Le mythe de l’élection d’Hitler a la vie dure… Y compris sur ce blog où pourtant nous avons publié un nombre incalculable de fois les statistiques réelles des dernières élections allemandes avant la main mise d’Hitler. Cette affirmation erronée du fait qu’Hitler serait le produit d’élections démocratiques fait partie de ce qu’on a réussi à inculquer aux Français de “négationnisme” historique. Cette ignorance, ce bricolage sur quelques “on-dit” est désormais le “socle” sur lequel s’exerce la désinformation ordinaire. Le poids de l’idéologie dominante a toujours existé, mais la nouveauté en France c’est qu’il y a désormais un monopole réactionnaire que rien ne vient contredire. Ce serait le peuple allemand consulté démocratiquement qui aurait mis au pouvoir Hitler, non ce sont les trusts comme Krupp et IGFarben (créateur d’Auschwitz) qui alliés aux conservateurs et à l’armée l’ont imposé alors qu’il venait de subir un échec électoral. Il n’est pas venu au pouvoir grâce à un vote majoritaire du peuple allemand, mais d’une manière légale. Parce que la social démocratie de la République de Weimar non contente d’avoir assassiné les spartakistes pour recréer le Reich a mis au pouvoir le vieux maréchal Hindenbourg et créé toutes les lois de répression du mouvement ouvrier qu’Hitler n’a eu qu’à utiliser…. Pourquoi et comment le peuple français ignore-t-il cela ? Pourquoi n’y a-t-il plus de parti communiste, d’Humanité pour défendre la réalité historique, pourquoi Roubaud Qashie, l’Humanité se sont-ils fait une spécialité de contribuer à ce négationnisme et qui servent-ils ?
Ce qui nous vaut perpétuellement les mêmes commentaires qui répètent sans état d’âme ce qu’on leur a seriné, en jouant ceux qui savent, la paresse et les idées toutes faites… On peut le redire cela ne sert visiblement à rien tant le flot continu de la propagande et l’absence de formation des militants communistes a liquidé toute vision historique dans notre malheureux peuple et ce blog est en train d’être noyé dans “l’esprit” pétainiste et atlantiste français dominant. On se demande à quoi on sert… Non Hitler n’a pas été choisi par la majorité du peuple allemand mais par les capitalistes, l’armée avec la complicité des sociaux démocrates.
Autre chose est le fait qu’il y soit venu “légalement” au pouvoir parce que le vieux maréchal Hindenburg, l’armée, que les sociaux démocrates ont installé à la présidence s’entend avec les trusts Krupp, IG Farben pour le faire nommer chancelier alors qu’il vient de connaitre un désaveu électoral.
En fait quand Hitler est désigné par le vieux maréchal Hindenburg, flanqué de Von Papen, comme chancelier il vient de prendre une raclée retentissante. Le 30 janvier 1933 est donc la date de sa nomination au poste de chancelier. La plupart des Allemands n’ont pourtant pas voté pour lui aux élections de novembre 1932 : à ces élections, le NSDAP, le parti nazi, a obtenu 33,1% des suffrages alors qu’en mars de la même année il avait 40 %. Hitler a perdu 2 millions de voix, en revanche le parti communiste allemand en a regagné 700.000 et c’est justement ça qui pousse les forces conservatrices à se donner à Hitler. Non seulement Hitler n’a pas la majorité mais dans les élections municipales, les dernières qui suivront cette prise du pouvoir et qui sont totalement sous contrôle il ne l’aura pas. Comme il n’a pas remporté les présidentielles.
L’idée qu’Hitler est venu au pouvoir avec la majorité absolue est un mythe entretenu et qui souvent ne fait état que des élections de mars et occulte celles de décembre, la crainte de la montée du parti communiste est largement à l’origine de son appel au pouvoir par les junkers que la social démocratie a placé au pouvoir avec toutes les lois de répression contre le mouvement ouvrier qu’Hitler a pu simplement utiliser.
