Nous nous intéressons à ce personnage à cause de ses liens avec le responsable de la rubrique internationale de l’Humanité Vadim Kamenka. D’autres dirigeants français dont nous sommes moins assurés du passage dans les bonnes œuvres de l’OTAN que Kamenka ont également des liens avec ce personnage trouble, pour le moment nous tairons leur nom pour leur laisser encore une porte de sortie. C’est devenu une fable dans le mouvement communiste international de l’influence de tels personnages dans le parti communiste français alors que tout est fait pour l’isoler de l’internationalisme et en revanche multiplier ses liens avec d’autres organisations elles aussi “infiltrées”. Tant que le ménage ne sera pas fait dans les secteurs internationaux, ceux de la CGT comme ceux du PCF, il est peu vraisemblable qu’il y aura une véritable politique de paix, celle qui mesure le rôle réel des Etats-Unis et de leurs alliés vassaux comme la France sur tous les continents. En effet, il n’y aura pas de mouvement de la paix en France et pas parce que les Français ne s’intéressent pas à la guerre mais parce que tout est fait pour que jamais ne soit posée la question de leur pouvoir d’achat, de l’avenir de leurs enfants, leur besoin de sécurité en relation avec les choix bellicistes de Macron et de sa politique. On peut parler d’évasion fiscale mais il faudrait ignorer le poids monstrueux de l’entretien de guerres sur tous les continents, la manière dont l’inflation planétaire en dépend, laisser croire que tout est la faute des Chinois et de leur appétit pour nos entreprises, ce qui est une imbécilité mais qui permet aux pathétiques représentants du PCF de croire se faire une réputation ‘d’indépendance” antistalinienne comme quand ils votent la résolution 390. La politique a disait Engels des dimensions politiques, économiques et théoriques, le choix de l’ignorance théorique, de l’absence de formation des militants fait partie du dispositif celui qui soumet les médias, tous les médias à l’information d’aventuriers aussi médiocres que ce Ponomarev, jamais un dirigeant, un responsable du PCF n’aurait accepté de côtoyer de tels individus… (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/history/soviet/225622.html
Jean TOSHCHENKO, membre correspondant de l’Académie russe des sciences, s’entretient avec Viktor KOZHEMYAKO, observateur politique de la Pravda.
La Pravda.
2024-04-15 06:41
La cohorte de traitres à l’intérieur de notre pays, agissant contre nos intérêts, change naturellement avec le temps. Nombre de ceux à qui revient le « mérite » décisif de la destruction du système socialiste soviétique et du grand pays soviétique ont déjà quitté ce bas monde. Mais à leur place, d’autres sont apparus – pour ainsi dire, les continuateurs du processus destructeur qui a été entamé.
Qu’est-ce qui les rapproche le plus de leurs vénérables prédécesseurs ? Comment s’adaptent-ils aux nouvelles conditions de leur existence ? Quels sont les objectifs et les tâches qu’ils s’assignent en priorité ?
Nous tenterons d’examiner tout cela dans le cadre de nos conversations régulières sous le titre « Visages de parjures ». Commençons par une figure éminente de la nouvelle génération de ces tourneurs de veste, dont le nom s’est fait particulièrement entendre au cours des quinze dernières années.
Il s’agit d’Ilya Vladimirovich Ponomaryov*. Wikipedia sur Internet le présente comme suit : « Activiste politique russe et ukrainien d’opposition de gauche qui vit en exil depuis 2014 ».
Non seulement jeune, mais précoce
– Voyez-vous, Jean Terentyevich, notre « héros » du jour est appelé non seulement une figure politique russe, mais aussi ukrainienne.
– Oui, en effet, il l’est. Aujourd’hui, il est peut-être plus ukrainien que russe. Et par le lieu de son activité principale, et par son orientation…..
– Que pensez-vous de cette étiquette « de gauche » ?
