CHINE / DIPLOMATIE Biden remporte la primaire démocrate en Caroline du Sud, mais de vrais défis l’attendent. Cet éditorial du très officiel tabloïd chinois qui ne craint pas d’adopter un ton plus libre que celui des agences officielles, dit notre conviction : La série d’élections qui ont lieu dans divers coins de la planète se situent pour la plupart dans la logique imprimée par l’élection présidentielle aux USA – les Européennes subissent la même logique parce que l’UE c’est l’OTAN, les marchés financiers, la vassalisation jusqu’à l’absurde aux USA. Partout les élections sont prises dans la même logique que les présidentielles aux Etats-Unis, une aggravation des contradictions internes et externes plutôt qu’une réponse aux problèmes nombreux qui s’accumulent. Par les journalistes de l’équipe GT Publié : 04 févr. 2024 20:51
Après la victoire du président américain Joe Biden à la primaire démocrate de Caroline du Sud, il semble probable que son emprise sur l’investiture démocrate soit assurée, ce qui pourrait le voir terminer dans une marche revanche avec l’ancien président Donald Trump. Pourtant, le rassemblement pour la sécurité frontalière au Texas ce week-end indique que le véritable chaos ne fait peut-être que commencer.
À l’approche des élections, les politiciens se soucient davantage de noircir le tableau les uns des autres que de résoudre les vrais problèmes, et les factions américaines vont prendre des mesures de plus en plus extrêmes pour se faire entendre et se faire voir, divisant et polarisant ainsi davantage les États-Unis.
Biden a facilement remporté la primaire démocrate de Caroline du Sud samedi, battant les autres démocrates de longue date sur le bulletin de vote de la Caroline du Sud, y compris le représentant du Minnesota Dean Phillips et l’auteur Marianne Williamson, a rapporté AP.
Biden n’étant pas confronté à une concurrence sérieuse pour l’investiture démocrate, la primaire de samedi, la première course officielle dans la course présidentielle démocrate, était néanmoins importante pour le président car elle marquait un retour à l’endroit qui l’avait catapulté à l’investiture démocrate en 2020, a rapporté CNN.
La victoire de Biden en Caroline du Sud était attendue et prouve que ce n’est qu’une question de temps avant que Biden ne devienne le candidat démocrate, ce qui le met sur la voie d’une revanche contre l’ancien président Donald Trump en novembre, a déclaré Li Haidong, professeur à l’Université des affaires étrangères de Chine, au Global Times dimanche.
« Maintenant, en 2024, le peuple de Caroline du Sud s’est à nouveau exprimé et je n’ai aucun doute sur le fait que vous nous avez mis sur la voie de la victoire à nouveau à la présidence – et que vous ferez de nouveau de Donald Trump un perdant », a déclaré Biden dans un communiqué après sa victoire en Caroline du Sud, a rapporté dimanche l’AFP.
Les experts chinois ont noté que bien que la voie de Biden pour devenir le candidat démocrate à la présidence soit claire, il est confronté à des obstacles croissants pour remporter l’élection. Par exemple, le taux de soutien du président américain sortant est en baisse en raison de ses mauvaises performances en matière de diplomatie, d’économie et de politique frontalière et beaucoup se demandent également si l’homme de 81 ans peut gérer ce travail difficile pendant encore quatre ans notent tous les spécialistes.
Au même moment où Biden a remporté la primaire démocrate de Caroline du Sud, une file de camions et de camping-cars, de voitures et de fourgonnettes – du Dakota du Sud et de la Caroline du Nord, de Washington et de Pennsylvanie – dans l’espoir d’attirer l’attention sur la situation à la frontière américano-mexicaine est arrivée samedi à Quemado, au Texas, pour leur rassemblement prévu, selon le New York Times.
Le rassemblement de samedi marquait la dernière étape d’un voyage de plusieurs jours : un convoi d’Américains conservateurs qui se sont rendus à la frontière pour manifester leur frustration, leur peur et leur colère face à ce qu’ils considéraient comme un système d’immigration défaillant.
L’exacerbation des tensions à la frontière entre les États-Unis et le Mexique a attiré l’attention du monde entier, de nombreux observateurs internationaux ayant déclaré qu’un tel conflit conduisait les États-Unis vers une « guerre civile ».
Le rassemblement de samedi est l’exemple parfait de la façon dont les conflits intérieurs aux États-Unis vont être fomentés et même déclenchés par l’élection présidentielle de 2024, car de nombreuses personnes veulent lancer des appels de manière extrême et violente, a averti M. Li.
