Une fois par an, le solstice d’hiver marque le début de la saison. Célébrés dans le monde entier, les solstices sont entourés de mythes. Il est vrai que le solstice fait partie de ce qui rend la planète bleue un peu différente de toutes ses voisines y compris Mars. J’aimerais bien que nous profitions malgré tout de ces fêtes de la Noël pour tenter de voir comme la créativité humaine à la fois reflète les conditions matérielles de l’existence mais dans le même temps crée ses “fétiches” qui ont une forme “magique” par rapport à ces conditions. Quel est le rôle de la science, est-ce qu’elle est facteur de “désenchantement” ce que dénonçait Nietzche, ou elle est au contraire une nouvelle source y compris de poésie, là où l’émotion, les sens, l’errance reprennent tout leur sens. (note de DB pour histoireetsociete)
DE MICHAEL GRESHKOPUBLICATION 22 DÉC. 2023, 11:58 CET
Le solstice d’hiver est célébré à Stonehenge par des druides, lors d’une cérémonie païenne.PHOTOGRAPHIE DE MARC ZAKIAN / ALAMY BANQUE D’IMAGES
Cette année, le solstice d’hiver de l’hémisphère nord tombe le vendredi 22 décembre à 4 heures 27 HNE (heure normale d’Europe centrale). Au sud de l’équateur, ce même moment marque le début officieux de l’été. Les solstices se produisent en même temps dans le monde entier mais à des heures locales différentes selon les fuseaux horaires.
Traditionnellement, les solstices d’été et d’hiver marquaient les changements de saisons, tout comme leurs équivalents, les équinoxes de printemps et d’automne. Les météorologues aujourd’hui se servent néanmoins des relevés de température pour délimiter les saisons. Qu’est-ce que les solstices et de quelle manière ont-ils été célébrés au cours de l’histoire ?
QU’EST-CE QU’UN SOLSTICE ?
Les solstices se produisent lorsque l’axe de rotation de la Terre est incliné de près de 23,4 degrés par rapport au plan de l’orbite terrestre autour du Soleil. Cette inclinaison détermine les saisons de notre planète, les hémisphères nord et sud recevant des quantités inégales de lumière solaire au cours d’une année. De mars à septembre, période du printemps et de l’été, l’hémisphère nord est davantage orienté vers le Soleil. De septembre à mars, moment de l’automne et de l’hiver, c’est le laps de temps pendant lequel celui-ci est le plus éloigné de notre étoile. Les saisons de l’hémisphère sud sont quant à elles inversées.
Deux fois par an, au moment des solstices, l’axe de la Terre est incliné au plus près du Soleil. L’hémisphère le plus orienté vers notre étoile voit le jour le plus long, tandis que celui qui est le plus éloigné du Soleil vit la nuit la plus longue. Les solstices des deux hémisphères s’opposent : lorsque que l’un fait l’expérience du solstice d’hiver, l’autre connaît celui d’été. Pour l’hémisphère nord, le premier tombe toujours autour du 22 décembre et le second aux alentours du 21 juin.
L’endroit de la Terre où le soleil apparaît peut être déterminé en fonction du solstice. Lors du solstice d’été dans l’hémisphère nord, celui-ci fait son apparition directement au-dessus du tropique du Cancer, la ligne de latitude située à 23,5 degrés nord. C’est le point le plus au nord où l’on peut se rendre en ayant le soleil directement au-dessus de la tête. Lors du solstice d’hiver dans l’hémisphère nord, il apparaît directement au-dessus du tropique du Capricorne, ligne miroir du tropique du Cancer.
D’AUTRES PLANÈTES CONNAISSENT-ELLES DES SOLSTICES ?
La Terre n’est pas la seule à connaître des solstices et des équinoxes ; toute planète dont l’axe de rotation est incliné en fait également l’expérience. Les planétologues se basent même sur les solstices et les équinoxes des autres planètes de notre système solaire pour définir leurs « saisons ».
Il convient toutefois de noter que ces dernières ne disposent pas des mêmes caractéristiques climatiques que celles de la Terre, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, l’inclinaison de l’axe de rotation des planètes varie : celui de Vénus n’est incliné que de trois degrés, de sorte que la différence entre les saisons liées aux solstices d’été et d’hiver y est bien moindre que celle observée sur Terre. En outre, les orbites des planètes telles que Mars sont moins circulaires que celles de la Terre, ce qui signifie que leurs distances par rapport au Soleil varient plus fortement que les nôtres, avec des effets correspondants plus importants sur les températures de chaque saison.