Il y a même eu un prix goncourt, en 2017, un livre assez dense et court de Eric Vuillard intitulé L’Ordre du jour qui a relaté en plusieurs épisodes des prémices et du début du Troisième Reich dans les années 1930 et montre comment « les plus grandes catastrophes s’annoncent souvent à petit pas ». Le récit « revisite deux événements charnières de l’histoire allemande dont l’importance réside dans leurs répercussions et dans leur valeur symbolique : la parade des industriels et des financiers allemands invités par Goering et Hitler à participer à la caisse du Parti national-socialiste en 1933 ; et les tractations ayant mené à l’Anschluss en 1938 » Le récit commence par une réunion tenue le 20 février 1933 où Hermann Göring demande à vingt-quatre patrons allemands (dont ceux d’Agfa, Allianz, BASF, Bayer, IG Farben, Krupp, Opel, Siemens, Telefunken…) de le soutenir financièrement pour les élections. Les 24 entrepreneurs sont : Wilhelm von Opel, Gustav Krupp, Albert Vögler, Günter Quandt, Friedrich Flick, Ernst Tengelmann, Fritz Springorum, August Rosterg, Ernst Brandi, Karl Büren, Günther Heubel, Georg von Schnitzler, Hugo Stinnes junior, Eduard Schulte, Ludwig von Winterfeld, Wolf-Dietrich von Witzleben, Wolfgang Reuter, August Diehn, Erich Fickler, Hans von Loewenstein zu Loewenstein, Ludwig Grauert, Kurt Schmitt, August von Finck et le docteur Stein. Plus tard, plusieurs d’entre eux bénéficient du travail forcé des déportés, internés et prisonniers, une main d’œuvre à bon marché.
Ce sont ces gens là qui face au revers électoral d’Hitler choisissent malgré tout de le porter au pouvoir comme ils s’y sont entendus avec Göring .
Pourquoi la connaissance des FAITS n’a plus aucune force ou du moins parait ne plus avoir de force face au rouleau compresseur de la propagande ?
Voici une fois de plus des chiffres tout en me demandant à quoi cela sert vu l’état pathologique des Français et de leur savoir et bavardages dans les réseaux sociaux. La vraie question est à quelle conditionpeut-on espérer avoir une vision historique autre que celle imposée non seulement par les forces conservatrices mais par la social démocratie avec le moment charnière du bi-centenaire de la révolution française avec l’influence grandissante d’anticommunistes de toujours qui sur le fond ont été prèts à proclamer, plutôt Hitler que le Front populaire ou son équivalent Hitler vaut mieux que Staline… d’ailleurs il a été élu démocratiquement…
L’élection présidentielle allemande de 1932 a eu lieu le 13 mars, avec un second tour le 10 avril. Le président sortant indépendant Paul von Hindenburg a remporté un deuxième mandat de sept ans contre Adolf Hitler du Parti nazi (NSDAP). Le leader du Parti communiste (KPD), Ernst Thälmann, a également participé et a reçu plus de 10% des voix au second tour.
Les élections législatives, les dernières libres ont lieu en novembre 1932 et par rapport à celles de mars donnent les résultats suivants pour les principaux partis :
Hitler : passe de 40 % à 33,09 %, il perd 34 sièges sur 196, soit près de deux millions de voix.
sociaux démocrates de 22% à 20,43% soit une perte de – 1,2% et 12 sièges.
Parti communiste Ernst Thälmann 16,86 soit + 2,5% + 11 sièges
Les résultats ne sont pas ceux qu’escomptent les barons de la Ruhr, alliés déjà aux junkers et qui financent Hitler, à la suite de multiples intrigues, von Papen convainc le président Hindenburg de nommer un gouvernement de coalition NSDAP-DNVP, avec Hitler à sa tête. L’armée joue un rôle dans ces intrigues, ainsi que la perte de confiance de von Papen et Hindenburg à l’égard de von Schleicher un choix de droite.
Finalement, Adolf Hitler est nommé chancelier le 30 janvier 1933 et forme un cabinet où se trouvent trois membres du NSDAP.
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