Le Front populaire un simple outil antifasciste destiné à éclater ? …

Il y a incontestablement une vérité dans cette interprétation de Sébastien Lemoine, un lecteur du blog et il est évident que ceux qui, comme moi, se résigneront au moins au premier tour à aller voter pour cette “union de la carpe et du lapin” le feront en ce sens celui d’ériger un mur face à l’extrême-droite. Parce que nous sommes bien conscient premièrement de ce que représente le choix du fascisme par le capital et son installation à la tête de l’État, le drame que cela va constituer dans une situation déjà caractérisée par le choix de la misère et de la répression, faire payer au peuple la gabegie des profits capitalistes… C’est pourquoi c’est le second constat, nous réalisons alors que le fascisme est déjà là c’est la continuité et pas une rupture simplement le fascisme et les milieux d’affaires sont en train de s’entendre et peut-être de lâcher le pitre Macron qui ne tient plus rien ou songent-ils à Glucksmann ? Probablement les deux, cette classe capitaliste n’est pas elle-même unifiée même si elle finit par se résigner au fascisme…

Parce que nous partons de cette dynamique des classes et pas de celle de leurs appareils en crise, que nous savons que beaucoup de ceux qui iront voter pour le parti d’extrême-droite le feront pour dire leur colère face à ce qui depuis des décennies leur est imposé. Un paradoxe qui gonfle “la colère” mais qui n’a aucune issue dans “l’offre politique”, électorale au niveau de l’Europe déjà faite de 27 choix nationaux devant la même politique du capital et de l’impérialisme…

Parce qu’on peut craindre qu’il n’y ait dans ce machin désigné comme front populaire plus aucune gauche et pas la moindre trace de communisme, un consensus atlantiste qui a définitivement émoussé “l’outil”. On ne combat pas avec ce qui a engendré la situation actuelle…

D’ailleurs, Sébastien Lemoine fait une erreur, il n’y a aucune dynamique dans ce front “populaire” et surtout pas dans les couches populaires, il y a le même pourcentage que celui de la Nupes et de tous les fronts de gauche.

La seule dynamique à l’œuvre reste le produit de ce que l’on constate depuis des décennies et qui ne retient plus rien, d’une part l’effondrement du dernier leurre de la société capitaliste libérale, qui nous a promis le libre renard dans le libre poulailler, la fin de “l’oppression” de tous les collectifs et institutions et qui a créé l’anomie pour offrir une société française devenue un “sac de pomme de terre” incapable de s’organiser sauf derrière le leurre du chef, et donc d’autre part déjà à la tête de ces “mouvements” un “bonapartisme”, un régime des casernes d’obéissance au chef… C’est dans le sillage de la crise des USA, de l’impérialisme et du dollar, la fuite dans le bellicisme… et le fascisme… le tout dans un creusement abyssal des inégalités, un ruissellement sur les mêmes, et la guerre…

Ce Front populaire consacre à sa manière cet état de la société française, nous ne sommes pas ni en France, ni en Europe, pas plus qu’aux USA en état de bâtir sur ces bases un “outil” face à ce nouveau leurre du fascisme qui promet l’ordre, une forme de justice dans la souveraineté nationale et qui lui déjà est adoubé par le capital.

Faute d’avoir un véritable front antiimpérialiste, une vision claire des enjeux de classe, oui nous allons donner le triste spectacle d’ambitions individuelles, de compromis vaseux et de divisions communautaristes, est-ce bien là un outil ou un pas de plus dans la voie à laquelle nous tentons de nous opposer ? Tout dépend de ce que l’on construira et c’est pour ça que le débat que nous provoquons ici et ailleurs nous parait utile mais jusqu’où pénètre-t-il, comment l’élargir ?

Le plus triste est qu’il n’existe aujourd’hui pas la moindre force, pas le moindre dirigeant qui ne rentre pas à sa manière dans cette logique qui donne de la force à la fascisation, et la colère des Français dit au moins cela… Parce qu’il faut voir et entendre cette colère et surtout se poser la question: que faire avec qui, qui soit une perspective face à ce qui nous menace. Quels moyens avons-nous de passer de la colère à la responsabilité ?