– Oh, c’est là qu’il y a un hic, comme on dit. C’est là que l’omniscient Wikipédia doit être sérieusement corrigé. En effet, les gens « de gauche », selon les définitions acceptées en sciences politiques, sont ceux qui suivent l’idéologie socialiste ou communiste. C’est exactement ce que nous ne pouvons pas dire à propos du Ponomaryov* d’aujourd’hui.
– Mais le Ponomariov d’hier était-il encore une telle personne ?
– Demandons-nous s’il l’était vraiment ou s’il n’en avait que l’apparence. Cette question est directement liée à l’essence même de ce personnage.
Tout d’abord, permettez-moi de souligner qu’il est, comme on dit, jeune et précoce. Dans son autobiographie, il écrit : ai commencé mon activité professionnelle à l’âge de 14 ans, c’est-à-dire en 1989. Comment cela a-t-il été possible ? Il s’avère qu’à l’Institut universitaire des problèmes de sûreté du développement de l’énergie nucléaire, dont son père était le directeur adjoint, le très jeune Ilyusha a rejoint le groupe d’employés qui se formaient aux technologies informatiques.
En 1991, alors qu’il avait à peine 16 ans, il a créé sa propre entreprise, Russprofi Ltd, dont il est devenu le directeur général. Depuis 1992, il est activement engagé dans le commerce à la Bourse russe des matières premières. Comme vous le comprenez, à cette époque, il ne pensait pas à des objectifs socialistes ou communistes. Êtes-vous d’accord pour dire que son principal intérêt à l’époque était les affaires ?
– C’est tout à fait évident.
– Il a même mis ses études entre parenthèses. Entré au département de physique de l’université d’État de Moscou, il l’a rapidement quitté.
– Pour autant que je sache, Ponomariov* achèvera ses études supérieures bien des années plus tard, lorsqu’il aura plus de 35 ans.
– C’est-à-dire en 2011. Mais dans les « fringantes années 90 », les intérêts commerciaux l’absorbent complètement. Selon le principe « battre le fer tant qu’il est chaud ».
– Et en 1998, son palmarès s’enrichit d’une ligne très importante ? C’est là qu’apparaît la célèbre compagnie pétrolière de M. Khodorkovsky, Youkos.
– Oui, l’ambitieux Ilya Ponomaryov* aspire à la célébrité. Chez Ioukos, il est à la tête de la direction des technologies de l’information. Il a ensuite été premier vice-président de Siberian Internet Company (Sibintek), vice-président d’IBS et, en juin 2010, il est devenu conseiller du président de la fondation Skolkovo, Viktor Vekselberg, qui est également célèbre à sa manière.
– En effet, tout ce dont vous parlez et les personnes dont vous parlez maintenant sont beaucoup plus proches des oligarques russes que des idées de gauche, c’est-à-dire socialistes.
– Vous avez raison, bien sûr. Les faits du début de sa carrière le démontrent. Mais les gens sans principes, comme vous et moi le savons, ont tendance à adapter astucieusement leurs apparences aux intérêts profonds et au profit ; Ponomaryov* en a également fait usage lorsqu’il en ressentait le besoin.
Comment il est soudainement devenu un homme « de gauche »
– Malgré son enthousiasme pour divers projets d’entreprise, les résultats obtenus dans ce domaine ne le satisfont toujours pas pleinement ?
– Sans aucun doute. Comme vous et moi l’avons vu, l’ambition démesurée et le désir non seulement de gagner beaucoup d’argent, mais aussi d’être célèbre, caractérisent la grande majorité de ce genre de personnages. Ponomarev* ne fait pas exception. De plus, il est clairement l’un des plus assoiffés de célébrité « à l’échelle mondiale ». C’est pourquoi il est finalement passé des affaires à la politique.
– Et quelle culbute ! Sa participation soudaine au Front de Gauche puis son adhésion au KPRF n’ont-ils pas fait sensation ?
– Peut-être pas. Pour s’y préparer, notre anti-héros a tenté de faire connaître le plus largement possible sa parenté avec l’ancien secrétaire du comité central du PCUS, l’académicien Boris Nikolaïevitch Ponomarev. Il a dû calculer que le parti communiste traiterait le neveu d’une telle personne d’une manière particulière.