Sur cette photographie du 21 juin 2005, des personnes regardent le soleil du milieu de l’été se lever sur le monument mégalithique de Stonehenge, dans la Salisbury Plain, en Angleterre. Des foules se sont rassemblées autour du cercle de pierres antique pour célébrer le solstice d’été, le jour le plus long de l’année dans l’hémisphère nord.PHOTOGRAPHIE DE PETER MACDIARMID, GETTY IMAGES
L’inclinaison de l’axe de rotation de la Terre joue un rôle beaucoup plus important que son orbite quasi-circulaire dans la régulation des saisons. La planète bleue s’approche au plus près du Soleil environ deux semaines après le solstice de décembre, pendant l’hiver de l’hémisphère nord. Elle s’en éloigne le plus environ deux semaines après le solstice de juin.
LE SOLSTICE À TRAVERS L’HISTOIRE
Depuis des millénaires, les cultures du monde entier ont imaginé des façons de célébrer et de révérer ces événements célestes, qu’il s’agisse de construire des structures alignées sur le solstice ou d’organiser des festivals en son honneur.
Bien que l’on ignore encore l’objectif de l’énigmatique structure anglaise Stonehenge, ce monument vieux de 5 000 ans entretient un lien tout particulier, connu de tous, avec les solstices. Au solstice d’été, la pierre du talon du complexe, qui se trouve à l’extérieur du cercle principal, s’aligne sur le soleil levant.
En Égypte, les pyramides de Gizeh semblent également s’aligner sur le soleil. Vu du Sphinx, ce dernier se couche entre les pyramides de Khéops et de Khéphren pendant le solstice d’été. La manière dont les anciens Égyptiens sont parvenus à l’orienter ainsi reste toutefois un mystère.
De nombreuses cultures célèbrent de manière unique le solstice d’été. La fête traditionnelle scandinave de la Saint-Jean l’accueille avec des danses autour de l’arbre de mai, des breuvages et de l’amour. Pendant la fête slave d’Ivan Kupala, les personnes qui la célèbrent portent des couronnes de fleurs et dansent autour de feux de joie, tandis que certaines âmes courageuses sautent par-dessus ces derniers pour s’assurer chance et santé. Dans une tradition plus moderne, les habitants de Fairbanks, en Alaska, révèrent le solstice d’été en jouant un match de baseball nocturne pour fêter les 22,5 heures de lumière du jour en été. Le Midnight Sun Baseball Game est organisé depuis 1906.
Le solstice d’hiver dispose lui aussi de son lot de célébrations. Le 24 juin, pendant le solstice d’hiver de l’hémisphère sud, l’Empire inca célébrait Inti Raymi, une fête qui honorait le puissant dieu du soleil de la religion inca, Inti, et marquait la nouvelle année. Cette célébration a toujours lieu dans les Andes et, depuis 1944, une reconstitution de l’Inti Raymi est organisée à Cuzco, au Pérou, à un peu plus de trois kilomètres de l’endroit où la célébraient les Incas. Les Romains de l’Antiquité révéraient le solstice d’hiver avec les Saturnales, une fête de sept jours au cours de laquelle des cadeaux étaient offerts, les maisons étaient décorées avec des plantes et des bougies étaient allumées. Quant aux Iraniens, ils célèbrent la fête de Yalda en décembre. Celle-ci, qui s’est imposée depuis que le zoroastrisme est devenu la religion dominante en Iran, honore traditionnellement la naissance de Mithra, dieu perse de la lumière.
IDÉES FAUSSES SUR LES SOLSTICES
Si les solstices marquent les jours les plus lumineux et les plus sombres de l’année, pourquoi les températures ne le reflètent-elles pas ?
Pour l’expliquer de manière condensée, la terre et l’eau de notre planète mettent un certain temps à se réchauffer et se refroidir. Aux États-Unis, les températures les plus froides de l’année s’installent après la mi-janvier, environ un mois après le solstice d’hiver de l’hémisphère nord. De même, le mercure atteint un pic dans le pays en juillet et en août, quelques semaines après le solstice d’été.
Certains pensent à tort que, la rotation de la Terre ralentissant, à chaque nouveau solstice est établi un autre record de durée du jour.
Il est vrai que la rotation de la Terre s’est ralentie au cours des milliards d’années, la planète connaissant une perte de moment cinétique à cause des marées. Les stries d’accroissement des coraux fossiles montrent que, voici plus de 400 millions d’années, les journées sur Terre duraient moins de 22 heures.
Le ralentissement progressif de la Terre n’est toutefois pas le seul facteur en jeu. Imaginez un patineur artistique en train de tournoyer sur ses patins ; il peut accélérer ou ralentir en ramenant plus ou moins ses membres vers lui. De la même manière, les changements dans la distribution de masse de la Terre, des vents d’El Niño à la fonte des glaces du Groenland, peuvent modifier subtilement la vitesse de rotation de notre planète.
Compte tenu de tous ces éléments, il est estimé que la journée la plus longue depuis les années 1830 s’est produite en 1912. Elle a duré un peu moins de quatre millisecondes de plus que la moyenne récente.
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