Ce diagnostic venu d’Espagne nous prouve à quel point le mal est beaucoup plus général que nous l’imaginons et ne concerne pas que la France. Au moins dans l’UE et aux USA, ce qui se passe dans la vie politique, on le retrouve à l’œuvre dans tous les “appareils” y compris l’éducation : détacher les événements de toute séquence dans l’espace et dans le temps qui peut leur fournir une explication, nous faire exister dans un temps où seul le présent existe, détaché de tout lien avec le passé ou de toute projection dans l’avenir. C’est la négation du concept même d’histoire, qui est désarticulé et acculé comme un simple produit jetable. Le “spectacle” n’est pas seul en cause, il a sa propre logique mais le problème est quand la caricature en forme de décadence, déchéance ne fait que traduire le sentiment d’une perte de sens qui a son origine ailleurs, dans les choix du capital, qui quand il aura bien utilisé les saltimbanques en fera les boucs émissaires de sa réaction fasciste, grossièreté, insulte, vulgarité sont l’autre spectacle de l’impuissance à récupérer sa propre mémoire quand les politiques sont des clowns menteurs de l’extrême-droite, du pitre Glucksmann jusqu’à leur monsieur loyal Macron … Vivre avec seulement la mémoire à court terme, c’est comme essayer de trouver son chemin dans un champ recouvert d’un épais brouillard. (note et traduction de Danielle Bleitrach pour histoire et société)
Illustration : les Mexicains ont toujours le don dans leurs manifestations comme dans le travail de leurs peintres muralistes de créer les figures d’une époque sous la forme violente mais aussi vitale. ici un cortège qui revendique le refus de la domination des USA qui mène le bal de cette violence qui décompose…
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Daniel Barnabas 28 mai 2024 21h26 Mis à jour le 29/05/2024 06:00h@diasasaigonados
En raison des mystères du numérique, ces derniers jours, le fragment d’un concours diffusé en 2017 est redevenu viral. Dans celui-ci, le présentateur donne une série d’indices consécutifs aux participants pour deviner le thème du test, en l’occurrence la guerre civile espagnole, qui semble évidente après avoir été décrit comme « un conflit social, politique et militaire » qui s’est produit au XXe siècle et lié à « La Pasionaria » et « Guernica ».
Les candidats, un couple de jeunes gens qui n’ont probablement pas la trentaine, se regardent d’un air absorbé. Les minutes et les indices se succèdent jusqu’à ce que l’un d’eux balbutie quelque chose comme « le 23F ». Quelques instants qui offrent une image aussi inconfortable que désolée. Vous vous souvenez peut-être, il a suscité des critiques sur les réseaux sociaux et certains articles dans la presse.
Au-delà de l’anecdote, il existe de nombreuses études qui affirment que les élèves peuvent terminer leurs études secondaires sans avoir quelques notions de base sur l’histoire de notre pays. En 2020, l’Université de Murcie a conclu que seuls 25 % des jeunes âgés de 15 à 16 ans étaient capables de situer des événements tels que la Transition ou la guerre civile elle-même. dans l’oubli total des acteurs qui y ont joué ou les causes profondes qui les ont motivés.
Nos jeunes ne sont pas pires que les autres générations. Le monde dans lequel ils ont dû vivre, oui. Et par monde, arrêtons avec les métaphores, je parle d’un capitalisme erratique et d’une politique aux cheveux gris qui a besoin, plus que de citoyens, de producteurs et de consommateurs ne se posant pas trop de questions et cherchant à combler quelques peurs, frustrations et préjugés.
Il n’est pas rare, dès que l’on approfondit le sujet, de trouver les avis d’experts en éducation qui font toujours le même diagnostic. Le système éducatif est devenu trop mou et permissif, ayant été contaminé par des influences progressistes qui rejettent l’effort et remplacent le savoir par une idéologie confuse. Des réformes successives qui ont restreint les sciences humaines à l’orientation utilitariste d’un marché du travail ancré dans la précarité, ils est rarement question. Quel que soit le sujet.
Bien sûr, le système éducatif a besoin d’amélioration. Pour commencer, il serait souhaitable de ne pas le soumettre à des coupes brutales dans son budget, comme cela s’est produit dans les années de la Grande Récession, lorsque le gouvernement de Rajoy a retiré 10000 millions d’euros de l’éducation publique. Cependant, c’est certainement quelque chose qui va au-delà de l’éducation formelle elle-même. Si les années de coupes budgétaires nous ont laissé une cicatrice, quatre décennies de néolibéralisme ont conduit à une société blessée.
Le néolibéralisme avait besoin d’encourager le fractionnement et le présentéisme pour s’enraciner. Détacher les événements de toute séquence qui peut leur fournir une explication, nous faire exister dans un temps où seul le présent existe, détaché de tout lien avec le passé ou de toute projection dans l’avenir. C’est la négation du concept même d’histoire, qui est désarticulé et acculé comme un simple produit jetable.