– Et ils l’ont traité de manière tout à fait lucide.
– C’est tout à fait exact. Les dirigeants du KPRF n’ont pas été impressionnés par sa « haute » parenté. Ils ont évalué le nouveau membre du parti non pas en fonction de ses habits, mais de ses actes. Et il est compréhensible qu’il en ait été extrêmement mécontent. Surtout lorsqu’il ne voit pas son nom sur la liste des candidats du parti à la Douma d’État. Après tout, c’était le but principal de l’opération qu’il avait planifiée. D’une manière générale, il a pris cette attitude à son égard comme un revers.
– Et c’est ainsi que s’est achevée sa brève adhésion au KPRF !
– Oui, elle n’a duré que quatre ans, de 2002 à 2006. Ayant échoué ici, il s’est précipité vers une autre adresse – Russie juste. Là, tout a bien fonctionné. Il a été député lors de deux convocations – la deuxième, cependant, a été écourtée pour lui, il n’est pas allé jusqu’à la fin…..
– Mais quel cynisme de la part de ces aventuriers ! Ils ne cachent même pas que leurs actions ne sont pas guidées par une conviction idéologique, mais par le simple calcul d’un gain personnel. Et de là à trahir la patrie, il n’y a qu’un pas….
– J’ai l’impression qu’ils n’éprouvent aucun remords, pas le moindre. Même les choses les plus graves en apparence sont en quelque sorte très faciles pour eux. Ils en tirent le bénéfice personnel nécessaire, et tout le reste peut être dissimulé.
– Ponomaryov* a été le seul membre de la Douma d’État à voter contre la réunification de la Crimée avec la Russie le 20 mars 2014, n’est-ce pas ?
– Oui, oui, et je suis sûr que le souvenir de « l’effet Galina Starovoitova » l’a poussé à agir de la sorte.
– Et plus précisément ?
– Je veux dire qu’elle – la seule des 5 000 députés au Soviet suprême de l’URSS – a voté contre la résolution sur l’Afghanistan. Elle a immédiatement acquis une notoriété mondiale – des milliers de commentaires dans le monde entier. Ponomaryov* a répété son coup.
– Mais pour répéter cela avec la Crimée, il devait se préparer à brûler d’autres ponts.
– Bien entendu, il s’y était préparé. De telles choses sont toujours gardées et tenues secrètes. Mais la suite montre clairement que tout était calculé pour passer de la trahison secrète à l’offensive directe, agressive.
– Le fait qu’à l’automne 2014, il ait quitté la Russie pour les États-Unis a constitué une étape décisive dans ce sens.
– Oui, bien sûr. Et ce n’était pas seulement une étape crucial, mais aussi une décision qui a déterminé la chose la plus importante à laquelle ce traitre est arrivé à travers le chemin sinueux de tous ses tours et détours. Comme nous pouvons le constater, il a pris une place importante dans les premiers rangs de ceux qui luttent contre notre pays.
Pour eux, le centre du monde, ce sont les États-Unis
– Et le but de son déplacement à travers l’océan est, on le comprend, le plus attrayant pour les gens de son espèce.
– Qui a mené la guerre froide contre l’URSS ? Les États-Unis d’Amérique. Quelle a été la première personne à qui Eltsine s’est empressé de dire que l’Union soviétique n’existait plus ? Le président des États-Unis. À qui le même Eltsine a-t-il bientôt juré publiquement son allégeance servile ? Au Congrès américain.
– Si l’on devait conclure honnêtement aujourd’hui quel type de Russie Ponomaryov* et ses associés soutiennent, il n’y aurait qu’une seule réponse : une Russie pro-américaine.
