Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Nous, qui malgré le calvaire que fut cette campagne, avons voté “gauche unie” nous pouvons nous féliciter d’être restés communistes, que faire maintenant ? par Danielle Bleitrach

D’abord bien mesurer la situation et ce qu’exige le combat contre ce raz de marée de l’extrême-droite avec ce nouveau coup d’éclat d’un président capricieux qui nous lance dans le chaos d’élections législatives. Une initiative qui dit la légèreté criminelle de ce pouvoir dans un pays tourneboulé – avec le grotesque de Jeux Olympiques qui se produisent déjà dans un contexte d’insécurité et de désordre caricaturaux, Macron et les siens donnent le spectacle de la provocation de la politique comme la garden party des nantis contre un peuple déboussolé et malheureux. Il y a d’un côté ceux qui s’attribuent tous les droits, ceux qui sont leur propre spectacle et les autres à qui on impose ces foucades. Et on revient à ce qui s’est passé ce 6 juin, à cette parodie comment ne pas voir que cette élection et cette dissolution relèvent de la même logique.. Ne pas se contenter de ce diagnostic mais n’analyser nos erreurs que comme un moyen de lutte et de résistance contre le fascisme et la guerre, son visage actuel, celui de toujours, celui d’une classe impérialiste qui conçoit la démocratie comme le caprice sans limite des exploiteurs sur les exploités et mobilise pour cela tous les conservatismes, les haines raciales… Un ventre toujours fécond…

Certes ce n’est pas la seule dimension de ce terrible résultat qui nous mène au triomphe de l’extrême-droite avec le clou de la folie macronienne la dissolution de l’Assemblée Nationale mais la question de la paix a pesé lourdement. La guerre est le vol de nos vies et celle de nos enfants, le vol par la mort mais aussi par les sommes folles consacrées à la mort alors même que l’on prétend nous appauvrir chaque jour davantage, ce sont les mêmes qui en souffrent et qui en meurent. Ce 6 juin a été décidé l’engagement dans la guerre et l’Assemblée Nationale française a été invitée à applaudir ce choix de la guerre sans que jamais ne soit sollicitée son opinion, l’Assemblée est devenue la grande muette… sa dissolution est dans la logique puisque le peuple a déplu aux maitres du monde, il faut changer le peuple.. ou du moins ses représentants impuissants. Le seul qui a timidement noté le viol de la démocratie que représentait ce discours mensonger de Zelensky a été Deffontaines dont la voix a été couverte par la présence et les applaudissements des rares députés et de l’autofélicitation sur la célébration de ce débarquement.

Pourtant même à ce niveau d’inconséquence, malgré cette juste volonté de reconquête des couches populaires à partir de leurs difficultés (devenue un peu tard le cri unanime d’une gauche qui les a divisés, a joué le clientélisme, le mépris même) nous n’avons pas su aller jusqu’au bout. Notre candidat a payé ce qui a été créé depuis des décennies en France, ce consensus atlantiste qui a culminé ce 6 juin. Ce jeune homme a hérité d’une situation qui depuis trente ans au minimum a détruit le parti communiste et la gauche. L’absence de formation, l’aliénation au plan international sur les Védrine, ce qui a été imposé au PCF et ce jeune homme a injustement payé pour ces années d’abandon, de liquidation. Mais nous avons aussi à mesurer l’incohérence de certaines alliances, d’une position qui prétendait défendre la paix en montrant une véritable haine pour la Russie, voire la Chine dont il n’était question que pour dénoncer la fabrication des casquettes. Il a été impossible dans un tel contexte de faire fructifier le nouveau. Soyons clairs, le résultat de la liste “gauche unie” non seulement ne m’a pas déçue mais je craignais pire parce que sur ce qui devenait l’essentiel le parti était profondément divisé et que quand il y a plusieurs lignes on perd de partout à la fois. Mais ce qui est un handicap électoral peut aussi devenir une richesse, une accélération de la prise de conscience.

