On pourrait et cela commence, voir les logiques à l’oeuvre dans la manière dont est envisagée la “conquête spatiale” et même la conception de la science fiction dans le socialisme et dans la phase impérialiste actuelle. Ce n’est pas un hasard si les guerres de l’OTAN qui se veulent une répétition de la guerre froide privilégient le fantastique, les superhéros, alors qu’une des règles y compris des fictions “réalistes” est de n’avancer que ce qui peut avoir une assise rationnelle tout en développant l’imaginaire, l’ouverture vers l’infini comme une conquête prométhéenne de l’Humanité. La fin de l’URSS c’est aussi le mythe de “la guerre des étoiles” de Reagan que les scientifiques ont dénoncée comme un bluff mais qui a fourni les arguments à Gorbatchev pour détruire l’appareil d’Etat soviétique. La figure lumineuse de Gagarine est rappelée comme l’on ressort le drapeau de la victoire, la Russie ses relations au monde portent contradictoirement les aspirations et les réalisations de l’URSS et dans le même temps sous couvert d’unité nationale les contradictions de la contrerévolution. (note de Danielle Bleitrach, traduction de Marianne Dunlop)
https://svpressa.ru/science/article/402318/
La nouvelle station spatiale russe (RSS) apparaîtra bientôt sur l’orbite terrestre. La présentation du projet aura lieu aujourd’hui, 23 janvier, à Baumanka. C’est ce qu’a indiqué à Svobodnaya Pressa Alexandre Alexandrov, pilote-cosmonaute, chef du service d’essai et vice-président de RSC Energia.
Sans attendre la présentation officielle de la RSS, “Svobodnaya Pressa” a demandé à l’académicien Igor Marinine de nous parler des secrets et des objectifs du programme spatial.
SP : Igor Adolfovich, en quoi la RSS sera-t-elle différente de l’actuelle Station spatiale internationale (ISS) ?
– L’orbite de la nouvelle station sera très proche de l’orbite polaire. Cela signifie que la RSS survolera l’ensemble du territoire russe. Actuellement, l’ISS vole le long d’un plan incliné par rapport à l’équateur, et seul un quart du territoire de notre pays est visible depuis la station.
Mais la nouvelle station sera capable de voir non seulement l’ensemble de la Russie, mais aussi l’océan Arctique, où se trouve la zone de nos intérêts économiques. C’est la première chose.
Deuxième chose, la station traversera partiellement la zone des ceintures de radiation.
SP : De quoi s’agit-il ?
– Les ceintures de radiation sont autour de la Terre et ont été découvertes en 1958. Les cosmonautes actuels de l’ISS volent sur une orbite conçue pour les protéger des radiations spatiales.
À bord de la RSS, certaines de ces radiations se feront sentir. En d’autres termes, les cosmonautes recevront des doses. C’est pourquoi les expéditions ne sont pas prévues pour durer longtemps, afin que les radiations ne nuisent pas aux explorateurs de l’espace.
Mais en même temps, il sera possible de mener des expériences scientifiques sur des tissus vivants et des insectes, qui resteront en orbite plus longtemps que les astronautes. Ces expériences permettront de trouver des moyens de lutter contre les radiations spatiales, de les neutraliser.
Aujourd’hui, à proprement parler, seules ces radiations gênent les habitants de la Terre dans l’exploration spatiale. Il n’y a pas d’autres obstacles.
Si nous trouvons les moyens de lutter contre les rayonnements cosmiques, la voie des vols interplanétaires à long terme sera ouverte. Nous pourrons alors aller sur Mars, et ainsi de suite.
Je vous ai parlé de la deuxième fonction et du deuxième avantage de la RSS.
Le troisième avantage est que cette station sera modulaire et aura une conception telle que tout module défaillant en raison d’un impact avec un corps spatial, d’une dépressurisation ou d’une obsolescence technique pourra être remplacé sans problème par un nouveau module.
SP : Et sur l’ISS, il est impossible de remplacer un ancien module par un nouveau ?
