Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Pourquoi malgré tout… par Danielle Bleitrach

On ne sait plus qui à qui offrir son mépris : il y a trop de nécessiteux dans cette invraisemblable campagne électorale… J’irai voter en me bouchant le nez puisque j’ai deux candidats FI, l’un émanant du chef suprême Mélenchon, l’autre de la “bande” de Montreuil et des conjurés contre leurs propres partis des bobos parisiens… Je crois que je vais choisir celui-là puisqu’il a le label officiel de “Front Populaire” mais vous concevez l’enthousiasme et la foi qui m’animera.. et pourtant j’irai voter parce que comme dirait Jean-Jacques Rousseau “je préfère être un homme (homo, pas vir) à paradoxe qu’à préjugés”… La situation est inédite et donc nécessite une attitude inédite qui a plus que jamais besoin de réflexion collective sur ce qui rassemble et refuse les divisions favorables au fascisme…

Le paradoxe de la situation c’est que je ne suis même pas poussée par la haine sacrée du fascisme puisque étant totalement d’accord avec Brecht je sais qu’entre Macron (la suite présidentielle dont il n’est que le dernier avatar) et son faire valoir Bardella il n’y a rien d’autre que l’aggravation de la crise et la même politique… , Ils sont le résultat de leur démocratie, celle de la Ve République et de l’UE, qui n’est que l’art et la manière d’empêcher le peuple d’intervenir dans les choix politiques des puissants… ,Je sais en outre que Hollande et d’autres ne sont là que pour récupérer nos votes dans une union sacrée, la ruée vers les postes pour des querelles privées… La logique de la situation est déjà ostensiblement révélée de la part de la Macronie de ne pas présenter de candidats devant Hollande, Olivier Faure et… Fabien Roussel, ce qui désigne ceux sur qui Macron compte pour ce ralliement annoncé et le soutien de fait à l’atlantisme et à la guerre. J’espère que cela aidera Fabien Roussel a tirer le meilleur de lui-même, de ce qu’il a de réellement populaire, sensé et de se poser aussi la question que jadis se posait tout communiste : quand la bourgeoisie me flatte je me demande la connerie que j’ai pu faire… là c’est assez évident, la politique internationale est le maillon faible… la contribution à un consensus atlantiste qui achève la France macronisée…

La cécité ukrainienne déjà provoque la stupéfaction mais qu’il ne se trouve pas une force de gauche, un dirigeant communiste pour comparer les performances réelles du socialisme et la débâcle économique et militaire du capitalisme, contribuer à la haine concurrentielle de cet impérialisme non seulement en soutenant un régime corrompu et une véritable grenade dégoupillée qui est un gouffre financier mais que cela se double d’une adhésion au trafic de la mémoire par l’anticommunisme comme on l’a vu le 6 juin… Et que l’on contribue à la sinophobie qui masque les possibles et les réalisations extraordinaires de la Chine et des autres pays socialisme est complètement fou… Alors même que le débat en France tourne déjà autour du caractère “irréaliste” des revendications syndicales reprises dans les programmes. Ce n’est pas faux d’ailleurs, quand on choisit de fait le bellicisme, la politique des sanctions en soutenant l’Ukraine on se condamne à suivre la politique de Macron et je défie quiconque d’appliquer le programme du Front populaire en suivant les choix internationaux de Macron…

Quand ce dernier toute honte bue alors qu’il nous a conduits à ce fiasco général ose s’abaisser jusqu’à décrire le ridicule du programme du “front populaire” en le limitant à une ligne sur la reconnaissance en mairie du changement de sexe… Le seul argument qui justifie pareille médiocrité est que le dit programme consacre le même espace à cette approbation et au soutien sans faille à Zelensky donc choisit l’OTAN et la guerre.

Quand déjà le rassemblement national qui avec l’abstention continue dramatiquement à drainer le vote populaire est en train de renoncer à ce que son programme pouvait avoir d’intéressant pour cet électorat et que l’on voit comme pour Meloni et Von der Leyen ce qu’il en est de cette Révolution nationale… On mesure bien à quel point il s’agit simplement d’un combat comparable à celui de la maison mère, les USA entre Biden et Trump avec simplement la création de circuits de course dans lequel on suit le cheval et la casaque sur laquelle on a parié..

Alors pourquoi sachant tout cela je vais aller voter pour l’un des deux FI que l’on me vend sous le titre glorieux du Front populaire ?