Ne nous frappons pas la coulpe inutilement, il n’y a pas eu une seule force politique plus lucide que nous dans ce domaine au contraire, c’est toute la gauche qui depuis des années y compris l’ère Mitterrand a accompli une telle dérive et a fait du Front National devenu rassemblement un repoussoir mais aussi un éclaireur. Haïe par ceux qui étaient eux-même chaque jour plus méprisants, caricaturaux, l’extrême-droite est apparue comme la seule opposition, comme l’a dit très justement Deffontaines, elle a trafiqué l’espérance d’une alternative sociale tout en jouant sans état d’âme le capital et le patronat. Mais elle a pu le faire parce que dans la question de la paix et de la guerre elle est apparue comme la plus cohérente. Ce consensus atlantiste était difficile à remonter dans une campagne électorale où on utilise le terrain mais on le refait avec difficulté, la résistible ascension de l’extrême-droite ne date pas d’aujourd’hui, les vannes ont été ouvertes d’abord dans l’UE avec la monstrueuse équivalence communisme-fascisme, Staline-Mao-Hitler…

Nous n’avons pas su nous unir pour affronter ce négationnisme, reconquérir le parti communiste, nous n’avons su que nous diviser, nous donner bonne conscience dans ces divisions et ces abandons, mais la réalité du fascisme, de la guerre nous a rattrapés et nos silences, nos ambiguïtés ont été une note plus lourde que pour quiconque… La grossière caricature de “l’adversaire” a de moins en moins convaincu face à la réalité de l’inflation, de la note de nos paysans, du coût de la guerre et des mensonges évidents.

Résultat, le Rassemblement National et même l’immonde reconquête étaient selon Macron les marionnettes de Poutine, ça a été son seul argument face à ceux dont il ne craignait pas d’adopter les errances en matière d’immigration, dans ce domaine d’ailleurs comme prévu il a été talonné par le trafiquant d’armes qu’est Glucksmann. Ce qui va peser sur le “pacte” antifasciste c’est ce qu’est ce retour de la gauche de Hollande, ceux qui ont en alternance avec la droite de Sarkozy nourri ce fascisme. Préserver nos élus et faire la clarté devient de plus en plus la quadrature du cercle mais il y a aussi quelque chose qui est né partout et qu’il faut considérer comme notre bien le plus précieux, pour ceux qui ont repris pied.

Il faut comprendre la stratégie du capital qui ne met pas tous ces œufs dans le même panier, d’un côté il soutient partout le fascisme et contribue à sa respectabilité par sa puissance médiatique mais de l’autre il a aussi son alternative sur le mode “démocrate” avec déjà le nouveau Macron qu’est Glucksmann qui a dit clairement son projet : s’allier avec les verts mode Cohn bendit, ceux de l’Allemagne avec une vision totalement belliciste anticommuniste qui prendra la suite de Macron, celle de ces festivités avec Biden qui se parent de l’antifascisme pour mieux reprendre à leur compte l’opération de la ruée vers l’est et au-delà contre la Chine. L’état réel de notre monde politique ne peut pas être ignoré et il est atterrant.

Étrange situation où la défense de la paix, la sécurité par excellence a été assumée par l’extrême droite tandis que la gauche se reconnaissait dans cette caricature du 6 juin et osait envoyer des représentants applaudir celui qui avait vendu son pays, l’individu le plus corrompu pour engager notre pays dans la guerre, nous étions un certain nombre à le percevoir il faut partir de là.

De ce point de vue que dire sinon que je me félicite malgré le calvaire qu’a été cette campagne derrière l’immonde Zelensky et les forfaitures du 6 juin derrière Biden, d’avoir voté pour la liste “gauche unie” – comme ont été niés ceux qui n’ont cessé de supplier les porteurs de cocarde, les liquidateurs de toujours d’arrêter leurs atlantisme, nous avons su garder raison et nous abstenir ou voter pour des listes de diversion,- ceux qui ont agi comme nous et qui ont su voir les potentialités de ce PCF issu du 38e congrès, de ce qui représente son projet de retour aux couches populaires comme le montre un score qui malgré un vote plus massif ne perd pas pied par rapport à celui de Iann Brossat et Fabien Roussel reste dans les mêmes eaux. devient le slogan de tous ceux qui à gauche ont fait exactement le contraire.