– Ni sur la station Mir, ni sur l’ISS, il n’est possible de le faire. C’est la raison pour laquelle les stations sont envoyées se noyer à un moment donné dans l’océan Pacifique. Ces stations sont construites autour d’un seul module de base.
Sur l’ISS, le module de base est le “module de service” (SM), qui a été fabriqué sur “Zvezda” et lancé dans l’espace en 1998. Il a déjà épuisé ses ressources et c’est son état technique qui limite désormais la durée de vie de la station tout entière.
Il n’y aura pas de module de ce type sur la nouvelle RSS, et n’importe quel module pourra être remplacé si nécessaire.
En outre, tous les modules de la RSS seront lancés depuis notre nouveau cosmodrome Vostotchny à l’aide du nouveau lanceur Soyouz 21B ou Angara. Un nouveau vaisseau spatial a été développé pour desservir la station. Il peut servir à la fois de vaisseau cargo et de transporteur pour un équipage de quatre personnes.
SP : Combien de cosmonautes travailleront à la RSS ?
– Plusieurs cosmonautes pourront s’y trouver en même temps. Mais selon les calculs préliminaires, deux personnes resteront dans l’expédition, dont la durée n’excède pas deux semaines. Ce sont des personnes qui seront prêtes à passer du temps dans des conditions de radiations spatiales accrues.
SP : La RSS aura-t-il un but uniquement scientifique ou également militaire ?
– Aucun des programmes spatiaux, même l’ISS, n’est utilisé uniquement à des fins civiles. Il y a bien sûr de l’exploration. Et sur l’ISS, les astronautes américains transmettent des informations à leur département militaire, et les Russes au nôtre.
La RSS sera également utilisée à des fins de défense. Mais aucune arme n’est censée s’y trouver et il est fort probable qu’il n’y en aura pas.
SP : La RSS peut-elle servir de rampe de lancement pour un vol vers la Lune ?
– Théoriquement, oui. Mais d’un point de vue pratique, il n’y a aucun intérêt à assembler un vaisseau lunaire à proximité de cette station. Il est plus facile de l’assembler sur l’orbite où se trouve l’ISS, près du plan équatorial.
L’assemblage automatique du vaisseau dans l’espace a déjà été mis au point et testé.
SP : Lorsque l’ISS sera hors service, la Russie lancera-t-elle une nouvelle station sur son orbite ?
– Oui, c’est une bonne orbite, qui a fait ses preuves depuis des décennies et qui permet de longues expéditions suffisamment confortables pour les cosmonautes.
Aujourd’hui, les Chinois ont construit leur propre station modulaire sur cette orbite. Certes, elle est encore plus petite que notre “Mir”, puisqu’elle ne comporte que trois modules. Néanmoins, la sixième expédition y travaille déjà. Cette fois, il s’agit d’une expédition de six mois.
Un projet suggère que la Russie pourrait rejoindre cette station, en la construisant avec ses propres modules.
Par ailleurs, il n’est pas exclu que la Russie continue à travailler dans l’espace avec nos “amis” (entre guillemets) des États-Unis. Il y a le projet ISS-2.
Il existe également un projet public-privé purement russe de station sur cette orbite. Quoi qu’il en soit, deux modules pour cette station orbitale sont déjà en cours de préparation. Mais ce qu’ils seront n’a pas encore été déterminé.
SP : Et combien de temps l’ISS pourra-t-elle encore exister ?
– On vient de procéder à un examen de tous les modules. Il a été décidé qu’elle serait exploitée jusqu’en 2028. Cette décision a été approuvée par tous les États participant au projet de l’ISS.
Mais pour continuer à exploiter cette station, il faut dépenser de plus en plus d’argent pour les réparations. De plus en plus de pièces détachées doivent être transportées sur place. Son maintien en orbite devient chaque année de plus en plus coûteux et de moins en moins efficace pour la science.
Les Américains paient pour tout cela. L’unité de base SM et ses pièces détachées sont fabriquées en Russie. Mais juridiquement, tout cela appartient aux États-Unis. Par conséquent, ils supportent tous les coûts financiers liés à l’entretien de l’unité SM. Tant qu’ils paieront, nous la réparerons. S’ils cessent de payer, la station sera noyée.
