Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Quel rapport de forces en France après les législatives

Tout à fait d’accord avec l’analyse de Pam, elle correspond à l’analyse de la catatrophe que représentent les résultats dans les Bouches du Rhone, un peu attenuée dans Marseille et Aix pour les raisons qu’il met en évidence, le coeur des métropoles restant encore à l’abri d’une vague brune mais pour combien de temps ? Ce sur quoi j’insisterai c’est sur la durée du processus de “fascisation” et en quoi il est lié à des mouvements géopolitiques que le PCF se refuse encore aujourd’hui à voir. La cécité sur ce qui se passe dans la fdération des Bouches du Rhône, et qui a certainement peesé sur le 39 e congrès de Marseille fait partie des jeux d’appareils et des pratiques d’union au sommet entre élus qui aujourd’hui nous confronte à la difficulté de construire une réponse antifasciste. C’est peut-être ce qui me rend le plus pessimiste sur la capacité de redressement, ça et les divisions claniques, gropusculaires qui à Marseille et dans les Bouches du Rhone sont celles caractéristiques d’une décomposition qui là aussi relève de la fascisation. Rarement Marseille en proie à ce genre de situation à la Borsalino a pu trouver la ressource de produire ses propres dirigeants, elle a du comme avec Billoux trouver à l’extérieur la force d’une lutte contre le fascisme. J’espère qu’il s’agit d’un cas ultime, mais faute d’une véritable transformation du PCF on ne peut être que pessimiste sur l’expérience d’un gouvernement de Front populaire dans une telle logique qui vient de loin, l’actuelle direction l’ayant subi comme nous tous. Serrer les rangs autour de la direction, de Roussel qui a perçu la situation française mais reprendra-t-il son rôle essentiel de dirigeant du parti, ou jouera-t-il (comme melenchon ou Jadot) les jeux parlementaires et gouvernementaux sans les lier avec une pratique qui était celle de Thorez et d’autres dirigeants sur “la société civile” et le parti. Avec bien sur l’opportunisme atlantiste et la poursuite du soutien à l’Ukraine, la cécité totale sur le mouvement du monde, sur les marchands d’armes et les marchés financiers alors même qu’on se lance dans l’aventure de ce gouvernement… (note de danielle Bleitrach pour histoireetsociete)

Lundi 8 juillet 2024, par  pam, popularité : 70%  Vie politique | 

Certains ont fait la fête ce dimanche 7 juillet au soir parce-que la gauche serait “arrivée en tête” au deuxième tour des législatives. Beaucoup en fait étaient soulagés d’avoir fait barrage à l’extrême-droite qui menaçait, et contrairement à 2022 où les discussions étaient vives entre ceux qui refusaient de voter Macron au 2eme tour et ceux qui voulaient faire barrage, toute la gauche a appelé au barrage, et la mobilisation populaire a été forte avec un effet très net, réélisant les candidats macronistes qui n’auraient pu être élus seuls face au RN

C’était le premier objectif de l’accord du nouveau Front Populaire, empêcher l’arrivée de l’extrême-droite au pouvoir. Mais tous les problèmes restent et il est urgent d’ouvrir en grand le débat dans le monde du travail et les quartiers populaires.
- Quel est le rapport de forces réel dans la société, comment gagner de vraies mesures sociales sans mettre en cause la domination des plus riches, des “premiers de cordées” de Macron ?
- Comment faire une politique de gauche qui n’est soutenue que par moins de 30% des exprimés, moins de 20% des inscrits, et avec toutes les confusions et contradictions internes à la gauche ?
- Comment faire une politique de gauche dans un “Front Républicain” avec ceux qui dans le gouvernement Hollande puis Macron ont affaibli les services publics, précarisé le travail, aggravé les inégalités ?

Commençons par regarder la réalité du vote des Français entre les deux tours ce qui conduit à regarder différemment son résultat sur l’assemblée.

En nombre de voix exprimées ce 7 juillet, dans les 502 circonscriptions qui votaient (75 députés avaient déja été élus au premier tour), l’extrême-droite arrive largement en tête avec 10 millions de voix soit 37% des exprimés, quand la gauche atteint 7,5 millions de voix et 27% des exprimés. Certes, le désistement républicain permet d’obtenir plus de députés de gauche que du RN, mais en ne mobilisant que 17% des inscrits alors que l’extrême-droite seule progresse légèrement sur le premier tour, passant de 22% à 23% des inscrits.

Le choc du premier tour et la puissance du vote d’extrême-droite n’ont pas disparus, ils ne se sont pas transformés en députés RN, c’était l’objectif du front populaire, mais le problème reste entier, les milieux populaires sont profondément divisés par l’installation de l’extrême-droite partout hors métropoles et premières couronnes…

Le résultat en siège a permis d’éviter le pire, mais il ne faut pas se tromper sur l’évolution. L’extrême-droite gagne 61 sièges, plus que la gauche qui en gagne 44. Et si la macronie perd 95 sièges, à vrai dire, c’est elle qui bénéficie peut-être le plus du désistement républicain, car elle se serait effondré totalement sinon.

A noter que comme évoqué, l’effet de l’accord électoral à gauche issu de l’accord de la NUPES de 2022 est fortement favorable aux socialistes (+33 élus) et aux écologistes (+10 élus) et très défavorable au PCF (-8 élus). On peut le comprendre pour le PS qui avait réalisé un score élevé aux dernières européennes, c’est plus surprenant pour les écologistes qui sortaient eux d’un très mauvais résultat. En fait, comme le montre l’étude publiée sur cet accord inégal dans la bataille contre l’extrême-droite, le PCF s’est retrouvé seul dans les zones ouvrières hors métropoles face à l’extrême-droite et s’il avait obtenu de belles victoires en 2022, la vague était trop forte cette année. Les socialistes et les écologistes gagnent leur siège dans le cœur des métropoles où l’extrême-droite reste marginalisée.

Voir en ligne : analyses à partir des données sur site gouvernemental

Vues : 142

Suite de l'article

2 Commentaires

  • SAUTEL Michel
    SAUTEL Michel

    Excellente analyse qu’il faudrait maintenant corroborer de l’investissement reel des militants communistes dans chaque secteur et du poids de la tambouille pour l’affaiblir. Avec 9 députés soit 1,5% dès députés élus, il est clairement pénalisé par rapport à la FI 78 députés soit 13,5 % ou encore mieux le PS 68 élus soit 11,7% des élus.
    Scores qui témoignent de la marginalisation galopante. On attend des analyses nationales autres que circonstancielles …!

    Répondre
  • Basire
    Basire

    Je suis dubitatif sur le nombre de députés communistes…4 perdent leur siege (S Jumel, P Dharreville, F Roussel, J M Tellier) et un GRS élu présente par me PCF…soit moins 3…en attendant la formation d un nouveau groupe

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

La modération des commentaires est activée. Votre commentaire peut prendre un certain temps avant d’apparaître.