Sur qui peut-on aujourd’hui compter pour faire barrage au fascisme ? Nous avons publié ici deux textes l’appel de Landini et celui de Ziouganov, il faut partir de là et pas de ravaudages auxquels personne ne croira. Fabien Roussel a parlé d’un pacte pour la gauche oui mais quel contenu sinon celui qui met à jour le rôle du capital, des marchands d’armes et des marchés financiers dans ce retour de la bête immonde. Oui le 6 juin et le choix de reconstituer de fait les objectifs du nazisme tout en feignant de célébrer la victoire sur celui-ci rappelle ce que faisaient les nazis quand ils tentaient de récupérer le V de la victoire en le parodiant comme ils avaient parodié le socialisme. Oui nous avons besoin d’un pacte mais celui-ci a besoin de désigner clairement les enjeux, les ennemis réels et les véritables alliés. Pour cela nous avons besoin dans le calme et la réflexion, sans procès, d’ouvrir enfin entre nous un débat qui devra assumer mais aussi dépasser les échéances électorales que le pouvoir multiplie pour achever de nous leurrer.

Nous avons souffert de l’incapacité à percevoir le contexte géopolitique mais nous n’avons pas trahi et nous qui tout en dénonçant l’alignement sur l’OTAN, nous avons choisi de voter pour cette renaissance du parti communiste, nous sommes plus nombreux que ce que l’on croit mais nous sommes isolés, combattus parfois par des directions fédérales et nationales, nous ne portons aucune responsabilité dans ce qui se passe aujourd’hui. Ou notre direction nationale est capable de s’ouvrir à ce débat nécessaire, ou il faut l’imposer, il faut continuer dans un temps où tout est perdu à commencer par l’honneur de notre histoire.

Nous allons vivre de terribles moments et la malheureuse France aura besoin de ce que représente un parti communiste. Allons-nous avoir la force d’enfin nous écouter sans procès, sans chercher des responsables en considérant que ce qui importe dépasse les règlements de compte mais nécessite que s’arrête ce qui se pratique depuis plus de trente ans ces mises à l’index, cette censure systématique qui ne fait que reproduire ce qui se pratique en France et qui nous conduit au désastre global de cette situation où un petit joueur clôture sa mégalomanie belliciste, son mépris du peuple, par un “coup”, celui d’une dissolution capricieuse qui livre le pays comme a pu le faire Hindenburg à ceux qui frisent la majorité mais ne l’atteignent pas…

Sommes-nous toujours les communistes ? ou n’avons-nous plus que les ruses de l’électoralisme ? Sommes-nous capables de nous parler, de nous entendre, d’enfin construire au lieu d’exclure ?

Oui un pacte antifasciste est nécessaire mais le peuple français ne croira jamais à des unions de circonstances il faut que nous allions au fond sans tabou, avec la volonté de réussir en allant au fond de nos atouts et des obstacles face à l’adversaire, nous avons tous notre part de responsabilité et il faut les assumer pour enfin construire la seule force capable hier comme aujourd’hui de lutter contre le fascisme.

Je dis “nous” alors que c’est de “vous”, ceux qui êtes réellement par votre âge, votre engagement en situation d’agir dont tout dépend. Nous qui sommes en train de disparaître il nous reste le seul contentement de n’avoir jamais trahi même si nous avons dû sans doute faire beaucoup d’erreurs pour que la situation soit ce qu’elle est mais nous savons qu’il est impossible d’abandonner et vous ne le pouvez pas plus que nous…

UN DERNIER MOT ET NON DES MOINDRES. L’histoire ne se répète jamais, la première fois c’est une tragédie et la deuxième une comédie, cela se vérifie aujourd’hui.