SP : Il est impossible d’ignorer le programme lunaire. Irons-nous encore sur la Lune ?
– Malgré le crash de “Luna-25”, le programme continue, mais il n’y aura pas de nouvelles tentatives d’alunissage. Les travaux sur la surface de la Lune sont toujours d’actualité. La sonde “Luna-26” sera lancée d’ici deux ans. Elle ne se posera pas, mais entrera sur une orbite lunaire circumpolaire, et servira à dresser une carte détaillée des sites d’atterrissage intéressants.
En outre, “Luna 26” servira de modèle pour les stations suivantes, qui commenceront déjà à se poser sur la surface. Deux stations de ce type seront construites. Si l’une d’entre elles réussit son atterrissage, la seconde sera lancée pour effectuer un alunissage dans une autre zone.
Ces stations seront équipées d’un ensemble très riche d’instruments scientifiques pour explorer le satellite de la Terre.
Vers 2030, il est prévu de livrer du sol lunaire à la Terre. Ce sol devrait provenir d’une profondeur de 3 mètres ou plus. Trois livraisons de sol lunaire ont déjà eu lieu dans les années 1970, mais le sol n’a pas pu être conservé tel quel sur la route.
Aujourd’hui, le sol sera scellé et thermostaté. Ainsi, la glace du noyau, si elle existe, ne fondra pas. Les substances ne s’évaporeront pas. C’est ce qui s’est passé avec les sols précédents, apportés par les stations soviétiques et les astronautes américains.
SP : Des Russes marcheront-il sur la Lune ?
– Les astronautes américains, à moins que Washington ne change d’avis, le feront avant nous. Mais ils n’ont pas d’objectifs scientifiques. Ils veulent juste prendre des selfies. Or nous pensons que si nous allons sur la Lune, nous devrions y aller sérieusement et pour longtemps. Il devrait y avoir des stations polaires où les astronautes iraient pour installer des modules et les ajuster.
Tout le monde a déjà visité les zones équatoriales de la Lune au cours du siècle dernier – il n’y a rien d’inconnu là-dedans. Mais aux pôles, il y a des métaux et d’autres substances uniques. Il est nécessaire de les étudier. Mais la santé y est également menacée, c’est pourquoi les cosmonautes ne s’y rendront pas pendant une longue période. Nous y laisserons des robots à la place.
Nos cosmonautes et les taïkonautes chinois ne viendront pas sur la Lune avant les années 30. Les Américains prévoient une orbite habitée de la Lune sans atterrissage en septembre 2025, et un atterrissage à la fin de l’année 2026. Mais d’après les informations dont je dispose, ils n’ont pas résolu le problème de la combinaison spatiale. Le séjour sur la Lune est nocif et ils ne veulent pas sacrifier la santé des astronautes.
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Michel BEYER
Voila donc un pays aux abois, et qui prépare une expédition vers mars. Cherchez l’erreur!!! Non seulement son économie n’est pas en économie de guerre, mais la Russie se fixe des objectifs de conquête spatiale. ..pas la conquête pour s’approprier, mais la conquête pour améliorer les connaissances, pour le bien de l’humanité.
Lors de son débat avec Emmanuel TODD, Bernard GUETTA prétendait que l’économie de la Russie ne reposait que sur son sous-sol, pétrole et gaz. Pourquoi diable alors les responsables occidentaux veulent-ils là dépecer? Emmanuel TODD a beau jeu de lui expliquer que la Russie forme des ingénieurs et des scientifiques, alors que les Etats-Unis sont plutôt axés vers la financiarisation.
“SP : Des Russes marcheront-il sur la Lune ?
– Les astronautes américains, à moins que Washington ne change d’avis, le feront avant nous. Mais ils n’ont pas d’objectifs scientifiques. Ils veulent juste prendre des selfies. Or nous pensons que si nous allons sur la Lune, nous devrions y aller sérieusement et pour longtemps. Il devrait y avoir des stations polaires où les astronautes iraient pour installer des modules et les ajuster.”(texte et réponse de Mikhail Zoubov)