– C’est exact. Bien que plus de trente années post-soviétiques, au cours desquelles les « Occidentaux » ont essayé de le réaliser concrètement, se soient soldées par un échec absolu. Et la tournure qu’a prise la politique russe sur la scène internationale a provoqué une vive agitation chez tous les éléments pro-occidentaux de notre pays. La démarche de Ponomaryov* à la Douma d’État concernant la Crimée a été un événement très marquant de cette vague.
– Vous avez parlé d’un tournant dans la trajectoire internationale de la Russie. Mais ce changement ne s’est pas produit du jour au lendemain. On ne peut s’empêcher de rappeler le discours de Poutine à Munich en 2007, qui a suscité la colère de nombre de nos « partenaires », la détérioration progressive des relations de la Russie avec l’OTAN, le rôle croissant du facteur ukrainien… Ne pensez-vous pas que tout cela témoigne du début d’une sorte de mouvement de libération nationale dans notre pays ? Un mouvement de libération de l’occupation américaine, qui est en train de s’achever ?
– C’est vrai. Vous et moi nous souvenons bien que les Yankees qui ont envahi notre pays se sont comportés de plus en plus comme de véritables envahisseurs après 1991. Cependant, Eltsine et Tchoubaïs ont créé pour eux des conditions tellement fabuleuses qu’ils n’ont pas eu besoin d’efforts supplémentaires pour s’imposer. Ils se sont assis dans les plus hautes fonctions dirigeantes comme des maîtres, les pieds sur la table – tout à fait à la mode américaine….
– On avait vraiment l’impression qu’un remodelage complet du pays à la manière américaine, pour répondre aux intérêts américains, avait commencé. En d’autres termes, la Russie se transformait rapidement en une colonie des États-Unis, de fond en comble.
– Les choses étaient allées très loin. Les larmes sont amères : notre souveraineté disparaissait sous nos yeux. Pourtant, il y avait parfois de quoi rire. Je vais vous raconter un de mes souvenirs.
Pour tenter de se débarrasser au plus vite du maudit héritage soviétique, les nouvelles autorités ont décidé de prendre des mesures urgentes pour former les responsables de la production à la conscience du marché et du monétarisme. En particulier, diverses formes d’enseignement aux hommes d’affaires russes à l’étranger sur la nouvelle manière d’organiser les affaires étaient devenues à la mode. À cet égard, un épisode de 1995 est typique.
À l’époque, je revenais d’un voyage d’affaires scientifique aux États-Unis et, dans l’avion, je me trouvais avec un groupe d’industriels qui avaient suivi une formation américaine pour acquérir l’expérience du marché. J’ai donc demandé à l’un d’entre eux ce qu’il avait appris exactement. Il s’est immédiatement rembruni et a commencé à dire que, malheureusement, il n’avait pas tout compris. « Mais tout de même, qu’est-ce qui l’a le plus marqué ? – ai-je insisté. Et il a alors répondu : « Le plus mémorable a été la soirée au restaurant, où Willi Tokarev a chanté pour nous ».
– Excellent ! Mais lorsque le moment est venu de mettre fin à cette adulation et de sauver littéralement la patrie, il est devenu évident qu’il y avait des opposants catégoriques à cette idée, et ce au plus haut niveau du gouvernement. Comme vous l’avez déjà noté, ce n’est pas tout de suite que des protégés d’intérêts étrangers comme le premier ministre M. Kasyanov ou le vice-premier ministre B. Nemtsov ont renoncé à leurs positions de pouvoir.
– L’évolution de la situation, notamment en Ukraine, où des ennemis malveillants de la Russie ont pris le pouvoir à la suite du coup d’État, a montré de manière convaincante que les ennemis latents, les ennemis cachés, de la Russie avaient profondément pénétré les couches dirigeantes russes. Jusqu’à présent, ils avaient soigneusement caché leur véritable visage. Cela n’a toutefois pas empêché nombre d’entre eux de veiller attentivement à leur bien-être pour l’avenir.
Ainsi, à l’approche de l’opération militaire spéciale forcée, de plus en plus de personnalités des autorités russes se sont rendues en toute sécurité à l’étranger, dans des endroits chauds préparés à l’avance.
