Histoire et société

Dieu me pardonne c'est son métier

Les élections polonaises et ce qu’elles disent de l’état de l’UE, de la guerre qui se prépare

Tout est fait aujourd’hui pour nous présenter un consensus européen qu’aurait resserré autour de l’OTAN, de “l’alliance atlantique” “l’invasion russe”… Alors que le “champion”, le guerrier par procuration l’Ukraine de Zelensky s’effondre et que l’on nous annonce l’arrivée de la cavalerie, le vote par les USA de 61 milliards (en imprimant du dollar) de subvention de guerre, les complices de l’OTAN promettent monts et merveilles, mais en attendant ce qui apparait est extraordinaire fragilité du front… l’isolement du G7 et l’approfondissement de la crise économique et sociale, le fait que la “gauche” a trahi et que paradoxalement ceux qui apparaissent les moins irresponsables sont les forces “nationalistes” conservatrices… C’est un leurre mais il n’y a rien d’autre puisque partout les partis communistes ont été laminés, et quand ils ont survécu c’est au prix de reniements qui en ont fait les défenseurs de l’OTAN et des “droits de l’homme” made in USA. Imaginons non seulement “l’économie de guerre” actuelle mais l’implication dans une guerre, combien faudra-t-il d’années pour que toutes les nations européennes deviennent une poudrière ?

Le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d'une conférence de presses à Varsovie, en Pologne, le 15 avril 2024. (photo d'illustration)
Le Premier ministre polonais Donald Tusk lors d’une conférence de presses à Varsovie, en Pologne, le 15 avril 2024. n’oubliez pas que Tusk petit-fils d’un engagé volontaire dans la Wehrmacht est typique de ce “personnel” qui a été constitué par les USA durant “la guerre froide” pour devenir partout les “vainqueurs du communisme et les propagandistes du capitalisme, de l’alliance atlantique.

Donald Tusk, le Premier ministre s’est empressé de féliciter sa coalition après le dépouillement. Il a énuméré la liste des villes que son parti ou ses alliés venaient de remporter. Ces villes étaient parfois dirigées jusque-là par les populistes et nationalistes du Parti droit et justice (PiS). Mais ce qu’il a prétendu masquer derrière ce “triomphe” prévisible depuis son élection, c’est à quel point ce deuxième tour a aussi laissé apparaitre les fissures qui travaillent sa coalition et qui peuvent encore s’aggraver lors des élections européennes.

Si la “chute” du socialisme et du pacte de Varsovie parait partir de Pologne avec le rôle de Walesa regroupant contre “le régime” les ouvriers et syndicalistes et le poids de l’église ultraconservatrice polonaise derrière Jean-Paul II, la CIA et l’Allemagne jouant leur rôle, (ces antisémites de toujours ayant réussi à bénéficier de propagandistes juifs appointés par la CIA, du type Glucksmann, BHL, Cohn-Bendit, etc… ) on ne doit jamais oublier que paradoxalement la Pologne est aussi le pays qui a tenté de voter pour les anciens communistes et conserver le socialisme. Il a fallu que ces derniers trahissent, privatisent, pour que la Pologne se réfugie dans l’abstention et les conservatismes. Comme cette même Pologne a en son sein un maximum de protestataires contre le bandérisme ukrainien, rejoignant les protestations des paysans contre le dumping ukrainien.

Le président Duda (Pis) et le premier ministre Tusk (droite libérale pro UE) viennent de s’opposer sur la question de la défense anti missiles. Le gouvernement Pis précédent avait rejeté le projet de défense anti missiles européen porté par l’Allemagne, préférant construire une solution polonaise autonome basée sur le Patriot États-Unien. Tusk vient d’annoncer l’intérêt du nouveau gouvernement pour réintégrer le projet européen, ce qui a déclenché la réaction du président Duda, qui a qualifié ce projet de “projet commercial allemand”.
Cela résume bien la vie politique polonaise : les classes populaires évincées, celle-ci se réduit à un tête à tête entre la fraction pro-allemande, qui dissous peu à peu la souveraineté polonaise dans l’UE, et la fraction nationaliste, entièrement acquise aux USA plutôt version Trump comme contrepoids nécessaire à l’UE et à la Russie. Dans les deux cas, la Pologne est un pion qui se soumet aux aléas de puissances étrangères et de leurs commis.
https://www.opex360.com/2024/04/18/le-projet-allemand-de-bouclier-antimissile-europeen-suscite-des-desaccords-en-pologne/

