Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Ce qui demeure d’essentiel dans cette ruée vers les embarcations de sauvetage… par Danielle Bleitrach

Au regard de la sinistre comédie qui partout en “occident” se joue sous couvert de démocratie et qui en fait est déjà le fascisme, le pouvoir pour le pouvoir, l’art et la manière de duper le peuple pour le rendre toujours plus esclave, nourri de son aliénation et enchaîné comme des galériens dans le fond de la cale… On cherche en vain quelqu’un capable de mériter réellement le soutien populaire, quelqu’un un individu, un collectif, sans lequel on ne vaincra pas la bête immonde du fascisme… déjà là on parlera du drôle de fascisme comme jadis il fut question de drôle de guerre… parce que personne n’a la moindre idée de ce vers quoi il faudrait aller.. Dans ce temps, il faut redouter comme la peste les verbeux, les démagogues qui ne cesseront de décevoir parce que leurs ambitions personnelles, celles de leurs factions ne nous mènent qu’à l’identique et parce qu’ils nous gorgent d’une morale de Tartuffe… la pire de toute celle des bigots qui nous enchaînent à leurs vertus supposées… Une vertu qu’ils tentent de rehausser par le seul le contraste de la diabolisation de l’adversaire… Il reste quelques mohicans donnant le sentiment de se battre, mal, mais pour d’autres buts, avec d’autres méthodes… Ils sont submergés, impuissants à en pleurer…

Ce monde-là, celui de la comédie de la politicaille, comme l’appelait Lénine, est trop vieux pour moi et mes 86 ans, il est incapable de répondre à la jeunesse qui bouillonne dans mes veines… A cette conviction que jusqu’à mon dernier souffle je participe à la vie, à l’histoire, sur un petit vaisseau bleu jeté dans l’infini, l’aventure humaine. Cette exploration n’a de sens que dans la reconnaissance du rôle de tous et de chacun, dans l’humilité devant celui ou celle qui maitrise une part de la matérialité de l’aventure, celui sans qui le rêve humain est impossible… Quand on est sur le seuil, on ne peut plus ignorer qu’il n’y a rien d’autre que ce combat pour la vie qui vous restitue le sens de vos derniers jours, leur accorde toujours et encore la plénitude…

Où et avec qui le mener ? On peut toujours comme Machiavel exilé ne pas se priver des ressources des livres, s’habiller comme pour un gala, en lisant ceux de jadis qui vous nourrissaient, en voyant des films, en tentant comme ici de décrire le jour qui se lève ailleurs… Mais quand on a accumulé ces raisons d’espérer on s’interroge sur les possibles du partage sans lequel il n’y a pas de culture…

Pourquoi cette extraordinaire fidélité à un PCF en état de survie, de coma dépassé ? Dont la plupart des membres et la plupart des dirigeants ne comprennent même plus ce que je leur dis quand je fais référence à Marx, et à l’histoire de leur parti… Quand j’ose envisager une dynamique des contraires dans un temps où ceux-ci nous assaillent et donnent cet angoissant sentiment de confusion, d’impuissance… Pourquoi imaginer que l’on peut attendre quelque chose d’un parti qui n’est plus que cette lente autodestruction qui a épousé celle de la France depuis trente ou peut-être cinquante ans ?

Parce que simplement nul ne peut s’abstraire de la réalité telle que ce cirque l’annonce, un tel système ne peut pas nous laisser espérer le statu quo et que ce que nous voulons ignorer nous l’aurons dans le dos qui nous poussera toujours plus là où nous ne voulons pas aller… Nous n’avons pas le choix de nous mettre sur le côté ni pour les dix ans qui me sont impartis, ni surtout pour cette jeunesse qui n’est que trop désarmée…

