Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Que va chercher Kiev à Koursk ? Qui peut savoir jusqu’où ira la malveillance naturelle des Russes… et des Chinois…

Voici un texte qui dit les “incertitudes” occidentales face à l’opération de Kiev. On voit que le commentateur ne sait plus comment sauver son “champion”… C’est général même sur les plateaux de LCI. Et s’ils aboutissent en général à l’idée rassurante que le désarroi russe est total devant cette “fine” manœuvre, ils n’ont toujours pas d’explication concernant ses buts et ses conséquences : au début, ils ont crié leur joie, longuement ergoté sur l’humiliation russe, sur le fait que Poutine allait être renversé par le peuple en colère… Un peuple d’esclaves disent-ils, alors que les Français ont une information pluraliste ? Après, il y a eu la critique de l’inertie de l’armée russe héritée de l’URSS, d’ailleurs le problème est bien là : la Russie est restée trop soviétique (stalinienne) comme le perfide Xi est un mixte de la perfidie asiatique et celle de Mao doublé de l’avidité de la soif d’accumulation typiquement chinoise … On a vu poindre l’idée que l’on pouvait y aller dans la IIIe guerre mondiale, ou plutôt dans la course aux armements, la puissance nucléaire de Poutine n’était qu’un tigre de papier, assorti de l’idée qu’il en était par pure méchanceté à tirer sur les centrales qu’il contrôlait à Koursk ou à Zaporojie.. Oui mais voilà ces incertitudes continuent à cacher ce que nous publions ici à savoir les débats réels en Russie et le fait que depuis des années ils savent mieux que nous ce qu’il en est alors que la censure est totale y compris dans l’Humanité… et que je n’ai pas droit d’intervenir à l’Université d’été du PCF pour mettre en cause le consensus…

Est-ce que comme ça se dit de plus en plus à Moscou, ce serait un piège russe ? Notre hypothèse est que s’il y a piège russe, il a été monté en simple réponse à l’opération, le piège a d’abord été celui des occidentaux qui ne cessent de confondre politique et jeux occultes de services secrets pour imposer l’escalade dans la guerre et qui trouvent l’appui des marchands d’armes et de bénéficiaires de la guerre qui en France présentent la particularité de détenir la quasi totalité des médias… et même des instituts de sondage…

Peut-être faut-il simplement se dire que les Russes confrontés à une manœuvre désespérée d’escalade qui n’a pu se réaliser que sur les bases d’un coup fourré de la CIA et d’autres services secrets (il s’agirait peut-être simplement d’empêcher avec les résultats de l’élection aux Etats-Unis que ne soient menées nulle part des négociations dont on sait maintenant qu’elles existaient et que loin de les faciliter il fallait “tuer” les négociateurs) ces “bellicistes” eux-mêmes risquant leur peau et trouvant dans la guerre de quoi prospérer. Poutine qui lui-même a une certaine pratique des services secrets et ne s’émeut pas plus que ça devant leur turpitudes a choisi la réponse qui s’imposait : continuer à mener les opérations militaires là où elles avaient un sens et traiter l’affaire de Koursk comme selon les méthodes de l’empire ; confondre politique et basses œuvres de la CIA ou M16… Notez que nos camarades du KPRF font la même analyse mais refusent de confondre ces tarés de la provocation et de la guerre avec le peuple frère ukrainien et se préoccupent de l’accueil des réfugiés, de la mise à l’abri des populations prises dans ces opérations.

Donc face à une telle opération, on répond en la traitant pour ce qu’elle est, ce qui ne signifie pas une sous-estimation des dangers, d’autant moins que depuis 2014 toute la question ukrainienne est conçue sur ce mode-là, celui des “révolutions” de couleur… et de la permanence de voyous attaquant les populations civiles… en bénéficiant d’un appareil de propagande occidental qui transforme les voyous en héros patriotes et recrute des adeptes sur le mode de ce qui se passe en France avec la légion russe de Ponomarev, les Glucksman et autres..

Comment concilier cette “adhésion” de la “gauche” et même de secteurs internationaux de la CGT, du PCF et surtout de la presse dite communiste, sa censure et son choix de l’atlantisme, à une telle conception politique alors que les “héros” dont ils assurent la promotion sont si difficiles à distinguer de nazis et d’anticommunistes sans complexe comme le montrent les photos de triomphe de ces gens-là (ce Lénine devant une maison dévastée dit beaucoup de choses) les statues de Lénine – maintenant on en est à Pouchkine, sont les cibles de ces héros que l’on veut transformer en républicains espagnols. Et ils sont comme ben laden, Daech une racaille qui crée partout peur et attentats… Il faut impérativement changer d’orientation parce que nous sommes dans un processus irréversible (note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Le déplacement ukrainien en zone ennemie a fait l’objet de nombreuses spéculations, alors que Kiev est en difficulté sur son propre territoire, l’est et le nord du pays étant empêtrés dans une offensive russe progressant, lentement et chèrement mais sûrement, depuis mai.

Pas plus tard que ce week-end, Moscou a revendiqué la prise d’un nouveau village près du nœud logistique de Pokrovsk, dans l’oblast de Donetsk, qui accroît la menace d’une bataille aussi dévastatrice que celles d’Avdiivka et Bakhmout. Les attaques sur d’autres parties du front dans la région de Donetsk, comme à Krasnohorivka, Vouhledar et Tchassiv Iar mettent l’ensemble des forces ukrainiennes sous pression, faisant craindre un potentiel effondrement de la défense dans cette zone.

