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Pas de menaces ni de recours à la force : les 11 accords conclus par le Venezuela et le Guyana


Caracas et Georgetown ont également convenu de « mettre immédiatement en place une commission conjointe » avec leurs ministres des Affaires étrangères et leurs techniciens respectifs pour « traiter des questions convenues d’un commun accord ». Voilà une nouvelle qui prouve que l’on peut effectivement trouver une solution régionale qui économise les interventions du gendarme-gangster des Etats-Unis. Pourvu que ça dure. Notez le lieu de la prochaine réunion qui est le Brésil (note et traduction de Danielle Bleitrach)

Par El Nacional -14 décembre 2023

Le Venezuela et le Guyana ont convenu, jeudi 14 décembre, de ne pas se menacer mutuellement et de ne pas utiliser la force en aucune circonstance lors de la première journée de dialogue entre Nicolás Maduro et Irfaan Ali, qui s’est tenue à Saint-Vincent-et-les-Grenadines.

À l’issue d’une rencontre entre le président vénézuélien Nicolas Maduro et son homologue guyanais Irfaan Ali, les parties se sont engagées à poursuivre « le dialogue sur toute autre question en suspens d’importance mutuelle ».

Dans le document de 11 points d’accord, la République fédérative du Brésil est confirmée comme lieu de la deuxième rencontre entre Nicolás Maduro et Irfaan Ali, qui devrait avoir lieu dans les trois prochains mois ou à un autre moment envisagé par les parties concernées.

Accords

Voici les 11 points que l’on retrouve dans la déclaration commune des deux nations :

  1. Ils sont convenus que le Guyana et le Venezuela, directement ou indirectement, ne se menaceront pas ou n’utiliseront pas la force l’un contre l’autre en aucune circonstance, y compris celles découlant d’un différend existant entre les deux États.
  2. Ils sont convenus que tout différend entre les deux Etats sera réglé conformément au droit international, y compris l’Accord de Genève du 17 février 1966. Engagés dans la recherche du bon voisinage, de la coexistence pacifique et de l’unité en Amérique latine et dans les Caraïbes.
  3. A pris note de l’affirmation du Guyana selon laquelle il s’est engagé à respecter le processus et les procédures de la Cour internationale de Justice pour le règlement du différend frontalier.
  4. Ils ont pris note de l’affirmation du Venezuela selon laquelle il n’avait pas donné son consentement et ne reconnaissait pas la Cour internationale de Justice et sa compétence dans le différend frontalier.
  5. Ils sont convenus de poursuivre le dialogue sur toute autre question en suspens d’importance mutuelle pour les deux pays.
  6. Convenons que les deux États s’abstiendront, en paroles ou en actes, d’aggraver tout conflit ou désaccord découlant d’un différend entre eux. Les deux États coopéreront pour éviter des incidents sur le terrain qui pourraient entraîner des tensions entre eux. Dans l’éventualité d’un tel incident, les deux États communiqueront immédiatement entre eux, avec la Communauté des Caraïbes (CARICOM), avec la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) et avec le Président du Brésil afin de le contenir, de l’inverser et d’éviter qu’il ne se reproduise.
  7. Ils sont convenus de créer immédiatement une commission mixte des ministres des Affaires étrangères et des techniciens des deux Etats pour traiter des questions convenues d’un commun accord. Une mise à jour de cette commission mixte sera présentée aux présidents du Guyana et du Venezuela dans un délai de trois mois.
  8. Les deux États sont convenus que le Premier Ministre Ralph E. Gonsalves, Président intérimaire de la CELAC, le Premier Ministre Roosevelt Skerrit, Président par intérim de la Caricom, et le Président Luiz Inacio Lula da Silva du Brésil continueront à traiter la question en tant qu’interlocuteurs et le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, en tant qu’observateur, avec la présence permanente des Présidents Irfaan Ali et Nicolás Maduro. Pour éviter toute ambiguïté, le rôle du Premier Ministre Gonsalves se poursuivra même après que Saint-Vincent-et-les-Grenadines aura cessé d’être le Président intérimaire de la CELAC, dans le cadre de la Troïka CELAC Plus One ; et le rôle du Premier Ministre Skerrit se poursuivra en tant que membre du Bureau de la CARICOM.
  9. Les deux Etats sont convenus de se réunir à nouveau au Brésil, dans les trois prochains mois, ou à un autre moment convenu, pour examiner toute question ayant des implications pour le territoire contesté, y compris la mise à jour susmentionnée de la commission mixte.
  10. Nous exprimons notre gratitude aux Premiers Ministres Gonsalves et Skerrit, au Président Lula et à son Envoyé personnel Celso Amorim, à tous les autres Premiers Ministres de la Caricom présents, aux fonctionnaires du Secrétariat de la CARICOM, à la Troïka de la CELAC et au Chef du Secrétariat du PTP de la CELAC à Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Je tiens également à remercier Douglas Slater pour le rôle qu’ils ont joué dans le succès de cette réunion.
  11. Nous exprimons notre gratitude au gouvernement et au peuple de Saint-Vincent-et-les Grenadines pour leur aimable facilitation et leur hospitalité à l’occasion de cette réunion.

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