D’abord parce qu’il y a dans la plus grande confusion une boussole qui ne trompe jamais, celle de savoir sur qui l’adversaire, le vrai le capital, les marchés financiers, les marchands d’armes, les Bolloré, fait porter ses coups et la manière dont il tape en priorité contre le Front populaire dit assez ce qu’il craint. Certes il ne s’agit pas des têtes de gondole mais bien de ceux qui vont s’unir et commencent à le faire. et surtout on se croirait déjà à d’autres épisodes de notre histoire récente…

A l’approche des législatives, le président s’en est pris au Nouveau Front populaire, l’accusant de défendre « un programme totalement immigrationniste »Emmanuel Macron a une nouvelle fois tenu mardi à assurer le service après-vente de la dissolution. Faire ce choix pour l’Assemblée nationale était « la solution la plus responsable », a-t-il assuré, en marge d’un déplacement sur l’île de Sein dans le Finistère.
« Sans dissolution, cela aurait été la chienlit », a martelé le président. « N’ayez pas peur », « allez voter et choisissez votre avenir », a-t-il ajouté en référence aux prochaines élections législatives.

il nous refait le coup de mai 68 en espérant que la majorité silencieuse qu’il n’a cessé d’apeurer va sinon le plébisciter à tout le moins accepter qu’il soit un rempart contre la chienlit..

Que se passera-t-il le 7 juillet prochain si aucun parti politique n’obtient de majorité absolue ? Si l’on a chauffé à blanc l’opinon publique non sur le fond des programmes, sur le contexte international réel mais en faisant monter une pseudo lutte entre “extrêmes”, en occultant les choix réels au profit d’affrontements caricaturaux entre extrême.

Si Macron et les forces capitalistes qu’il représente n’ont pas agi à la légère ou si agissant en aventuriers ils disent leur vraie nature, ils peuvent avoir tablé sur la fascisation de toute manière. Face au blocage des institutions, Emmanuel Macron pourrait alors démissionner, mais le chef de l’État dispose d’une autre solution : le recours à l’article 16 de la Constitution, qui lui confère les pleins pouvoirs. Selon les informations d’Europe 1, Emmanuel Macron a discuté de cette hypothèse avec plusieurs proches.

Le vote a pour moi un sens et un seul : favoriser ce qui rassemble face au fascisme, à la guerre de tous contre tous, et ce fascisme là ne se limite pas à Bardella ou autres zemmour. Celui qui après avoir par écoeurement de la gôche se sont jeté dans l’abbstention ou le fascisme et qui voient avant même l’élection Bardella sur le modèle de tous les fascismes renoncer à la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité, qui était pourtant présentée par Marine Le Pen comme une mesure « urgente ». Sans fixer de calendrier précis, Jordan Bardella affirme au Parisien que celle-ci interviendra « dans un second temps ». Toujours sur le plan du pouvoir d’achat, la suppression de l’impôt sur le revenu pour les moins de trente ans (qui profiterait surtout aux plus riches) promise par le RN n’est plus au programme.

Le jeu des dupes est tel qu’il se révèle avant même le résultat du premier tour…

Parce que la politique ne s’est que trop borné à ce jeu de dupe d’un monde minable politico-médiatique … je crois dans la force politique du peuple français et dans la manière dont beaucoup en particulier des jeunes vont aller voter comme moi par haine du fascisme sans se faire d’illusion sur ceux qui prétendent inaugurer une telle lutte en entretenant ce qui le crée et le fait gonfler.

je sais que beaucoup pensent au delà de ce vote et peut-être trouveront ils la force de s’organiser, de se rassembler ? J’ai déjà voté communiste en prenant un bulletin Robert Hue ou un de ses semblables et je ne l’ai jamais regretté… Mais fort heureusement je n’ai pas avec d’autres limité mon action à ce vote …

Il est temps de faire ce que l’on peut pour renforcer un véritable courant antifasciste avec le peuple français, cela passe par une réflexion collective où l’on s’écoutera avec une seule volonté : choisir de passe de la concurrence sous toutes ses formes à la coopération partout en jugeant non seulement des étiquettes mais des buts et des moyens.

danielle Bleitrach

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2 Commentaires

  • Chabian
    Chabian

    On évoque souvent cet article 16, dit des “conditions exceptionnelles”. Je recommande de lire la page Wikipedia “Article 16″ de la Constitution”. Pour moi, cela ne s’applique pas à une simple mise en minorité de la fraction présidentielle. Cela serait donc “retoqué” en principe. Il faut une menace extérieure ou une menace intérieure de type non démocratique (émeute). Et l’application doit être de courte durée (un mois ou un peu plus. Donc une majorité de députés d’extrême-droite ou d’Union de la gauche ne pourrait être contournée sur une longue durée. Ne jouons pas à nous faire peur d’un Macron “pleins pouvoirs”. Reste les hypothèses d’un Macron en cohabitation ou d’un Macron passant la main à un candidat président de droite/centre (reconditionnée).

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  • Gilleron
    Gilleron

    Je viens d’écouter le “cartouche” de VuDuDroit, de Régis de Castelnau : selon ce juriste de haut vol, la rédaction des conditions possibles de l’application de cet “article 16”, sont extrêmement précises et limitatives, et elles excluent de facto que dans la situation actuelle, totalement bordélique, mais ne mettant pas en cause la continuité des institutions, l’article 16 ne peut pas être déclenché

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