Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Financial Times : la Russie et l’Inde ont des liens secrets

Certes il faut tenir compte de la paranoïa de la presse occidentale et de la volonté de faire le buzz… Mais il faut bien mesurer ce que nous ne cessons de vous présenter ici, l’existence d’un monde multipolaire dans lequel la lutte contre les néo-colonialismes réactivés par le régime de blocus, de sanctions, du jeu extraterritorial des USA et de leurs alliés créent des liens sous-jacents au système. Si la Chine et la Russie ont avec d’autres pays un partenariat stratégique qui en fait la cible officielle de l’empire, il existe désormais tout un ensemble de pays qui jouent “le double jeu” et en tirent profit, y compris en opérant des transferts de technologies… La Russie bénéficie de l’aura de la diplomatie soviétique… On ne comprend rien aux BRICS et à l’intense activité diplomatique déployée par la Russie dans cette année de “présidence”, à l’importance de ce qui se passe dans différents forums en Asie aujourd’hui si on ne voit pas à quel point ce monde multipolaire est déjà une réalité. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et société)

Les drones font partie des équipements indiens achetés par les Russes.

Les drones font partie des équipements indiens achetés par les Russes.© Karl Greif

Pour contourner les sanctions économiques qui pèsent contre elle, la Russie a trouvé des moyens étonnants. Selon le Financial Times, le Kremlin aurait développé des relations commerciales secrètes avec l’Inde.

Après plus de deux ans de guerre et de sanctions économiques imposées par l’Europe et les États-Unis, la Russie cherche des moyens de garder la tête hors de l’eau. Cela passe par des accords, plus ou moins occultes, avec des alliés historiques mais aussi, semble-t-il, par le renforcement de relations avec d’autres pays qui n’étaient jusqu’alors pas identifiés dans le giron de Moscou. Selon le Financial Times, ce serait le cas de l’Inde.

Le média britannique spécialiste de l’actualité économique a reçu des informations indiquant que la Russie et l’Inde ont secrètement créé des relations commerciales très fortes ces derniers mois. Plus précisément, le Kremlin aurait acquis des biens essentiels en Inde et envisagerait d’y construire des infrastructures pour s’assurer d’avoir accès à des composés et armes essentiels à son effort de guerre.

SUKHOÏ SU-27
ILIOUCHINE A-50
SUKHOÏ SU-27©Dave_S. de Witney, Angleterre – Sukhoi Su-27P Flanker de l’armée de l’air ukrainienne

Cet avion est conçu comme intercepteur et chasseur à long rayon d’action. L’un des meilleurs combattants de sa classe, il peut voler à la vitesse de 2 500 km/h.

La Russie cherche des appareils électroniques à utiliser pour la guerre

Dans des lettres du ministère de l’Industrie et du Commerce russe, consultées par le Financial Times, on peut lire le plan russe : trouver des biens nécessaires, “précédemment importés de pays ennemis” en Inde. Un plan rendu possible par la réserve de roupies – la monnaie indienne – détenue dans les caisses russes. Les biens concernés sont surtout des technologies aux applications duales, c’est-à-dire qui servent tant dans le cadre civil que militaire.

Les relations entre New Delhi et Moscou ne datent pas d’hier. L’Inde importe notamment son pétrole depuis la Russie. C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi les Russes possèdent une réserve de roupies. D’autant que, depuis le début de la guerre en Ukraine, ces achats de pétrole brut ont été multipliés par cinq, atteignant 66 milliards de dollars (parfois payés en roupies, donc), sur l’année 2023-2024.

Des millions de dollars d’équipements électroniques vendus, en roupies, à la Russie

Selon le Financial Times, l’intensification des liens entre l’Inde, censée s’être rapprochée des États-Unis, et la Russie serait notamment due à l’action d’Alexander Gaponov, directeur de la section radio-électronique du ministère du Commerce. C’est sa sous-direction qui est en charge des drones, des missiles et de tout autre outil électronique utilisé dans la guerre. Alexander Gaponov aurait demandé à une organisation liée aux services secrets russes de trouver des moyens de commercer secrètement avec l’Inde.

S’il est difficile de savoir avec précision le nombre de biens indiens qui ont pu ainsi se retrouver dans les mains russes depuis 2022, certains documents douaniers notent des transactions à hauteur de 4,9 millions de dollars, payés par les Russes en roupies, pour des équipements électroniques dont des drones, par exemple.

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