Il a noté que ce qui aggrave la situation, c’est que ni les démocrates ni les républicains ne négocieront et ne feront de compromis les uns avec les autres. À l’approche de l’élection, l’échec est plus important que la résolution des problèmes.
Prenons la question de la frontière. Les républicains restent les bras croisés et observent les mouvements de Biden. Si Biden se débarrasse du problème, les électeurs seront paniqués par la question de la sécurité qui accompagne ces immigrés ; si Biden prend des mesures plus sévères, ceux qui soutiennent les démocrates ne seront pas contents. Le président est placé devant un dilemme, a déclaré M. Li. La semaine dernière, un groupe de 26 procureurs républicains ont averti l’administration Biden de « s’écarter du chemin » dans le différend de la bataille à la frontière sud si elle ne veut pas travailler avec les responsables du Texas et l’armée de l’État, a rapporté Newsweek.
Illustrations : posant devant deux véhicules militaires texans et des hommes en armes, le gouverneur Greg Abbott était à nouveau dans la ville d’Eagle Pass, le bastion démocrate honni, pour marteler le message du parti républicain : comme avec ce démocrate, la frontière avec le Mexique serait ouverte et l’administration Biden ne ferait rien. « Maintenant que nous avons le contrôle de cette zone, depuis les trois derniers jours, seulement trois personnes sont entrées illégalement. Cela montre que l’État du Texas peut faire ce que le gouvernement fédéral est chargé de faire et possède l’équipement pour le faire. Joe Biden : c’est à votre tour maintenant ! », s’est exclamé Greg Abbott. Selon les élus démocrates de la région d’Eagle Pass, la venue des gouverneurs n’est qu’une simple opération de communication. Selon eux, la baisse des chiffres de passage de la frontière seraient en fait due aux autorités mexicaines qui ont lancé des opérations pour réduire le flux de migrants dans le bras de fer souriant entre Biden et le président mexicain. Andrés Manuel López Obrador, parfois désigné sous l’acronyme d’AMLO, né le 13 novembre 1953, est un homme d’État mexicain, président de la République depuis le 1er décembre 2018 et qui est passé maître dans l’art subtil de tenir sous le chantage permanent de son puissant voisin. Donc les gouverneurs du Texas flanqués d’une horde pieuse et caricaturale se sont installés et le convoi a tourné au campement dans un ranch frontalier avec des prises de parole, des prières, trois baptêmes revivalistes, mais aussi la présence de Sarah Palin, d’Alex Jones du site américain d’extrême droite Infowars, du chanteur Ted Nugent et d’un bon nombre de représentants des groupes les plus radicaux du pays. Même si l’opération a presqu’autant déçu que le vote contre la présence des grosses cylindrées dans Paris, vu que malgré la publicité, il y manquait les foules, pas au bord de la Seine, non dans les bureaux de vote. Là la déception était double, pas la moindre horde de migrants patibulaires, mais quelques gauchistes opposant de fait à Biden, qui se sont mis à couper les barbelés, un rendez-vous manqué mais qui illustre bien le diagnostic de la Chine sur “les élections” et leurs limites démocratiques. note de Danielle Bleitrach pour histoireetsociete)
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Franck Marsal
Biden fait de plus en plus penser à Hindenburg. Tout cela ne me dit rien qui vaille. On nous fait passer Trump pour un illuminé, alors que c’est tout un raidissement des classes dirigeantes états-uniennes qui se déroule. Chacun a ses marottes et ses clientèles, mais c’est bel et bien une montée globale vers le fascisme à laquelle nous assistons.
Xuan
Comment la démocratie américaine chantée par Tocqueville peut-elle conduire ce peuple à choisir entre un illuminé et un cerveau mité ?
Et mettre entre les mains d’un des deux la paix du monde ?
admin5319
je crois que c’est au contraire dans la logique de Toqueville qui refuse l’égalitarisme révolutionnaire robespierriste et qui cherche des fondements démocratiques respectueux selon lui de la loi de nature pleine de hierarchies nécessaires. Mais comme il est tout de même convaincu que la seule application des privilèges féodaux n’est pas la solution, il voit le salut dans la multiplication des corps intermédiaires qui assurent au niveau local l’équilibre entre inégalités “naturelles”, dynamique de la societe et droit des citoyens à cette “citoyenneté”. Nous voyons à trravers les élections et leurs résultats pour ces deux individus l’impossibilité de toute régulation du capitalisme ayant dépassé ce stade idéal bourgeois.