J’ignore s’il y a là la moindre chance de voir renaitre ceux avec qui mon temps a partagé la plus grande des épopées mais ce que je sais c’est que c’est là où il existe encore des individus qui partagent les mêmes valeurs de désintéressement face à l’exercice du pouvoir, la modeste dignité du peuple dans ses représentants, le refus de céder comparable au mien, la reconnaissance de la souffrance et de l’anxiété de ceux qui tous les jours perdent un peu plus de droit à la vie, au simple niveau de se loger, de se norrir,d’élever des enfants. Et qu’il est impossible de négliger ce modeste potentiel… même si ces comunistes là n’ont plus de parti, plus de ligne, plus de direction nationale et qu’ils ne peuvent que se dire que tout est perdu “for l’honneur”… Ce qui n’est pas rien pour un Français…

La tendance de la débâcle actuelle est d’aller d’événement en événement, un clou chasse l’autre, un effet loupe qui occulte le sens réel et nous fait ignorer la nature de l’intervention nécessaire et pourtant l’événement ne cesse d’être le signe de l’impossibilité de demeurer en l’état. Ce à quoi s’obstinent ceux pour qui le pouvoir, leur pouvoir est un but en soi comme il est celui de la classe qu’ils représentent… Et ils tentent de convaincre les victimes, les condamnés, que soit c’est leur statu quo, soit c’est l’apocalypse… Alors que c’est eux l’apocalypse… Un individu qui se dresse pour prendre le risque de refuser de se taire, de plier, est toujours un rebelle, un danger… Même s’il est la dignité incarnée… surtout…

Ces derniers jours, cette aspiration à la dignité a été incarnée par André Chassaigne, à cause de la bataille pour le perchoir mais pas seulement… pour faire vite disons que Chassaigne est dans son terroir un véritable service public, et que malgré les différentes campagnes électorales qui se sont succédé il a sillonné la France pour parler de Cuba, pour provoquer la solidarité autour de l’île de la liberté…

Face à ces élections, le score stupéfiant de l’extrême-droite, le rebondissement inattendu de la dissolution de l’Assemblée Nationale, un cadeau de plus pour le fascisme… il y avait eu de l’unité d’un combat, la ruée inattendue vers les urnes, à cause de cette entente circonstancielle de toute la gauche dans un Nouveau Front Populaire, le canada dry du Front Populaire de jadis, mais il a suffi de cette apparence de solution pour provoquer ce sursaut dans lequel beaucoup de jeunes se sont reconnus, autour de quelques mesures d’urgence… Puis sitôt l’élection passée, il y avait le spectacle écœurant des grandes manœuvres présidentielles, le vrai perdant , de la foire d’empoigne pas pire chez les Nouveaux front populaires mais comparable au autres… La réalité et la fragilité de cette “barrière” dite du Front Républicain ne paraissait pas survivre à l’élection… la démonstration de la résignation nous était infligée avec la manière d’y voir surnager l’ex majorité sur un fond de querelles autour du nom du premier ministre…

L’entente autour du nom de ce vieux lutteur communiste pour le “perchoir” la présidence de l’Assemblée Nationale a provoqué une crainte telle que le président de la République s’est abaissé dans une nouvelle manœuvre : dissoudre le gouvernement pour que sa candidate bénéficie du vote des 17 ministres, plus celles de la droite, plus la complicité du Rassemblement National en embuscade présidentielle… Une telle manœuvre ne s’est plus contentée d’utiliser les excès démagogiques et clientélistes des “enragés” de la France Insoumise, des excès montés en graine alors qu’il s’agit là le plus souvent d’irresponsabilité dans l’art de flatter les passions (1)… Non! Avec ce député communiste, Il ne s’agissait plus de la caricature de la mauvaise tenue, des braillards, voire d’un racisme à rebours, on a vu alors surgir la grande peur des nantis, la haine des “partageux”, de la terreur, du “stalinisme”… Et tout en reconnaissant le caractère “incorruptible” du communiste Chassaigne, l’homme du terroir, il a fallu organiser leur parade, leur union, celle d’un monde en ruine qui est incapable de faire autre chose que de se maintenir en menaçant d’écroulement… de cracher à la figure du peuple qu’il feint de consulter…

