. La création de la République populaire de Chine signifiait le début du mouvement du pays sur la voie de la construction du socialisme. La Chine est restée fidèle à ce choix. Contrairement à de nombreux pays d’Europe de l’Est, la Chine n’a pas suivi la voie des réformes du marché sur le mode de la « thérapie de choc ». En utilisant certains éléments du marché capitaliste, les dirigeants chinois les ont subordonnés à la stratégie de développement socialiste. Les « quatre principes de base » avancés par Deng Xiaoping étaient les suivants : suivre la voie socialiste, adhérer à la dictature du prolétariat, préserver la direction du parti communiste chinois et être fidèle au marxisme-léninisme et aux idées de Mao Zedong.

La direction actuelle de la RPC n’a pas renoncé à ces principes. Ils renforcent le rôle dirigeant du PCC dans la société chinoise sur la base de l’adhésion à l’idéologie marxiste-léniniste. Dans son rapport au 20e congrès historique du PCC, Xi Jinping a souligné : « Le marxisme est l’idéologie directrice fondamentale qui sous-tend notre Parti et notre État et assure leur prospérité et leur puissance….. L’adhésion au marxisme en tant que théorie scientifique directrice est la garantie fondamentale de notre Parti pour renforcer la foi et la confiance et s’approprier l’initiative historique ».

Le vecteur de développement socialiste a protégé la Chine des expériences ruineuses dans l’économie et la sphère sociale, de l’affaiblissement du pays et des blessures dangereuses dans l’idéologie et la culture. La République populaire de Chine respecte le chemin historique parcouru par le pays et comprend que le socialisme n’est pas une erreur, ni un « virage vers le néant », mais une étape naturelle et bénéfique dans le développement de la société.

La clé la plus importante du succès de la Chine a été l’utilisation de leviers de planification. En 2021, la Chine a commencé à mettre en œuvre le 14e plan quinquennal. Ce document de 19 chapitres, 65 sections et 192 paragraphes met l’accent sur l’amélioration du niveau de vie de la population. À cette fin, des mesures visant à élargir l’accès à l’éducation et aux soins de santé et à fournir des logements de bonne qualité sont prévues.

L’innovation a été identifiée comme le principal moteur du développement. Pour la première fois, le plan inclut le rapport entre l’investissement dans la recherche fondamentale et les dépenses en recherche et développement (R&D) comme indicateur cible. Cet indicateur est fixé à plus de 8 %. Afin d’accélérer la préparation des ressources scientifiques et technologiques stratégiques, un certain nombre de laboratoires nationaux sont mis en place dans des domaines innovants tels que l’information quantique, la photonique et la nanoélectronique, les communications en réseau, l’intelligence artificielle, la biomédecine et les systèmes énergétiques modernes.

Les pays des BRICS, qui utilisent l’expérience prometteuse de la modernisation pour leur propre développement, pourraient également prendre en compte le fait que le système de planification de la Chine n’est pas limité à des périodes de cinq ans. Le système de gestion établi permet aux dirigeants du pays de voir beaucoup plus loin. Une stratégie économique à moyen terme jusqu’en 2035 a été approuvée. À cette date, la modernisation socialiste devrait être achevée dans son ensemble et, au milieu du siècle, la Chine devrait devenir une « puissance socialiste modernisée, riche et puissante, démocratique et civilisée, harmonieuse et belle ».

Le succès des tâches à accomplir est garanti par le fait que le PCC place les intérêts du peuple au centre de la transformation, et non les intérêts de groupes oligarchiques. Cela protège la RPC de l’aventurisme et de l’irresponsabilité. La Chine avance prudemment mais sûrement. Dans le monde turbulent d’aujourd’hui, Pékin s’attaque sans relâche aux questions de sécurité et renforce sa puissance économique et militaire. En même temps, la Chine fait beaucoup pour la formation d’un ordre mondial juste. La principale raison d’être des BRICS est d’atteindre le même objectif : la création d’un monde multipolaire et multilatéral.

Pékin comprend qu’il n’est possible de renforcer sa position sur la scène mondiale que sur la base des principes de l’internationalisme et de l’amitié entre les peuples. Ces idées trouveront un écho dans le cœur de millions et de milliards de personnes issues de pays et de continents différents, de cultures et de traditions différentes. Pékin a opposé aux adversaires de la Chine qui propagent le mensonge de l’« expansion chinoise » l’initiative extrêmement séduisante de la Communauté de destin commun de l’humanité.

Aujourd’hui, il est déjà évident qu’en initiant la création des BRICS, le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine ont fait un pas d’une grande importance historique. Le destin de cette organisation se déroule sous nos yeux. Il est incroyablement intéressant d’assister à ces processus importants. C’est un grand honneur d’être directement impliqué dans ces activités. À nous tous, un grand succès dans ce travail !