Que l’on considère ou non la Pologne comme la “hyène de l’Europe” selon le mot de Churchill, avec sa capacité à se placer en “tiers” pour s’emparer des restes, on peut être assuré que beaucoup de Polonais à la base ont le sentiment d’avoir été dupés et n’apprécient pas de se retrouver en première ligne dans un conflit avec la Russie. Surtout si cela s’assortit de la déclaration que La Pologne est prête à accueillir l’arme nucléaire sur son territoire si l’Otan, dont elle est membre, décidait de renforcer son flanc Est face au déploiement par la Russie de nouvelles armes à Kaliningrad et en Biélorussie voisins, a déclaré le président polonais dans un entretien publié ce lundi. La réaction russe ne s’est pas fait attendre : le Kremlin a promis quelques heures plus tard de « garantir » sa sécurité si ce scénario venait à se confirmer.

Quand l’on parle de “fissures”, il faut tenir compte des luttes de place des “coalisés” mais aussi de la trahison ressentie qu’est pour la majorité du peuple le passage au capitalisme, et le sentiment d’être au premier rang d’une guerre avec la Russie dont ils ne veulent pas réellement.

La classe politique parait refléter la minorité urbaine qui a réellement bénéficié du passage au capitalisme et des subventions européennes et les divisions souvent de personnes, de clientèles très fortes dans des élections locales ne traduisent même pas cette insatisfaction qui caractérise l’ensemble du continent européen. Même au sein d’une coalition qui se veut comme le premier ministre Tusk “pro-européenne”, il y a une grande différence entre les conservateurs chrétien-démocrates et une aile gauche venue là pour la libéralisation des mœurs, le droit à l’avortement.

L’un des symboles de la lutte intergouvernementale est la ville de Wroclaw, dans le sud-ouest du pays. Le Premier ministre, Donald Tusk, soutenait l’un des candidats et Szymon Holownia, le président de la Diète polonaise, la chambre basse, celui d’en face. Si le camp du Premier ministre a remporté la mairie, les différences entre les partis de la coalition se font de plus en plus claires, comme lors des débats sur la légalisation de l’avortement entre les deux tours. Ils ont révélé la véritable distance qui sépare l’aile gauche de la coalition, aux chrétiens-démocrates de l’aile droite. 

Ces différences nettes pendant ces élections locales pourraient être encore plus importantes en juin, lors des élections européennes et la Pologne, là où tout parait avoir commencé, ne fait que traduire à sa manière la profonde instabilité de l’Union européenne face à l’entraînement vers la guerre et les intérêts (y compris en matière migratoire) des capitalistes et marchands financiers.

Oui, Macron et la plupart des forces politiques inféodées à l’OTAN préparent le continent européen à la guerre voulue par les USA, mais même de leur point de vue nul ne sait de quoi elle accouchera.

Danielle Bleitrach

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1 Commentaire

  • Franck Marsal
    Franck Marsal

    Le président Duda (Pis) et le premier ministre Tusk (droite libérale pro UE) viennent de s’opposer sur la question de la défense anti missiles. Le gouvernement Pis précédent avait rejeté le projet de défense anti missiles européen porté par l’Allemagne, préférant construire une solution polonaise autonome basée sur le Patriot États-Unien. Tusk vient d’annoncer l’intérêt du nouveau gouvernement pour réintégrer le projet européen, ce qui a déclenché la réaction du président Duda, qui a qualifié ce projet de “projet commercial allemand”.
    Cela résume bien la vie politique polonaise : les classes populaires évincées, celle-ci se réduit à un tête à tête entre la fraction pro-allemande, qui dissous peu à peu la souveraineté polonaise dans l’UE, et la fraction nationaliste, entièrement acquise aux USA plutôt version Trump comme contrepoids nécessaire à l’UE et à la Russie. Dans les deux cas, la Pologne est un pion qui se soumet aux aléas de puissances étrangères et de leurs commis.
    https://www.opex360.com/2024/04/18/le-projet-allemand-de-bouclier-antimissile-europeen-suscite-des-desaccords-en-pologne/

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