Tocqueville est typique de cette opposition au coup d’Etat de Napoléon III, dont NMarx dit le caractère caricatural dans son impuissance y compris les deux seuls qui ont quelque force selon lui à savoir Victor Hugo, qui selon Marx en accordant trop d’importance au personnage le valorise, et Proudhoun qui en représentant un monde artisanal dépassé réactionnaire lui donne de la force. Tocqueville rapelle Lamartine, lafayette, il est né dans une vieille famille de la noblesse de Normandie, il suit des études de droit et devient magistrat en 1827. Dès 1825, il est persuadé que la poussée démocratique en France est inéluctable. En 1831, il obtient une mission du ministère pour aller étudier le système pénitentiaire américain, ce qui constitue son passeport pour aller découvrir les États-Unis et comprendre ce qu’il tient pour le meilleur exemple disponible de démocratie. De ce séjour qui dure près de dix mois, il tire De la démocratie en Amérique, une analyse du système démocratique en général (de ses vertus, de ses risques et de sa dynamique) et de son illustration particulière américaine, qui connaît un immense succès à sa publication en 1835 et 1840. Cela lui vaut d’être élu à l’Académie des sciences morales et politiques à seulement trente-trois ans, puis à l’Académie française à trente-six. Il est typique de ceux qui craingnent la terreur et la Commune de Paris, à la recherche d’un système qui soit celui de l’équilibre en fait aussi réactionnaire que celui de Thiers, orléaniste. A sa manière Guizot comme l’a bien vu Heine est beaucoup plus réaliste et à compris que la dynamique de la démocratie bourgeoise tenait dans l’invite à s’enrichir.
Il est fascinant de voir comment l’incurie intellectuelle condamne aujourd’hui le débat français à s’inscrire dans de vieilles ornières et d’y voir des nouveautés… ce malheureux lemoine ne mesure pas qu’avec sa classe d’ingenieur il retrouve ce que tout ce “socialisme” français a produit et que Marx démonte impitoyablement dans les luttes des classes en France et le 18 brumaire de Louis Napoléon Bonaparte.
la phrase la plus cruelle concerne les “socialistes” à la Louis Blanc rassemblés au palais du Luxembourg et dont il dit : pendant qu’au Luxembourg on cherchait la pierre philosophale, à l’hôtel de ville on batait déjà la monnaie…
la manie du socialisme démocratique a toujours été de trouver un facteur d’équilibre dans les couches moyennes pour éviter les “excès” de la dictaure du prolératiat dont
Franck Marsal
Ce n’est pas une question de choix, c’est une question de succession dans le développement. Quelqu’un me disait “Biden est finalement pire que Trump”. Je lui ai répondu “c’est vrai”. Biden est pire que Trump n°1. Il a fait basculé le monde dans la guerre généralisée sous le couvert de la modération. Mais Trump n°2, si c’est finalement l’option qui aboutit, sera non pas le retour à Trump n°1 (ceux qui pensent que Trump, comme il l’a dit, résoudra le conflit ukrainien en 24 h se fourrent à mon avis le doigt dans l’oeil), mais le développement de la fascisation à un niveau supérieur (tout comme le serait un Biden n°2).
Hindenburg ne fut pas une alternative à Hitler, comme il s’était lui-même présenté, mais une étape dans le mûrissement du projet nazi. Lorsque la situation fût mûre, les grands chefs militaires et des trusts se réunirent et Hitler accéda à la Chancellerie, emprisonna les députés communistes et se fit voter les pleins pouvoirs.
On observe la même chose ailleurs. En Pologne, même les partisans de l’UE reconnaissent que Donald Tusk (dont ils avaient vanté l’élection comme un retour de la “démocratie”) a pris des mesures “anti-PIS” tout à fait anti-démocratiques, en imposant ses hommes aux postes clés des médias et ailleurs.
Parlos de la France : qui peut clarifier les écarts entre les stratégies de Le Pen, de Zemmour et de Macron ? Macron n’a jamais caché son orientation bonapartiste et son mépris du parlement et des “corps intermédiaire”. Il s’est déjà émancipé en partie de l’esprit et parfois de la lettre de la constitution. Il a nommé aux postes clés (Premier Ministre, Justice, Intérieur notamment) des gens dévoués à sa stratégie et qui n’ont aucun scrupule. N’est-il pas en train de considérer que la France sera bientôt mûre pour “l’homme providentiel” qui a rythmé son histoire ? N’est-il pas en train de se dire que, plutôt que Marine Le Pen, ce pourrait être lui qui incarnerait ce pouvoir absolu ?
admin5319
rour à fait d’accord sur la démonstration ce n’est pas seulement une question d’individu le vrai déterminant est le murisemement de la situation…