Le mur d’argent c’est la capacité des voleurs à surmonter leurs rivalités en nouant à la dernière minute d’improbables conjurations de “Versaillais” pour priver le peuple d’un droit modeste à récupérer une petite part de ce dont on le spolie à grande échelle… Il fonctionne toujours et les communistes, les partageux sont leur ennemi partout même quand il n’en reste qu’un ou deux, c’est encore trop… parce qu’ils risquent d’unir sur l’essentiel…

Si la Droite républicaine (ex-LR) continue officiellement de rejeter toute coalition gouvernementale avec la macronie et refuse même de parler d’accord, sa cinquantaine de députés a offert jeudi le perchoir à Yaël Braun-Pivet . “Nous n’allions pas faire élire un communiste à la tête de l’Assemblée nationale”, a lancé Annie Genevard,  secrétaire générale des Républicains et députée du Doubs, invitée de La Grande interview Europe 1-CNews vendredi. qui a commenté ce vertueux rejet assortis du cumul des vice présidences et autres menus avantages…

l’argument du contre nature de la protestation de Chassaigne est erroné.. au contraire, c’est profondément dans la nature de ces partis et même de la social démocratie de nouer ces alliances sous prétexte de défendre l’ordre républicain… En revanche, il faut insister sur quelque chose de nouveau : une classe dominante et son personnel totalement erratique, le vrai problème qu’il faut analyser c’est cet échec et mat à répétition et l’obstination vers des voies sans issues…
C’est là que des communistes vertueux ne sont pas suffisant et qu’il nous manque un parti communiste celui qui verra non pas seulement un idéal mais sa mise en action… les possibles…L’expérience nous convainc du leurre que représentent les “mouvements” mais on ne peut pas l’attribuer seulement aux individus y compris Mélenchon et ses lieutenants infidèles(2)… Pas plus que l’on ne doit pas voir que Fabien Roussel n’est rien d’autre que le produit de trente ans de fidélité mémorielle mais d’abandons théorico-pratique dans le monde du travail, dans l’entreprise, avec une seule visée des élus… Le fait que Fabien Roussel ne considère pas le parti auquel il est profondément attaché comme la solution politique et qu’il ne cherche cette issue que dans les alliances à gauche relève plus du scrutin majoritaire à deux tours que d’une stratégie quelconque en vue du socialisme, mais il n’est pas le seul, c’est majoritaire dans le parti… Alors même que cette union perd toujours plus la confiance des employés, ouvriers…

Quand on en est là et que triomphent des gens de plus en plus coupés de la réalité, oui il y a encore et toujours de la vertu à aller sur les bancs de l’Assemblée nationale s’asseoir à côté de Chassaigne, comme Jaurès allait s’asseoir à côté de Robespierre qui lui aussi si l’on en croit Marx a pêché par idéalisme. Ce qu’ont du mal à comprendre ceux qui ont condamné depuis longtemps les “mutants” du PCF et leurs troupe de mouton allant se raréfiant…

Une telle démonstration de là où mène la peur des possédants, osons le dire, ne pouvait être faite que par un communiste, un vrai même en état d’impuissance… Chassaigne, ce n’est pas Marx, Lénine, ni même Thorez, non simplement une certaine conception du bien public et de sa défense… Celui qui souhaite un groupe communiste sans chausse trappe. Regardez cette photo qui illustre l’article, celle d’un groupe communiste GDR. Il est ce qu’il est mais aussi ce qu’il n’est pas… Il n’a pas accueilli les “conjurés” de Montreuil… Ceux qui avec d’autres avaient prévu, au vu des résultats des élections européennes de s’attaquer au vieux leader de la FI dans des jeux de couloir et qui ont été surpris par la dissolution… Tout était préparé pour un retour en force de la stratégie du Front de gauche, chère à Clémentine Autain, Elsa Faucillon, contre Mélenchon cette fois avec ses principaux lieutenants comme Corbière… Pour celui qui est un observateur attentif de la vie politique, il y a eu des communistes au niveau de l’Assemblée nationale qui ont refusé ces manœuvres et de s’y associer y compris dans la composition d’un groupe communiste… Ils ont exigé le respect et la dignité, le refus de se prendre pour des Machiavels de sous-préfecture ou pire de la Seine Saint Denis et Paris intramuros…