Il y a une chose qui risque de nous duper dans notre soif d’analogies historiques : nous ne somme pas en 1938, ni en mai 68 ou en 1991, nous sommes en 2024, avec un impérialisme occidental entré en crise profonde… Et s’exclamer “plutôt Hitler que le Front populaire!” risque d’être un raccourci illusoire parce que la vérité est que cette “célébration” de cette bande de pitres le 6 juin que nous analysons par ailleurs est à l’image du “sommet de Genève” ou encore des élections futures aux USA, une comédie grotesque de l’impuissance qui tente de rejouer l’immense tragédie des guerres impérialistes mais dans un monde où ils n’ont déjà plus le pouvoir… C’est de cette situation dont il faut partir et pas de rejouer un scénario dans lequel les protagonistes n’arrivent même plus à tenir leur rôle.

Danielle Bleitrach

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15 Commentaires

  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Avec la déclaration de Fabien Roussel, je la sens revenir l’escroquerie démocratique, le vote utile. Cela fait 70 ans que je vote, en 1954, la majorité était à 20 ans. Bien qu’issu d’une famille catholique, j’ai toujours voté communiste. Après 1981 et Mitterrand, l’escroquerie démocratique s’est mise en route. Vote utile, toujours le vote utile….Alors que c’est Mitterrand qui a créé les conditions de la montée du Front National, appelé maintenant Rassemblement National. On mesure l’importance de ce changement de nom après le résultat catastrophique du 9 juin.
    Mais le pire de l’escroquerie démocratique a été le referendum du 29 Mai 2005. Les français avaient répondu majoritairement NON à la constitution européenne concoctée par Giscard d’Estaing. Sarkozy est passé par-dessus le vote des français et a fait adopté par le Parlement ce que les français ne voulaient pas.
    Qu’est-ce que je ferai.
    les 30 Juin et 7 Juillet, je n’en sais rien. J’attends autre chose que cet appel à l’Union sacrée de Fabien Roussel. Cela fait des décennies que je vote pour des personnes qui passent leur temps à nous trahir.
    A l’approche de la fin, pourquoi ai-je tout d’un coup besoin d’un peu de pureté “démocratique”?

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    • Jugurtha
      Jugurtha

      oui il faut le rappeler Mitterrand président et secrétaire du PS décoré de la francisque de Pétain avait dit :
      Il faut favoriser Le Pen cela rend la droite inéligible “” alors que le Front National ne représentait que 4 % de l ‘électorat
      dans le même temps Edmond Maire secrétaire de la CFDT avait déclaré:
      “” ne laissons pas la CGT imprimer sa marque au changement ”
      et face à ce chiffon rouge agité sous nos yeux nous avons voté utile , nous avons voté pour des idées qui n’étaient pas les nôtres , nous avons servi de 5° roue au carrosse nous nous sommes laissés prendre par ce mot magique “”le changement”” et aussi “”ni droite , ni gauche””
      rappelez vous ce que disait Schnaubeule le ministre des Finances de Merkel
      “”ce ne sont pas les élections qui vont nous empêcher de faire ce que nous voulons “”
      ceci rejoint l’escroquerie démocratique du référendum de 2005
      A chaque élection l’abstention est forte mais jamais on ne s’interroge sur le pourquoi?
      Parce que les électeurs ne veulent plus se laisser berner
      tous les escrocs sont en place pour les législatives de juin 2024

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    • Daniel Arias
      Daniel Arias

      Il ne faut pas s’inquiéter “la gauche fait 30% aux européennes” nous allons mettre “la retraite à 60 ans” et ceci en seulement 3 semaines avec une nouvelle gauche tout aussi unie et sociale que les précédentes qui “peut tout rafler s’il y a union”.

      En Espagne le PP (franquistes “fréquentables”) 34% le PSOE 30,19% et Vox cantonné à 9%.

      Malgré toutes les imperfections la coalition de gauche, au pouvoir en Espagne, a fait passer le SMI de 700 à 1100 euros en quelques années, les retraites augmentent fréquemment entre 5 et 8% (inflation), ce pays détient une des plus fortes croissances de l’OCDE 5,8% en 2022, les statistiques de l’emploi semblent s’améliorer.

      L’Espagne est l’un des pays choisi pour les installations industrielles des entreprises chinoises.