En tous les cas certainement pas une fois de plus comme le fait l’analyse de Sébastien Lemoine qui confond les politiciens et leur “électorat” en oubliant ce que disaient les communistes jadis :

L’union à la base et au sommet quelquefois

L’union à la base toujours*

l’union au sommet seulement, jamais …

N’est-ce pas là le vrai problème de ces coalitions et de cette colère sans issue et même de la pseudo réponse des groupuscules et radicaux ?

(note de Danielle Bleitrach histoireetsociete)

Le front populaire un outil par Sébastien Lemoine…

Selon mon regard, le nouveau front populaire est un front Gauche-Droite.

Il est constitué d’une
* frange populaire de prolétaires, des exploités et des discriminés (NPA, LFI, PC)
* frange bourgeoise droitisante paternaliste, libérale et charlatanesque (PS, EEVL, Place Publique).

Le tout est soutenu par les républicains laïcs non-papistes comme De Villepin.

C’est une dynamique dialectique contre une autre dynamique dialectique.

Le Nouveau Front Populaire est un front Gauche-Droite qui opère contre le front Ni Gauche-Ni Droite du RN et de REN.

Le Ni Gauche-Ni Droite est le slogan
* de Mussolini dans les années 20
* de Lepen dans les années 90
* de Macron en 2020

« RN REN » caractérise la dynamique fasciste du XXI (1984-2050…) :

« traditionalisme conservateur ridicule/capitalisme industriel faible (nationalisme aliénant) capitalisme financier puissant/traditionalisme d’ancien régime de pouvoir absolu (mondialisme globalisant) ».

Le RN est la face ridicule et bruyante du fascisme qui sert à occuper et à faire peur la gauche populaire et à occulter le mondialisme la face dangereuse et silencieuse du fascisme incarnée ici par REN.

Le Nouveau Front Populaire est voué à éclater. C’est seulement un outils « démocratique » contre cette dynamique fasciste. Pour paraphraser Lénine sur la Commune de Paris, cette dictature démocratique est le « programme minimum ». Elle ne touchera pas la banque de France. Cependant, contrairement à la Droite, la Gauche n’est pas néant de mesure contre le capitalisme. D’où aussi les attaques de la Droite contre la Gauche.

De ce fait, une purge de la Droite est nécessaire a posteriori afin de faire émerger une dialectique de Gauche « PC FI » que je qualifie de communisme individuant : « communalisme moderne (AZ) modernisme commun (KM) »

Mais en attendant, les deux têtes du fascisme sont à couper pour qu’il n’en reste que des résidus insignifiants au fond du bocal. Cette coopération G-D est obligatoire.

Pour le moment, il n’y a rien d’autre qu’un immense cri de colère, voici le mien et il n’est rien d’autre que celui du désespoir de l’impuissance… c’est pour cela que je tenterai le ventre noué d’aller voter… par Danielle Bleitrach

Si l’effondrement de Macron et de sa “coalition” dite centriste mais en fait celle d’individus hétéroclites unis simplement à l’image de leur idéologie (le libéralisme libertaire) par le carriérisme, est révélé pour ce qu’il est “des cloportes” se nichant dans les fentes des parquets des palais et partout où il y a quelque chose à piller, à détruire.. Il faut comprendre d’où vient cette dérive …

Ce n’est rien d’autre que la logique entamée sous Mitterrand, “le piège” politicien faisant monter l’extrême-droite pour être assuré de garder le pouvoir… Comment s’allier avec les communistes pour les détruire et se ranger derrière le thatchérisme ? Faire crier aux intellectuels “Vive la crise?” et accompagner la destruction du marxisme des dérives d’un Foucault avec sa haine des “appareils”, à du Gramsci pris dans une pochette surprise, cette destruction de la pensée de gauche avec le retour de l’individualisme, la haine de l’Etat, unie à la vague de privatisation et au pillage des ex-pays socialistes et du reste de la planète…Inventer un néocolonialisme comme l’ère des droits de l’homme, en profitant de l’effondrement de l’URSS. Tout cela a été appelé de tous les voeux de gauchistes et des liquidateurs du communismes dans ce premier Maidan qu’a été pour une part mai 68…

Macron va jusqu’au bout de cette logique, celle qui met à la tête de ce carnaval tragique né dans les chambres de torture de Pinochet et répandu au nom de la liberté sur toute la planète, celle du caprice mégalomane érigée en ultime principe du bon plaisir de la désagrégation.