Ce groupe que nous avons choisi de placer en photo de notre article a un côté dernier des mohicans de la représentativité républicaine… Notons au passage que le député du terroir, de la France profonde, l’auvergnat, est aussi celui qui traduit le mieux l’universalité de la république au-dessus de tous les “communautarismes” et que jamais un communiste n’aurait osé en faire un argument tant c’est dans la nature profonde de ce parti que d’être anticolonialiste… Encore faudrait-il s’émerveiller de cette histoire-là si quelqu’un daignait la conter…

Il reste de cette histoire, quelque chose de respectable, il y a chez les communistes et je ne le trouve que chez eux, des gens qui avec l’énergie du désespoir, parfois en se trompant, souvent même, conservent la modestie et la dignité de ceux qui, à la place qui est la leur, tentent de faire le peu qu’ils peuvent pour rester au moins un rempart, des gens qui n’osent même pas se vanter de ce qu’ils sont… Ils sont de plus en plus seuls, sans contacts les uns avec les autres… Ils ignorent ce qu’il faudrait faire parce qu’a été patiemment détruit le collectif qu’ils représentaient… Parce qu’encore aujourd’hui les appels à manifester, voire à se mettre en grève n’a pas été précédé d’un travail sur la réalité des troupes auxquelles des généraux paresseux ne s’intéressent plus depuis longtemps ou envoient leurs ordres depuis un plateau de télévision, là où il faut plaire aux animateurs de l’émission pour faire partie de ceux que l’on invite..

Tous ces communistes sont invités comme la grande masse des Français à être des spectateurs impuissants d’une comédie interne qui n’appelle qu’un constat d’un peuple méprisant: “la place doit être bonne” et d’une ignorance crasse du mouvement du monde, du basculement historique irréversible dans lequel la France est entraînée, cette tempête qui pourtant donne tout son sens à cette ruée vers les embarcations de sauvetage en piétinant les plus faibles, les femmes, les enfants, les vieillards, les pauvres…

Nul ne peut accepter cela…

Danielle Bleitrach

(1) Le peuple français étant ce qu’il est, il y a des excès dans la parodie de l’indignation qui ne peuvent que provoquer sa perspicace ironie : était-il bien utile de refuser de serrer la main du plus jeune député de cette pétaudière sous le prétexte qu’il était RN alors que Martine Aubry manifestait une joie conviviale dans les embrassades avec Ursula von der Lahyène (sic) ? Alors que “Clémence Guetté et Nadège Abomangoli ont été élues vice-présidentes, notamment avec les voies du Rassemblement national. On a vu sur les réseaux sociaux que le RN avait notamment voté pour les candidates LFI”. Tout cela n’est que dérision, posture et il en sera ainsi tant que les institutions seront ce qu’elles sont, tant que les lignes leur seront subordonnées… Et tout cela ne mérite pas les exclusives tout aussi caricaturales et pires encore de ceux qui se coalisent, se transforment en conjurés pour voler au peuple français le sens de son vote en accusant Chassaigne au choix d’antisémitisme ou de troupes avancées de l’armée rouge menaçant Paris pas par inconséquence mais parce que telle est la nature du personnel politique de l’impérialisme en crise profonde…