      Au Portugal le PS arrive en tête à plus de 30% Chega 9%, autre pays à forte croissance en Europe.

      En Italie le Parti Démocrate (futur modèle de la gauche française ?) résiste avec seulement 28% derrière le parti fasciste et devant une suite de groupements d’extrême droite ou populiste à la mode du chouchou ukrainien.

      En Allemagne Die Linke 2,6% et l’AfD 15,6% la CDU est en tête à 30% plus du double des “sociaux démocrates (plutôt très libéraux)”.

      En Finlande le KOK historiquement anticommuniste reste dominant comme depuis 1918.

      En Pologne Lewica, une sorte de LFI,(où nous trouvons le PSP fondé à Paris en 1892, la gauche de Solidarnosc) remporte 6% des voix, la coalition KO (Tusk, pro UE) et le PiS dominent le scrutin.

      En Roumanie une étrange alliance Social Démocrates et Libéraux emporte plus de 50% des voix l’AUR extrême droite est à 15%.

      En Grèce nos camarades du KKE obtiennent 9,25% (5ème), Syriza un peu moins de 15% arrive second juste devant le PASOK, ND en tête avec 28%.

      La France s’illustre et porte la progression la plus sévère des forces d’extrême droite.

      Il serait peut être grand temps de tirer les leçons par une étude scientifique des stratégies d’union de la gauche en France depuis le Programme Commun au minimum.

      D’établir la liste qualifiée des droits progressistes et de leurs applications obtenus par ces unions de la gauche tant au plan national que local et européen.

      Il serait temps également de tirer les leçons de l’évolution des effectifs communistes tant en quantité qu’en qualité.

      Mon avis totalement personnel est qu’il n’y aura aucun progrès sans clarifications c’est à dire sans se débarrasser des tendances anti communistes au sein du Parti.

      L’union à tout prix avec les liquidateurs me semble une position intenable perpétuant les désastres et l’immobilisme en dehors des campagnes électorales.

      N’avons nous rien appris du noyautage du PCUS par les liquidateurs menés par Gorbatchov où eux aussi invoquaient la défense du socialisme pour mieux le détruire et poursuivre leur organisation dans les instances dirigeantes plaçant leurs pions partout où se prennent les décisions.

      Reste toujours la même interrogation sur l’état des forces dans le Parti et la volonté de rupture et d’expulsion des liquidateurs ou leur tolérance pour conserver une union à tout prix sans stratégie claire autre que résister dans le fracas des vagues électorales qui n’ont pendant des décennies empêché les reculs sociaux, la précarité et la peur en France.

      Xuan ajoute avec raison que le Parti ne doit pas se limiter au syndicalisme et que le centralisme démocratique doit s’y appliquer. Il doit cependant s’appuyer avant tout sur les syndicalistes, de la CGT en particulier qui reste le point de résistance en France, davantage que les coalitions électorales qui n’intéressent de plus en plus que les élus.

      De là ce pose clairement la question qui me semble la plus importante dans le Parti. Qu’en est-il de la démocratie en Interne ? Les positions des dirigeants sont elles réellement celles des militants ?

      De la réponse deux options: améliorer la formation des militants ou rendre effective la démocratie en interne pour ne plus subir les pressions de certains incrustés aux postes stratégiques du Parti.

      Reste les actions de désobéissance de certaines sections, leurs capacités à créer une dynamique est essentielle pour une réorientation du Parti.

      La brève séquence de trois semaines qui s’ouvre avec la menace d’une cohabitation entre les deux pôles les plus réactionnaires en France ne laissera aucun temps à l’analyse, à la réorganisation. L’issue des législatives ne laissera dans tous les cas de figure que peu d’espoir pour une relance de la gauche en France encore parasitée par de trop nombreux imposteurs et une idéologie ne reposant sur aucune étude de la réalité.