Prétendre qu’un Front populaire qui unit les promoteurs de cette dérive et leurs complices rassemblés dans un gauche tout aussi hétéroclite est une farce de plus et elle ne peut inciter à aucune dynamique surtout pas dans les couches populaires… quand a disparu le parti communiste …

Seule la haine de ce qui est le produit de tout ce ramassis de lâcheté, de corruption, d’individualisme forcené à savoir le fascisme peut pousser des gens comme moi à aller voter, le ventre noué par le mépris pour l’un de ces pitres…

Le ventre noué par le mépris, y compris pour ce que les communistes et leur malheureux représentants qui sont devenus, des supporters du fascisme et de la corruption d’un Zelensky, des suppôts d’une guerre qu’ils feignent de repousser…

Mais vers qui tourner les regards vers Hollande, l’ennemi de la finance, vers Mélenchon qui n’a pas craint par clientélisme de diviser les couches populaires comme un quelconque Macron, qui a créé comme ce dernier un mouvement autour du chef et des “successeurs” se faisant la peau… qui comme lui détruit son piédestal pour tenter de survivre à son propre naufrage ?

Les verts qui aiment la guerre un peu moins que leur homologue allemand mais tout juste, et l’invraisemblable Gluksmann ?

Jusqu’à quand tiendra cette chose ? jusqu’au second tour ? Ou on verra peut-être Roussel et Glucksmann nous refaisant avec Hollande le coup de l’antifascisme avec les méthodes qui y conduisent ?

Quel communiste celui des temps jadis pourrait cautionner pareille pitrerie?

Non il fallait un Robert Hue et ça ça n’a jamais manqué depuis trente ans.. avec MGB, Pierre Laurent…

Cette sordide histoire d’une contrerévolution a massacré des générations entières, vouées à la haine des meutes imbéciles qui mordent sur l’ordre des chefs des gens comme moi. Nous n’en pouvons plus de ce gâchis qui est celui de toutes les capacités réelles d’un peuple, certains sont morts en proie au plus intense des chagrins… parce que l’échec historique, la poussée de la contrerévolution grossit de toutes les subjectivités, de tout ce qui n’a pas abouti de vous-même…

Et cette comédie va peut-être continuer sous prétexte d’un appel au souvenir de ceux qui sont morts sous la torture et qui ont eu le courage de se battre. Alors que ceux qui osent appeler à la lutte antifasciste et à leur mémoire n’ont su jusqu’à présent que retirer les dividendes de leur martyre, comme les minables qui ont vécu et bien vécu en larguant le patrimoine idéologique et matériel que ces héros avaient accumulé…

Que dire des groupuscules haineux du PCF et qui ont voté et créé des listes contre le parti communiste, et qui maintenant soutiennent de fait des Gluksmann ? Sinon que leur haine est bien ce que j’avais subodoré parfois son ciment est allé jusqu’à être non pas la lutte contre Netanyahou et l’extrême-droite, non ils voyaient la facilité de la haine antisémite, contre les juifs, ils jouaient la division … Tous ces gens ont perdu jusqu’au souvenir de ce qu’est être communiste, l’idée même de l’union à la base, ils n’ont su que la parodier…

Tous ces gens sont miens et je partage le poids de tous ces échecs mais j’explose quand on prétend me contraindre à la répétition.. Quand il me reste si peu de temps pour aspirer à la beauté, la justice, à un monde nouveau déjà là…

Comment échapper à cette histoire, comment sauver de ce naufrage ce qui pourrait l’être ? Que faire de cette colère qui fait plus de mal à ceux qui l’éprouvent qu’aux incapables arrogants qui semblent incapables de se ressaisir et ne savent que manœuvrer dans les couloirs des lieux de pouvoir et n’ont de réalité que sous les caméras… Qui serrent les mains et n’écoutent personne..

Danielle Bleitrach