(2) Encore qu’il est des attitudes à répétition qui interrogent… Si en général l’électeur communiste, le militant communiste reporte ses voix avec une obstination vertueuse qui parfois relève de l’art et la manière d’adorer se faire plumer, si on retrouve au niveau des votes parlementaires la même candeur obstinée… que dire du fait que si la FI a retrouvé toutes ses vice-présidences avec toutes les voix y compris des bonus du RN, Jean Paul Lecoq députe PCF devait être élu Vice Président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée Nationale, mais 2 députés FI ont eu une « panne d’oreiller » et leurs voix ont manqué. Imaginez si les députés PCF par leur absence avaient empêché l’élection d’Eric Coquerel à la présidence de la commission des finances…. Il a été prétendu “une panne d’oreiller” que dire sinon que le PCF aurait intérêt à avoir des alliés avec de meilleurs réveils…

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5 Commentaires

  • DRON Jean François
    DRON Jean François

    Ouf, ça fait vraiment du bien de lire ça !
    Merci Danielle.

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  • FRANCIS
    FRANCIS

    Je partage aussi cette appréciation sur les derniers des mohicans..
    Je comprends toutes les facettes de tes textes.
    Je soutiens le PCF comme les camarades de FVR pcf.
    Bien à toi et à tes proches militants
    francis

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  • chabian
    chabian

    Vous dites “en fait c’est déjà le fascisme” : J’ai pensé qu’on appellera plus tard cette période “le drôle de fascisme”, comme on disait en 39 la “drôle de guerre”. Et j’ajoute (faut bien rire, sur FB) : “République bananière ? Trop de votes trouvés dans l’urne à l’Assemblée Nationale ! Rien que des scrutateurs RN et des Macron pour dépouiller. “Revotons, les écarts étaient trop faibles”, explique la présidente macroniste. Triste spectacle…. Hélas, il n’y a plus de comiques sur France Inter pour s’en moquer…”
    Plus sérieusement, on attend un nouveau leader qui lance un nouveau mouvement mobilisateur reposant sur la colère des gens, avec une vision claire. Hélas, JMLePen et JLM ont embrouillé le tableau. Les Gilets Jaunes ont été laissés à eux-mêmes. Le PCF parait un vieux rafiot tiré à hue et a dia. Et on est dans un tel “jeu de massacre” dans les médias et les réseaux… (Même ici en Belgique, les LFIstes tirent sur les Ruffinistes à coup de rumeurs et d’images… c’est pitoyable, sauf que c’est valoriser la haine).

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  • Xuan

    Je vous suis Danielle, et je comprends l’indignation de Chassaigne.

    Mais je ne comprends pas « l’alliance contre-nature » qu’il stigmatise. En quoi l’alliance entre Macron et LR serait-elle « contre-nature » ? En quoi même une alliance entre Macron et le PS, voire entre Macron et le RN serait-elle « contre-nature » ? Ce sont tous des partis de la bourgeoisie.
    Karl Marx écrivait dans le Manifeste que la bourgeoisie « a noyé les frissons sacrés de l’extase religieuse, de l’enthousiasme chevaleresque, de la sentimentalité petite-bourgeoise dans les eaux glacées du calcul égoïste ».
    Au nom de quel principe « républicain » la bourgeoisie renoncerait-elle à des alliances « contre-nature » ? N’est-ce pas plutôt dans sa nature même de n’avoir aucun principe au regard de ses intérêts égoïstes ?
    Et le Nouveau Front Populaire n’a-t-il pas lui-même réalisé une alliance « contre-nature » avec Macron ? Il était cependant nécessaire de s’opposer au racisme et à la division du peuple.