      On ne peut pas faire de politique efficace sans stratégie, au coup par coup, comme les joueurs d’échecs il faut avoir plusieurs coups d’avance, plusieurs plans adaptables aux surprises de l’adversaire et toujours l’objectif de l’échec et mat.

      https://results.elections.europa.eu/

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      • Franck Marsal
        Franck Marsal

        “Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends” disait parait-il Nelson Mandela. Nous avons beaucoup à apprendre et, l’histoire, qui est l’école de la vie, procède par claques dans la gueule…
        Tant que nous ne réouvrirons pas le débat de fond sur l’évolution de la société au niveau mondial, et donc, sur la crise de l’impérialisme, tant que nous cherchons juste à “améliorer la condition des salariés”, nous resterons dans le brouillard. Il faut ouvrir la perspective d’accompagner un nouvel ordre mondial, basé sur la coopération entre les peuples et les nations et celle de préparer la transition vers des sociétés socialistes.
        Ceci dit, comme tu le soulignes, c’est aussi la méthode, le coup par coup, l’absence d’un discours et d’une analyse cohérente, qui ne fluctue pas à chaque nouvelle circonstance qui nous empêche de trouver une crédibilité. Pour mai 2022, nous partons seuls, avec le programme des “Jours Heureux” et l’affirmation d’un projet autonome. Dès juin, virage à 180°. C’est la NUPES. Le programme est laissé de côté. Nous nous couchons sans résister devant les injonctions de LFI et nous nous contentons pour l’essentiel de la propagande commune. 18 mois plus tard, c’est “La NUPES est morte”. Pour les européennes, nous faisons campagne de manière autonome, mais en réinventant une nouvelle étiquette : “la Gauche Unie pour le Monde du Travail”, et nous ne parlons plus des “jours heureux”. Dimanche soir, la NUPES était encore morte. Mais lundi, c’est la naissance du “Front Populaire”, Les quelques 2,4 % qui nous suivent dans ces méandres sont des convaincus. La bonne nouvelle, c’est que, si nous savons tirer parti de nos erreurs, nous avons une sacré marge de progression.
        Dans l’urgence, ce qui me semble prioritaire, c’est
        1) de se démarquer d’un éventuel (très hypothétique !) gouvernement de la gauche. Nous savons qu’un tel gouvernement ne peut pas affronter le capital et réorienter la politique internationale de la France, nous le soutiendrons sur ce qu’il peut faire de positif (son existence serait déjà un bon point) sans y participer. C’est important de le dire dès aujourdhui.
        2) de revendiquer pour ce faire notre entière liberté de parole. Nous soutenons les candidatures uniques avec notre propre matériel et notre propre argumentation. C’est important pour l’avenir et c’est de toutes façons le plus efficace.
        3) Nous faisons un auto-critique sévère de ce que nous avons fait et nous ouvrons enfin le débat sur le socialisme et sur les nouvelles évolutions mondiales. En se disant que, tant que nous ne sommes pas aussi sévères avec nous-même que ne l’est la réalité de l’histoire, c’est que nous tombons dans la complaisance et l’auto-satisfaction.

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  • Xuan

    Nous devrions étudier le matérialisme dialectique.
    Partir des faits, des intérêts des classes et laisser de côté la logorrhée actuelle.
    Nous opposer à la guerre, nous opposer à l’offensive du capital.
    Les socialos sont sous l’eau, il faut les noyer, combattre tous les partis de la bourgeoisie.

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Au choix ? Certains, les macronistes, évoquent la dissolution de l’Assemblée comme un coup de poker.
    D’autres parlent de saut en parachute…..sans parachute. Le parti de Macron ne représente que 8% du corps électoral. La France va vivre des moments extrêmement douloureux.

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  • Daniel Arias
    Daniel Arias

    “Construisons un front populaire pour l’avenir de la République et de la France”

    Les législatives au début de l’été par le bon vouloir et le pouvoir de dissolution du Prince et les candidatures uniques ou comment affaiblir les choix des citoyens.

    Dans de nombreuses circonscriptions il n’y aura pas de vote communiste possible remettant dans l’urgence le coup de la NUPES entre les mains des directions politiques des partis de la gauche et niant le peuple et sa propre expression.

