Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Biden se dirige comme un somnambule vers la guerre en Ukraine et au Moyen-Orient

Si une partie des citoyens des Etats-Unis cherche à sauver Biden-Harris malgré eux de ce qui est ici comme du somnambulisme ou l’art de se laisser entrainer en aveugles derrière deux fascistes Netanyahou et Zelensky, on peut craindre de la part de ce genre d’analyse un excès d’optimisme. Il suffit de mesurer les voyages à l’ONU de ces deux fascistes et quel feu vert leur a été donné sans lequel comme par ailleurs le décrit l’article, ils ne sont rien. En ce qui concerne le premier, ce n’est pas très clair: il aura des armes de longue portée mais pas des USA (qui se contenteront de déverser du fric et d’autres armes). Ce sont les pays européens avec par exemple les deux va-t-en guerre que sont Macron et le “travailliste” britannique qui sont chargés de se porter au-devant d’une riposte nucléaire… A ce stade-là je dois dire que les étiquettes politiciennes ne comptent plus ce qui compte c’est la capacité à protéger les peuples ou au contraire celle de favoriser la cécité et la mobilisation derrière des criminels… (1)…

(1) Xuan m’envoie un texte du NPA (Catherine Samary) qui, comme il le dit est à vomir, il est bien dans la lignée des déclarations de Krivine durant la période spéciale déclarant “le blocus n’explique pas tout” et si tu commençais espèce d’abruti par dire ce qu’il explique lui ai-je rétorqué… Remarquez à la même époque l’Humanité et Patrick le Hyaric soutenait Robert Ménard et son opération des Champs Elysées financée par publicis (madame Badinter) avec toute la fine fleur de la courtisanerie mitterrandienne dont Ascaride et Guediguian mais on ne peut pas limiter ni le trotskisme, ni d’ailleurs les communistes que l’on désigne comme pro-chinois à ces errances de ceux qui passent du col mao au rotary club… Alors que ceux de WSWS sont aussi alarmés que nous ne le sommes sur de telles escalades…

27/09/2024

Par Justin Logan
Sep 24, 2024

Sans le soutien militaire des États-Unis, ni l’Ukraine ni Israël ne pourraient soutenir les guerres qu’ils mènent actuellement. Dès le premier jour de l’invasion russe, l’Ukraine s’est fortement appuyée sur les armes, les renseignements et même le ciblage des États-Unis pour se défendre. De même, Israël s’est appuyé sur des milliards de dollars d’armes américaines pour mener sa campagne massive à Gaza. Une guerre israélienne avec le Hezbollah reposerait sur une aide américaine encore plus importante pour défendre Israël contre les roquettes et autres munitions, ainsi que pour tenter de dissuader l’Iran.

Les États-Unis ont des intérêts en Ukraine et en Israël, mais ces intérêts ne sont pas identiques à l’intérêt de l’un ou l’autre pays en lui-même. Pourtant, l’administration Biden a semblé incapable de défendre les intérêts américains lorsqu’ils diffèrent de ceux de ses partenaires. Washington semble être un spectateur passif de l’escalade dans les deux conflits, malgré les implications pour les Américains.

En Ukraine, au début de la guerre, le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré : “Votre travail consiste à soutenir les Ukrainiens. Ils fixeront les objectifs militaires. Ils fixeront les objectifs à la table des négociations. Il a ajouté que “nous n’allons pas définir l’issue de cela pour les Ukrainiens. C’est à eux de le définir et à nous de les soutenir”.

Au départ, l’administration n’a pas suivi ce principe. Ils ont refusé les demandes répétées du président ukrainien Volodymyr Zelensky pour que les États-Unis entrent en guerre via une zone d’exclusion aérienne. De même, lorsque Zelensky a accusé la Russie d’être responsable d’un missile errant qui a tué des citoyens polonais, l’administration Biden a clairement indiqué que c’était un missile de défense aérienne ukrainien qui avait tué les Polonais, déclinant à nouveau l’occasion d’intensifier le conflit. Et lorsque les Ukrainiens ont planifié une attaque massive à Moscou le jour du premier anniversaire de la guerre, les Américains leur ont dit de ne pas le faire

Plus récemment, Kiev a décidé de demander pardon plutôt qu’une autorisation. Lorsque Zelensky a décidé de frapper les radars d’alerte précoce russes qui détectent les frappes nucléaires à venir au printemps dernier, rien n’indique qu’ils aient informé les Américains à l’avance, laissant un responsable américain anonyme s’inquiéter auprès du Washington Post que les frappes pourraient amener la Russie à “penser qu’elle a une capacité réduite à détecter une activité nucléaire précoce contre elle.” Il en va de même pour l’invasion terrestre de la Russie par l’Ukraine. Craignant apparemment que les Américains ne disent non ou ne divulguent le plan, Kiev n’a pas informé Washington qu’elle était sur le point d’envahir le territoire russe.

Une dynamique similaire s’est produite pendant la guerre d’Israël à Gaza. L’invasion de Rafah a été le seul exemple où l’administration a fait quelque chose de matériel pour essayer de contraindre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, mais cela n’a pas fonctionné. L’administration a retardé une livraison de bombes pour exprimer son opposition à la campagne. Israël a quand même envahi l’entreprise, et l’administration Biden a finalement libéré une partie de la cargaison retardée.

Mais Israël aussi a appris à ne pas demander quand on craint d’entendre « non ». En ce qui concerne l’explosion de l’opération de téléavertisseur d’Israël au Liban, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, n’a informé son homologue américain qu’à l’avance « d’une opération imminente sans divulguer de détails », selon le Wall Street Journal. De même, Israël n’a pas du tout informé les Américains de leur décision de commencer à bombarder Beyrouth le 20 septembre.