– Peut-être devrions-nous citer à nouveau le nom de certains d’entre eux ?
– Cela en vaut la peine. Il s’agit tout d’abord, bien sûr, des anciens membres du gouvernement I. Klebanov, A. Khloponin, Y. Urinson, M. Akimov, A. Kokh, A. Kozyrev, E. Skrynnik, A. Vavilov, I. Chuyan, A. Reimer, et d’autres encore. Il y a également de nombreux anciens gouverneurs, leurs adjoints et des centaines de fonctionnaires du gouvernement fédéral. Nombre d’entre eux soutiennent ouvertement le régime ukrainien et s’opposent à la SVO. Ponomaryov* a donc rejoint la colonne déjà définie des collaborateurs. Cependant, ce qui est très important, c’est qu’il ne l’a pas fait « en marge », mais qu’il a revendiqué une position de leader dans cette horde de traîtres.
– Avec son vote sensationnel sur la Crimée, il a atteint la célébrité convoitée à l’échelle mondiale ?
– Tout à fait. Il a accompli sa tâche ambitieuse. Il a commencé à être cité, à donner des interviews, à participer à de bruyants rassemblements anti-russes, à commanditer des missions directes et délicates de propagande et d’organisation …..
– Il s’en est bien sorti ?
– En tout cas, il a essayé. Et cela n’est pas passé inaperçu. Entre-temps, sa décision de « se tirer » aux États-Unis, outre des considérations de carrière et de politique, a également été dictée par des motifs plus prosaïques. Le fait est qu’il a signé un contrat avec la fondation Skolkovo pour effectuer des travaux de recherche, puis un autre – pour diriger un cours de conférences et de séminaires. Mais il n’a pas rempli les conditions.
Ainsi, chaque conférence était estimée à 30 000 dollars en moyenne, alors qu’il s’agissait en fait de brefs discours de 3 à 18 minutes, prononcés lors d’événements sans rapport avec le sujet annoncé. En conséquence, la fondation a intenté une action civile contre Ponomaryov*, exigeant la restitution de l’argent qui lui avait été versé pour un montant de 9 millions de roubles.
– Il aurait donc, entre autres, fui en Amérique pour échapper à des charges financières ?
– Dans cette série de nos conversations, vous et moi avons déjà abordé plus d’une fois le caractère moral des anti-héros présentés. Pour dire les choses simplement, chacun d’entre eux est une très mauvaise personne. Mais en même temps, ils apprennent volontiers, avec plaisir, à leurs auditeurs et lecteurs à vivre. Convenez que le résultat n’est pas ragoûtant.
– Oui, c’est ce que j’ai remarqué depuis longtemps. Et ce, bien que les prétentions, la vanité et l’aplomb de ces personnages soient sans limites ! Mais qu’a fait exactement Ponomaryov* une fois aux États-Unis ?
– Personne n’en parle en détail. Mais d’après ce que j’ai appris de diverses sources, je peux dire qu’en règle générale ils essaient par tous les moyens de faire des “aborigènes” russes des agents étrangers de premier ordre. Avec la participation de la CIA et d’autres organisations tout aussi spécifiques.
Quant à Ponomaryov*, il était immédiatement destiné, selon toute apparence, à une orientation ukrainienne de ses actions futures. Par exemple, des informations ont rapidement filtré sur lui en tant que représentant de George Soros en Ukraine, ce qui, bien sûr, signifie une grande échelle d’influence et beaucoup d’argent. Aux États-Unis, il fait activement campagne pour l’élargissement des sanctions contre la Russie et préconise une interdiction totale pour les fonctionnaires russes de se rendre dans les pays occidentaux.
– Dans le même temps, des rapports font état de sa participation à d’odieux événements internationaux subversifs contre la Russie.
– Je voudrais souligner une conférence organisée à Washington le 15 janvier 2015 par le Center for Strategic and International Studies, intitulée « L’opposition russe en temps de guerre et de crise ». Ponomaryov* y était chargé de présenter un rapport décrivant le climat politique actuel en Russie, ainsi que les scénarios possibles pour un changement du régime politique russe.