    D’ici une semaine il faudra inscrire les candidats et ceux-ci seront probablement au prorata des résultats des élections européennes sur un scrutin qui n’a jamais mobilisé les électeurs et qui donne une image déformée des scrutins nationaux.

    Si le marchandage s’effectue sur les bases des précédentes législatives le PCF c’était déjà volontairement effacé dans de nombreuses circonscriptions.

    LFI et Place Publique se partagerons la gauche et le PCF sera mit au pilori s’il ose revendiquer trop d’indépendance.

    Est-ce la bonne manière de mobiliser et lutter contre l’abstention ? Les primaires américaines tout comme la gauche pour la gauche sans contenu autre que l’étiquette “Démocrates” donnent depuis des décennies la réponse: abstention systématique et choix de société impossible et privatisation extrême de tous les aspects de la vie du pauvre peuple des USA.

    Sans appui populaire parmi les travailleurs il ne reste que l’action très limitée et mal exploitée du droit de vote.

    En cas de crise majeure en France après les législatives Macron pourrait démissionner et se représenter tel De Gaulle au secours de la France face aux émeutiers, aux terroristes, aux Russes, aux manipulateurs, à une nouvelle invention des Spin Doctors,…

    Les actions et les acteurs pour détruire l’URSS seraient elles à l’œuvre en France dans ce pays “gaulois” ou armés de quelques Gilets Jaunes ce peuple sans tête est parfois capable de moments d’une vitalité terrifiante.

    Il est dommage que le PCF ne profite pas de ce communiqué en particulier pour dénoncer ce coup d’état présidentiel sur ce qui au niveau national reste très imparfaitement le plus proche du peuple: l’Assemblée Nationale.

    LA Ruine En Marche n’a pas fini de nous surprendre.

    https://www.pcf.fr/front_populaire_avenir

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  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    On recommence encore et encore la même chose dont on constate à chaque fois qu’elle ne marche pas et qu’elle renforce à terme le RN. Le RN n’a jamais fait d’alliance. Il ne cesse de progresser. Nous, on se réfugie (et, plus grave, on se décrédibilise) dans des alliances de circonstances pour se protéger du grand méchant loup et on ne fait que perdre. A un moment, il faut se questionner. On est de toutes façons au bout de ce chemin.

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    • Gérard Barembaum
      Gérard Barembaum

      Il y a quelques jours, envisageant un tremblement de terre politique, j’évoquais la nécessité pour les forces progressistes de se préparer à ce bouleversement. On y est ! Et le camarade Ziouganov qui ,lui, dirige un vrai parti communiste, nous invite, à sa manière et à la place qui est la sienne, à prendre le réel à bras le corps !
      Fraternellement.

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  • Michel BEYER
    Michel BEYER

    Il y a peu, Frank Marsal avait émis l’idée que Macron pouvait manoeuvrer pour effectuer un 3 ième mandat. Regis de Castelnau ( juriste ) partage aussi cet avis:
    https://www.vududroit.com/2024/06/dissolution-de-lassemblee-par-macron/
    Si tel est le cas, c’est aussi un Machiavel au petit pied. Contrairement à la présentation qui nous ait donné, l’avis de dissolution n’a pas été imaginé à 20 heures dimanche devant les résultats. Non, c’était quelque chose de mûrement réfléchi…..

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    • Etoilerouge

      Je suis essentiellement d’accord avec xuan
      A la réserve suivante:
      L’idée front populaire vient de la direction PCF
      Soutenons là à condition;
      Que tous nos élus soient immédiatement positionnés représentants de tte la gauche sans coups fourrés de l’un quelconque des partis non communistes se situant ds le front.
      Le parti reprend lee programme minimal du front tout en conservant sa liberté de pensée,d’analyse et d’action.
      Le parti appelle à la construction ds les entreprises de rassemblement de défense et d’action de la république et du front populaire
      Il met en tête la paix en Europe et ds le monde, donc pas d’envois, d’armes de soldats et de nos impôts en Ukraine. Invité zelenski et son patron USA à négocier avec la Russie
      Fin en France du budget de guerre.
      Reconstruction de l’armée française détruite par Sarkozy et l’atlantisme autour de nos frontières nationales. Donc défensives.
      Augmentation immédiate des salaires et des pensions par une hausse de 50% pour tout salaire et pension ‘e dépassant pas 4000 e brutsevidemment .