Avez-vous déjà pensé à ce que ce serait de vivre une semaine complètement dépourvue d’ancrage historique ? Ces derniers jours, il n’aurait guère attiré leur attention que Feijóo tente de blanchir un ultra-droitier comme Meloni, car les racines dangereuses qui nourrissent l’Italien seraient totalement infondées pour l’observateur. Ils ont entendu dire qu’il y avait une guerre à Gaza, sur leurs téléphones portables, ils ont vu des images très désagréables après un bombardement. Qui sont ces gens, pourquoi se battent-ils, depuis quand se battent-ils ? Vivre avec seulement la mémoire à court terme, c’est comme essayer de trouver son chemin dans un champ recouvert d’un épais brouillard.
Si tâtonner équivaut à se perdre, il devient de plus en plus difficile d’obtenir un minimum à partir de quoi commencer à dégager le panorama. S’il n’y a qu’un présent fragmenté, la personne ne peut pas établir de liens entre ce qui se passe et comment cela s’est passé auparavant, manquant ainsi de conseils pour l’avenir, d’inquiétude face aux menaces et même de liens avec lesquels partager avec d’autres le lieu où elle vit.
Pour toutes ces raisons, j’ai été frappé par Historia(s) del siglo XX, l’un de ces livres que, de temps en temps, les éditeurs m’envoient généreusement. Deux enseignants du secondaire, Rafael Delgado et Diego Caballero, passionnés d’histoire mais aussi bien conscients de la réalité de la salle de classe, ont écrit ce livre, qui vise à rapprocher tout le monde du siècle des révolutions, des astronautes et du rock and roll à travers quarante histoires d’ambition pédagogique et divertissante, mettant en vedette ses moments et ses personnalités les plus marquants.
Comment comprendre où nous allons après avoir oublié le premier droit de vote des femmes, la Nuit de cristal, les représentations de La Barraca de García Lorca ou la raison du prix Nobel à Ramón y Cajal ? Nous sommes toujours reconnaissants pour les pages qui cherchent à restaurer nos boussoles, à offrir aux jeunes un nord à partir duquel commencer à explorer une carte qui les composera en tant que personnes.
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Luc Laforets
Le passé, un des besoins de l’âme les plus vitaux pour la philosophe Simone Weil (1909-1943).
Cette perte de mémoire est l’un des signes de la Barbarie donc. Un oubli des Barbaries qui nous condamne à en revivre de nouvelles.
Alors comment nourrir un présent, et par conséquent un avenir, si l’on occulte le passé ?
C’est pourtant possible. Mais dès lors il faut être capable tant de se nourrir, mais aussi de transformer ces aliments en énergie nouvelle, en projets nouveaux. A sortir des errements du passé donc…
Daniel Arias
Heureusement nous avons des startup innovantes en France dont une qui prend en compte les besoins de la jeunesse et font la promotion d’une culture festive qui accompagne la fin de l’Histoire afin de profiter de l’instant présent dans ce monde présenté comme apocalyptique.
Ni passé, ni avenir, faites donc la fête !
Voilà ce que l’économie de marché propose via une entreprise innovante POWER FACTORY à Marseille, entreprise sans salarié. D’où vient donc alors réellement cette fantastique poudre aux effets tonifiants et immédiat.
Les consommateurs vont ils faire le lien entre ce produit d’appel et celui qu’il mime, bien plus lucratif ?
Les produits énergisants sont déjà vendus depuis longtemps en boisson, ici la prise nasale de ces rails permet un effet immédiat.
Une initiation à une consommation très festive quand le marché de la cocaïne explose en France sur fond de guerres hybrides.
Le produit souffre visiblement déjà de délais de livraisons allongés. Peut-être que d’autres artisans eux sont plus réactifs dans la vente de produits festifs.
En tout cas le marketing capitaliste n’a pas de tabous, ni limites morales pour initier à la drogue venue d’Amérique la cocaïne.
Tout comme la promotion du nazisme tolérée en France la promotion des pratiques de la drogues semblent bien acceptées malgré les connaissances accumulées sur les effets, les pratiques et les circuits permettant leur consommation comme décris dans le site gouvernemental si dessous.
Les conséquences de ces consommations sont prises en charge par la collectivité sans compter les effets collatéraux et ceux immédiats sur les consommateurs dont le seul horizon semble être la fête, la fuite des réalités.
“Chiffres clés
La production mondiale de cocaïne a doublé entre 2014 et 2020, pour atteindre le niveau record de 1982 tonnes en 2020
65€ c’est le prix moyen du gramme de cocaïne en 2021 (70€ en 2018). 1gr de cocaïne = 5 à 10 prises ou “rails”
66% c’est le taux moyen de pureté de la cocaïne en 2021 (contre 46% en 2011)
2,8% des jeunes de 17 ans et 5,6% des adultes (4 fois plus en 20ans) avaient déjà expérimenté la cocaïne en 2017
Les complications médicales liées à la consommation de cocaïne ont été multipliées par 6 entre 2010 et 2016
10 000 hospitalisations par an.”
Dans le même temps la France connaît de plus en plus de pénuries de médicaments eux bien nécessaires.
L’innovation française.
https://sniffyfrance.fr/
Conséquences consommation de la cocaïne:
https://www.drogues.gouv.fr/lessentiel-sur-la-cocaine-une-diffusion-en-progression-des-risques-meconnus