– A-t-il alors soutenu de manière très affirmée le Centre russe, une organisation nationaliste créée à Kiev ?
– Oui. Et grâce à la fréquence croissante de telles déclarations à son sujet, l’autorité de ce personnage de plus en plus turbulent aux yeux des clients américains ne cesse de croître. Certains d’entre eux entrevoient déjà la perspective de le promouvoir aux plus hauts postes de direction de l’émigration russe. Et l’idée de le déplacer à Kiev a prévalu, afin qu’il puisse être, comme on dit, « sur le terrain », au plus près des événements les plus chauds et les plus pertinents. Le déménagement a eu lieu en 2016.
L’un des agents les plus actifs de Washington et de New York en Ukraine
– Cependant, après avoir déménagé à Kiev, Ponomaryov* n’a pas du tout affaibli ses liens avec « Washington DC ».
– Au contraire ! Tout a été fait pour renforcer ces liens sous diverses formes. Ainsi, avant son départ pour l’Ukraine en juin 2016, Ponomaryov* a été aidé pour créer une société aux États-Unis appelée Trident Acquisitions, dont le siège est à New York. Selon lui, cette société doit s’occuper des investissements dans les secteurs ukrainiens de l’énergie, de l’agriculture et de la production pétrolière.
Vous voyez comme le champ d’action est vaste ? Mais seuls des objectifs et des intentions partiels ont été annoncés. J’insiste encore une fois sur le fait que beaucoup de choses ont été préparées et mises en œuvre en secret. Par exemple, on a parlé des entreprises d’un ancien député de la Douma d’État russe, évoquant des « sociétés américaines » prêtes à prendre le contrôle des ressources ukrainiennes ; des intérêts de Soros, que Ponomaryov* représentait, etc.
– Ses mérites ont-ils été évalués en conséquence ?
– Ils ont parfois été célébrés d’une manière particulière. Par exemple, le 17 mai 2019, Ponomaryov* a annoncé sur Facebook en ukrainien qu’il avait obtenu la citoyenneté ukrainienne (« conformément aux intérêts de l’État »). Et ce, après que Petro Porochenko a signé le décret nécessaire – soit dit en passant, lors de son dernier jour de travail en tant que président de l’Ukraine.
– Ceux qui lui ont accordé la résidence devraient également être satisfaits ?
– Cela va sans dire. Mais dans toute la variété des préoccupations de Ponomaryov à Kiev*, il semble qu’il n’ait jamais oublié un seul instant la plus importante : la lutte contre son ancienne patrie, qu’il a trahie.
Dès les premiers jours de son séjour dans la capitale ukrainienne, l’envoyé spécial des États-Unis organise presque quotidiennement des réunions, des sessions et des rassemblements contre la politique de la Russie. Il cautionne des actes de sabotage, vrais ou faux, dans nos régions, fait l’éloge de ceux qui se sont engagés sur la voie de la trahison de leur pays d’origine et au service de ses ennemis. Tout cela est devenu assez monstrueux depuis le début de l’opération militaire spéciale.
– Si je me souviens bien, Ponomaryov* avait lancé un appel public à l’époque, promettant un million de dollars à « quiconque livrerait Poutine vivant ou mort à la justice internationale ».
– C’est exact, et bien plus encore. Ponomaryov* s’est efforcé de prendre la tête de la bacchanale antirusse frénétique qui se déroulait alors. Il a lancé la chaîne de télévision February Morning et le programme d’information vidéo en russe du même nom sur YouTube, ainsi que le service d’information Rospartizan, basé sur Telegram, et le site web central utro02tv. Mais d’où vient tout cet argent ?
– Je suppose que la question est rhétorique ? Connaissez-vous l’adresse ?
