Un article qui pose effectivement des questions fondamentales pour la Russie mais aussi pour le continent eurasiatique et y compris pour l’Europe. Le jour où la France sera en état de repenser sa place dans ce continent comme le fait ici le KPRF sera peut-être le début de la lucidité. Cette réflexion est à mettre en relation avec un autre article à courte vue que j’avais critiqué sur l’immigration, une politique de la natalité est nécessaire comme le dit l’article mais également une vision renouvelée de l’immigration par rapport à l’Asie centrale parce qu’il ne faut pas espérer un renversement de tendance de grande ampleur. De ce point de vue les réflexions récentes d’Emmanuel Todd doivent être prises en compte. Il note à juste raison que si les Etats-Unis qui sont eux-mêmes pris dans le même déclin se retirent de l’Europe, une politique de paix peut s’établir justement parce que nous ne sommes plus dans les conditions démographiques des guerres mondiales. (note de Danielle Bleitrach traduction de Marianne Dunlop)
https://kprf.ru/party-live/cknews/223539.html
La discussion a porté sur un certain nombre de déclarations faites par le Président Poutine lors de son voyage en Extrême-Orient. Youri Afonine a noté que le fait que la première visite du président cette année ait eu lieu en Extrême-Orient est très symbolique. Aujourd’hui, il est déjà évident que le centre de la vie économique se déplace vers l’Est. Ces territoires russes deviennent d’une importance capitale et requièrent donc une attention particulière, que le KPRF a toujours appelée de ses vœux. D’autant plus que c’est l’Extrême-Orient qui a le plus souffert de l’action des réformateurs libéraux depuis le début des années 1990 : la population y a diminué d’un quart au cours des trente dernières années. À titre de comparaison, au cours de la période précédente de même durée, pendant l’ère soviétique, la population a augmenté de 60 %. Et pendant toute l’ère soviétique, elle a plus que quadruplé !
En d’autres termes, à l’époque soviétique, l’Extrême-Orient était la région du pays qui se développait le plus dynamiquement. Aujourd’hui, il est nécessaire de lui donner un nouvel élan de développement. Oui, le Président a souligné à juste titre que les méthodes de Stolypine – réinstaller les gens et leur donner des terres – ne sont plus adaptées aujourd’hui, car les conditions ne sont plus les mêmes. C’est pourquoi, a déclaré Youri Viatcheslavovitch, il est nécessaire de s’appuyer sur les méthodes de développement territorial qui ont prouvé leur grande efficacité pendant la période soviétique : ouvrir de nouvelles installations de production, construire et moderniser les infrastructures et les communications, créer des emplois bien rémunérés pour les résidents et leur fournir une gamme complète d’avantages sociaux.
L’un des principaux facteurs susceptibles de contribuer au développement rapide de l’Extrême-Orient est son voisinage avec la Chine socialiste, que le KPRF ne cesse de rappeler. Son économie a été multipliée par 16 depuis 1990 et continue de croître beaucoup plus rapidement que les économies occidentales. Cela nous offre d’immenses opportunités, dont nous devons tirer pleinement parti. À titre d’exemple, le premier vice-président du Comité central a cité un projet à l’étude mais non réalisé à l’époque soviétique : la construction de la plus grande usine marémotrice du monde dans la baie de Penzhinskaya, sur la mer d’Okhotsk. Sa capacité nominale est 15 fois supérieure à celle de la centrale hydroélectrique de Sayano-Shushenskaya, la plus grande centrale hydroélectrique de notre pays. Si ce projet est réalisé, la centrale de Penzhinskaya fournira de l’énergie non seulement à l’ensemble de l’Extrême-Orient, mais permettra également de la vendre de manière rentable à la Chine. Et il y a beaucoup de projets aussi grandioses dans notre Extrême-Orient qui peuvent être réalisés en termes d’effet économique. Yuri Afonin a indiqué aux téléspectateurs que dans les prochains jours, le KPRF organisera un grand forum à Khabarovsk pour discuter des moyens de développer l’Extrême-Orient russe.
Dans son discours, le président Poutine a déclaré que l’économie russe, malgré les sanctions, est en croissance et a même atteint une position de leader en Europe. Yuri Afonin a noté que c’est un fait positif, mais que pour que l’économie continue de croître, deux défis majeurs doivent être relevés. Tout d’abord, il existe déjà un problème aigu de manque de personnel qualifié pour la production. D’autre part, il est nécessaire de réfléchir aux ressources en main-d’œuvre de demain, et donc de soutenir les familles et d’encourager la natalité. En effet, les phénomènes de crise que nous connaissons aujourd’hui en Europe occidentale ne sont pas sans lien avec la dépopulation. Deuxièmement, nous devons mettre le cap sur une nouvelle industrialisation, qui insufflera de la vitalité à l’économie russe. Youri Viatcheslavovitch a donné un exemple : notre armée a besoin de drones, et des installations de production ont immédiatement vu le jour dans de nombreuses régions. Elles travaillent pour notre victoire et fournissent aux gens des emplois et des revenus. Certes, la plupart d’entre elles sont des entreprises privées, mais l’État doit procéder à une planification stratégique et à une régulation systématique de la production. Comme dans tous les secteurs de l’économie, la planification permet d’éviter les crises. C’est la nouvelle industrialisation et la création de nouvelles industries qui seront à la base de la renaissance de l’Extrême-Orient.
En conclusion, le premier vice-président du comité central du KPRF a commenté la nouvelle selon laquelle de hauts fonctionnaires suédois auraient incité leur population à se préparer à la guerre avec la Russie. De telles déclarations relèvent de la folie pure, a-t-il déclaré. La Suède n’a pas connu de guerre depuis plus de 200 ans, nous n’avons pas un kilomètre de frontière commune avec ce pays, nous n’avons pas de différends territoriaux – de quel guerre pouvons-nous parler ? Pourquoi la Suède renonce-t-elle à son statut de neutralité et rejoint-elle l’OTAN ? En effet, il en résultera une augmentation des dépenses militaires et une réduction inévitable des dépenses sociales. Les Suédois ordinaires n’en tireront aucun bénéfice ; seuls une poignée de hauts responsables politiques, qui sont en fait les marionnettes de Washington, s’y intéressent.
Toute cette hystérie anti-russe en Europe se poursuivra, a déclaré Iouri Viatcheslavovitch. Elle ne peut être stoppée que par nos victoires sur le front et la croissance de notre puissance économique, ainsi que par le renforcement de l’humeur contestataire de la population européenne.
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