Ce dimanche 18 août, le président ukrainien a semblé lever pour la première fois le voile sur le mystère des objectifs de l’invasion à Koursk :

Tout ceci est plus qu’une simple défense pour l’Ukraine, c’est maintenant notre tâche principale dans les opérations défensives en général – détruire autant que possible le potentiel de guerre russe et mener des actions contre-offensives maximales. Cela inclut la création d’une zone tampon sur le territoire de l’agresseur – notre opération dans la région de Koursk.

Mais de nombreux observateurs s’accordent pour dire que l’Ukraine, qui rencontre encore des difficultés d’approvisionnement en artillerie et lutte pour mobiliser des troupes, ne pourra pas tenir la place indéfiniment. Emil Kastehelmi, expert militaire du Black Bird Group, société finlandaise d’analyse de renseignements en sources ouvertes, a ainsi déclaré à Newsweek que l’incursion risquait d’épuiser les précieuses réserves de l’Ukraine :

“S’emparer de quelques dizaines de villages frontaliers russes au prix de nombreuses vies et de pièces d’équipement ne servira à rien”, jugent ses analystes. “D’une manière générale, la guerre ne sera pas résolue à Koursk, les régions les plus importantes d’un point de vue stratégique restent l’est et le sud de l’Ukraine.”

Au même média, Vuk Vuksanovic, associé au groupe de réflexion LSE IDEAS de la London School of Economics, affirme que l’objectif de l’Ukraine est en fait d’obtenir un rebond de soutien de l’Occident, en prouvant que Kiev a encore des forces vives : “C’est particulièrement important pour l’Ukraine, car elle se méfie du résultat des élections présidentielles américaines, et il y a un risque que l’administration Trump mette fin à l’aide à l’Ukraine.”

“Il est nécessaire que nos partenaires nous livrent plus rapidement du matériel“, a d’ailleurs rappelé Volodymyr Zelensky dans son allocution du dimanche 18 août. “Nous le demandons instamment. La guerre ne connaît pas de vacances. Des décisions doivent être prises, de même qu’une logistique rapide pour les paquets d’aide annoncés. Je m’adresse en particulier aux États-Unis, au Royaume-Uni et à la France”.

L’Ukraine chercherait sur le terrain à “étirer” et disperser les forces russes, contraintes de ramener des bataillons depuis les lignes de front vers leurs propres territoires, voire depuis l’enclave militarisée de Kaliningrad, jusqu’à la région de Koursk, expliquions-nous il y a quelques jours.

Enfin, la prise de territoire pourrait être utilisée par Kiev pour négocier une paix à des conditions plus avantageuses : “Dans la région de Koursk, nous pouvons clairement voir comment l’outil militaire est utilisé objectivement pour persuader la Russie d’entrer dans un processus de négociation équitable”, a ainsi déclaré Mykhaïlo Podoliak, l’un des principaux collaborateurs de Zelensky, sur X vendredi.

Une stratégie pour l’instant mise en échec par l’obstination russe : “À ce stade, compte tenu de cette aventure, nous ne discuterons pas”, a déclaré ce lundi le conseiller diplomatique de Vladimir Poutine, Iouri Ouchakov, au média russe Shot. “Pour l’instant, il serait tout à fait inapproprié d’entamer un processus de négociation.”

Une débâcle ukrainienne prévue par Moscou ?

Dans les arcanes de Moscou, l’humiliation est grande face à la riposte ukrainienne, et le discours, tout autre. Lors d’une réunion retransmise à la télévision la semaine passée, Vladimir Poutine a décrété que l‘”objectif évident de l’ennemi est de semer la discorde et la zizanie dans notre société, d’intimider les gens, de détruire l’unité et la cohésion de la société russe”.

Des propagandistes du Kremlin, cités par Newsweek, ont même tenté de justifier la panique devant l’entrée des forces ukrainiennes à Koursk en invoquant un stratagème russe. Ainsi, le média pro-Kremlin Tsargrad a indiqué que les brigades bicolores étaient “tombées dans un piège” et subissaient désormais de lourdes pertes, quand un éditorial du RIA Novosti ajoutait que les forces russes “prenaient le contrôle de la situation”.

Si les forces ukrainiennes ont sans doute enregistré des pertes, la propagande du Kremlin et de ses affiliés est démentie jusque dans les analyses de certains blogueurs militaires russes, qui commentaient encore ce week-end les images d’une attaque ukrainienne sur un second pont dans la région de Koursk, proche du village de Zvannoye, deux jours après la destruction d’un autre ouvrage sur la rivière Seïm, cette fois vers Glouchovski.

“Un nouveau pont en moins. L’armée continue de priver l’ennemi de ses capacités logistiques grâce à des frappes aériennes de précision”, a déclaré le commandant de forces aériennes, Mykola Olechtchouk, en publiant une vidéo de l’attaque sur Telegram. Sur Telegram, un blogueur militaire russe a affirmé ce lundi que les forces armées ukrainiennes avaient “détruit le troisième pont sur la rivière” Seïm, une information confirmée par le représentant officiel de la commission d’enquête russe.

Parallèlement, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a assuré samedi que son armée “renforçait” ses positions dans la région russe de Koursk. Jeudi, l’État-major ukrainien a déclaré qu’un commandement militaire avait été mis en place à Koursk, tandis que le président ukrainien réitérait l’affirmation de Kiev selon laquelle son pays contrôlait désormais plus de 80 localités et plus de 440 kilomètres carrés.

Les autorités russes devaient ce lundi bloquer l’accès et commencer l’évacuation de cinq villages situés tout près de la frontière ukrainienne dans la région de Belgorod – voisine de celle de Koursk, actuellement visée par une offensive d’ampleur de l’armée ukrainienne.

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