Et ce, malgré le potentiel d’escalade, et malgré le fait que l’administration Biden a clairement exprimé son opposition à l’extension de la guerre au Liban un jour seulement avant qu’Israël ne lance l’opération de téléavertisseur. Comme l’a fait remarquer cet été le chef d’état-major interarmées, C.Q. Brown, un tel conflit pourrait bien entraîner à la fois l’Iran et les États-Unis, et même s’il restait limité au Hezbollah, il y avait des limites à la quantité de protection que l’armée américaine pouvait fournir à Israël. Les coûts seraient beaucoup plus élevés pour les Israéliens.

En Ukraine comme en Israël, les partenaires américains entraînent les États-Unis vers des résultats qu’ils disent ne pas vouloir, souvent sans informer l’administration américaine des décisions d’escalade.

La politique américaine devrait s’efforcer de sortir les Américains de ces conflits. Dans la mesure où l’aide américaine est importante pour l’Ukraine et Israël, les conseils américains – et les intérêts américains – doivent compter dans la même mesure. Que la marche somnambule vers la guerre au Moyen-Orient et en Ukraine soit due principalement à l’inattention somnolente du président américain, aux prérogatives bellicistes des conseillers qui dirigent le gouvernement, ou à un autre facteur, les intérêts américains ont besoin de quelqu’un pour les défendre dans les deux pays. Les politiques actuelles dans les deux capitales risquent d’entraîner les Américains dans leurs guerres.

Si l’administration Biden ne peut pas ou ne veut pas défendre les intérêts américains, quelqu’un d’autre devrait le faire.

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4 Commentaires

  • Xuan

    Vous faites bien Danielle de distinguer le WSW du NPA, le trotskisme ne se réduit pas au NPA. Il est des syndicalistes dévoués et ouverts sur ces sujets, que je confonds en aucun cas et mon article ne les vise nullement.
    Mais c’est mieux en le disant.

    J’ai mis l’accent sur le NPA et ses acolytes ukrainiens parcequ’ils constituent la pointe ideologique de l’impérialisme en direction des progressistes.
    Une croisade comparable à ce qu’on a pu autrefois appeler l’hitlero-trotskisme : pousser la haine du socialisme jusque dans son combat existentiel contre le nazisme.
    Alors, tous les trotskistes n’en étaient pas là non plus.
    Aujourd’hui la Russie n’est plus socialiste mais il s’agit encore d’une lutte existentielle face cette fois à l’hégémonie des USA et à tous les reliquats de l’impérialisme.
    Et au nom d’un “socialisme” qui serait “en construction” sous les statues de Stepan Bandera, le NPA exige que toute la gauche implore le déploiement de tout l’arsenal de l’OTAN pour briser la Russie et avec elle l’ordre nouveau qui pourrait remplacer le monde unipolaire.

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  • Xuan

    Il y a une naïveté à écrire
    “En Ukraine comme en Israël, les partenaires américains entraînent les États-Unis vers des résultats qu’ils disent ne pas vouloir, souvent sans informer l’administration américaine des décisions d’escalade”
    Il ne s’agit pas de partenaires. On n’est pas davantage “partenaire” d’un hégémonisme qu’un ouvrier est ” collaborateur” de son patron.
    Et le boss ce sont les USA.
    La caractéristique de l’ambiguïté stratégique de Biden, c’est de se déclarer partout pour la paix, pour des cessez-le-feu, pour une Chine un seul pays, contre le bombardement de la Russie, mais de pousser partout ses sous traitants : faire sauter un gazoduc, envoyer des missiles à longue portée et faire une percée en Russie, brandir des oriflammes et se couvrir de symboles nazis, maquiller un massacre, ou bien massacrer des milliers de femmes et d’enfants et pratiquer le terrorisme d’État au Moyen Orient
    et puis rencontrer sans fard, financer et armer des cliques indépendantistes à Taiwan.
    Bref pratiquer le fascisme et s’afficher démocrate.
    Mais le financement, les armes, les guidages par satellites et le service après vente médiatique sont fournis par le donneur d’ordre à de sombres pantins.
    Peut-on croire qu’un moment le sous traitant puisse cesser de respecter le contrat impunément ?

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  • Xuan

    Toujours dans son rêve éveillé, Biden a déclaré que l’exécution sans procès de Nasrallah était une « mesure de justice » pour ses nombreuses victimes.
    Et sa remplaçante Kamala a insisté « La direction du Hezbollah par Nasrallah a déstabilisé le Moyen-Orient et entraîné la mort d’innocents au Liban, en Israël et en Syrie ».
    Il n’est pas sûr que Netanyahu ait mesuré l’humour involontaire de ces deux déclarations, et leurs auteurs encore moins.

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  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Il y a une particularité dans la manière dont les USA, particulièrement le camp démocrate du courant néon-cons, choisit et exploite ses proxys. Israël, Taïwan, Kurdistan, Kosovo, Ukraine, par exemple. Ce sont tous des groupes nationaux inaboutis, instables, dont la faiblesse va servir à les manipuler, mais qui peuvent à leur tour se montrer manipulateurs. Bien sûr, manipuler le boss est dangereux. On peut vite se retrouver au fond d’un lac ou ailleurs, en mauvaise posture. Les rapports de domination sont des rapports dialectiques … dans une certaine mesure.
    De ce point de vue, Zelenski et Nétanhyou ne jouent pas tout à fait dans la même catégorie. Le second est un peu plus coriace que le premier et, même si l’une ou l’autre défaite serait un serieux problème pour les USA, celle du premier était le postulat de départ et un problème plus européen que de politique intérieure US, alors que celle du second serait ravageuse.
    Israël joue beaucoup de cartes, de bons atouts, en ce moment. Je me demande ce qu’il restera dans son jeu d’ici un an ou deux.

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