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  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Je viens de regarder la vidéo de Régis de Castelnau.

    Mon hypothèse de base reste que les donneurs d’ordre de Macron ont décidé qu’il était usé et que la France était mûre pour un pouvoir d’extrême droite, qui donne des résultats satisfaisants en Italie.

    C’est l’hypothèse la plus simple et il est une bonne pratique de travailler prioritairement sur les hypothèses les plus simples.

    Mais on peut bien sûr en faire d’autres. Je ne souscris pas trop à celle de Régis de Casltelnau. Juridiquement, il a raison. Mais politiquement, dans une élection présidentielle rapprochée, Marine Le Pen aurait toutes les chances de l’emporter, et Macron toutes les chances de perdre.

    On peut modifier un peu son hypothèse et voici à mon sens, ce que cela donne :
    Le RN gagne les élections ou la chambre est ingouvernable. Le chaos s’installe : violences, paralysie institutionnelle, … Le décor nécessaire pour une “révolution de couleur”.

    Le 24 juillet, se tient un sommet de l’OTAN à Washington. On y discutera évidemment de la situation très difficile en Ukraine. Imaginons que le sommet décide l’entrée en guerre officielle de l’OTAN contre la Russie.

    La France ne peut plus se permettre le chaos intérieur alors qu’elle est en guerre. Macron se tourne vers l’article 16 de la constitution :
    “Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements internationaux sont menacés (1) d’une manière grave et immédiate et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président de la République prend les mesures exigées par ces circonstances, après consultation officielle du Premier ministre, des Présidents des Assemblées ainsi que du Conseil constitutionnel.”

    Il dispose alors des pleins pouvoirs, et peut lancer un processus constitutionnel pour abroger la constitution.

    Simple sur le papier… mais gros risque de guerre civile et situation extrêmement compliquée pour ceux qui voudraient, dans un tel chaos, porter une voix de la raison …

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  • Etoilerouge
    Etoilerouge

    Ds la guerre au un pouvoir aucun état aucun gouvernement n’a jamais accepté une quelconque opposition, ni la Russie de Staline, ni celle du tsar,ni la France de 1939 criminalisant les communistes, ni les usa,ni l’Allemagne,personne. Et c’est logique. Donc nécessité d’organisation rapide,de mettre fin à l’auberge espagnole ds le parti, retour au marxisme le inisme pour une analyse commune du parti. Fin définitive de l’eurocommunisme, l’humanité doit redevenir propriété de tous les communistes,licenciements de tout journaliste s’y opposant, départ immédiat de gay et son équipe,enquête contre kamenka.

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  • Falakia
    Falakia

    Réponse à Jurgutha . A chaque élection , l’abstention est forte
    Est – elle dù à l’expression populaire dans ” le tous pourris ” les promesses non tenues dans l’augmentation des salaires et des petites retraites .
    Pis les leaders de gauche comme de droite distribuent l’argent de nos impôts aux grandes Entreprises et par la suite qui délocalisent . Et sans occulter les conflits d’intėrêt , l’argent pris des caisses de l’État et des retraites par des Ministres de Gauche comme de Droite .
    Quant à Mitterrand il a permis au FN d’avoir des voix . Mais il a su maintenir les acquis sociaux .

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    • Xuan

      La courbe des profits en baisse dans les années 70, et celle des salaires en hausse, se sont inversées lors du tournant de la rigueur.
      Il ne fallait pas faire la grève, c’était “faire le jeu de la droite”.
      Nous avons vécu tout cela dans les usines et sur les chantiers.
      Quant à la 5e semaine et autres, cela s’est traduit par un accroissement inégalé de la productivité sans aucune hausse de salaire.
      Les feuilles de paie en disent plus long que tous les discours.

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