Allocution et réponses à la presse de Sergueï Lavrov, Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, lors d’une conférence de presse conjointe à l’issue de son entretien avec le Ministre des relations internationales et de la coopération de la République de Namibie, Peter Mushelenga, Moscou, 26 mars 2024. Dans le cadre des contacts diplomatiques entre ce pays africain et la Russie, Lavrov a été conduit à préciser quelques points importants…
554-26-03-2024
Notons que dans la présentation Lavrov a réaffirmé la doctrine de la Russie à l’égard de la souveraineté des pays africains :
La Russie attache une grande importance au renforcement de la souveraineté des pays africains. Nous avons réaffirmé notre position sur la nécessité pour chacun de respecter le principe des « solutions africaines aux problèmes africains ». La communauté internationale doit fournir toute l’assistance possible aux Africains, y compris dans la préparation et l’équipement des opérations de maintien de la paix et le financement de projets. Notre position a été réaffirmée aujourd’hui. L’Union africaine, la Communauté de développement de l’Afrique australe et d’autres organisations sous-régionales du continent ont un rôle important à jouer dans la promotion d’une telle approche.
Nous avons souligné notre engagement mutuel à intensifier la coopération entre la Russie et la Communauté de développement de l’Afrique australe. Nous avons un mémorandum d’entente entre le gouvernement de la Fédération de Russie et la Communauté sur les fondements des relations et de la coopération.
(…)
Je voudrais saisir cette occasion pour souligner une fois de plus que nous envisageons l’élargissement de la coopération avec l’Afrique et la Communauté de développement de l’Afrique australe à travers le prisme du renforcement des fondements de l’ordre mondial polycentrique émergent. Des travaux similaires sont en cours et s’intensifieront en ce qui concerne d’autres centres civilisationnels régionaux et sous-régionaux du Sud et de l’Est, notamment l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est et la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes.
Nous avons échangé nos points de vue sur la situation au Moyen-Orient dans le contexte de la forte aggravation du conflit israélo-palestinien, ainsi que des frappes massives, injustifiées et illégales de la « coalition internationale » dirigée par les États-Unis et le Royaume-Uni contre le Yémen.
Nous avons abordé la situation en Ukraine et dans les environs. J’ai transmis à nos collègues la vision actuelle de la Fédération de Russie de la situation qui se développe au cours de l’opération militaire spéciale pour résoudre le conflit provoqué par « l’Occident collectif » (personne n’en doute) afin de contenir notre pays. Nous sommes reconnaissants à nos amis namibiens pour leur position équilibrée sur cette question. Ils l’abordent invariablement à l’ONU lorsqu’ils discutent de questions pertinentes.
Nous avons veillé à ce que nos amis comprennent l’essence des plans qui sous-tendent l’initiative d’organiser un « sommet de la paix ». En guise d’ultimatum, l’Occident tente de les baser sur la « formule de paix » peu prometteuse de Vladimir Zelensky. Cela ne vous mènera nulle part. Cette compréhension est démontrée par l’écrasante majorité des États invités par l’Occident et Kiev à de telles « rencontres ».
Je pense que les discussions ont été utiles. Je tiens à exprimer ma gratitude à mon collègue.
Question : La Russie a-t-elle l’intention d’utiliser les institutions spécialisées de l’ONU et d’autres organisations internationales pour lutter contre le terrorisme après l’attaque terroriste contre l’hôtel de ville de Crocus le 22 mars ?
Sergueï Lavrov : Je voudrais attirer votre attention sur les circonstances suivantes.
Nous avons déjà lancé notre propre enquête assez efficace et rapide, qui apporte chaque jour de nouveaux faits et qui seront résumés par le Comité d’enquête, le Bureau du Procureur général et d’autres autorités compétentes de la Fédération de Russie.
Il est intéressant de noter qu’un jour après l’attaque terroriste, alors que l’Occident déclarait qu’il ne s’agissait pas de l’Ukraine, mais de l’État islamique, la direction d’Interpol a annoncé de manière inattendue qu’elle serait prête à participer à l’enquête.
Je ne me souviens pas d’une telle initiative de la part d’Interpol dans des affaires antérieures, qui nécessitaient également la plus grande attention internationale. L’exemple le plus évident est Nord Stream. Personne ne s’est porté volontaire pour nous aider à enquêter. De plus, les pays dans les eaux desquels passaient les deux « chaînes » de Nord Stream (Suède, Danemark et Allemagne) ont déclaré qu’ils s’en occuperaient eux-mêmes. Nous avons demandé à plusieurs reprises au Conseil de sécurité de l’ONU d’adopter une résolution absolument dépolitisée qui appellera à une enquête internationale transparente. Nous avons essuyé un refus catégorique. Lorsque nous avons soulevé la question de savoir si tous les responsables devraient être punis à la suite d’une telle enquête, cette phrase a été bloquée directement par les Américains et les Britanniques.
D’une part, je suis sûr que nous ferons face à cette enquête. D’un autre côté, nous n’aurons guère besoin d’une telle aide, qui sera clairement une manifestation de deux poids, deux mesures et, très probablement, visera à promouvoir la théorie commode pour l’Occident selon laquelle l’État islamique a fait cela, et que l’Ukraine n’a rien à voir avec cela. Nous le ferons nous-mêmes. Nous sommes habitués depuis longtemps à la politique de deux poids, deux mesures de nos amis occidentaux. À partir de maintenant, nous agirons uniquement sur la base de notre pleine compréhension de ce que l’Occident essaie de réaliser et par quelles méthodes.
Lire l’histoire complète : http://tiny.cc/n7mkxz
Vues : 172