Il n’est question dans nos médias que de Kharkiv, et de la reconnaissance d’envoi d’armes qui permettraient des tirs de longue portée ou de la création d’une industrie de l’armement en Ukraine qui pourrait expérimenter ses productions in situ, le tout dans une atmosphère de débâcle sous-jacente.. Si le secteur de kharkiv représentait moins une offensive qu’une protection de Bolgorod et une manière d’attirer les Ukrainiens (si on peut encore parler des Ukrainiens alors que le Polonais Tusk vient de reconnaitre qu’il y a des militaires de l’OTAN ou plutôt appartenant à des pays de l’OTAN qui combattent sur le front), en accentuant par ailleurs une poussée à laquelle il devient de plus en plus difficile de faire face. Nous sommes en plein aventurisme ; parce qu’il est évident que Macron a mis la France dans ce bourbier. (note de Danielle Bleitrach pour histoire et societe)
Un char ukrainien dans le Donbass, en septembre 2023. Photo d’illustration.© OLEKSANDR RATUSHNIAK / ARCHIVES REUTERS
Si les dernières heures du conflit en Ukraine ont été marquées par l’offensive russe dans le secteur de Kharkiv, les dernières semaines l’avaient été par l’avancée des troupes du Kremlin vers Ocheretyne, un village du Donbass. Une progression qui pourrait ne pas être sans conséquence sur la ligne de front dans la région.
L’offensive russe lancée vendredi 10 mai 2024 dans le secteur de Kharkiv est d’autant plus préoccupante qu’elle s’ajoute à la forte pression que les troupes du Kremlin exercent déjà dans le Donbass et particulièrement dans le secteur d’Ocheretyne, vers lequel de plus en plus de regards se sont tournés au cours des dernières semaines.
Une douzaine de kilomètres à l’Ouest d’Avdiivka
Cette localité, peuplée par un peu plus de 3 000 habitants avant guerre, est située à une douzaine de kilomètres au nord-ouest d’Avdiivka, ville minière qui avait fait l’objet d’intenses combats cet hiver et avait fini par tomber dans le giron russe, à la mi-février. Après une recrudescence des combats dans ce secteur, Ocheretyne a finalement été revendiquée par les Russes le 5 mai.
Depuis Avdiivka, la progression vers ce village « s’est faite presque mètre par mètre », explique le général Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense nationale. Un « grignotage », qui a obligé « les Ukrainiens à colmater les brèches » au cours de ce que les militaires appellent des « combats défensifs rétrogrades », soit un repli progressif vers des positions préparées en amont. Positions qui, de recul en recul, se trouvent donc désormais à l’ouest du village d’Ocheretyne.
Le front dans le secteur d’Avdiivka/Bakhmout, vendredi 10 mai 2024.© CAPTURE D’ÉCRAN DEEPSTATEMAP
Pour Moscou, des victoires à revendiquer
L’avancée russe, dont l’accélération a surpris et provoqué des critiques chez les observateurs ukrainiens (certaines troupes ayant été accusées de s’être repliées trop rapidement), a d’abord une conséquence en matière de communication.
Une pince pour piéger des troupes ukrainiennes ?
La progression des troupes du Kremlin dans le secteur d’Ocheretyne a également, et peut-être surtout, une portée opérationnelle non négligeable. « Les poussées russes autour de Bakhmout (à Tchassiv Yar) et Avdiivka (à Ocheretyne) permettent aux Russes d’avoir une petite pince qui leur permettrait de déborder les lignes ukrainiennes et, peut-être, d’encercler » certaines unités, expliquait début mai à Ouest-France Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux.
Les premiers contours de cette pince sont visibles sur l’image ci-dessous. Tirée du site Deepstatemap, elle présente la situation du front dans le Donbass au vendredi 10 mai. Les avancées russes y sont figurées en rouge.
Si la manœuvre réussit, le commandement ukrainien pourrait donc avoir à prendre une décision difficile, résumée par Jérôme Pellistrandi : « Reculer pour éviter que des troupes ne se fassent enfermer ». « Or, il faut être honnête, les Ukrainiens n’auront pas dans les mois à venir la capacité de reconquérir les terrains qu’ils sont obligés de céder aux Russes », prévient-il.
Le dispositif ukrainien encore un peu plus fragilisé
La pression exercée dans le secteur d’Ocheretyne doit également être mise en rapport avec celles observées sur d’autres fronts.« Quand le commandement ukrainien colmate les brèches ici, il ne peut pas le faire ailleurs. »
Du fait des opérations menées à Ocheretyne, l’envoi de renforts à Kharkiv, où les Russes repassent à l’offensive, pourrait par exemple s’avérer plus compliqué, ou plus risqué. C’est donc tout le dispositif ukrainien qui s’en retrouve un peu plus fragilisé.
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koursk
L’armée russe avance prudemment pour ne pas faire prendre des risques inutiles à ses soldats.