– Hélas… Il utilise ces canaux de propagande noire qu’il a créés pour diffuser le manifeste de l’« Armée nationale républicaine ». Il prétend que des « partisans » russes et des opposants à la guerre contre l’Ukraine s’y sont rassemblés. Le manifeste appelle à la mutinerie des militaires russes. Et lors d’une conférence des traîtres russes tenue en mai 2022 à Vilnius, où Ponomaryov* a également pris la parole, il a appelé les participants à soutenir l’incendie des commissariats militaires en Russie.
– Mais l’efficacité de tous ces appels, comme nous le savons, s’est révélée très mauvaise…..
– C’est un fait. Mais Ponomaryov* ne s’arrête pas là. Le journal anglais The Guardian note que les médias de Ponomaryov* couvrent les activités de « guérilla » antigouvernementale en Russie, telles que les attaques contre les centres de recrutement militaire, et les approuvent, y compris les instructions relatives à la fabrication de bombes et à la sécurité pour de telles opérations. Lorsqu’on lui a demandé s’il devait être qualifié d’« agent étranger », M. Ponomaryov* a répondu : « Je serais fier qu’on m’appelle ainsi. Terroriste, extrémiste, c’est un acte de reconnaissance ».
– On a l’impression qu’il a soutenu et soutient littéralement tous les appels à un contenu antirusse, aussi insensés soient-ils. Par exemple, la Première ministre estonienne Kaja Kallas a proposé que les États de l’espace Schengen cessent de délivrer des visas touristiques aux citoyens russes et ne restreignent pas la circulation des réfugiés qui ont combattu le régime de Poutine. Là aussi, Ponomaryov* était pour.
– Il est désinvolte dans ses actions et prêt à justifier n’importe quoi si c’est au détriment de la Russie. En avril 2022, dans l’intérêt d’islamistes qu’il ne nomme pas, Ponomaryov* a participé au lancement de la chaîne Telegram « Matin du Daghestan ». Selon l’organisateur lui-même, cette chaîne a été utilisée pour mener un « véritable soulèvement populaire armé » au Daghestan, après quoi les collègues qui géraient la chaîne ont commencé, selon Ponomaryov*, à travailler de manière indépendante. Par la suite, cette chaîne a été utilisée pour organiser et coordonner diverses actions subversives, qui se sont notamment manifestées par l’attaque honteuse d’un avion censé transporter des réfugiés juifs du territoire de Gaza pendant les opérations militaires d’Israël dans cette région. Après que le rôle de la chaîne Telegram dans l’alimentation de l’antisémitisme a été identifié, Ponomaryov* a publiquement pris ses distances avec Utro Dagestan. Il a néanmoins déclaré qu’il considérait qu’il était de bonne pratique de l’organiser. Parallèlement, jusqu’en août 2023, Ponomaryov* a publié des déclarations contradictoires sur la chaîne : il s’est qualifié d’« investisseur », a affirmé qu’il s’agissait de sa propre chaîne et a déclaré qu’il l’avait aidée « au début ».
– Et son attitude face aux attaques les plus célèbres des terroristes de Bandera ?
– En août 2022, après l’assassinat de Daria Douguina, Ponomaryov* a affirmé que l’« Armée nationale républicaine » était à l’origine de ce meurtre. Selon lui, il avait été en contact avec elle et elle avait revendiqué le meurtre. La chaîne publique russe TASS, citant le Service fédéral de sécurité, a déclaré que le meurtrier était une citoyenne ukrainienne du nom de Natalia Vovk. M. Ponomaryov* a toutefois démenti cette information, affirmant dans le même temps qu’il avait facilité son évasion de Russie. Il l’a qualifiée de « personne qui mérite d’être protégée ».
Le 31 août 2022, une vidéo a été publiée montrant la « signature d’une déclaration de coopération » entre la « Légion russe de la liberté » (selon les autorités ukrainiennes, une unité militaire des forces armées ukrainiennes formée de prisonniers de guerre russes et de volontaires) et l’« Armée nationale républicaine » représentée par Ilya Ponomaryov*. Après l’explosion de Saint-Pétersbourg, qui a entraîné la mort de Vladlen Tatarsky, Ponomaryov* a fait une déclaration similaire sur sa participation à l’assassinat de cette « armée ».
