Des détails émergent non seulement sur les conditions de l’assassinat (et ce qu’elles révèlent de complicités) mais sur la coordination de la plupart des victimes potentielles de cette politique de Netanyahou qui n’a aucune chance de s’arrêter et qui vise à impliquer toujours plus les USA en les empêchant de se déplacer sur d’autres terrains. Notez que les Etats-Unis et la France ont bloqué un vote de la Russie et de la Chine condamnant cet assassinat du “négociateur”. La tension monte et réduit toujours plus les espoirs d’un cessez le feu à Gaza .. Par Liu Xin et Liu Caiyu Publié : 02 août 2024 
Manifestation contre l’assassinat du chef du Politburo du Hamas, Ismail Haniyeh, dans la ville d’Hébron, en Cisjordanie, le 31 juillet 2024. Photo : Xinhua
Le groupe politique palestinien Hamas a appelé à des prières pour son chef politique Ismail Haniyeh et a déclaré une « journée de colère furieuse » vendredi à cause de son meurtre et de la guerre en cours dans la bande de Gaza. Selon les analystes, l’assassinat de Haniyeh a anéanti les espoirs d’un éventuel cessez-le-feu à Gaza, et avec l’élargissement du conflit entre le Hamas et Israël à l’Iran, d’autres acteurs pourraient être entraînés dans les affrontements, ce qui aggraverait encore les tensions au Moyen-Orient.
Le Hamas a encouragé « des marches rugissantes de colère … de toutes les mosquées » après les prières du vendredi pour protester contre le meurtre de Haniyeh ainsi que contre la guerre en cours dans la bande de Gaza. Haniyeh a été enterré vendredi dans un cimetière de Lusail, au nord de Doha, selon les médias.
D’autres détails sur l’assassinat de Haniyeh ont été dévoilés ces derniers jours, notamment le fait qu’il a été tué par un engin explosif qui a été secrètement introduit clandestinement dans sa maison d’hôtes en juin à Téhéran, en Iran, et non par une frappe aérienne. La bombe utilisait une technologie à distance de pointe et avait déjà été utilisée dans l’assassinat du chef nucléaire iranien Mohsen Fakhrizadeh, selon le Jerusalem Post.
Le gouvernement iranien et le Hamas ont accusé Israël d’avoir perpétré l’assassinat. Israël n’a ni confirmé ni nié son implication.
En entraînant davantage l’Iran dans le conflit, Israël vise à entraîner les États-Unis dans les affrontements géopolitiques dans la région, maintenant ainsi l’engagement américain au Moyen-Orient et l’empêchant de déplacer son orientation stratégique vers d’autres domaines, a déclaré Sun Degang, directeur du Centre d’études sur le Moyen-Orient à l’Université Fudan.
Sun a noté que l’assassinat de Haniyeh entraînera de fortes représailles de la part de l’Iran, ce qui obligera également les États-Unis à réitérer leur soutien à Israël, en l’aidant à se défendre contre les frappes de drones ou de missiles de l’Iran et d’autres groupes militants anti-israéliens.
De hauts responsables iraniens auraient rencontré jeudi les représentants des alliés régionaux de l’Iran du Liban, de l’Irak et du Yémen pour discuter de représailles potentielles contre Israël.
Sun a déclaré que les représailles possibles de l’Iran pourraient inclure le démantèlement des réseaux de renseignement israéliens et américains sur son territoire et la coopération avec d’autres groupes, y compris le Hezbollah et les Houthis, pour lancer des frappes visant Israël.
Le président américain Joe Biden s’est entretenu par téléphone jeudi avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, réaffirmant son engagement envers la sécurité d’Israël contre « toutes les menaces de l’Iran ». Biden a également discuté des efforts visant à soutenir la défense d’Israël contre les menaces, ce qui inclurait « de nouveaux déploiements militaires défensifs américains », ont rapporté les médias.
Le conflit entre le Hamas et Israël est en train de se transformer en une confrontation directe entre l’Iran et Israël. Cette escalade pourrait conduire à de nouvelles retombées et à une expansion des tensions, impliquant potentiellement d’autres parties, ont déclaré des analystes.
Un cessez-le-feu entre le Hamas et Israël, ainsi qu’une réconciliation israélo-palestinienne plus large, semblent désormais plus difficiles, a déclaré Sun.
Alors que le processus de paix au Moyen-Orient progressait de manière significative, la situation turbulente a une fois de plus forcé les gens à se méfier des risques et des défis futurs, a déclaré Li Shaoxian, directeur de l’Institut chinois d’études arabes à l’Université du Ningxia.
Des représentants de haut niveau de 14 factions palestiniennes ont tenu un dialogue de réconciliation fin juillet à l’invitation de la Chine et ont signé la Déclaration de Beijing sur la fin de la division et le renforcement de l’unité palestinienne.
Sun a fait remarquer que le conflit en cours au Moyen-Orient reste essentiellement une compétition de sécurité traditionnelle, tentant de parvenir à la paix par la force. Cependant, cette approche ne donnera pas de véritables gagnants. Si cette voie se poursuit, tous les pays du Moyen-Orient se sentiront mal à l’aise et, finalement, tous les participants deviendront perdants. En revanche, la position de la Chine est clairement plus tournée vers l’avenir. En fin de compte, la clé pour résoudre le problème réside dans le retour à l’approche préconisée par la Chine, qui met l’accent sur le remplacement de la confrontation et du conflit par des négociations pacifiques. Les principes et les méthodes énoncés dans la Déclaration de Beijing seront davantage validés et reconnus au fil du temps, a déclaré M. Sun.
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