    Je crois que l’argument des unions « contre-nature » devient illisible pour les masses. Au contraire il serait temps de sortir du verbiage sur la Sainte République bourgeoise et annoncer son remplacement nécessaire et inévitable par la République Populaire, sortir de l’hypocrisie et du mensonge sur la prétendue « gauche » et les « alliés » socialistes, et réaffirmer la lutte de classe.
    Sur le plan institutionnel, la forme républicaine a définitivement remplacé celles des classes déjà évincées. Cinq républiques bourgeoises successives ont été instaurées, c’est-à-dire que nos ennemis de classe ont une longue expérience et qu’ils ont amélioré plusieurs fois l’instrument de leur dictature.
    Des partis radicaux ou réformistes parlent maintenant d’une 6e république où le parlementarisme aurait davantage de place.
    L’éviction de Chassaigne n’a-t-elle pas eu un précédent sous la 4e république, lorsque Thorez, qui avait postulé à la présidence du Conseil le 14 novembre 1946, fut évincé par une coalition de partis minoritaires ?
    Là aussi une alliance « contre-nature » avait ruiné toutes les espérances du premier parti de France, et ruiné au passage l’espoir d’un passage pacifique au socialisme.

    Dans le chapitre XX du Prince, « Si les forteresses, et plusieurs autres choses que font souvent les princes, leur sont utiles ou nuisibles », Machiavel écrivait :

    « Nos ancêtres, et particulièrement ceux qui passaient pour sages, disaient communément qu’il fallait contenir Pistoia au moyen des partis, et Pise par celui des forteresses. Ils prenaient soin aussi d’entretenir la division dans quelques-uns des pays qui leur étaient soumis, afin de les maintenir plus aisément. Cela pouvait être bon dans le temps où il y avait une sorte d’équilibre en Italie ; mais il me semble qu’on ne pourrait plus la conseiller aujourd’hui ; car je ne pense pas que les divisions pussent être bonnes à quelque chose. Il me paraît même que, quand l’ennemi approche, les pays divisés sont infailliblement et bientôt perdus ; car le parti faible se joindra aux forces extérieures, et l’autre ne pourra plus résister »
    Et plus loin :
    « Le prince qui a plus de peur de ses sujets que des étrangers doit construire des forteresses ; mais il ne doit point en avoir s’il craint plus les étrangers que ses sujets : le château de Milan, construit par Francesco Sforza, a plus fait de tort à la maison de ce prince qu’aucun désordre survenu dans ses États. La meilleure forteresse qu’un prince puisse avoir est l’affection de ses
    peuples – s’il est haï, toutes les forteresses qu’il pourra avoir ne le sauveront pas ; car si ses peuples prennent une fois les armes, ils trouveront toujours des étrangers pour les soutenir.. »

    Je ne sais pas si Machiavel anticipait déjà « les eaux glacées du calcul égoïste » mais il partait de l’expérience historique et non de principes généraux coulés dans le bronze, ou l’idéalisme religieux.

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    • admin5319
      admin5319

      je n’ai pas employé l’argument du contre nature.. au contraire… En revanche j’insiste sur quelque chose de nouveau : une classe dominante et son personnel totalement erratique, le vrai problème qu’il faut analyser c’est cet échec et mat à répétition et l’obstination vers des voies sans issues…
      C’est là qu’il nous manque un parti communiste celui qui verra non pas seulement un idéal mais sa mise en action… les possibles…je suis convaincue du leurre que représentent les “mouvements” mais je tente de ne pas l’attribuer seulement aux individus y compris Melenchon et ses lieutenants infidèles… pas plus que Roussel qui n’est rien d’autre que le produit de trente ans de fidelité mémorielle mais d’abandons théorico-pratique avec une seule visée des élus… Le fait qu’il ne considère pas le parti auquel il est profondément attaché comme la solution politique et qu’il ne cherche cette issue que dans les alliances à gauche relève plus du scrutin majoritaire à deux tours que d’une stratégie quelconque en vue du socialisme, mais il n’est pas le seul, c’est majoritaire dans le parti…
      Tous faute de se donner un objectif qui correspond à la réalité, sont comndamnés à la répétition, à la référence vertueuse…
      La seule chose que je veux savoir c’est s’il y a encore des gens prêts à agir pour construire pas reconstruire, construire ? Je ne sais pas et je pose la question… Machiavel cherche l’unité italienne et ceux sur qui appuyer cette unification…

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