– Il devient également l’initiateur public d’un « Congrès des députés du peuple de Russie » à l’étranger (novembre 2022, Varsovie). De quoi s’agit-il en réalité ?
– Il a tout juste réussi à réunir 59 anciens députés de Russie de différents niveaux, du fédéral au municipal [en russe, un élu municipal est appelé ‘député’, NdT]. Il s’est présenté comme un rassemblement des « seuls représentants de la société et de l’État ayant une légitimité démocratique reçue des citoyens russes » et comme un parlement de transition, créé à l’initiative de 59 députés russes, « pour exercer le pouvoir législatif après l’effondrement final imminent du régime de Vladimir Poutine, qui est un usurpateur de pouvoir ». La volonté de Ponomaryov* de se présenter comme une sorte de coordinateur de la résistance armée au régime en Russie, alors qu’il n’est pas certain qu’une telle résistance existe réellement, a suscité de nombreuses critiques.
De tels crimes ne peuvent rester impunis
– Le point culminant de la caractérisation* d’Ilya Ponomaryov doit probablement être considéré comme le fait que, après le début de la SVO russe, il a rejoint les forces armées de l’Ukraine.
– Comme il le dit lui-même, il a « pris une mitrailleuse dans ses mains ». Il convient d’ajouter qu’à l’époque, il s’était soustrait au service de l’armée russe. Nous laissons aux lecteurs le soin de deviner les méthodes qu’il a utilisées pour y parvenir.
– Ce traitre s’est rendu coupable de beaucoup, beaucoup de choses devant la patrie. Sur la balance de l’histoire, le mal qu’il a fait à son pays natal l’emportera sur la somme de bien d’autres nuisibles. Pensez-vous qu’il y aura une punition décente ?
– Il faut qu’il y en ait une. Absolument. En février de cette année, le FSB a ouvert une procédure pénale pour trahison d’État et appel au terrorisme à l’encontre de l’ancien député de la Douma d’État Ilya Ponomaryov* (reconnu comme agent étranger, inscrit au registre des terroristes et des extrémistes de Rosfinmonitoring). Selon l’agence, il est directement impliqué dans les activités de l’association ukrainienne Legion of Freedom of Russia, reconnue comme une organisation terroriste et interdite en Russie.
– Ce ne sont pas des accusations légères…..
– D’après le rapport du FSB, Ponomaryov* s’est vu confier les tâches suivantes : soutien à l’information et présentation à un large public des activités de cette organisation, interaction avec les médias et les autorités publiques ukrainiennes, publication de manifestes et d’autres documents déclaratifs, mise en place d’un soutien logistique, recrutement de nouveaux participants pour mener des opérations de combat contre les forces armées de la Fédération de Russie.
En outre, l’ancien député a appelé les Russes à trahir, c’est-à-dire à rejoindre les forces de l’Ukraine, et a appelé à des actions visant à prendre le pouvoir en Russie par la violence.
– Où en est cette affaire aujourd’hui ?
– Le FSB signale que des actions d’enquête et des activités de recherche opérationnelle se poursuivent actuellement à l’égard de Ponomaryov* et de ses complices sur le territoire de la Fédération de Russie. Les actions de toutes les personnes impliquées seront qualifiées conformément au Code pénal, et les complices du régime de Kiev seront amenés à répondre de leurs actes de la manière la plus stricte, a promis l’agence.
Une procédure pénale a déjà été ouverte contre Ponomaryov* pour avoir diffusé des fausses informations sur l’armée russe. En août de l’année dernière, le tribunal Koptevsky de Moscou a arrêté l’homme politique par contumace dans cette affaire. Il est à espérer qu’une arrestation en personne aura également lieu.
*Inclus dans la liste des agents étrangers et la liste des terroristes et extrémistes.
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